Numéro 3 – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 27 Dec 2018 22:19:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Numéro 3 – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Syndicats de Demix contre ‘Optimizer’ : une mobilisation de longue haleine https://www.csn.qc.ca/actualites/demix-contre-optimizer-une-mobilisation-de-longue-haleine/ Fri, 07 Dec 2018 12:03:10 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69682 Pour cette nouvelle baladodiffusion, l’équipe du Point syndical vous propose un entretien entre Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, et Jimmy Caron, opérateur de bétonnière et président du syndicat de Demix à Saint-Eustache. Un échange éclairant sur la dure réalité des camionneurs et l’arrivée d’un système d’intelligence artificielle qui nuit énormément au bien-être des travailleuses et travailleurs de Demix. En voici quelques extraits.

Jean : Toi, tu te promènes dans la grande région de Montréal ou à travers le Québec ?

Jimmy : On peut faire des livraisons jusqu’à Saint-Jovite, mais je peux facilement me retrouver à Vaudreuil ou à Saint-Hubert. On couvre vraiment un grand territoire.

Jean : Donc, toute la reconstruction des infrastructures, tu vis ça péniblement tous les jours ? Les travaux, les détours, l’embouteillage, ça doit peser sur le stress au travail ?

Jimmy : Surtout que Demix se spécialise dans de la construction de ponts ou de [projets comme] l’échangeur Turcot. Ce sont de gros chantiers. On est appelés à changer de place souvent parce qu’il y a énormément de travail dans la région de Montréal. Quand tu commences à jouer un peu plus là-dedans avec les portes d’entrée pour les camions ou les no-trucks, effectivement, ça devient un peu stressant à la longue.

Jean : Dis-moi, qu’est-ce que tu aimes de ton métier ?

Jimmy : On ne fait jamais la même chose ! Tu embarques dans ta bétonnière et tu ne sais pas où tu vas aller, alors c’est quand même un petit côté le fun. Je pense que les opérateurs en général n’aiment pas être enfermés. Le fait d’être à l’extérieur, conduire, c’est ce qui est agréable du métier.

Jean : Et que trouves-tu le plus difficile de ton travail ?

Jimmy : J’ai un horaire qui est fait la veille. À 20 h, je prends mon horaire pour le lendemain. En plus, tous les soirs, tu ne sais pas à quelle heure tu vas rentrer. C’est un peu difficile pour la famille ou si tu veux avoir une certaine stabilité. Tu prépares un souper, mais tu ne sais pas si tu vas être là. T’invites des amis, mais tu ne sais pas si tu vas être là. C’est la dure réalité d’être opérateur de bétonnière.

Jean : Et maintenant, il y a quelque chose de nouveau qui provoque des bouleversements à travers les cinq syndicats Demix dans la région de Montréal. Peux-tu nous en parler ?

Jimmy : On appelle ça « Optimizer ». C’est une intelligence artificielle. Une grosse boîte qui vient gérer les camions, mais aussi les conventions collectives. Elle calcule tout, alors elle va envoyer le camion le plus rentable sur certains chantiers. Mais, nous, on n’y croit pas. On se rend compte que l’ancienneté est bafouée. C’est devenu un peu le bordel. À un moment, j’étais à Lachute et la machine me disait de me diriger vers LaSalle. Demix a toujours prôné l’environnement, mais quand je dois prendre mon camion et passer devant mon plan de Saint-Eustache et m’en aller dans le trafic pendant une heure et demie pour remplir à LaSalle… côté environnement, on s’entend que ce n’est pas terrible.

Jean : Comment avez-vous réagi, vous, les syndicats ?

Jimmy : Tout le monde a embarqué. Il y a des gens que ça fait vingt ans qu’ils sont là, et ça ne s’était jamais vu les cinq accréditations de la CSN réunies dans une même salle. On n’avait jamais vécu ça. Maintenant, c’est juste de ne pas lâcher. C’est un travail de longue haleine.

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La risée https://www.csn.qc.ca/actualites/la-risee/ Fri, 07 Dec 2018 12:02:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69679 Le mot du président

Bombardier Aviation qui abolit 2500 emplois au Québec. Lowe’s qui décide de fermer une trentaine de magasins Rona. Sico se voit déménagée en Ontario au souhait des patrons de l’américaine PPG — les boss ont eu cette délicatesse de se déplacer à Longueuil et à Beauport pour l’annoncer eux-mêmes à leurs employés… en anglais s’il vous plaît. La Davie qui se meurt, boudée par Ottawa puisque les libéraux fédéraux semblent à la solde des lobbys politiques de Vancouver et d’Halifax — alors que le chantier peut accueillir près de 2000 travailleuses et travailleurs lorsqu’il fonctionne à plein régime, à peine quelque soixante employé-es sont au travail présentement. Et puis Bombardier Transport qui est en voie de perdre un appel d’offres pour le renouvellement de la flotte de trains de l’axe Québec-Windsor puisque VIA Rail lui préférerait l’allemande Siemens. Les trains seront construits en Californie plutôt qu’à La Pocatière, où travaillent près de 400 membres de la CSN.

Le Québec fait tellement rire de lui que je ne serais même pas surpris qu’une énième mauvaise nouvelle ne s’ajoute entre l’écriture de ces lignes et leur lecture.

Certes, les accords de libre-échange compliquent (c’est le cas de le dire, on y perd son latin) la capacité de nos gouvernements d’exiger que tout soit fabriqué ici. Mais ça ne veut pas dire que nous devons rester les bras croisés. Surtout lorsque les pays étrangers, le pays de Trump au premier chef, ne se gênent pas pour exiger du contenu local et mettre de l’avant des mesures protectionnistes.

Pour des emplois de qualité
Certains analystes nous rétorquent que le libre-échange profiterait au Québec. Qu’au total, il y a plus d’acquisitions étrangères effectuées par des entreprises d’ici que l’inverse. On veut bien. Nous pouvons nous réjouir qu’une multinationale implantée au Québec puisse prendre possession d’une usine en Asie. Malheureusement, ce n’est pas de cette façon que nous procurerons de l’emploi de qualité à nos concitoyennes et nos concitoyens. Faire de l’argent avec de l’argent, en transmutant les capitaux de frontière en frontière, sans égard à la valeur réelle du travail, ne signifie à long terme qu’à déposséder les travailleuses et les travailleurs de leur moyen concret à gagner leur vie et faire vivre leur famille.

Devant la volonté de François Legault de créer des « jobs à 30 $, 35 $ de l’heure », nous avons martelé tout au long de la campagne électorale qu’il serait peut-être bien de commencer par hausser le salaire minimum à 15 $. Nous sommes tentés d’ajouter, aujourd’hui, qu’il faudrait aussi commencer… par préserver les bonnes jobs qu’on a.

Il est plus que temps de responsabiliser nos sociétés d’État, nos entreprises et l’ensemble des paliers de nos gouvernements. Voilà pourquoi nous avons formellement invité le nouveau premier ministre à convoquer tous les acteurs concernés, tant patronaux que syndicaux, afin qu’ils puissent collectivement réfléchir à des mesures concrètes pour stopper cette désolante hémorragie.

