Inégalités sociales – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 21 Mar 2024 15:32:26 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Inégalités sociales – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Permis de travail fermé: une prison? https://www.csn.qc.ca/actualites/permis-de-travail-ferme-une-prison/ Mon, 13 Nov 2023 02:05:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92902 En vertu du régime des permis de travail fermés qui s’applique aux travailleurs étrangers temporaires, les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes sont liés par contrat à un seul et unique employeur. Impossible pour eux de changer d’employeur, sous peine d’être renvoyés dans leur pays d’origine.

Célestin* travaille comme préposé aux bénéficiaires dans un centre d’hébergement privé de Québec, un établissement syndiqué à la CSN. Comme travailleur étranger temporaire, il se sent prisonnier de son employeur, et ce, même s’il est protégé par une convention collective : « nous sommes à la merci de notre employeur, ce qui fait que nous avons peur de parler. Je connais à Québec plusieurs préposé-es non syndiqués originaires de mon pays qui sont abusés par leur employeur. Ils sont menacés d’être retournés dans leur pays, alors ils ne disent rien et acceptent des conditions injustes. »

Son collègue Marco*, lui aussi préposé aux bénéficiaires à Québec, est témoin de l’intimidation de certains employeurs : « Je connais beaucoup de préposé-es à Québec qui sont abusés par leur employeur, et ce, surtout dans les milieux non syndiqués. Ils sont intimidés et forcés de faire des heures supplémentaires par crainte de nuire à leur dossier d’immigration. Les employeurs détiennent leur billet d’avion et n’hésitent pas à exercer des pressions. Dans certaines résidences syndiquées, le syndicat hésite à déposer des griefs ou à porter plainte parce qu’ils sont des travailleurs étrangers avec des permis de travail fermés. »

« Théoriquement, les travailleurs étrangers temporaires syndiqués ont les mêmes droits que les autres, mais la capacité à les appliquer est plus limitée. On a quelqu’un qui a été congédié avec un permis de travail fermé, mais on a beau déposer des griefs et contester, même si on gagne la décision, la personne risque d’être déportée avant qu’elle soit rendue. Il faut mieux s’outiller pour défendre ces gens-là. », confirme Raphaël Poirier Goupil, conseiller à la FSSS–CSN.

À Québec, là où Marco travaille, 80 % des préposé-es aux bénéficiaires de son centre d’hébergement privé syndiqué à la CSN sont des travailleurs immigrants temporaires qui détenaient un diplôme d’infirmier dans leur pays d’origine. Nettement surqualifiés et sous-payés, soumis aux aléas de l’employeur, ils rêvent tous d’obtenir un permis de travail ouvert. Marco mentionne : « Si j’avais le ministre de l’Immigration devant moi, je lui demanderais de mettre fin aux permis de travail fermés et d’accorder dès le départ des permis de travail ouverts. Ça faciliterait notre intégration au Canada. Je pourrais travailler ailleurs pour combler les besoins d’autres résidences pour aîné-es et ça m’aiderait à subvenir à mes besoins. Ce serait aussi une solution à la pénurie de main-d’œuvre qu’on voit dans les résidences privées. Avec un permis ouvert, nous pourrions combler une partie des besoins de main-d’œuvre. On pourrait travailler 40 heures à un endroit et donner nos disponibilités pour faire du remplacement ailleurs et combler des besoins. Ça nous aiderait aussi à connaître d’autres personnes, d’autres expériences et ça faciliterait notre intégration. » Malgré leur faible rémunération et des conditions de travail très difficiles, les préposé-es aux bénéficiaires sont un rouage essentiel des services de santé, comme le témoigne Célestin : « Nous les préposé-es, nous sommes les pieds, les mains et la tête des résidentes et des résidents âgés. Si nous n’étions pas là, beaucoup de personnes âgées seraient mises en difficulté. Il n’y aurait personne pour s’en occuper.

De nouveaux défis pour la CSN

L’arrivée au Québec d’un grand nombre de travailleurs étrangers temporaires, c’est une histoire relativement récente, mais depuis le début, la CSN est présente pour aider ces travailleurs et travailleuses à intégrer le marché du travail et la société québécoise. La Fédération du commerce (FC) a produit un dépliant en trois langues à leur intention. Jonathan Aspireault-Massé, conseiller à la FC, a été un des premiers à les accueillir : « En 2018, je ne savais pas ce que ça mangeait un travailleur étranger temporaire. J’ai dû créer une lettre d’entente pour couvrir le plus de cas de figure possible. En fait, on a appris à piloter l’avion en plein vol. Il a fallu maîtriser rapidement les règles de l’immigration, du logement, de l’assurance-chômage et de la CNESST. »

L’arrivée d’un grand nombre de ces travailleurs, c’est du « droit nouveau » qui demande beaucoup d’adaptation de la part des syndicats, des officiers syndicaux et des collègues de travail. « Quand 30 % de ton effectif débarque en même temps dans ton entreprise, ça transforme ton milieu de travail. », nous dit Jonathan Aspireault-Massé.

À la CSN, on fait le pari que les campagnes d’information et de sensibilisation permettront d’aplanir les difficultés, car l’avenir de nos entreprises, de nos institutions et de nos services publics repose en bonne partie sur les nouveaux arrivants qui ne demandent qu’à s’intégrer à la société québécoise. On peut désormais espérer que les (nouvelles) conditions de travail négociées pour les travailleurs étrangers permettront de bonifier les conventions collectives des travailleurs québécois.

* Nom fictif destiné à protéger l’identité du travailleur

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500 organisations, dont la CSN, réclament une politique d’habitation au Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/500-organisations-dont-la-csn-reclament-une-politique-dhabitation-au-quebec/ Tue, 01 Mar 2022 15:50:11 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81734 Selon ces organisations, une telle politique est plus que jamais nécessaire compte tenu de la gravité et de la profondeur des crises en cours, dont la flambée du coût du logement, la rareté persistante de logements locatifs à loyer abordable, ainsi que l’aggravation de l’itinérance et de la discrimination lors de la location d’un logement. Les organismes affirment que l’adoption d’une politique d’habitation est aussi devenue incontournable, compte tenu de la montée de phénomènes comme les rénovictions, la location temporaire à des fins touristiques et la spéculation immobilière. Prenant exemple sur les conséquences qu’a eues la COVID-19 sur les populations les moins nanties, elles estiment impérieux d’agir pour éviter que leurs mauvaises conditions d’habitation les rendent plus vulnérables aux pandémies et aux dérèglements causés par les changements climatiques.

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, déplore que le Québec n’ait toujours pas de politique d’habitation et qu’il n’ait pas encore reconnu formellement le droit au logement : « Malgré les recommandations de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, le droit au logement n’est pas inscrit explicitement dans la Charte québécoise des droits et libertés. Au contraire, le logement est d’abord considéré comme un bien de consommation, voire une occasion de profits, ce qui est encore plus vrai, vu la place grandissante que les sociétés d’investissements, les fonds de retraite et les grands promoteurs immobiliers prennent sur le marché de l’habitation. »

Le FRAPRU constate des reculs dans la mise en oeuvre de ce droit que Québec s’est pourtant engagé à faire progresser. La pénurie de logements s’étend maintenant à presque tous les centres urbains et le coût du logement gruge une partie grandissante du revenu des ménages. Pendant ce temps, la plus grande incertitude plane sur l’avenir d’AccèsLogis, le seul programme dédié au logement social et communautaire, et la tendance est à la privatisation de l’aide au logement. Le gouvernement Legault a promis d’adopter ce printemps un plan gouvernemental en habitation, mais selon Véronique Laflamme, « ce sera un coup d’épée dans l’eau en l’absence d’une vision globale et de mesures vraiment structurantes à long terme comme la réalisation massive de logements sociaux, le contrôle obligatoire des loyers, un registre national des baux et des protections efficaces contre les évictions. »

Des impacts multiples
Philippe Néméh-Nombré, vice-président de la Ligue des droits et libertés, souligne que le Québec n’est pas à la hauteur des engagements qu’il a pris à l’égard des droits en ratifiant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels : « Le Québec a le devoir de respecter, de protéger et de mettre en œuvre le droit au logement et s’il s’y refuse, comme c’est le cas présentement, cela a des impacts négatifs sur plusieurs autres droits, comme ceux à la santé, à l’éducation, à l’alimentation, à la sécurité ou encore à l’égalité. De plus, cela vient aggraver la discrimination dont souffrent notamment les ménages racisés, les familles, les personnes à l’aide sociale ou celles en situation de handicap ».

La présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Caroline Senneville, rappelle que la lutte pour le logement a toujours été importante pour la CSN, qui réclamait déjà une politique d’habitation au début des années 1970 : « C’est d’ailleurs ce que nous donnons souvent en exemple pour parler de l’importance d’agir sur les politiques sociales en même temps qu’on lutte pour l’amélioration des conditions de travail. Les travailleuses et les travailleurs que nous représentons nous témoignent de leurs nombreuses difficultés vécues à ce niveau : pénurie d’appartements, hausse du coût des loyers, rénovictions, etc. Le manque de logements peut aussi être un frein à l’attraction et à la rétention de la main d’œuvre dans plusieurs régions du Québec ».

Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, fait ressortir les liens entre la négation du droit au logement et celle du droit à un revenu décent : « Le coût du logement est un casse-tête pour la plupart des ménages locataires, mais c’est un véritable cauchemar pour les ménages en situation de pauvreté qui doivent se résoudre à couper dans d’autres besoins essentiels, en particulier la nourriture, pour arriver à payer leur loyer et éviter de se faire évincer pour non-paiement de loyer. Ce n’est pas pour rien qu’en 2021, 610 000 personnes ont dû recourir à de l’aide alimentaire au Québec, ce qui représente une hausse de 22 % par rapport à 2019. Cela ne s’améliorera sûrement pas avec la hausse combinée des loyers et du coût de l’alimentation. »

Louise Lafortune, porte-parole du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC), constate que la situation actuelle du logement met de nombreuses femmes en danger, tout en contribuant à l’engorgement des ressources d’hébergement : « Plusieurs femmes hésitent à quitter un conjoint violent, parce qu’elles craignent de se retrouver à la rue. Il arrive même parfois que des femmes qui avaient malgré tout pris cette décision se résignent à retourner chez leur ancien conjoint, parce qu’elles ne trouvent pas de logement ou qu’elles n’arrivent pas à payer le loyer de l’appartement trop cher qu’elles avaient loué de peine et de misère. Une éventuelle politique d’habitation devrait reconnaître le droit à la sécurité de ces femmes ».

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, rappelle pour sa part que « ce sont les populations les plus vulnérables, entre autres celles qui sont mal-logées ou en situation d’itinérance, qui sont les plus durement touchées par les catastrophes provoquées par les changements climatiques ». Cela démontre, à son avis, l’urgence d’accélérer la lutte contre la crise climatique, dans une optique de justice sociale, dans le respect des droits de toutes et tous. « La reconnaissance de la crise climatique et de l’importance du logement pour y faire face, devrait être une priorité de la politique d’habitation ».

Pour sa part, le FRAPRU a rédigé une telle Politique globale en habitation qu’il propose au gouvernement d’adopter pour faire progresser concrètement le droit au logement, il la publicisera dans les prochains jours.

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Dispositions sexistes de la Loi sur l’assurance-emploi https://www.csn.qc.ca/actualites/dispositions-sexistes-de-la-loi-sur-lassurance-emploi/ Fri, 11 Feb 2022 16:52:36 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81554 Kim Bouchard, avocate au Mouvement action-chômage de Montréal, avec l’appui de 12 autres organismes*

C’est avec consternation que nous avons appris que la Commission de l’assurance-emploi avait reçu ordre d’interjeter appel de la récente décision du Tribunal de la sécurité sociale établissant que les dispositions de la Loi sur l’assurance-emploi qui limitent le droit des mères à recevoir des prestations d’assurance-emploi lorsqu’elles perdent leur travail pendant ou suite à un congé de maternité constituaient de la discrimination basée sur le sexe.

Les appelantes ont pourtant démontré que la Loi sur l’assurance-emploi entraînait des conséquences réelles sur le bien-être et la sécurité économique des femmes, et le Tribunal leur a donné raison : « [Si] une femme perd son emploi pendant son congé de maternité et parental, elle n’a plus de protection. Elle doit donc se fier à ses économies ou au revenu de son conjoint. Cela maintient les femmes dans la pauvreté et dans un lien de dépendance. C’est considérer les revenus des femmes comme un salaire d’appoint qui ne mérite pas la même protection. […] Parce qu’elles sont des femmes qui ont eu une grossesse, elles ne peuvent pas obtenir les avantages des autres assurés. »

Pourquoi contester ce jugement alors que dans sa lettre de mandat, le très honorable Justin Trudeau chargeait la ministre responsable de l’assurance-emploi, Carla Qualtrough, de s’« attaquer aux inégalités et aux disparités systémiques profondes qui demeurent présentes dans notre tissu social, notamment au sein de nos institutions fondamentales » ?

Pourquoi nier les faits, une fois démontrés, alors que la ministre reconnaissait le 1er janvier dernier que le régime actuel crée des iniquités pour les nouvelles mères, déclarant même qu’elle « désire ardemment [s]’y attaquer » ?

Nous invitons la ministre à profiter de la modernisation du programme d’assurance-emploi en cours afin de l’adapter au 21e siècle. Une solution simple revendiquée par plusieurs organismes communautaires, féministes et syndicaux implique que le gouvernement modifie la Loi sur l’assurance-emploi de manière à ce que toutes les travailleuses aient droit à une protection en cas de chômage, indépendamment de toute absence au marché du travail liée à la grossesse, à la maternité et aux responsabilités familiales. Cette modification mettrait fin aux effets considérés comme discriminatoires et sexistes que subissent les femmes dans ce dossier. En attendant une modification législative, la décence élémentaire eût été de ne pas contester un jugement qui ne fait que confirmer la discrimination à laquelle le gouvernement Trudeau prétend justement vouloir s’attaquer !

* Cosignataires : Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ), Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), CSD, CSQ, CSN, FTQ, FIQ, APTS, FAE, SFPQ et SPGQ.

 

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Thérapie de conversion : la CSN satisfaite des nouvelles règlementations https://www.csn.qc.ca/actualites/therapie-de-conversion-la-csn-satisfaite-des-nouvelles-reglementations/ Thu, 02 Dec 2021 21:45:50 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81113 La CSN tient à ajouter sa voix à celles des nombreuses personnes et organisations qui ont milité pour que cessent, à travers tout le Canada, les thérapies de conversion. Celles-ci seront formellement interdites à la suite de l’adoption, hier à Ottawa, d’un projet de loi à cet effet. La centrale syndicale tient à réitérer son engagement à poursuivre les batailles qui demeurent nécessaires pour mettre fin à la discrimination et à d’autres formes de violence vécues par les membres de la communauté LGBTQ+ en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

« Nous saluons l’adoption à l’unanimité de la loi interdisant les thérapies de conversion au Canada. Il s’agit d’une avancée importante et le résultat d’une longue bataille, tant au Québec qu’au Canada », a déclaré Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN et responsable politique du comité confédéral LGBT+ de la centrale syndicale.

En toute vapeur, hier à la Chambre des communes, une motion sans préavis a été présentée par le Parti conservateur, puis adoptée à l’unanimité par les parlementaires. Par cette motion, les députés ont adopté le projet de loi C-4, qui vise à interdire les thérapies de conversion. Lorsqu’il sera approuvé par le Sénat, le fait de faire suivre une thérapie de conversion à une personne, qu’elle soit mineure ou majeure, sera dorénavant un acte passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans. En faire la promotion ou la publicité sera aussi passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans.

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La CSN en faveur de la régularisation des personnes migrantes précaires : appel à l’action https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-en-faveur-de-la-regularisation-des-personnes-migrantes-precaires-appel-a-laction/ Sat, 24 Apr 2021 13:00:58 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=79071 La CSN invite tout le monde à appuyer la campagne Essentiel.le.s d’Amnistie internationale Canada francophone en signant en grand nombre la pétition de cette campagne.

Au cours de la dernière année, la pandémie a mis en lumière combien le fonctionnement du Québec dépend largement du travail essentiel de femmes et d’hommes de tous horizons. Parmi toutes ces personnes, celles dont le statut migratoire est précaire ou inexistant forment une réserve de main-d’œuvre particulièrement vulnérable à l’abus et l’exploitation par des agences et des employeurs sans scrupules. La précarité de ces migrantes et migrants s’explique par le fait qu’ils ne détiennent pas la résidence permanente au Canada. Au Québec, le gouvernement s’y oppose par tous les moyens possibles.

Qu’elles travaillent dans la santé et les services sociaux, les agences de sécurité, l’industrie agroalimentaire, les entrepôts, les chaînes d’alimentation ou encore le nettoyage et l’entretien de bâtiments, ces personnes migrantes sont souvent les piliers d’activités essentielles à la société. Refuser de régulariser leur statut a de graves effets sur leurs conditions de vie et de travail puisque la plupart d’entre elles n’ont pas accès aux soins de santé publics, ni à des prestations de CNESST, de PCU ou d’assurance-emploi. Elles ne peuvent pas faire de grief contre leur employeur quand celui-ci néglige de prendre des mesures de prévention contre la COVID-19 ni ne peuvent facilement changer d’emploi pour trouver quelque chose de plus sécuritaire ailleurs.  

Cette situation doit cesser. Face à ces inégalités, la seule solution est la régularisation de leur statut migratoire, c’est-à-dire l’attribution d’un statut garantissant durablement leurs droits à la résidence, à l’emploi et aux services publics auxquels ils contribuent par les impôts et le travail essentiel qu’ils fournissent.

