Programmes sociaux – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Mon, 24 Mar 2025 12:17:06 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Programmes sociaux – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Résistons aux menaces de Donald Trump https://www.csn.qc.ca/actualites/resistons-aux-menaces-de-donald-trump/ Mon, 24 Mar 2025 12:17:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103582 Nous, soussignés, citoyens et citoyennes du Québec de toutes allégeances, tenons à exprimer notre indignation contre la volonté affichée par le président américain, Donald Trump, de nous étrangler avec ses tarifs douaniers et son chantage, dans le but d’inciter à notre annexion aux États-Unis. Il n’est absolument pas question pour nous du Québec de devenir américains. Qu’on se le tienne pour dit ! Nous sommes trop attachés aux valeurs démocratiques, culturelles et sociales développées au cours des ans par notre société.

Il n’est pas question pour nous de reculer sur l’égalité hommes-femmes, leurs droits comme le droit à l’avortement, à l’équité salariale, les droits à la diversité sexuelle des LGBTQ+ et les mesures pour contrer la discrimination raciale et pour favoriser la diversité.

Nous ne voulons pas importer ici une société qui consacre l’inégalité entre les plus démunis et les plus riches de la société. Ainsi, il n’est pas dans nos plans d’établir des soins de santé payants et privés, ou encore de renoncer à se faire soigner, faute de moyens. De la même façon, nous ne voulons pas que les jeunes soient tenus de rembourser leurs dettes d’études jusqu’à la retraite. Nous tenons également à notre réseau de services de garde éducatifs et à nos congés parentaux.

Nous résisterons collectivement afin de préserver notre liberté de penser, de débattre, de produire et de diffuser des connaissances et des savoirs diversifiés, nécessaires pour édifier une société plus juste, tolérante et équitable.

D’autre part, nous ne ferons pas un retour en arrière en rétablissant la peine de mort, abolie depuis plusieurs décennies au pays, ou en encourageant le port d’armes chez nous. De plus, nous ne voulons pas mettre de côté nos engagements et nos préoccupations en faveur de la protection de l’environnement afin de faire face au défi que constituent les changements climatiques. L’avenir de la planète n’attendra pas.

Enfin, nous tenons à protéger nos droits linguistiques, notre culture ainsi que les cultures autochtones. En ce sens, nous ne supporterons pas que la culture américaine prenne le dessus sur nos ondes radio et télé, de même que sur les plateformes numériques, propriété des multimilliardaires américains. À plus ou moins long terme, nous devons même viser à nous affranchir des géants américains du web et de leurs plateformes.

Ainsi, nous lançons aujourd’hui un immense appel à résister et à être solidaire face à la menace qui nous vient du bureau Ovale. Ces menaces pèsent un poids particulier pour la nation québécoise qui doit de tout temps imposer ses choix, notamment en matière d’exception culturelle, ou encore de gestion de l’offre sur le plan économique. Nous en appelons à la population, à la société civile, aux représentants patronaux, syndicaux, aux groupes communautaires, aux groupes de femmes, environnementaux et de toutes les communautés de la diversité et des communautés culturelles, à faire front commun.

Cette solidarité est devenue nécessaire. Tous et toutes, nous avons actuellement un ennemi commun : l’administration du président américain. La même intention de se défendre contre les pressions exercées par Donald Trump existe partout dans le reste du Canada. Nous les encourageons, là aussi, à tenir bon et à développer la même unité. Nous souhaitons également établir des ponts avec nos amis américains qui découvrent, jour après jour, les dégâts causés par les premiers mois au pouvoir du président Donald Trump et son administration.

Ce sont les raisons pour lesquelles nous invitons la population et les forces vives du Québec de toutes allégeances à se mobiliser et à résister face aux menaces de Donald Trump, car le temps nous presse.

À nous de jouer !