Lors de sa mise à jour économique, le gouvernement de François Legault annonçait des surplus de 3,9 milliards de dollars. Nous sommes d’avis qu’après des années d’austérité, il a aujourd’hui pleinement les moyens d’améliorer les conditions de travail des salarié-es du secteur public, de rehausser l’accès aux services publics pour l’ensemble de la population, mais aussi de mettre en place des mesures structurantes afin de développer l’emploi au Québec, et cela, au bénéfice de toutes et de tous.

Nous n’avons peut-être pas une multitude d’atomes crochus avec la Coalition avenir Québec, j’en conviens. Mais pour ce qui est de la défense de l’emploi québécois, le nouveau gouvernement pourra compter sur notre pleine collaboration.

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Sortir du cadre traditionnel https://www.csn.qc.ca/actualites/sortir-du-cadre-traditionnel/ Fri, 07 Dec 2018 12:02:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69643 « Nous sommes sur la ligne de départ. Ensemble, nous lançons les travaux de la prochaine négociation du secteur public. La lutte à venir s’annonce musclée et nous ne pourrons nous permettre d’être sur le pilote automatique. Cette négo, c’est la vôtre. Le secteur public, c’est vous. Maintenant, faites entendre votre voix. »

C’est sur ces mots de Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN, que s’est ouvert le forum de consultation du secteur public auquel ont participé plus de 500 militantes et militants des quatre fédérations du secteur public de la CSN, soit la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP), la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec–CSN (FNEEQ), la Fédération des professionnèles–CSN (FP) et la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS).

Rapprocher la négociation des membres, c’était l’objectif premier du forum qui s’est tenu à Québec les 16 et 17 octobre dernier. L’exercice de consultation qui a débuté avec le forum, et qui se poursuit toujours, s’inscrit dans une démarche nouvelle et ambitieuse mise de l’avant par les quatre fédérations regroupées au sein du Comité de coordination des secteurs public et parapublic de la CSN (CCSPP). Cette démarche, proposée en amont du renouvellement des conventions collectives des 540 000 employé-es de l’État québécois, vise à répondre aux interventions de nombreux membres qui, au cours des dernières années, ont signifié qu’ils se sentaient loin de leur négociation ; un sentiment d’éloignement qui en a mené plusieurs à se questionner sur la culture syndicale actuelle, tant sur ses structures que sur son fonctionnement.

Caroline Sennevile, vice-présidente de la CSN // Photo : Jean-François Coutu

C’est donc avec la volonté de renouveler les pratiques syndicales, de faire les choses autrement, que les fédérations ont réfléchi aux moyens à mettre de l’avant pour que les travailleuses et les travailleurs occupent le haut du pavé tout au long du processus de négociation. Inverser la pyramide, tel que proposé, est un défi colossal. Colossal parce que la négociation du secteur public à la CSN, c’est 150 000 travailleuses et travailleurs occupant plus de 350 titres d’emploi dans divers secteurs, de l’Outaouais à la Gaspésie, en passant par le Grand Nord. Colossal aussi parce qu’il demande une plus grande implication de toutes et de tous, tant des élu-es, des délégué-es, que des membres des syndicats.

La parole est à vous
Partir de la base, susciter l’adhésion en consultant très largement et de façon ouverte dès le départ, ce sont là les principes qui ont guidé le CCSPP dans l’organisation de ce rassemblement des membres des secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux.

Inverser la pyramide, tel que proposé, est un défi colossal. Colossal parce que la négociation du secteur public à la CSN, c’est 150 000 travailleuses et travailleurs occupant plus de 350 titres d’emploi dans divers secteurs, de l’Outaouais à la Gaspésie. // Illustration : Benoit Tardif 

Afin de maximiser la participation des délégué-es à tout moment pendant le forum, ceux-ci ont été informés dès leur arrivée qu’ils seraient appelés à interagir en direct avec leur téléphone intelligent, leur tablette électronique ou leur ordinateur portable, par l’entremise d’une application mobile. Les documents produits pour l’événement étaient aussi disponibles en ligne, via l’application.

La première matinée fut consacrée à diverses présentations dynamiques et interactives sur l’histoire, la structure et le fonctionnement de la négociation du secteur public, ainsi que sur les particularités des quatre fédérations (FEESP, FNEEQ, FP et FSSS) et sur les processus décisionnels du CCSPP ; l’objectif étant d’outiller les militantes et les militants pour les discussions à venir. C’est également à ce moment que les délégué-es ont pu participer en direct à la construction du programme du forum en proposant, à l’aide de l’application, des thèmes pour les ateliers à venir. Précarité, surcharge, alliances, grève, salaire, sont les mots qui sont revenus le plus souvent dans les thèmes soumis. Plus de 1500 sujets ont été lancés en moins de 15 minutes !

Les périodes d’échanges qui ont suivi représentaient le cœur de l’exercice démocratique qu’était le forum. Au total, les militantes et les militants ont eu accès à près d’une soixantaine d’espaces de discussion. La formule était novatrice, mais aussi exigeante : chaque atelier pouvait recevoir un maximum de 50 participants, assis en cercle pour favoriser les échanges directs, et ceux-ci devaient nommer une personne animatrice et une autre pour prendre les notes. Les ateliers étaient donc entièrement autogérés.

Les points qui ont été abordés tournaient autour des trois grandes thématiques suggérées, soit la négociation, la mobilisation et l’information. Plusieurs sujets ont suscité un grand intérêt et ont été repris plus d’une fois, dont les deux suivants : « Quelles devraient être les priorités de la table centrale ? » et « Front commun : avantages, inconvénients et conditions requises ». À la sortie des ateliers, de nombreux délégué-es ont mentionné qu’en discutant avec des membres d’autres secteurs, ils avaient pu en apprendre davantage sur leur réalité, et qu’il devenait maintenant plus facile de comprendre la diversité des points de vue.

Avant de revenir en plénière, les participants se sont rassemblés sur la colline Parlementaire pour interpeller l’ensemble des nouveaux élu-es de l’Assemblée nationale sur l’état actuel des services publics à la suite des compressions budgétaires des dernières années. Les militantes et militants ont manifesté bruyamment malgré la pluie, le vent et la grêle, et ont réclamé que cesse enfin l’opération de démantèlement de l’État, entreprise par Jean Charest en 2003. Leur demande était on ne peut plus claire : que le changement promis par la CAQ se réalise par le biais d’un réinvestissent massif dans les services à la population.