C’est pourquoi la CSN appuie la campagne Essentielle.le.s d’Amnistie internationale Canada francophone et vous invite à signer en grand nombre la pétition de cette campagne.

La CSN organise aussi, conjointement avec Amnistie internationale, deux webinaires sur ces enjeux :

4 mai 18 h : Enjeux structurels et de droits humains à l’échelle mondiale et au Québec

18 mai, 18 h : Personnes migrantes au Québec — Précarité au quotidien et mobilisation

La CSN est aussi membre de la Coalition pour la régularisation des statuts, qui regroupe une quinzaine d’organismes et qui plaide l’instauration d’un programme de régularisation élargi à tous les travailleurs essentiels.

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Marlène Paul ou le militantisme syndical pour créer des ponts sur les réalités autochtones https://www.csn.qc.ca/actualites/marlene-paul-ou-le-militantisme-syndical-pour-creer-des-ponts-sur-les-realites-autochtones/ Wed, 31 Mar 2021 11:00:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78770 Innue par son père, Marlène est née il y a soixante-trois ans à Mashteuiatsh, la seule communauté autochtone au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Elle enseigne à l’école secondaire Kassinu Mamu de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, à Mashteuiatsh. Elle a œuvré à syndiquer le personnel enseignant de son école en 2014 et est maintenant présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Mashteuiatsh—CSN.

« Étant à moitié innue, j’ai les pieds dans deux cultures. Cela a fait en sorte que souvent, pour les Autochtones, je ne suis pas vraiment autochtone. Et pour les Blancs, c’est pareil, je ne suis pas vraiment comme eux, mon nom de famille est associé aux Innus. Cette tension a parfois été difficile, surtout plus jeune », commence Marlène.

Les pensionnats autochtones, on a l’impression que c’est bien loin, mais Marlène les a connus. La pratique de séparer les enfants autochtones de leur famille en les plaçant dans ces pensionnats a été adoptée par le gouvernement fédéral et le clergé pour « tuer l’indien dans l’enfant ». Ces pensionnats ont existé dans toutes les provinces canadiennes, des années 1880 jusqu’aux années 1990, le dernier ayant fermé ses portes seulement en 1996, en Saskatchewan.

« Lorsque j’étais enfant, il y avait un pensionnat directement dans la communauté, qui s’appelait Pointe-Bleue à cette époque. À l’âge de seulement six ans, on m’a arrachée à ma famille pour m’y envoyer. J’y suis demeurée quatre ans. Pendant tout ce temps, je n’ai pas revu mes parents, mes frères, mes sœurs. Ce fut… marquant », dit-elle simplement.

Après le pensionnat, Marlène fréquente l’école secondaire hors de sa communauté. « Lors de la séparation de mes parents, j’ai ensuite quitté Mashteuiatsh. J’ai étudié en génie mécanique, mais n’ai pas trouvé d’emploi. Je suis donc retournée à l’université en enseignement des mathématiques et des sciences. J’ai enseigné dans plusieurs écoles, partout au Québec, dans des communautés autochtones ou non. Je connais donc bien les différents enjeux touchant les Autochtones en éducation », continue-t-elle.

De retour à Mashteuiatsh depuis plusieurs années, Marlène est d’avis que les perceptions et les préjugés à l’endroit des Autochtones diminuent un peu. « Mais c’est un travail très lent. Ce n’est pas évident d’aller à la rencontre de l’Autre. La méfiance est très présente, de part et d’autre. C’est en créant des espaces d’échange et de dialogue que les barrières pourront tomber, j’en suis persuadée », observe Marlène.

« Les allochtones ont beaucoup de préjugés envers nous. On leur a rentré dans la tête que nous avons des privilèges, notamment au niveau de la chasse et de la pêche. C’est très tendu, ici, sur ces questions, ainsi que sur la question des terres qui appartiennent à la communauté. Ça crée des conflits entre les gens, on entend des propos racistes de la part de citoyennes et citoyens à la radio… Ce n’est pas facile », poursuit-elle.

Marlène croit que l’éducation est une clé importante pour faire tomber ces préjugés et ces méconnaissances, qui engendrent du racisme à l’endroit des membres des Premières Nations. « Les Innus de Mashteuiatsh sont de façon générale plus pauvres et plus malades que les gens de la région. Pourquoi ? Entre autres parce que le système colonial canadien nous maintient encore aujourd’hui dans une posture de mineur vis-à-vis Ottawa. Est-ce que les gens savent qu’on ne peut pas se prendre une hypothèque et que nous ne pouvons pas être propriétaires de nos maisons dans les communautés ? Que le gouvernement fédéral est encore notre “tuteur légal ?” Il commence à y avoir un certain éveil sur ces questions et des politiques timides de réconciliation voient le jour, mais il faut voir cela sur le long terme », souligne-t-elle.

Résolument engagée pour créer des espaces de dialogue partout où elle peut, Marlène a été nommée en 2019 au Conseil supérieur de l’éducation, qui conseille le ou la ministre de l’Éducation. Active au sein de la FNEEQ depuis 2014, elle voit aussi le militantisme syndical comme une occasion de créer des ponts et d’éduquer les gens sur les réalités autochtones. « Il faut parler, parler, parler, pour finir par se comprendre. Il ne faut pas se décourager, ça évolue », termine-t-elle en souriant.

 

 

 

 

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Adem Jasarevic : « La lutte contre le racisme est une tâche collective. La CSN fait partie de cette collectivité et moi aussi ». https://www.csn.qc.ca/actualites/adem-jasarevic-la-lutte-contre-le-racisme-est-une-tache-collective-la-csn-fait-partie-de-cette-collectivite-et-moi-aussi/ Thu, 25 Mar 2021 11:00:19 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78689 Élu au Comité des relations interculturelles de la CSN par les délégué-es réunis lors du dernier conseil confédéral, Adem Jasarevic connaît bien le racisme et cela explique sûrement sa détermination à le combattre, en rassemblant le plus de gens possible autour de cette lutte nécessaire.

Adem est arrivé au Québec à l’âge de trois ans en tant que réfugié avec ses deux sœurs et ses parents. « En 1992, être musulman en Bosnie-Herzégovine signifiait persécution, violences et mort potentielle. Cette réalité n’est hélas pas complètement disparue aujourd’hui dans cette région du monde pour des gens comme moi. À l’époque, mes parents ont donc choisi de quitter leur maison, leur pays, leur famille, leur travail pour notre sécurité. La haine et la discrimination, j’ai donc connu cela très tôt », commence-t-il sans détour.

Le choix de quitter son pays pour sauver sa peau est une décision comme on en prend peu dans une vie. Une fois cette décision prise s’entame le chemin semé d’embûches pour trouver un nouveau port d’attache, en espérant qu’il sera accueillant.

« Avant d’arriver au Québec, nous avons été entassés pendant deux ans dans un camp de réfugiés en Hongrie, en attendant d’obtenir le visa tant espéré pour le Canada. Je ne marchais même pas quand nous sommes arrivés en Hongrie. Et je ne commenterai pas les conditions de vie dans ce camp, mais vous vous doutez bien que c’était loin d’être le luxe », continue le syndicaliste.

Une fois arrivés au Québec débute une autre étape : celle de se fabriquer une autre vie dans une société qu’on ne connaît à peu près pas, tout en étant encore marqués par les blessures du passé. Mais peut-on vraiment en guérir complètement ?

« Les premières années, mes parents ont occupé tous les emplois possibles pour nous faire vivre, principalement dans des fermes et dans des usines non syndiquées. Les conditions de travail n’étaient pas roses. Mes parents ne parlaient pas bien la langue, ne comprenaient pas les codes culturels, ne voulaient pas faire de vagues, avaient peur de perdre leur visa. Comme dans le cas de plusieurs autres réfugié-es, des employeurs en ont donc profité. J’ai aussi travaillé dans des fermes avec mes parents, lorsque j’étais adolescent. J’ai donc vu tout cela d’assez près moi aussi. J’ai pu observer comment une bonne partie de ces emplois sont occupés par des gens qui se retrouvent dans des situations d’exploitation et qui gardent le silence par crainte de se faire expulser du pays. Ce scénario fait en sorte que les réfugié-es veulent être des premiers de classe. Mais bien souvent, on n’aime pas les premiers de classe, sans trop savoir pourquoi », poursuit-il.

Travaillant pour les Industries Lassonde depuis plusieurs années, Adem s’implique syndicalement depuis 2018. Il en est à son deuxième mandat comme vice-président aux griefs dans son syndicat local. Il est aussi délégué régional et membre du comité interculturel du Conseil central de la Montérégie depuis 2019. C’est lui qui a proposé l’adoption d’une proposition voulant qu’une campagne sur le racisme soit intégrée au plan d’action de la CSN lors du dernier congrès.