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Nous avons les moyens de notre État-providence https://www.csn.qc.ca/actualites/nous-avons-les-moyens-de-notre-etat-providence/ Thu, 27 Feb 2025 13:51:12 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=102684 En réponse à un éditorial de Stéphanie Grammond, la présidente de la CSN estime que le Québec a les moyens de ses ambitions en matière de services publics et de programmes sociaux, à condition de faire les bons choix.

Dans un récent éditorial intitulé « Avons-nous encore les moyens de notre État-providence ? », Stéphanie Grammond remet en question notre capacité à nous offrir collectivement des services publics et des programmes sociaux adéquats et adaptés à nos besoins. Certes, les défis devant nous sont importants et il ne faut pas les nier. Le vieillissement de la population en est un. Cela dit, Mme Grammond exagère largement à nos yeux lorsqu’elle suggère que « Québec et Ottawa sont dans le rouge de façon chronique ».

Au sens comptable, le Québec a atteint l’équilibre budgétaire sur le cumul des 10 dernières années budgétaires (2015-2016 à 2024-2025). Le Québec est aussi l’un des rares États en Occident à consacrer une part des revenus de l’État au remboursement de la dette publique (par le Fonds des générations).

Ces sommes ne vont donc plus au financement des services publics, ce qui met sérieusement ces services sous pression et qui érode constamment leur capacité à remplir leur mission.

Dans ce contexte, pouvons-nous vraiment nous étonner de l’essoufflement de nos réseaux publics, qui vivent sur le respirateur artificiel depuis tout ce temps ? Surtout, est-il encore justifié de continuer sur la même voie ?

En 2023, le gouvernement a mis en œuvre son engagement électoral à réduire l’impôt des particuliers dans un contexte de ralentissement économique. Cette mesure a fait perdre au trésor public 1,7 milliard de dollars seulement pour l’année 2023-2024, une perte récurrente et surtout, croissante.

Le gouvernement s’est aussi lancé dans la mise en place de nouvelles structures coûteuses (maisons des aînés, maternelles 4 ans, troisième lien, agences de santé et de transport, etc.) plutôt que de consolider les services publics et les programmes sociaux existants.

N’en déplaise à Mme Grammond, nous avons bel et bien les moyens de notre État social. Encore faut-il faire les bons choix.

 

Derrière le miroirde la productivité

Mme Grammond souligne à juste titre que le Québec et le Canada ont un problème de productivité des entreprises, ce qui freine la croissance des revenus des contribuables (sociétés et particuliers) et donc de ceux de l’État.

Si le constat est clair, les solutions le sont moins. Depuis 40 ans, on met la faute de cette situation sur les politiques fiscales et l’environnement réglementaire.

Pourtant, le taux d’imposition des entreprises a été réduit de moitié depuis les années 1980, la taxe sur le capital abolie, le commerce international libéralisé et l’on ne compte plus le nombre de projets de loi visant à s’attaquer à la lourdeur réglementaire.

Si l’article de Mme Grammond semble indiquer que les syndicats suédois font bande à part en alliant défense des travailleurs et amélioration de la productivité, elle fait gravement erreur, car pour nous également, ces deux enjeux sont à la fois indissociables et névralgiques.

Cela faisait d’ailleurs partie des premiers sujets de discussion que j’ai abordés avec François Legault après son arrivée au pouvoir en 2018.

Que ce soit en mettant de l’avant des mesures pour réduire le roulement de la main-d’œuvre, en proposant des projets innovants de formation en emploi, en revendiquant des investissements au sein des entreprises, en proposant des démarches paritaires de redressement d’entreprises en difficulté, etc.

Autre exemple concret : réduire les accidents de travail se conjugue avec des gains en productivité.

Mme Grammond nous invite également à nous inspirer du modèle suédois pour renouveler la social-démocratie.

Alors que la profonde remise en question de nos relations commerciales avec les États-Unis et la nécessité d’entreprendre un grand chantier entourant notamment les enjeux de productivité et de transition environnementale pourraient être l’occasion de renouveler le modèle québécois de concertation, force est de constater que le gouvernement Legault mine son propre terrain en s’attaquant au droit de grève avec le projet de loi 89, créant plutôt un climat de confrontation sociale.