Réfléchir ensemble et agir
Afin de faire un retour constructif sur les discussions et de donner de la perspective à l’exercice démocratique auquel se sont adonnés les militantes et les militants au cours de ces deux journées, le CCSPP avait invité Jean-Noël Grenier, professeur en relations industrielles à l’Université Laval. Celui-ci s’est dit emballé par le forum et par la teneur des débats. Ayant lui-même assisté à plusieurs ateliers, il a tenu à souligner l’importance d’un tel travail et la nécessité de faire ce genre d’exercice avec les membres, dans les syndicats. « Il faut conscientiser, organiser, mobiliser. Sortir du cadre. Faire autre chose que des rencontres syndicales formelles comme des assemblées générales. »

Jean-Noël Grenier, professeur en relations industrielles à l’Université Laval // Photo : Jean-François Coutu

M. Grenier a partagé différentes idées à déve­lopper, notamment quant à la construction du rapport de force. Avec la négociation du secteur public, qui n’a rien d’une négociation ordinaire puisqu’elle se fait avec l’État qui est à la fois employeur et législateur, M. Grenier affirme que la lutte doit se mener sur le terrain, au jour le jour, et doit être portée par toutes et tous. « Il faut faire en sorte que l’État ne puisse plus mener le jeu comme il a l’habitude de le faire. L’avantage stratégique doit passer du côté des travailleuses et des travailleurs. Et ça, c’est en rapprochant la négo des membres qu’on va y arriver. »

Il a terminé en invitant les militantes et les militants à prendre les devants, à se faire les ambassadeurs des services publics, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur milieu de travail. « Vous devez construire votre projet syndical : dire ce que vous désirez, trouver ce qui vous unit, établir ce que vous souhaitez mettre de l’avant, pour vous et pour la population. Il n’y a pas de mal à revendiquer de bonnes conditions de travail. »

Le forum d’octobre dernier est venu jeter les bases d’une consultation plus large de tous les membres CSN du secteur public ; une consultation qui se tient jusqu’en janvier 2019 et qui mènera à l’élaboration du projet de négociation dans les mois qui suivront. C’est l’engagement des membres des quatre fédérations qui permettra l’atteinte de leurs objectifs communs : un projet mobilisant, une négociation fructueuse et des gains tangibles pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs du secteur public.


Si vous êtes membre d’un syndicat du secteur public, participez à la consultation en répondant au sondage en ligne.

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De quoi bâtir un mouvement https://www.csn.qc.ca/actualites/de-quoi-batir-un-mouvement/ Fri, 07 Dec 2018 12:02:13 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69701 L’Accueil Bonneau est dorénavant un milieu de travail syndiqué. Une première pour cette institution fondée en 1877 et un bouleversement radical dans un milieu historiquement frileux face à la syndicalisation.

Vincent Masson, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Accueil Bonneau, est toujours porté par un élan enthousiaste depuis la signature de leur toute première convention collective en septembre 2018. « Tout était à faire. Nous avions une page blanche devant nous. Bien que l’Accueil Bonneau existe depuis plus de 140 ans, il n’y a jamais eu de syndicat. Alors, tout était à gagner. Maintenant, c’est un nouveau modèle, une nouvelle réalité, de nouveaux termes. »

Parmi les priorités définies pour la négociation, on comptait l’établissement de clauses d’ancienneté, l’ajout de ratios minimaux du nombre de salarié-es sur le plancher et, surtout, l’instauration de mesures favorisant une participation active dans les instances de l’organisme et la création de comités paritaires pour assurer un climat de travail serein, sécuritaire et démocratique.

« Vivre l’expérience d’une première syndicalisation, c’est impressionnant. Tu commences seul dans ton coin et tu essaies de faire un move pour améliorer ton sort. Mais plus ça avance, plus il y a de monde qui s’ajoute. Parce que c’est beau d’avoir une table de négociation, mais il faut que les membres suivent. Et les membres, ils nous ont fortement appuyés tout le long du processus. C’était une vraie boule de neige. Plus ça avançait, plus les gens se mobilisaient », souligne le président.

Frédéric Morin, secrétaire du syndicat et membre du comité de négociation, poursuit : « Si la syndicalisation n’avait pas marché, je pense que j’aurais tout laissé tomber. Ça m’a pratiquement donné l’effet d’un antidépresseur. Ça fait du bien savoir qu’on peut bâtir un projet commun. »

De nouveaux canaux de communication
Force est d’admettre que la pauvreté et la misère auxquelles les utilisateurs de l’Accueil Bonneau et d’autres groupes communautaires font face figurent parmi les raisons pour lesquelles plusieurs travailleuses et travailleurs du milieu communautaire éprouvent un malaise à se lancer dans un processus de syndicalisation. Pourtant, l’arrivée d’un syndicat à l’Accueil Bonneau a permis aux salarié-es de tisser de nouveaux liens avec les communautés auprès desquelles ils assurent des services.

« Quand les gars apprenaient que nous souhaitions nous syndiquer, ils nous approchaient pour nous parler de leurs expériences antérieures dans le monde syndical », relate le président. « Le Québec étant l’endroit le plus syndiqué en Amérique du Nord, il y a de bonnes chances que nos gars aient déjà connu des conflits de travail ou de beaux moments de solidarité syndicale. Notre syndicalisation a créé de nouveaux canaux de communication avec ces personnes que nous fréquentons au quotidien. Au bout du compte, ç’a été plus bénéfique qu’autre chose. »

Frédéric Morin poursuit : « Les gars étaient vraiment contents d’observer notre démarche. Ça démontre que si on veut, on est capable de s’organiser et de s’émanciper. Ce message-là leur parle beaucoup. Certains sont même venus nous dire qu’ils souhaitaient se monter un comité des usagers de l’Accueil Bonneau. Le concept de se rassembler, de passer au vote, de faire rentrer un peu de démocratie dans la place, c’est un concept très signifiant pour eux. »

Un chemin commun
Le syndicat de l’Accueil Bonneau s’ajoute à d’autres syndicats du milieu communautaire représentés par la CSN, incluant le Comité social Centre-Sud, le Centre Saint-Pierre et la Maison Répit Oasis, un autre syndicat ayant récemment reçu son accréditation.

« Tranquillement pas vite, le communautaire se syndique. Et si ces différents syndicats se mettent à se parler, ils peuvent peut-être trouver un chemin commun pour les futures négociations et coordonner leurs moyens de pression. Il y a véritablement de quoi bâtir un mouvement », conclut le secrétaire.

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Wagons Azur : Une confirmation bienvenue https://www.csn.qc.ca/actualites/wagons-azur%e2%80%89-une-confirmation-bienvenue/ Fri, 07 Dec 2018 12:01:58 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69636 Deux syndicats de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN — le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière et le Syndicat des travailleurs de Alstom Transport Canada — ont reçu, le 12 novembre dernier, la confirmation de la commande de 153 nouvelles voitures Azur conçues spécifiquement pour la Société de transport de Montréal.

Le contrat pour la production de la première série des 468 voitures Azur, commandée en 2010 et qui se terminera à la fin de 2018, a été prolongé en avril 2018 pour une seconde commande de ces wagons qui desserviront le réseau montréalais. Après avoir terminé la production et l’assemblage de la première commande, les salarié-es des deux usines attendaient impatiemment l’octroi des sommes promises par le gouvernement fédéral qui confirmerait la seconde commande.

À La Pocatière, les travailleuses et les travailleurs de Bombardier attendaient la confirmation de cette commande depuis le mois d’août dernier. Celle-ci vient consolider 170 emplois à l’usine du Bas-Saint-Laurent. Il s’agit donc d’une excellente nouvelle à court et moyen terme pour l’économie locale de cette région qui bénéficie toujours des retombées économiques de ces contrats publics.