« Lutter contre le racisme est une tâche collective. Le contexte politique et social concernant ces questions est houleux et les débats acrimonieux. Des organisations comme la CSN doivent être visionnaires en développant des positions claires et affirmées contre le racisme et en se dotant de moyens conséquents pour faire vivre ces positions, notamment par de l’éducation syndicale. C’est pourquoi j’ai proposé cette campagne. Pour moi, il est primordial que la CSN en fasse une priorité dans les prochaines années et je compte bien mettre l’épaule à la roue. Car comme je le disais, la lutte contre le racisme, c’est une tâche collective, et je fais partie de cette collectivité », termine Adem.

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État de choc dans les cégeps, des femmes poussées vers la voie de garage https://www.csn.qc.ca/actualites/etat-de-choc-dans-les-cegeps-des-femmes-poussees-vers-la-voie-de-garage/ Mon, 08 Mar 2021 17:31:23 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78562 À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) rappelle que l’égalité des chances restera hors d’atteinte tant que le gouvernement restera indifférent aux impacts différenciés selon le genre qu’entraînent ses décisions. Dans cette perspective, la fédération dénonce vivement les récentes attaques contre des programmes collégiaux qui qualifient en grande majorité des femmes, et leur donnent accès à des professions intéressantes et recherchées.

D’abord, il est particulièrement gênant pour le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) de penser éliminer le programme de Bureautique, qui qualifie durablement une grande majorité de femmes en leur offrant des perspectives d’avancement en cours de carrière que le diplôme d’études professionnelles (DEP) du secondaire n’offre pas. Alors que les employeurs s’arrachent les finissantes du diplôme d’études collégiales (DEC), trop peu nombreuses pour pourvoir les postes disponibles, le MES abolit le programme, puis propose une voie de sortie beaucoup moins riche en termes de contenu. La fermeture du programme limiterait une vaste majorité de femmes sur le plan professionnel puisque 90 % de l’effectif étudiant est féminin.

Il est aussi très préoccupant de voir l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec (OPIQ) ― qui représentent une vaste majorité de femmes, revendiquer que l’accès à la profession ne passe plus par des DEC qualifiants du collégial, mais par un diplôme universitaire. La Fédération ne s’oppose pas à la formation universitaire dans ces domaines, mais rappelle qu’elle vise des finalités différentes de celles du DEC et est moins accessible que la formation collégiale, notamment en termes de coûts et de nombre d’établissements qui l’offrent.

« La pandémie a exacerbé le manque criant d’infirmières et d’inhalothérapeutes dans le réseau. Ce n’est pas en mettant de nouveaux freins à l’entrée dans la profession qu’on attirera plus de candidates et qu’on palliera le manque de personnel qualifié dans la profession », affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.

Encore en 2021, on déplore que les femmes soient plus touchées par la précarité financière que les hommes et qu’elles assument également une plus grande part du travail invisible, notamment celui qui est lié à l’organisation familiale. Dans ce contexte, il est contraire à toute logique de priver une majorité d’étudiantes et de futures travailleuses de perspectives d’emploi intéressantes et très accessibles grâce au réseau public des cégeps, qui leur offre un enseignement supérieur gratuit dans toutes les régions du Québec.

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Budget du Québec : se donner tous les moyens https://www.csn.qc.ca/actualites/budget-du-quebec-se-donner-tous-les-moyens/ Mon, 08 Feb 2021 12:10:55 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78403 Alors que la deuxième vague continue de s’abattre sur notre société, il va sans dire que les défis qui attendent le Québec sont gigantesques. Non seulement pour redémarrer l’économie, mais également pour s’assurer que nos institutions publiques, particulièrement nos réseaux de santé et d’éducation, soient en mesure de soutenir nos efforts en matière de relance économique et sociale.

Devant des défis d’une telle ampleur, il nous apparaît insensé que le Québec ne puisse compter sur l’ensemble des moyens qui sont à sa disposition. C’est en ce sens que nous interpellons aujourd’hui le ministre des Finances du Québec en vue du dépôt du prochain budget.

Le gouvernement doit rompre avec la stratégie d’austérité budgétaire qu’il poursuit depuis maintenant 25 ans. Il est aberrant que le carcan financier imposé par le retour à l’équilibre budgétaire et les versements au Fonds des générations — deux mesures adoptées dans un tout autre contexte et qui, de surcroît, avaient rempli leurs objectifs avant le début de la pandémie ! — continuent de miner notre capacité à nous sortir de la crise actuelle. Pourtant, au cours des deux dernières décennies, les finances publiques du Québec se sont grandement améliorées : la dette nette est désormais comparable à celles des gouvernements du Canada et de l’Ontario et, contrairement à celui du Québec, aucun de ces gouvernements ne détourne une part de ses revenus courants vers le remboursement de sa dette publique.

Une vaste majorité d’analystes s’entendent pour dire qu’un retour à l’équilibre budgétaire dès 2025 est irréaliste sans devoir hausser les impôts ou couper dans les dépenses publiques. Une solution souhaitable serait de repousser cette date butoir, comme le gouvernement l’a fait à la suite de la crise économique de 2008 dont l’ampleur était pourtant moins grave que celle d’aujourd’hui.

En pleine pandémie, il est inconcevable que le gouvernement s’oblige à dégager un surplus de près de 3 milliards de dollars afin de rembourser la dette publique à partir des revenus courants. Cela constitue une politique d’austérité budgétaire. L’état du ratio dette nette/PIB du Québec, inférieur à ceux de l’Ontario et de nombreuses économies de l’OCDE, milite en faveur d’une suspension des versements au Fonds des générations — tout comme la faiblesse actuelle et à venir des taux d’intérêt, et donc du service de la dette.

On s’en doute, le Québec a des besoins immédiats beaucoup plus importants, y compris pour ces « générations futures » qui, dans l’immédiat, se butent au sous-financement chronique de notre réseau d’éducation.

Bien que nous soyons entièrement d’accord avec la volonté du gouvernement du Québec de voir le gouvernement fédéral augmenter sa contribution aux coûts du système de santé, force est de constater qu’il fait piètre figure à ce chapitre : il se classe à l’avant-dernier rang des provinces en matière de dépenses en santé, accusant un écart de 333 $ par habitant sous la moyenne canadienne.

Pour nos organisations, il est urgent d’investir massivement dans le réseau de la santé et des services sociaux ainsi qu’en éducation.

Faut-il, une fois de plus, faire ici la démonstration des liens directs entre les piètres conditions de travail du secteur public et les graves problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre qui ont miné la capacité de nos services de santé et d’éducation — sans parler des services de garde, essentiels au plein emploi et à la croissance économique — à répondre aux impacts de la pandémie ?

Les conditions de travail des employé-es des services publics ne peuvent plus être la variable servant à accélérer le retour à l’équilibre budgétaire. Avant même de pouvoir envisager un règlement dans le cadre des négociations du secteur public, il revient au ministre des Finances de s’assurer que la croissance des budgets alloués aux dépenses de programmes des principales missions de l’État permette l’amélioration des conditions de travail du secteur public et l’embauche du personnel nécessaire à la prestation de ces services.

Dans son budget, le ministre des Finances devra prévoir un financement adéquat d’un plan de relance de l’économie. Dès le printemps dernier, nous demandions au gouvernement d’instaurer les bases d’un véritable dialogue social avec la société civile pour discuter des différents moyens appropriés pour appuyer les travailleuses, les travailleurs et les entreprises dans leurs efforts de numérisation, de robotisation, de formation et de transition écologique, pour ne nommer que ceux-là.

Malheureusement, cet appel ne semble pas avoir été entendu par le premier ministre. Encore moins par son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, dont la quête de « synergies » et de « pôles d’innovation » ne semble pas s’aventurer au-delà des portes closes d’un cercle restreint d’initiés.

Ce sont les membres que nous représentons, faut-il le rappeler, qui ont subi de plein fouet les impacts de la crise. Dans l’ensemble des démarches pour la relance de l’économie, nous estimons nécessaire d’instaurer ce dialogue social afin que les travailleurs et les travailleuses puissent faire valoir leurs besoins et leurs préoccupations en matière d’emploi, de formation et de transformation de leurs milieux de travail. Les organisations syndicales connaissent leurs secteurs d’activités et, en ce sens, ont un rôle de premier plan à jouer dans cette relance.

Texte signé par : Jacques Létourneau, président de la CSN, Daniel Boyer, président de la FTQ, Sonia Ethier, présidente de la CSQ, Luc Vachon, président de la CSD

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Une reprise qui laisse des groupes à la traîne https://www.csn.qc.ca/actualites/une-reprise-qui-laisse-des-groupes-a-la-traine/ Thu, 19 Nov 2020 18:14:50 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77476 Une personne sur cinq au Québec n’a pas accès à un revenu viable selon les derniers chiffres de l’IRIS. Si rien n’est fait, la COVID va aggraver cette situation. « La crise a nettement un effet inégalitaire et l’effet de la deuxième vague se fait sentir depuis août », lance Nicola Zorn, chercheur et directeur de l’Observatoire québécois des inégalités (OIQ), qui s’est donné comme mission de mesurer l’effet de la pandémie sur les inégalités au Québec. La réduction de plus de 50 % de l’aide gouvernementale depuis juin et juillet explique en partie une deuxième remontée des inégalités depuis août.

Les effets de ces inégalités liées à la COVID sont bien réels pour certains groupes. Voici quelques constatations saisissantes du dernier baromètre de l’OIQ :

  • Depuis la reprise amorcée en mai, le taux d’emploi des femmes n’est pas remonté au niveau de celui de février, contrairement à celui des hommes.
  • Le taux d’emploi des personnes nées au Canada est revenu à son niveau de février dernier, tandis que celui des personnes de l’immigration récente stagne à 86 % de celui de février.
  • Les corrélations observées par l’OIQ montrent par ailleurs que les personnes racisées courent un plus grand risque de contracter la COVID, tandis que les Montréalais qui disposent d’un revenu de 100 000 $ et plus ont moins de risques d’être infectés..

La quinzaine d’indicateurs de l’Observatoire, qui se divisent en quatre catégories, permettront de voir si les programmes mis en place par les gouvernements pour la relance ont un réel effet positif dans chaque groupe social. L’aspect économique est évidemment important, mais l’Observatoire mesure aussi la détresse psychologique, l’exclusion sociale et les inégalités de reprise (indicateur de sortie de crise). Des statistiques et des sondages sont combinés pour calculer les indicateurs sur une échelle de 0 (minimum) à 10 (maximum d’inégalité).

Des groupes plus affectés que d’autres
Si rien n’est fait pour corriger le tir, la crise de la COVID-19 pourrait laisser des traces dans la société pendant longtemps. « La crise n’est pas finie, bien au contraire. Ce qu’on remarque, c’est que l’effet est différencié selon les groupes. Les femmes, les personnes racisées ou issues de l’immigration, les jeunes et les aîné-es sont plus touchés par la crise.

On peut déjà constater, par exemple, que l’exclusion sociale des personnes racisées est encore très forte plusieurs mois après le début de la crise et qu’il y a moins de gains sur le plan de l’emploi pour les personnes immigrantes. « Même si la précarité économique globale diminue, il faut éviter de crier victoire trop vite », insiste Nicola Zorn, qui estime qu’il faudra des politiques ciblées pour les groupes les plus durement affectés par la crise de la COVID-19. Les 40 % des moins bien nantis, par exemple, font partie de ces groupes plus à risque. Il faut se rappeler que l’effet de précédentes crises économiques s’est parfois étiré sur dix ans ou plus.

Des emplois ciblés
Si l’on veut diminuer les inégalités, il faudrait que l’État crée des emplois qui sont déjà occupés par les groupes à risque et il faudrait aussi augmenter la rémunération pour certains de ces postes. L’exemple de préposé-es aux bénéficiaires vient à l’esprit, un métier qui est souvent exercé par des femmes et des personnes immigrantes ou racisées et qui n’est pas rémunéré à sa juste valeur. « Ces emplois permettent de subvenir à des besoins qui ne sont pas bien desservis par le privé », précise le directeur qui estime que les secteurs publics et communautaires pourraient contribuer à ces embauches nécessaires.

Éclairer les décisions
L’OIQ ne se prononce pas sur le modèle de fiscalité qui serait nécessaire pour que l’État puisse jouer son rôle de lutte contre les inégalités. « Nous sommes des courtiers de connaissance. Notre travail, c’est d’éclairer les décisions collectives. On peut, par exemple, mesurer le coût qu’il y a à ne pas intervenir. Si l’État réduit ses services en raison du déficit, bien souvent les coûts qui en découlent sont reportés dans le temps », soutient Nicolas Zorn.

Ce dernier fait valoir qu’un pays qui investit moins d’argent public en santé, comme les États-Unis, n’a pas nécessairement moins de besoins. Si l’on calcule toutes les dépenses de santé au privé lorsqu’un État se retire, la facture est toujours là. Bien souvent, les problèmes de santé vont alors s’aggraver pendant des années et entraîner des coûts plus élevés au final.

L’Observatoire est un organisme sans but lucratif.

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Le travail caché des éducatrices spécialisées https://www.csn.qc.ca/actualites/le-travail-cache-des-educatrices-specialisees/ Fri, 14 Feb 2020 01:32:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=73871 Pour cette nouvelle baladodiffusion, l’équipe du Point syndical vous propose un entretien entre Marie-Ève De Bellefeuille, éducatrice spécialisée au CLSC de Beauport, et Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. Cet échange lève le voile sur le travail crucial, mais mal connu des éducatrices spécialisées ; il fait état de réflexions préoccupantes sur le bien-être des enfants ébranlé par des années d’austérité. En voici un condensé.

Caroline : En quoi consiste ton travail concrètement ?

Marie-Ève : J’aide les enfants et leur famille au quotidien, et ma façon de le faire est de me déplacer directement pour aller à leur rencontre, à la maison. Je suis présente le matin ou au retour de l’école pour apporter du soutien aux parents dans ces moments plus intenses de la journée. Je leur offre un appui pour faciliter leur passage à travers des étapes de la vie qui sont parfois un peu ardues.

Caroline : Dans le cadre de ton travail, j’imagine que tu peux être en lien avec les centres jeunesse ?

Marie-Ève : Oui, je travaille en collaboration avec ces centres. Souvent, des personnes viennent volontairement solliciter nos services. Mais parfois aussi, nous intervenons tout juste avant ou après le passage de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) dans le dossier.

Caroline : Si tu avais une baguette magique, que ferais-tu pour donner de meilleurs services ?

Marie-Ève : Si j’avais le pouvoir de changer quelque chose dans mon travail, je réduirais les tâches administratives afin d’assurer une plus grande présence auprès des familles. Être moins derrière mon bureau me permettrait de me concentrer sur les services aux usagers. Les éducatrices et éducateurs spécialisés aiment être dans l’action ; le volet administratif est important bien sûr, car il faut laisser des traces de nos interventions, mais il prend tellement de place qu’il gruge le temps précieux passé aux côtés de celles et ceux qui ont besoin de nous.

Caroline : Qu’aimerais-tu apprendre au public à propos de ton travail ?

Marie-Ève : Nous sommes invités dans l’intimité des gens. Quand on arrive dans un foyer, tôt le matin, on voit des personnes en pyjama et les cheveux en bataille ou en train de se brosser les dents. Notre travail est caché ; on ne peut même pas s’imaginer à quel point il peut changer les choses dans la vie d’un enfant. N’oublions jamais que les enfants, c’est l’avenir. Si on ne sème pas les graines, si on ne les aide pas à pousser comme il faut, elles vont se développer tout croche. La plupart des parents veulent qu’elles poussent droit, mais n’ont pas les moyens ou n’ont pas eu les modèles pour y arriver.

Caroline : On sait que les compressions dans le réseau de la santé et des services sociaux nuisent à la prestation de bons services en santé mentale. Est-ce que cette situation entraîne un impact sur ton travail ?

Marie-Ève : Absolument. C’est une réaction en chaîne. Certains parents que j’accompagne attendent des traitements en psychologie depuis très longtemps.  Leur santé mentale s’en trouve fragilisée, ce qui a une répercussion sur les enfants. De leur côté, certains enfants reçoivent des diagnostics et doivent patienter longtemps pour une évaluation en pédopsychiatrie ou en orthopédagogie. En attendant, ils peuvent avoir du mal à réussir sur le plan scolaire et ne reçoivent aucune aide durant cette période. Il s’ensuit souvent une augmentation des comportements difficiles à école, ce qui occasionne du stress au sein de la famille. Quand j’ai commencé il y a dix-sept ans, je n’étais pas aussi souvent témoin de ce genre de situation aujourd’hui très fréquente.

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Inégalités sous surveillance https://www.csn.qc.ca/actualites/inegalites-sous-surveillance/ Thu, 06 Jun 2019 16:00:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=71595 Même si le Québec est plus égalitaire que le reste des Amériques, les inégalités étaient plus importantes en 2016 qu’en 1996.

Selon les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec, le coefficient de Gini, qui sert à mesurer le niveau d’inégalité, a progressé de 35,1 à 36,6 en 20 ans. Précisons qu’un indice de 0 correspond à une égalité parfaite où toutes et tous ont le même revenu et qu’un indice de 100 à une inégalité totale où tous les revenus sont accaparés par une seule personne.

« Ce n’est pas une grosse augmentation, mais l’indice ne dit pas tout », soutient Nicolas Zorn, directeur général du tout nouvel Observatoire québécois des inégalités. Ce dernier estime notamment que les politiques qui ont favorisé l’intégration des femmes au marché du travail ainsi que l’endettement ont permis d’atténuer la hausse des inégalités au Québec. « Ce sont des éléments qu’on ne pourra pas reproduire », fait cependant remarquer Nicolas Zorn. Il ajoute que, de 1978 à 2000, le revenu de 99 % de la population du Québec était à peu près au même niveau, après une baisse dans les années 80 et 90 et une remontée à partir de 1998. Ainsi, le spécialiste estime que, depuis le milieu des années 2000, l’essentiel de la population a le même revenu que 30 ans auparavant.