Chez Alstom à Sorel, comme les travailleuses et les travailleurs arrivaient à la toute fin de la production de la première série de voitures Azur à la fin du mois de novembre 2018, ils étaient prêts à relancer la production des bogies, des moteurs et des systèmes de contrôle, de communication, d’information et de vidéosurveillance de ces nouveaux trains.

La confirmation de cette commande renforce la reconnaissance de l’expertise développée par ces deux entreprises liées en consortium qui produisent fièrement des véhicules voués au transport collectif. Plus largement, partout au Québec, chaque consolidation d’emplois locaux de qualité maintient plusieurs autres emplois indirects bénéfiques pour l’économie de nos régions.

Le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN regroupe plus de 380 membres alors que le Syndicat des travailleurs de Alstom Transport Canada–CSN compte environ 75 membres.


Peinturés dans le coin
Au moment d’écrire ces lignes, le Syndicat des employés de Sico (SES—CSN) et le Syndicat des employé-es de Sico de Longueuil (SESL—CSN) demeuraient toujours en attente d’une rencontre avec leur employeur à la suite de l’annonce de la cessation des activités de l’entreprise au Québec le 14 novembre dernier.

« Plusieurs précisions sur la situation restent à venir et de nombreuses questions sur ce qui s’en vient demeurent sans réponse puisque la fermeture ne sera annoncée qu’en septembre 2019 et l’échéancier précis n’est pas encore connu pour le moment », de préciser Sylvain Charbonneau, président du SES—CSN.

« Nous trouvons désolant qu’une entreprise fondée au Québec et enracinée de la sorte, qui détenait historiquement une solide réputation, se comporte de la sorte avec ses salarié-es. Malgré l’affection de la clientèle à cette grande marque, PPG, dont le siège social est à Pittsburgh, a choisi de mettre cavalièrement un terme à ses opérations au Québec, ce que nous déplorons vigoureusement », de renchérir Normand Dubé, président du SESL—CSN depuis 1990.

Le Syndicat des employé-es de Sico Longueuil—CSN regroupe 45 salarié-es alors que le Syndicat des employés de Sico—CSN compte environ 70 travailleuses et travailleurs.

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Restauration : des bonnes conditions avec ça ? https://www.csn.qc.ca/actualites/restauration%e2%80%89-des-bonne-conditions-avec-ca%e2%80%89/ Fri, 07 Dec 2018 12:01:52 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69640 Rarement la rue principale de Granby avait été aussi bruyante. Le 19 octobre dernier, une cinquantaine de personnes, drapeau à la main et trompette aux lèvres, sont venues saluer les employé-es du tout premier Burger King syndiqué au Québec. Cette annonce marque le début d’une offensive de syndicalisation en restauration, dont le fer de lance sera le Syndicat des employé-es de la restauration (SER–CSN).

À l’hiver 2018, le téléphone sonne à la CSN. Des employé-es du Burger King de Granby, insatisfaits de leurs conditions, veulent se syndiquer. « C’est comme ça que l’aventure a commencé. Les contacts se sont établis, les rencontres se sont succédé. Finalement, on a réussi à faire signer 100 % des cartes », explique David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN). Il faut dire que les conditions de travail étaient — et sont toujours — exécrables. « L’employeur ne donne pas de talons de paye aux employé-es. C’est totalement illégal, pourtant c’est le cas, note le président. L’octroi des heures et les horaires sont également planifiés sans aucune considération pour l’ancienneté. »

La négociation a donc débuté au printemps. « Ce n’est jamais facile de négocier avec une grosse corporation comme RedBerry, le propriétaire du Burger King de Granby, qui ne compte pas de travailleuses et de travailleurs syndiqués. Ça traîne en longueur et l’employeur essaie de gagner du temps, précise David Bergeron-Cyr. Malgré tout, on avance tranquillement, mais sûrement, même si la bataille est loin d’être terminée. »

Le modèle SER–CSN
Le Syndicat des employé-es de la restauration est un nouveau modèle créé spécifiquement pour servir les travailleurs et les travailleuses de l’industrie de la restauration. « Bien souvent dans les restaurants, le nombre d’employé-es est trop faible pour faire vivre un comité exécutif autonome. On a donc décidé de pallier ce problème en créant un modèle regroupé et en occupant temporairement des postes au comité exécutif, en attendant que quelqu’un puisse le faire », explique David Bergeron-Cyr, qui est aussi le président du SER–CSN. Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN, occupe aussi le poste de trésorier au SER–CSN.

Les mauvaises conditions en restauration
Même si elles varient d’un restaurant à l’autre, en général, les conditions de travail offertes dans le milieu sont déplorables. « Les employé-es en restauration vivent toutes sortes d’injustices et d’abus. Que ce soit l’imposition du partage des pourboires, le non-respect de l’ancienneté ou les incitations à s’habiller de manière sexy, les employé-es subissent des pressions inappropriées », s’indigne David Bergeron-Cyr. Ces mauvaises conditions engendrent d’immenses problèmes d’attraction et de rétention dans l’industrie de la restauration. « Oui, nous sommes en rareté de main-d’œuvre. Mais soyons honnêtes : si les restaurateurs offraient de meilleures conditions, en respectant leurs employé-es, ces problèmes seraient moins criants », poursuit-il.

Au Québec, près de la moitié des employé-es travaillant en restauration sont âgés de 25 à 44 ans. Plus de 60 % du personnel de salle travaille à temps plein et c’est plus de 70 % du personnel de cuisine qui fait 30 heures ou plus par semaine. « On est bien loin de l’étudiant à temps partiel. Ces emplois sont très souvent la principale source de revenus pour les travailleuses et les travailleurs. Il est urgent qu’on les aide à améliorer leur sort », conclut David Bergeron-Cyr.

Le SER–CSN souhaite syndiquer les employé-es de tous les types de restaurants. Toutes les travailleuses et tous les travailleurs sont les bienvenus et, quel que soit leur titre d’emploi ou le type de restaurant, ils n’ont qu’à appeler au 1 800 947-6177. C’est totalement confidentiel.


Le Mount Stephen Club : un exemple concret

Dans le cadre d’une décision historique rendue le 1er novembre 2018, le Tribunal administratif du travail (TAT) a jugé que les agissements du Mount Stephen Club (MSC) contrevenaient à plusieurs articles de la loi et a tranché en faveur de la Confédération des syndicats nationaux, allant même jusqu’à démanteler deux syndicats de complaisance présents dans l’hôtel, qui ont été créés par l’entremise de l’employeur pour faire obstruction au Syndicat des travailleuses et travailleurs du Mount Stephen Club–CSN.

« À l’image du MSC, le domaine de la restauration compte beaucoup trop d’employeurs qui font la pluie et le beau temps en imposant des conditions déplorables, voire illégales, à leurs salarié-es. Nous avons lancé le Syndicat des employé-es de la restauration (SER–CSN) afin d’offrir la possibilité à ces travailleuses et travailleurs d’unir leurs forces contre les employeurs sans scrupules », affirme David Bergeron-Cyr.

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Échange de seringues en prison : vigilance https://www.csn.qc.ca/actualites/echange-de-seringues-en-prison%e2%80%89-vigilance/ Fri, 07 Dec 2018 12:01:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69634 Mis en place sous forme de projet-pilote à l’été 2018, le programme cause de vives inquiétudes chez les membres du Syndicat des agentes et des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN), qui a multiplié les démarches au cours des derniers mois afin de trouver une solution.

Instauré par le Service correctionnel du Canada à la demande des libéraux de Justin Trudeau, le Programme d’échange de seringues en prison (PESP) permet la libre circulation de seringues non souillées à l’intérieur des pénitenciers fédéraux, et cela, même si l’usage de drogues y est formellement interdit. Pour l’instant, deux centres carcéraux fédéraux appliquent le programme sous forme de projet-pilote, soit l’établissement de Renous au Nouveau-Brunswick et l’établissement ontarien pour femmes Grand Valley.

Déjà implantés dans plusieurs pays d’Europe, ces programmes ont pour objectif de limiter le plus possible le partage de seringues souillées et ainsi réduire les cas de maladies infectieuses à l’intérieur des pénitenciers. Cette approche recommandée pour la première fois il y a plusieurs années par l’enquêteur correctionnel, chien de garde des prisons fédérales, a finalement été instaurée en juin. Le projet-pilote se termine en décembre et son implantation large est prévue pour janvier. Les membres d’UCCO-SACC-CSN exigent que l’étude complète des résultats des deux projets-pilotes soit terminée avant de prendre une décision concernant la suite du projet.

« Plusieurs aspects de ce programme nous inquiètent, explique le président national d’UCCO-SACC-CSN, Jason Godin. Plus il y a de seringues en circulation, plus il y a de risques que les détenus nous piquent avec des seringues infectées. Nos outils ne sont pas suffisamment adaptés pour faire face à cette nouvelle réalité. De plus, en permettant la libre circulation des seringues partout dans les établissements — en particulier dans les cellules —, on augmente les risques pour nous. Il s’agit d’un réel enjeu de santé et de sécurité pour les agents correctionnels parce que les assauts par des détenus sont fréquents. » Le syndicat s’explique mal cette mise en place précipitée, d’autant qu’au cours des 10 dernières années, entre 2007 et 2017, le taux de prévalence de l’hépatite C a décliné de 7,8 % pour se situer à 31,6 % et celui du VIH a diminué de 1,2 % et se situe maintenant sous la barre des 2 % dans l’ensemble des pénitenciers fédéraux. Toutefois, ces maladies demeurent largement plus répandues que dans la population générale.

L’expérience européenne
À la suite de l’annonce de la mise en œuvre prochaine du PESP, une délégation de trois représentants d’UCCO-SACC-CSN s’est déplacée en Europe afin de comprendre le fonctionnement de ce genre de programme. « Ce que nous avons découvert là-bas nous a outillés. Nous avons constaté que dans certains pays d’Europe, les programmes similaires ne permettent pas l’injection en cellule, mais uniquement en centres supervisés et seuls des professionnels de la santé manipulent les seringues », précise le président national.

En revenant au pays, les démarches politiques ont débuté. « Forts de ce que nous avons constaté en Europe, nous avons sollicité l’ensemble des politiciens fédéraux afin de les sensibiliser à nos craintes envers le PESP. Il faut dire que le Service correctionnel du Canada n’avait pas pris la peine de nous consulter en amont. Nous avons donc dû travailler très fort auprès du gouvernement et de ses représentants pour faire entendre notre voix dans ce débat », note Jason Godin.

Des dizaines de députés et de sénateurs issus de tous les partis ainsi que le personnel du bureau du premier ministre ont été rencontrés. Des interventions à la Chambre des communes ont été effectuées à la suite des démarches engagées par UCCO-SACC-CSN et des rencontres avec la Commissaire de Service correctionnel du Canada, Ann Kelly, ainsi qu’avec le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, se sont finalement tenues. Parallèlement, plusieurs actions de mobilisation ont été menées par les membres pour sensibiliser les médias et la population canadienne aux enjeux soulevés par ce genre de programme.

« Nos multiples échanges semblent porter leurs fruits. Nous tentons de faire comprendre au gouvernement qu’il existe d’autres options. Nous ne sommes pas en faveur du programme, mais en même temps, si le gouvernement décide d’aller de l’avant, nous souhaitons qu’il soit implanté de manière à ce que notre sécurité soit assurée », explique Jason Godin.


Système de paye Phénix
Parallèlement au Programme d’échange de seringues en prison, les agents correctionnels d’UCCO-SACC-CSN mènent toujours la bataille contre le fiasco de Phénix. Ils se sont rassemblés à la fin novembre pour dénoncer, une fois de plus, les ratés du système de paye. Réunis devant les bureaux du Service correctionnel du Canada à Laval, les agents ont rappelé que des milliers d’entre eux sont aux prises avec les ratés de ce système. À ce jour, uniquement pour le Québec, environ 1300 griefs sont toujours pendants.

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Entente de principe chez MDA Espaces https://www.csn.qc.ca/actualites/entente-de-principe-chez-mda-espaces/ Fri, 07 Dec 2018 12:01:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69657 Les employé-es de MDA Espace de Sainte-Anne-de-Bellevue ont voté à 93 % en faveur de l’entente de principe négociée d’arrache-pied par le comité de négociation. Après 28 rencontres de négociation et plusieurs activités de mobilisation, le comité de négociation est parvenu à une entente plus que satisfaisante pour la centaine d’employé-es membres de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

« La partie patronale était en demande sur une centaine de points, elle voulait notamment éliminer le régime de retraite à prestations déterminées, mais en fin de compte, on n’a rien perdu. La solidarité affichée par nos collègues a été extraordinaire, elle a été déterminante pour l’issue de la négociation. Je crois aussi que la menace de grève a joué un grand rôle dans le résultat final », a exprimé avec soulagement Joël Lampron, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de MDA Espace.

Les employé-es de cet important fournisseur de satellites de communication ont obtenu des augmentations salariales de 2 %, 2,5 % et 2,5 % pour les trois années de la convention collective. La direction souhaitait modifier les échelons salariaux, ce qui aurait entraîné des pertes financières considérables pour les salarié-es, mais elle a également reculé sur ce point.

Persévérance et solidarité
Le 17 octobre dernier, les travailleuses et travailleurs avaient voté en faveur d’un mandat de grève de cinq jours, démontrant ainsi à la partie patronale une solidarité à toute épreuve.

« Le cas de MDA Espace est un bel exemple de ce qu’on peut accomplir quand un syndicat est mobilisé et qu’il est entouré d’une équipe compétente et dévouée. Quand les négociations plafonnaient, on poursuivait nos activités de mobilisation sans se décourager. Nous sommes très satisfaits du résultat de cette négociation, surtout pour les employé-es de MDA Espace », lance en conclusion Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

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Presse écrite : le péril est-il évité ? https://www.csn.qc.ca/actualites/presse-ecrite%e2%80%89-le-peril-est-il-evite%e2%80%89/ Fri, 07 Dec 2018 12:01:29 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69654 Il était minuit moins une. On pouvait craindre le pire pour plusieurs journaux jusqu’à la récente annonce d’un soutien fédéral de 600 millions de dollars sur cinq ans pour les médias.