Pour remédier à cette inégalité, la hausse des salaires est une des pistes privilégiées puisqu’elle augmente les revenus des travailleuses et travailleurs et fait diminuer le revenu des actionnaires, dont plusieurs se retrouvent dans le 1 %.

« Les pays scandinaves performent bien sur la question des écarts de revenus, sur le bonheur de la population et au niveau économique », souligne par ailleurs Nicolas Zorn, pour montrer qu’il est possible d’être plus égalitaire, tout en améliorant les autres indicateurs sociaux importants. Selon différentes recherches internationales, les facteurs clés qui contribuent à plus d’égalité sont : un taux élevé de syndicalisation, une fiscalité plus progressive et plus importante, des services publics plus accessibles et des régulations du travail, des biens et des services qui sont à l’avantage de la majorité de la population.

Favoriser la baisse des inégalités
Cette toute nouvelle organisation, lancée le 14 mars dernier, tentera d’expliquer pourquoi les inégalités progressent au Québec. « L’Observatoire va évaluer, éclairer et éveiller », explique Nicolas Zorn. L’organisation est soutenue par une multitude de partenaires, dont la Fondation Chagnon et des organismes du monde syndical, gouvernemental et universitaire.

« On veut favoriser la baisse des inégalités lorsqu’elles sont trop élevées », explique le directeur général, qui compte s’appuyer sur des « données scientifiques » et souhaite collaborer avec l’ensemble des chercheuses et chercheurs du Québec qui s’intéressent à la question. Une quinzaine de disciplines universitaires sont ciblées.

Dans un premier temps, l’Observatoire veut répertorier tout ce qui se fait déjà sur ce sujet d’étude, mais il prévoit aussi mener des projets de recherche pour combler les « trous » dans notre connaissance des inégalités au Québec.

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«Normal», le racisme au travail ?! https://www.csn.qc.ca/actualites/normal-le-racisme-au-travail%e2%80%89/ Fri, 15 Feb 2019 20:16:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=70160 Est-il normal de se pointer au travail et être victime, à répétition, de quolibets racistes ? « Quolibets » n’est certainement pas le bon terme lorsque ces railleries dégradantes vous entraînent chez le médecin et que celui-ci vous diagnostique un problème de santé psychologique et vous met en arrêt de travail.

C’est malheureusement ce qui est arrivé à Amadou Gaye.

D’origine sénégalaise, ce travailleur du domaine des archives croyait avoir trouvé le paradis en immigrant au Québec. Le stress post-traumatique diagnostiqué par son médecin n’en faisait certainement pas partie.

Le Point syndical vous épargnera la description des actes dont il a été la cible au travail. Des comportements qui n’ont pas plus leur place en milieu de travail que dans les pages de ce journal.

À coups d’insultes et de harcèlement de la part d’un collègue de travail, l’état de santé d’Amadou Gaye s’est rapidement détérioré.

Je me sentais humilié, insulté, dénigré, raconte-t-il. Je voulais porter plainte contre lui, mais il me disait que je n’en avais pas le droit, qu’on était “au Québec ici”, que ce serait ma parole contre la sienne. Et puis, le sabotage de mon travail a commencé. Je me sentais seul, je ne me sentais plus moi-même, je me sentais traqué. Je ne voulais pas montrer ma faiblesse devant les gens, alors je me réfugiais seul dans un coin. Je ne voulais pas montrer ma honte. »

Son médecin l’a mis en arrêt de travail. Au bout de quelque temps, menacé de la perte de son revenu, M. Gaye a plaidé sa cause devant la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), avec l’appui de son syndicat et du service de défense des accidenté-es de la CSN. Son médecin était clair : les symptômes dont il souffrait étaient directement causés par le harcèlement psychologique qu’il subissait au travail.

La CNESST n’a toutefois pas jugé pertinent d’y voir une lésion professionnelle au sens de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles. Pour la commission, ses problèmes de santé psychologique ne relevaient que de simples « relations interpersonnelles » qui ne sortaient pas « du cadre normal du travail. »

Amadou Gaye n’entendait pas en rester là. C’est pourquoi il a fait appel de la décision de la CNESST devant le Tribunal administratif du travail.

Dans une rare décision, la juge Annie Beaudin a statué que le racisme à répétition envers M. Gaye constituait réellement un accident de travail ayant causé une lésion professionnelle. Pour la juge, aucune autre cause possible que le harcèlement en milieu de travail ne peut expliquer le stress post-traumatique constaté par le médecin. Les problèmes de santé psychologique de M. Gaye sont donc d’origine professionnelle.

« Ces comportements possèdent objectivement un caractère traumatisant pour une personne raisonnable et non seulement dans la perception du travailleur. Ces comportements sont inacceptables, n’ont pas leur place dans un milieu de travail et il est indéniable qu’ils débordent le cadre normal de travail. […] non seulement la quiétude du travailleur a été perturbée, mais également sa santé psychologique et sa dignité ont été atteintes », écrit la juge administrative en statuant que M. Gaye a effectivement subi une lésion professionnelle, renversant ainsi la décision de la CNESST.

Lors d’une rencontre avec M. Gaye, le président de la CSN, Jacques Létourneau, lui a témoigné de son respect devant la ténacité dont il a fait preuve. « Je tenais d’abord et avant tout à lui réaffirmer que la CSN est et sera de tous les combats pour contrer toute forme de violence psychologique, de racisme et d’intimidation, des actes qui n’ont ni leur place en milieu de travail ni au sein de la société québécoise. Mais aussi pour le remercier d’avoir mené cette lutte difficile. Quand des gens comme Amadou osent dénoncer les actes répréhensibles dont ils sont l’objet et quand ils font preuve d’une telle détermination, c’est une fierté pour la CSN que de les appuyer jusqu’au bout de leur démarche. »

Toujours en arrêt de travail, Amadou Gaye essaye tranquillement de se refaire une santé. « Quand je lui ai raconté ce que j’avais traversé, mon compère Boucar Diouf m’a rappelé ce proverbe de nos grands-pères : “celui qui n’a entendu que le rugissement du lion n’a pas la même manière de fuir que celui qui l’a vu.” C’est pour dire que je peux vous raconter mon histoire, vous pouvez la comprendre, mais vous ne sentirez jamais au plus profond de vous-même l’horreur telle que je l’ai vécue. »


Ce que dit la loi

L’article 2 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles stipule qu’un accident de travail constitue un événement :

  • Imprévu et soudain, attribuable à toute cause
  • Qui survient par le fait ou à l’occasion du travail
  • Qui entraîne une lésion professionnelle
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Manque d’ambition pour lutter contre les paradis fiscaux https://www.csn.qc.ca/actualites/manque-dambition-pour-lutter-contre-les-paradis-fiscaux/ Thu, 29 Mar 2018 20:01:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=66923 Le Collectif Échec aux paradis fiscaux, dont est membre la CSN, dresse un bilan mitigé du budget du Québec 2018-2019, rendu public mardi dernier. En effet, à la suite du dévoilement du plan d’action gouvernemental contre les paradis fiscaux en novembre dernier, on se serait attendu à de nouvelles politiques plus ciblées pour garantir l’équité fiscale. Le budget propose malheureusement peu d’avancées dans la lutte contre les paradis fiscaux et cible des résultats en deçà des attentes de la population.

Par exemple, de nombreuses mesures annoncées dans le budget, comme l’amélioration de l’efficience du Registre des entreprises du Québec ou la bonification du programme de divulgation volontaire, sont nettement insuffisantes pour freiner le recours aux paradis fiscaux. Aussi, si le budget abolit certaines échappatoires fiscales, comme limiter le fractionnement du revenu, ces efforts restent insuffisants. « Si on se fie aux chiffres du gouvernement, qui nous semble d’ailleurs sous-estimer l’ampleur du problème, les paradis fiscaux font perdre annuellement au Québec près de 416 millions $. Or, les mesures annoncées dans le budget ne permettront de récupérer que 33,9 millions $ l’an prochain, et 225 millions $ sur 5 ans. Autrement dit, c’est à peine 8% des revenus perdus que le gouvernement prévoit récupérer l’an prochain. Ça manque clairement d’ambition ! », déplore Jason St-Amour, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec.

Quant à la taxation du commerce en ligne (la fameuse taxe Netflix), le Collectif salue la volonté de Québec d’avancer seul en dépit de l’inaction du gouvernement fédéral. Cela dit, une telle mesure demeure limitée et son application comporte de nombreux défis. Alors que Québec ne fait que renforcer l’obligation de percevoir la TVQ, il aurait fallu également viser l’imposition des revenus réalisés sur le territoire québécois par les géants du web. « Malgré les revenus importants qu’elles génèrent au Québec, les multinationales comme Netflix ne contribueront toujours pas à financer les services publics », se désole Jacques Létourneau, président de la CSN.