L’abolition de postes et la fermeture de titres de journaux s’accéléraient ces derniers mois. On risquait fort de se retrouver avec plusieurs déserts d’information au Québec et au Canada au même titre que certains villages et quartiers vivent déjà dans un désert alimentaire. L’aide d’Ottawa donne un répit, mais le problème de fond de l’érosion des revenus publicitaires n’est toujours pas réglé.

« La population doit se questionner à savoir si elle désire recevoir une information de qualité, livrée par des journalistes professionnels. Si elle juge que c’est nécessaire pour une société démocratique, il va falloir mettre les outils en place pour les soutenir adéquatement », lance Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN). Sans presse de qualité, qui détient la confiance de la population, on ouvre la porte à toutes les dérives autoritaires et aux fausses nouvelles. « Le président Trump sème toujours le doute sur les médias, c’est à dessein, c’est pour faire taire la presse », estime la présidente.

Le Point syndical a pris le pouls d’artisanes et d’artisans de divers journaux, qui avaient tous de mauvaises nouvelles à communiquer. Nous nous attarderons aussi aux diverses solutions possibles pour maintenir une presse de qualité.

L’hémorragie s’accélère
« On a perdu quatre titres cet été à Montréal, et trois hebdos sont maintenant publiés aux deux semaines », déplore Johanna Pellus, présidente du Syndicat de l’information de Transcontinental. Le nom de ce syndicat devra d’ailleurs bientôt changer étant donné la vente de ses hebdomadaires par Transcontinental. Deux titres anglophones faisant partie du même syndicat ont également disparu en 2015. « À Montréal, c’est une chute libre, il y a une morosité dans les salles de rédaction », constate Johanna Pellus, qui s’inquiète du remplacement de Transcontinental par de plus petits joueurs aux reins moins solides. La fin de l’obligation de publication des avis municipaux a donné un coup dur en 2018.

Au moment de notre entretien avec la nouvelle présidente du Syndicat des travailleurs de l’information du quotidien La Presse–CSN, Laura-Julie Perreault, on annonçait la suppression de 37 postes au quotidien montréalais.

Il s’agira heureusement de « départs volontaires ». La salle de rédaction comprend toujours 210 syndiqué-es contre environ 300 à son apogée, en 2010, alors que le journal papier et la version électronique du journal étaient produits en même temps.

Les régions subissent également la crise de plein fouet. Le Quotidien de Chicoutimi compte maintenant 15 journalistes réguliers et quatre surnuméraires, alors qu’avant la crise, il y en avait plus d’une vingtaine de réguliers. Les départs à la retraite n’ont tout simplement pas été remplacés et des postes administratifs et de représentant publicitaire ont également été abolis. C’est sans compter les efforts fournis par ceux qui restent. « On a beaucoup réduit les dépenses pour éviter les mises à pied. On parle d’environ 16 millions de dollars pour le Groupe Capitales Médias, mais il y a une limite à diminuer les dépenses », explique Louis Tremblay, président du Syndicat des communications du Quotidien–CSN.

« Le phénomène papier peut résister un peu plus longtemps en région, mais on va prendre la même tangente que les autres. On vit beaucoup de la publicité des commerces de détail en région, mais ils se font cannibaliser par Amazon et les ventes en ligne. C’est une crise profonde qui touche toutes les régions », estime le président

Autres solutions possibles
En plus d’une aide directe comme celle annoncée le 21 novembre par Ottawa, une autre piste est de ramener de l’argent qui circule ailleurs, par exemple chez les fournisseurs d’Internet, un peu comme on le fait avec la redevance de 5 % perçue chez les câblodistributeurs.

On pourrait aussi exiger une contribution ou taxer les grandes plateformes comme Facebook et Google et prendre l’argent recueilli pour la production d’information locale et nationale. Selon une étude publiée en janvier 2017 par le Forum des politiques, taxer Facebook et Google pourrait rapporter quelque 700 millions de dollars au Canada.

L’Union européenne veut forcer les GAFA à négocier une sorte de droit d’auteur (droit voisin) avec les producteurs de contenus comme les journaux. La FNC–CSN travaille sur une approche similaire avec une société de gestion des droits d’auteurs qui va négocier avec les différentes plateformes.

Des taxes en hausse quand le journal disparaît
Quand on parle du rôle de surveillance du pouvoir de la presse, ce n’est pas seulement une question de principe et de démocratie. L’impact peut aussi être financier pour les citoyens.

Selon une étude publiée en juillet dernier par les chercheurs américains Gao, Lee et Murphy, des universités Notre Dame et de l’Illinois, les municipalités des États-Unis qui n’ont pas de média ont un taux d’emprunt allant jusqu’à 11 points de base plus élevé que celles qui en ont un. Ils estiment que le fait de ne plus devoir rendre de comptes à des journalistes contribue à une moins bonne gestion des finances publiques.

Une autre étude de mars 2018 du Massachusetts Institute of Technology indique de son côté que le manque d’adéquation entre le territoire d’un média et un district électoral fait diminuer la couverture de la politique. Le chercheur James M. Snyder établit que dans les régions mal desservies médiatiquement, les gens se souviennent significativement moins du nom de leurs élus et sont moins en mesure de les évaluer. Ces districts sans média attitré reçoivent par ailleurs moins de dépenses fédérales que les autres.

« On constate une corrélation entre l’affaiblissement des médias et la capacité de surveiller les gens de pouvoir », résume Pierre Trudel, professeur en droit public à l’Université de Montréal et chroniqueur au journal Le Devoir. Ce dernier estime que la presse fait partie de « l’écologie démocratique ».

La disparition du Northern Times, dans la municipalité franco-ontarienne de Kapuskasing, donne un avant-goût de ce que peut représenter l’apparition d’un désert d’information. « C’est une tragédie », lance d’emblée le maire sortant de Kapuskasing, Alan Spacek. « Il y a un fossé entre la Ville et les citoyens. Pour une communauté rurale, pour notre société, c’est une perte majeure », renchérit-il dans une entrevue du 1er novembre à #ONfr du Groupe Média TFO. Il ajoute que des « rumeurs » se propageaient dans la dernière élection sans que jamais un journal ne puisse donner l’heure juste.


En chiffres
Depuis 2012 : 38 journaux de moins au Québec
De 2005 à 2015 : 415 journalistes en moins

Source: Marie-Ève Martel, Plaidoyer pour la sauvegarde de l’information régionale
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Grève évitée de justesse chez Héma-Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/greve-evitee-de-justesse-chez-hema-quebec/ Fri, 07 Dec 2018 12:01:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69629 Lors d’une ultime journée de négociation, le 21 novembre, les cinq syndicats CSN d’Héma-Québec se sont entendus avec l’employeur sur les clauses communes et majeures du volet salarial, soit le régime de retraite, les salaires, les assurances collectives, la prime pour formateur, la prime de fin de semaine et les libérations syndicales).

Les conventions collectives des syndicats étant échues depuis plus de trois ans, plusieurs syndiqué-es montraient de plus en plus de signes d’impatience. Un blitz de cinq jours de médiation avait été prévu après le 7 septembre. Il aura fallu attendre une rencontre de négociation à Québec le 24 octobre pour obtenir un premier déblocage de l’employeur.
C’est grâce à la persévérance et au maintien des moyens de pression par tous les membres qu’une entente de principe satisfaisante est survenue après plusieurs jours de médiation au ministère du Travail. L’union de tous les syndicats a été décisive. Conséquemment, tous les avis de grève ont été retirés.

Toutefois, reste à conclure les négociations à chacune des tables locales à Québec et à Montréal. Les moyens de pression se poursuivront au besoin.

Le soutien de tous les membres de ce qu’on appelle les Syndicats Unis d’Héma-Québec–CSN sera donc essentiel afin d’en arriver à une ultime entente de principe globale qui sera par la suite soumise au vote en assemblée générale.

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Innover pour une protection mur à mur https://www.csn.qc.ca/actualites/innover-pour-une-protection-mur-a-mur/ Fri, 07 Dec 2018 12:01:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69627 Grâce à la CSN–Construction, ces travailleurs à deux statuts sont désormais mieux protégés. Christian Brossard travaille à l’année pour PNR Railworks depuis 23 ans. Durant l’été, il opère tout type de machinerie lourde. Mais l’hiver, il effectue du déneigement sur le réseau de chemins de fer. Christian cesse donc, pendant cette période, d’être considéré comme un travailleur de la construction. Il n’est plus couvert par la loi R-20. Comme il travaille beaucoup pendant l’été, il peut, l’hiver, cotiser à son régime d’assurance Médic Construction ainsi qu’à son régime de retraite. Mais les travailleurs qui accumulent peu d’heures durant la saison estivale n’ont pas cette chance. Christian a donc décidé de participer au projet de la CSN–Construction pour syndiquer les travailleurs hybrides comme lui. « J’ai voulu m’impliquer pour que tous puissent avoir une protection qui a de l’allure à tout moment de l’année. »

Nouveau venu dans le monde syndical
L’unité d’accréditation qu’il a contribué à mettre sur pied relève du nouveau Syndicat des travailleurs et travailleuses non assujettis (STTNA–CSN), créé par la CSN–Construction en 2018. Celle-ci viendra s’ajouter à d’autres accréditations, comme celle de Rail Cantech, l’autre gros joueur dans les chemins de fer au Québec. Les entreprises PNR Railworks et Rail Cantech détiennent notamment les contrats d’entretien du CN, du CP et de Rail Bonaventure. Elles auront leur part du gâteau pour l’entretien du Réseau express métropolitain (REM).

Le syndicat nouvellement créé concrétise ainsi la thèse contestée selon laquelle les régimes de protection du Code du travail et de la loi R-20 peuvent coexister dans une entreprise. « Quelle que soit leur allégeance syndicale, les travailleurs pourront compter sur le STTNA–CSN pour prendre soin de leurs droits complémentaires », explique le président de la CSN–Construction, Pierre Brassard.

Ce nouveau syndicat constitue en outre un pas important vers la revendication historique de la CSN–Construction sur la sécurité d’emploi des travailleurs de l’industrie. « De gros joueurs, comme les SNC-Lavalin de ce monde, pourraient bien un jour décider d’embaucher leurs propres employés-es. Cela assurerait aux travailleurs la stabilité en emploi que nous demandons depuis longtemps », conclut-il.


Autres besoins criants
La CSN–Construction veut aussi, par le biais du STTNA–CSN, donner une meilleure qualité de vie à des travailleurs de sous-secteurs de l’industrie dont les conditions sont exécrables et qui échappent à la loi R-20. C’est ainsi qu’elle vient de syndiquer les signaleurs de BML Transport. Les mots de Patrick Rivard, chef d’équipe en signalisation pour cette entreprise, sont éloquents : « On connaît toujours notre horaire la veille, vers 21 h. Ça va mal pour se planifier une vie. Notre rôle est de protéger les usagers de la route et les autres travailleurs sur le site d’un accident, par exemple. Mais on doit faire face à des automobilistes agressifs, qui en viennent parfois aux coups. Notre salaire tourne autour de 14 $ l’heure, alors que nous risquons notre vie tous les jours. Les membres sont impatients d’améliorer leur sort. Merci à la CSN–Construction d’avoir pensé à nous. »

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La parité, une question de justice https://www.csn.qc.ca/actualites/la-parite-une-question-de-justice/ Fri, 07 Dec 2018 12:01:00 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69660 Depuis 30 ans, les avocates et les avocats de l’aide juridique ont su maintenir la parité salariale avec ceux de la Couronne. Mais dans la présente négociation, le gouvernement refuse jusqu’à maintenant d’accorder le même traitement salarial que celui octroyé aux procureur-es de la Couronne. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. À quatre reprises dans le passé, ils ont dû se mobiliser pour obtenir un traitement équitable. Ils entendent bien tout mettre en œuvre pour y parvenir encore cette fois-ci.

Ce débat ne concerne pas que les avocates et les avocats. L’aide juridique est un service indispensable, car c’est la seule ressource à la disposition des personnes les plus défavorisées économiquement. En dévalorisant leur travail, en ne les plaçant pas sur le même pied que leurs collègues de la Couronne, à qui ils font face régulièrement, c’est toute l’institution qu’on dévalorise. En fin de compte, ce sont les bénéficiaires de l’aide juridique qui seront les plus grands perdants. Si on n’y assure pas des conditions salariales concurrentielles, il sera de plus en plus difficile d’y attirer et d’y retenir les meilleurs avocats.

Le gouvernement ne conteste pas que le travail d’avocat à l’aide juridique demande autant de compétence, d’expertise et d’engagement que le travail à la Couronne. À la direction de l’aide juridique, on a toujours considéré que la parité était justifiée. Le seul obstacle, semble-t-il, est comptable : l’insuffisance des mandats dégagés par le Conseil du trésor.

Un service de grande valeur
Suzanne Dame travaille pour l’aide juridique depuis 1987. Elle fut d’abord avocate au Centre communautaire juridique de Montréal. Depuis 2006, elle travaille au service de la recherche, comme avocate-conseil.

« L’aide juridique aujourd’hui, clairement, ce sont des avocates et des avocats de grande qualité. C’est reconnu aussi dans tout le milieu. Il ne faudrait pas revenir à l’époque des années 70 où ils étaient vus comme des avocats de seconde zone, notamment parce que les salaires n’étaient pas concurrentiels. C’était pour beaucoup une question de perception, mais, au bout du compte, cela se reporte aussi sur nos clients qui, malheureusement, sont souvent victimes eux-mêmes de préjugés. Au fil des années, nous avons développé une grande expertise, nous avons fait notre place. Il faut conserver ça, absolument. »

Elle déplore qu’elle et ses collègues n’aient jamais senti l’appui de l’ancienne ministre de la Justice, Stéphanie Vallée.

Il n’y a pas eu de négociation depuis l’arrivée en poste du nouveau gouvernement de la CAQ. Une rencontre devrait se tenir prochainement entre les syndicats et la nouvelle ministre de la Justice, Sonia Lebel, pour tenter de trouver une issue. Celle-ci, ancienne avocate de la Couronne, fera-t-elle preuve de plus de sensibilité ?