Comme l’ont démontré les travaux de la commission des finances publiques, le gouvernement du Québec a entre ses mains plusieurs outils pour lutter contre les paradis fiscaux. Les gains obtenus permettraient d’améliorer de façon soutenue la qualité des services publics, au bénéfice de l’ensemble de la population québécoise. « Pour le Collectif, le gouvernement du Québec doit devenir un leader au sein du Canada et démontrer avec plus de détermination que lutter contre les paradis fiscaux est non seulement possible, mais bénéfique pour l’ensemble de la population », conclut Samuel-Élie Lesage, coordonnateur du collectif Échec aux paradis fiscaux.

Illustrations: Reno

Le collectif Échec aux paradis fiscaux

Le groupe Échec aux paradis fiscaux est composé des organisations suivantes : Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ), Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Association québécoise pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC-Québec), Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Oxfam-Québec, Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-QC), Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Union des consommateurs, Union étudiante du Québec (UÉQ), Caisse d’économie solidaire et Les AmiEs de la Terre de Québec.

 

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La CSN s’implique activement https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-simplique-activement/ Tue, 13 Mar 2018 18:00:22 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=66700 Du 12 au 23 mars se tient à New York la 62e session de la Commission de la condition de la femme de l’ONU (CCF), qui a pour thème l’autonomisation des femmes et des filles en milieu rural.

Entre autres sujets abordés lors de cette commission annuelle les inégalités entre les sexes en zones rurales, leurs impacts sur les conditions de vie des femmes et des filles, le droit à un niveau de vie décent, la sécurité alimentaire, les diverses formes de violence patriarcale, le droit à l’éducation et à la santé ainsi que la justice reproductive.

Une déclaration syndicale commune
La CSN fait partie de la délégation Global Unions, une coalition qui rassemble six organisations syndicales internationales, notamment la Confédération syndicale internationale, dont la CSN est membre.

Une centaine de femmes syndicalistes d’une trentaine de pays prennent part aux travaux de la commission onusienne, notamment la vice-présidente responsable de la condition féminine à la CSN, Véronique De Sève, ainsi que la conseillère syndicale à la condition féminine de la CSN, Emmanuelle Proulx.

Tous les ans, les organisations de la société civile accréditées sont invitées à participer aux travaux préparatoires de la Commission en soumettant des déclarations, lesquelles font partie intégrante de la documentation officielle de la CCF. Pour leur part, les organisations syndicales ont soumis une déclaration commune afin de mettre en valeur leurs perspectives syndicales féministes.

Ainsi, ces organisations ont ciblé de nombreux défis auxquels sont confrontées les femmes et les filles en milieu rural. Reconnaissant le rôle essentiel qu’elles jouent dans l’amélioration des conditions de vie et le renforcement des communautés, notamment en ce qui a trait à la sécurité alimentaire, les syndicats estiment urgent l’application immédiate ” des droits fondamentaux énoncés dans les principales conventions de l’Organisation internationale du Travail, comme le droit à la liberté d’association et le droit de négocier collectivement les clauses et les conditions de leur emploi, qui sont des droits essentiels pour garantir l’amélioration durable de leurs conditions de vie et de travail “.

” Alors que les femmes qui vivent en milieu rural représentent le quart de la population mondiale, elles sont exclues des lieux décisionnels où sont votées les lois, les politiques et les dépenses publiques, s’indigne Véronique De Sève, du comité exécutif de la CSN. De ce fait, leurs besoins particuliers ne sont pas pris en compte. ” La porte-parole syndicale rappelle aussi que les femmes en milieu rural sont les plus touchées par les compressions dans les dépenses sociales. ” Or, l’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux divers services publics est une clé de voûte pour leur autonomisation économique et sociale “, plaide-t-elle.

Revendications de la délégation syndicale
Dans le cadre des travaux de la CCF, la délégation syndicale cherche à faire valoir sa vision solidaire des enjeux. Elle met en lumière ces revendications :

Travail décent
Soutenir activement l’accès des femmes qui vivent en milieu rural à la liberté syndicale.

Halte à la violence sexiste dans le monde du travail
Mobiliser l’appui à une convention de l’Organisation internationale du Travail.

Services publics et financement
Promouvoir les partenariats public-public et les partenariats communautaires-publics afin de fournir des services publics dans les zones rurales, en faisant participer les femmes à la prise de décisions.

Éducation publique de qualité
Veiller à ce que les femmes et les filles en milieu rural puissent avoir accès à une éducation publique de qualité et à un apprentissage tout au long de la vie dans les zones rurales et reculées.

Justice climatique
Intégrer les femmes rurales et autochtones aux processus de planification des interventions en cas de catastrophe ou des mesures de réduction des risques, et les associer à la prise de décisions concernant les changements climatiques.

Droits de la personne
Se conformer à la Recommandation générale no 34 sur les droits des femmes rurales du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).

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La discrimination systémique existe bel et bien au Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/la-discrimination-systemique-existe-bel-et-bien-au-quebec/ Tue, 05 Dec 2017 15:00:03 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65180 La CSN participe aujourd’hui au Forum sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination. Organisé par le ministère  de l’Immigration, de la Diversité, et de l’Inclusion (MIDI), ce forum réuni plusieurs représentants des différents paliers gouvernementaux, ainsi que des acteurs des milieux économiques, culturels et communautaires, qui discuteront principalement des questions liées à l’emploi, à la formation et à la francisation.

Regarder le Forum en direct

À l’origine, cette consultation ratissait bien plus large et avait comme objectif d’examiner l’ensemble des enjeux touchant le racisme et la discrimination systémique sous la forme d’une consultation publique confiée à la  Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Pour la CSN, la mutation de la consultation ainsi que le retrait de la CDPDJ à la tête des débats est fort regrettable. Afin d’enrayer le racisme à travers les différentes sphères de notre société, il faut avant tout reconnaître l’existence même de la discrimination systémique au Québec.

Engager un dialogue constructif visant des correctifs significatifs et durables
Malgré le fait que le forum n’aborde pas des enjeux importants liés éducation, la santé et les services sociaux, le logement, la sécurité publique et la culture, la CSN a tout de même préparé un mémoire afin de démontrer quelques discriminations auxquelles font face les personnes immigrantes et les personnes racisées.

Consulter la version intégrale du mémoire de la CSN


Expérience professionnelle

Un sondage du Conseil du patronat du Québec révèle que 33 % des entreprises ne sont pas favorables à embaucher des immigrantes et des immigrants sans expérience au Québec.

Taux de chômage

En septembre 2017,  alors que le taux de chômage des personnes nées au pays s’élevait à 5,4 % au Québec, il était de 8,8 % chez les personnes immigrantes. Le plus grand écart se situait chez les personnes arrivées depuis moins de cinq ans dont le taux de chômage atteignait 17 %.

Disparité de revenus

En 2010, les membres d’une minorité visible nés au Canada et qui ont fait des études universitaires gagnaient en moyenne 87 cents, contre un dollar pour les universitaires dont la peau est de couleur blanche. Cela équivaut à un écart salarial de près de 13 %. L’écart salarial varie selon les provinces, et le Québec se classe au dernier rang avec un écart de près de 20 %.

Décrochage

Les élèves issus de l’immigration connaissent un plus fort taux de décrochage scolaire, puisque leur taux de sortie sans diplôme ou autre qualification est de 27 % alors qu’il est plutôt de 13 % pour les autres élèves du Québec.

Francisation

Plus de 200 000 immigrants, soit 20 % de l’ensemble de la population immigrée du Québec, ne parlent pas le français, même si certains sont ici depuis plus de 30 ans. Il est temps d’agir et de mettre les efforts nécessaires pour offrir la chance à tous les nouveaux arrivants d’acquérir une langue essentielle à leur intégration et pour préserver une des caractéristiques distinctes de la société québécoise : le français.

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Le gouvernement doit réellement s’attaquer au racisme systémique au Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-doit-reellement-sattaquer-au-racisme-systemique-au-quebec/ Tue, 05 Dec 2017 14:43:53 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65256 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a souligné la nécessité de reconnaître l’existence du racisme systémique au Québec lors de son passage au Forum sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination. Bien que ce racisme puisse souvent se manifester de manière inconsciente, le refus du gouvernement de tenir une consultation indépendante sur ces enjeux limite d’emblée l’ampleur et la portée de ce qui se dégagera lors du forum. Rappelons que la CSN s’est jointe en août 2016 aux organisations réclamant la tenue d’une commission d’enquête sur le racisme systémique.