Il faut espérer que ce sera le cas, car les avocates et les avocats de l’aide juridique sont déterminés à avoir gain de cause. « On veut tous la même chose. On y croit tous, dit Suzanne Dame. Se promener en toge durant une grève, ça ne nous rend pas joyeux du tout. Mais actuellement, nos vis-à-vis banalisent notre rôle, c’est un manque de respect flagrant. On n’a pas le droit d’abandonner la parité maintenant. »

Alliances
Notons que tous les syndicats représentant les avocates et les avocats de l’aide juridique travaillent en alliance pour ces négociations. La FP–CSN représente le personnel des régions de Montréal, des Laurentides, de Lanaudière, du Bas-Saint-Laurent ainsi que de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. La FAAJQ, une organisation indépendante, représente les avocats de l’aide juridique de toutes les autres régions.

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Un retard toujours important https://www.csn.qc.ca/actualites/un-retard-toujours-important/ Fri, 07 Dec 2018 12:00:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69667 Les résultats de l’enquête annuelle de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), publiée le 29 novembre dernier, révèlent que le retard salarial du secteur public s’élève à 13,7 % alors qu’il était de 13,9 % l’année passée. Du côté de la rémunération globale — qui inclut le salaire, le régime de retraite et les autres avantages sociaux —, on observe une diminution du retard qu’accusent les employé-es de l’État par rapport aux autres salarié-es québécois. Ce retard a diminué de deux points de pourcentage pour s’établir à 6,6 % en 2018.

Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau : « Avec des surplus budgétaires annoncés de plusieurs milliards de dollars, le gouvernement du Québec, qui est le plus grand employeur, n’a pas d’excuse pour refuser d’offrir des conditions salariales justes et équitables à tous ceux et celles qui choisissent de prendre soin, d’éduquer, de donner des services à la population. L’apport à la société québécoise de ces hommes et surtout de ces femmes, qui comptent pour plus de 75 % des employé-es du secteur public, doit être considéré à sa juste valeur ».

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Histoire du logement en douze temps https://www.csn.qc.ca/actualites/histoire-du-logement-en-douze-temps/ Fri, 07 Dec 2018 12:00:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69675 Bien que le Canada et le Québec se soient engagés à respecter le droit au logement en signant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU en 1976, force est de constater que les enjeux liés à l’habitation demeurent les mêmes, 40 ans plus tard. Et n’eût été les nombreuses batailles livrées par des militantes et des militants sous différentes bannières, la situation serait pire encore aujourd’hui.

Pour qui suit un tant soit peu les luttes sociales au Québec, le FRAPRU (Front populaire en réaménagement urbain) demeure la figure emblématique de la mobilisation pour le droit au logement. François Saillant, porte-parole de l’organisation pendant plus de 35 ans, relate des pans de l’histoire de ce mouvement dans le livre-témoignage Lutter pour un toit — Douze batailles pour le logement au Québec. Ces quelques luttes illustrent le contexte et les enjeux sous-jacents du conflit pour faire respecter les droits des plus vulnérables à se loger décemment. Qu’il s’agisse de la cherté des loyers, de la revendication à plus de logements sociaux, d’insalubrité (encore !), de la dénonciation de la spéculation immobilière ou du phénomène plus contemporain de la « gentrification » d’anciens quartiers ouvriers, autant de batailles bien souvent annoncées comme perdues d’avance, tellement les David ne font pas le poids devant les Goliath capitalistes, spéculateurs et autres espèces de peu de conscience sociale. Au-delà des résultats escomptés, chaque lutte a laissé des traces qui ont servi aux suivantes. Et si elles ont parfois permis des avancées, elles auront surtout freiné les reculs. Mais toujours, elles ont « dérangé, d’une manière ou d’une autre, les pouvoirs publics et divers intérêts économiques ».

Dans sa conclusion, François Saillant évoque la situation singulière des communautés autochtones, dont les « conditions de logement […] sont l’un des fruits des politiques colonialistes adoptées à leur égard ». Incontestablement, Lutter pour un toit, « c’est être engagé dans un combat permanent » qui s’inscrit dans cette grande mobilisation pour plus de justice sociale et de dignité humaine.

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Anne-Marie Saint-Cerny, lauréate pour son essai Mégantic https://www.csn.qc.ca/actualites/anne-marie-saint-cerny-laureate-pour-son-essai-megantic-2/ Fri, 07 Dec 2018 12:00:21 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69665 C’est à l’essai de madame Anne-Marie Saint-Cerny, consacré au drame de Mégantic et paru chez Écosociété, que le jury a remis le prix Pierre-Vadeboncœur 2018 dans le cadre du Salon du livre de Montréal.

Le jury a voulu récompenser l’auteure pour une formidable enquête aux multiples dimensions. S’appuyant sur des témoignages éloquents et sur des analyses solides, l’auteure fait non seulement le tour des questions qui se posent depuis cette catastrophe ferroviaire, mais va aussi en profondeur, avec un infini respect, en se mettant à l’écoute et en donnant la parole aux femmes et aux hommes qui ont survécu à Mégantic.

Créé en 2011, ce prix, doté d’une bourse de 5000 $, souligne la qualité d’un essai produit par un auteur québécois et publié par une maison d’édition québécoise. La centrale syndicale a voulu ainsi rendre hommage à Pierre Vadeboncœur qui y a milité durant 25 ans et qui est considéré comme l’un des plus importants essayistes québécois.


Anne-Marie Saint-Cerny, lauréate 2018, Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, Catherine Ladouceur, secrétaire du Conseil central de l’Estrie,
et Marie Gaboury, conjointe de feu Pierre Vadeboncœur.
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Coup de théâtre à l’Université TÉLUQ ! https://www.csn.qc.ca/actualites/coup-de-theatre-a-luniversite-teluq%e2%80%89/ Fri, 07 Dec 2018 12:00:19 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69663 Quelques heures à peine avant le déclenchement de la grève générale illimitée par les tutrices et les tuteurs, un temps d’arrêt a été convenu entre les parties afin de permettre au comité de négociation patronal de dégager enfin (!) des mandats. Depuis 2016, la direction de l’université souhaite imposer une restructuration qui, concrètement, se traduira par la mise à pied de dizaines d’enseignantes et d’enseignants expérimentés. Si aucun règlement n’intervient, près de 20 000 étudiantes et étudiants seront affectés par ce conflit et seront privés de l’encadrement nécessaire à la poursuite de leurs études.

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Après plus d’une centaine de séances de négociation, enfin une entente de principe à la SAQ https://www.csn.qc.ca/actualites/apres-plus-dune-centaine-de-seances-de-negociation-enfin-une-entente-de-principe-a-la-saq/ Fri, 07 Dec 2018 12:00:12 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69672 Après avoir réuni, le 29 novembre, plus de 2000 de ses membres à Québec pour une grande manifestation marquant leur dixième journée de grève, le SEMB-SAQ–CSN est parvenu à une entente de principe le 1er décembre. Plus d’une centaine de séances de négociation en deux ans auront été nécessaires. L’entente sera présentée aux instances du syndicat en décembre, puis soumise au vote de tous les membres, en janvier. Soulignons leur détermination à toute épreuve tout au long de ces difficiles négociations. Solidarité !

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