En limitant les débats du forum aux questions de l’emploi, de la formation et de la francisation, le gouvernement de Philippe Couillard évacue trop de sujets d’importance de la discussion. « Trop de sphères de la société sont absentes de la réflexion du forum », dénonce Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable politique des questions des relations interculturelles. « L’analyse de la discrimination systémique doit inclure des questions sur notre système d’éducation, notre réseau de la santé et des services sociaux, le logement, la sécurité publique et la culture. La vision utilitaire de l’immigration proposée par le gouvernement est fort réductrice. Les Québécoises et les Québécois issus de l’immigration méritent davantage que d’être perçus comme de la main-d’œuvre existant uniquement pour satisfaire les besoins des employeurs. »

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Des pistes de solutions

Parmi les solutions proposées par la CSN lors du forum, notons la révision profonde de la reconnaissance des compétences des nouveaux arrivants, des procédures de recrutement et d’embauche inclusives, l’élimination de pratiques de ressources humaines non adaptées à la diversité culturelle et une bonification des mesures de francisation pour les personnes issues de l’immigration.

« En tant que société d’accueil, nous avons l’obligation de contrer les obstacles systémiques que rencontrent les personnes immigrantes et les personnes racisées. Nous devons tout mettre en œuvre pour enrayer ce phénomène », conclut Véronique De Sève. 

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La CSN déçue par le manque d’audace du comité d’experts https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-decue-par-le-manque-daudace-du-comite-dexperts/ Tue, 14 Nov 2017 11:00:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64693 La Confédération des syndicats nationaux ne peut qu’être déçue par le manque d’audace exprimé dans le rapport du Comité d’experts sur le revenu minimum garanti (RMG).

« La proposition du comité d’experts sur le RMG visant à plafonner les transferts aux personnes en situation de pauvreté, incluant les prestations d’aide sociale, à 55 % de la mesure du panier de consommation est tout simplement inacceptable. Disposer d’un revenu qui correspond à 55 % du montant qui est nécessaire pour couvrir tous les besoins de base, c’est être condamné à vivre une carence sévère perpétuelle, dénonce Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Comment peut-on être dans de bonnes dispositions pour rechercher un emploi lorsqu’on patauge dans une misère imposée qui remet même en question le droit à un revenu décent ? C’est, hélas, la réalité brutale de plusieurs personnes vivant de l’aide sociale. »

La CSN partage l’idée selon laquelle l’accès à un emploi est un levier pour sortir de la pauvreté, « mais l’incitation au travail doit passer par des emplois de qualité bien rémunérés, d’où l’importance de fixer le salaire horaire minimum à 15 $ l’heure, et ce, le plus rapidement possible », conclut madame De Sève.

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La consultation doit être indépendante, consciencieuse et respectueuse https://www.csn.qc.ca/actualites/la-consultation-doit-etre-independante-consciencieuse-et-respectueuse-de-la-population/ Thu, 05 Oct 2017 14:00:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64275

Dans un contexte où la consultation publique sur le racisme systémique est largement débattue dans l’espace public, la Table de concertation contre le racisme systémique (TCRS), dont la CSN est membre, réitère l’importance de la démarche et insiste sur les conditions essentielles pouvant assurer son succès.

La TCRS, qui rassemble différents organismes de la société civile engagés dans la lutte contre le racisme systémique, rappelle que le racisme systémique est une problématique qui touche un million de Québécoises et de Québécois dans leur accès à un emploi, à la justice, aux services de santé et d’éducation. Lorsqu’on parle de racisme systémique, il s’agit non pas des attitudes individuelles, mais plutôt d’examiner de manière sérieuse le rôle des institutions pour rendre compte des inégalités sociales.

La TCRS souhaite également que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ) ait toute l’indépendance pour mener la consultation à bon port. Pour les membres de la Table, il est impératif que le Gouvernement du Québec ne recule pas, mais aussi qu’il garde désormais ses distances du processus, afin que les considérations partisanes ou électorales n’influencent pas les travaux de la CDPDJ, de la société civile, des expert.e.s et des citoyen.ne.s. La TCRS croit que la CDPDJ doit avoir les moyens politiques et financiers de fixer, en collaboration avec les organismes partenaires, un échéancier et un processus respectueux des participant.e.s et adéquat pour le sérieux des thématiques abordées.

Les organismes membres de la Table de concertation réitèrent également leur engagement pour faire de la lutte contre le racisme systémique un succès, à court comme à long terme. Pour la Table, la société civile a un rôle important à jouer dans la mobilisation citoyenne nécessaire à un véritable changement dans les pratiques des institutions et des organisations. La TCRS annonce donc qu’elle travaillera à ce que les recommandations finales de la consultation ait une suite et que la lutte pour une plus grande égalité au Québec continue, et ce peu importe les couleurs du gouvernement en place ou les saisons électorales.

La Table de concertation contre le racisme systémique a été créée en mai 2017 et rassemble des organismes engagés pour une société égalitaire, libérée du racisme et des discriminations. 

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La peur de l’autre https://www.csn.qc.ca/actualites/la-peur-de-lautre/ Thu, 21 Sep 2017 18:50:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=63409 Blogue de Jacques Létourneau

Le fond de l’air est lourd. Depuis plusieurs mois, l’incompréhension, l’insécurité et la peur de l’autre se sont exprimées ouvertement de bien des façons. Nous avons été témoins de gestes racistes parfois subtils, souvent flagrants, sinon violents. De toutes les manières, nous les rejetons !

Bien sûr, nous croyons que nous devons écouter et chercher à comprendre celles et ceux qui ont peur. C’est possible en répudiant et en dénonçant celles et ceux qui attisent cette peur de l’autre. Nous devons lutter contre la montée de ce racisme identitaire fait de rejets, de repli sur soi et d’hostilité.

Le mouvement syndical a la responsabilité de contrer vigoureusement la croissance marquée de la haine et de l’intolérance. Parce que c’est dans sa nature de le faire. Parce qu’il promeut des valeurs contraires. À travers son histoire, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui célèbrera son centenaire bientôt, a toujours lutté contre le racisme. La CSN s’est toujours fait un devoir d’offrir des espaces ouverts de discussion, d’éducation populaire et de conscientisation. À la fermeture aux autres, nous opposons la solidarité, la fraternité, l’ouverture.

Le cas des migrants
Devant la multiplication des commentaires hostiles envers les demandeurs d’asile, le Barreau du Québec a récemment rappelé à la population québécoise que ces migrants ne sont pas des immigrants « illégaux », car le geste de traverser la frontière en dehors d’un poste-frontière officiel n’est pas illégal en soi, mais plutôt irrégulier. 

Certains se disent préoccupés par les coûts pouvant résulter de l’arrivée des demandeurs d’asile, surtout dans la conjoncture morose à laquelle nous sommes confrontés depuis l’élection du gouvernement libéral en 2014. Le véritable problème est ailleurs, et nous devrions plutôt manifester notre colère envers les politiques d’austérité de Philippe Couillard qu’envers celles et ceux qui fuient la misère ou l’exclusion avec l’espoir d’améliorer leur sort.

Que dire de certains politiciens qui ne font que jeter de l’huile sur le feu ? Difficile de croire qu’il s’agit du même Québec qui, en 1980, sous le leadership de René Lévesque, a forcé la main au gouvernement fédéral de Trudeau père à amnistier quelque 5000 Haïtiennes et Haïtiens après l’expiration de leurs visas de courte durée. Moi qui avais dix-sept ans à l’époque, je peux dire que j’étais fier de l’ouverture et de la générosité du Québec et de son peuple. Aujourd’hui, j’ai plutôt mal pour notre pays, et les dérapages identitaires de nos représentants politiques m’accablent. 

La droite décomplexée
La montée en force des groupes racistes d’extrême-droite, tant chez nos voisins états-uniens que chez nous, est très troublante. Nous devons éviter la tentation de banaliser l’essor des mouvements néonazis et de suprématie blanche enhardis par l’ascension d’un populiste de droite à la présidence de la Maison-Blanche. D’ailleurs, des effets collatéraux de cette radicalisation se font déjà sentir au Québec. Comment comprendre que des groupes islamophobes manifestent dans les rues de notre capitale à quelques mois seulement de la tuerie à la grande mosquée de Québec ? Comment expliquer la vague de commentaires xénophobes lus et entendus quotidiennement depuis le début de la crise migratoire des demandeurs d’asile haïtiens ?

Vivre ensemble
Nous devons dénoncer haut et fort ce discours haineux, qu’il s’affiche ouvertement ou plus subtilement. Nous devons aussi répondre aux questionnements de la population, de nos membres, aux prises avec un débat public polarisé, par lequel plus personne n’écoute l’autre, plus personne ne répond, plus personne n’entend. Les craintes exprimées ne sont pas toutes une démonstration de racisme, elles sont plutôt l’expression d’un besoin de discuter des enjeux actuels. Il faut savoir le faire dans le calme et dans le respect de nos valeurs.

Le mouvement syndical a un rôle majeur à jouer pour mettre de l’avant les valeurs de tolérance, de solidarité, d’ouverture et d’entraide, elles sont non seulement propres à notre organisation, mais aussi caractéristiques du Québec. Nous devons continuer de bâtir des ponts avec les mouvements antiracistes et les leaders racisés afin de les soutenir dans la lutte contre le racisme. Il est de notre responsabilité d’agir ainsi.

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