En terminant, soulignons que la question des inégalités sociales ne peut être passée sous silence lorsque l’on parle de productivité. Dans plusieurs pays, la croissance des salaires n’a pas suivi celle de la productivité, ce qui fait que les gains de productivité n’ont pas contribué à accroître le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires.

Le rôle des syndicats est justement de s’assurer que ces gains de productivité soient adéquatement partagés, de sorte qu’il y ait une véritable redistribution de la richesse. C’est aussi ça, avoir les moyens d’un État-providence.

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Vivre et travailler dans l’ombre: la difficile coexistence dans le métro de Montréal https://www.csn.qc.ca/actualites/vivre-et-travailler-dans-lombre-la-difficile-coexistence-dans-le-metro-de-montreal/ Sat, 22 Feb 2025 14:19:54 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=102591 Cette lettre est cosignée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN), le Syndicat du transport de Montréal (STM-CSN), la Fraternité des constables et agents de la paix de la STM (FCAP-STM-CSN) et le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la STM – CSN (STTSTM-CSN).

Dans les couloirs du métro de la métropole, un drame prend de l’ampleur. Cet organe vital pour la mobilité des Montréalaises et des Montréalais est devenu le théâtre d’une tragédie dans laquelle les acteurs impuissants espèrent collectivement qu’une aide opportune permettra de ramener la lumière dans ces souterrains devenus trop obscurs.

Si la situation ne date pas d’hier, depuis quelques jours, les témoignages abondent. Pour beaucoup, le métro est devenu un refuge non par choix, mais par nécessité. La crise du logement, amplifiée par des loyers toujours plus élevés et une pénurie criante de logements abordables, se conjugue à l’insuffisance des ressources allouées aux organismes communautaires et aux services sociaux.

C’est aux enjeux de dépendance, de santé mentale, de solitude et de faim que font face les travailleuses et les travailleurs du métro. Constables spéciaux, personnel d’entretien et d’opération, toutes et tous se retrouvent malgré leur volonté et leur empathie à jouer un rôle qui n’est pas le leur, celui d’intervenants de première ligne pour ces personnes aux parcours semés d’obstacles, pour les plus vulnérables de la société.

Pour les voyageurs impuissants et craintifs, le métro –symbole d’unité urbaine – se transforme en scène de confrontations silencieuses. Pour les salarié-es, la fierté de travailler pour une institution symbolique du Québec fait place à la peur et à la fatigue. Leur mission quotidienne, allant de l’entretien et de l’opération à l’intervention, accomplie avec compassion, vise à préserver autant que possible la qualité du service et la sécurité dans un environnement en constante évolution. Ce défi titanesque, ils le relèvent quotidiennement, mais pour combien de temps encore et à quel prix pour leur propre santé?

Sur le terrain, les professionnels de la santé et des services sociaux, tout comme les intervenantes et les intervenants communautaires, se démènent sans ressources pour supporter une marée humaine qui semble dépasser leurs moyens. Entre nuits sans sommeil, appels d’urgence et rencontres chargées d’émotions, chaque interaction provoque une lueur d’espoir. Ces rencontres rappellent que derrière chacune des statistiques se cache une histoire individuelle, une vie qui mérite d’être traitée avec dignité.

Devant cette tragédie collective, des pistes de solutions doivent voir le jour. Les organisations syndicales de la CSN représentant des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans le métro de Montréal joignent leur voix à celle des villes, des sociétés de transport, des organismes communautaires et des usagères et usagers pour plaider en faveur d’un renouveau social : il faut augmenter le nombre de places en hébergement d’urgence, multiplier les initiatives de logements sociaux et renforcer les partenariats entre la STM, la police, les services de santé et les organismes communautaires. Il faut des équipes mobiles d’intervention qui pourraient rapprocher les services des besoins des personnes les plus fragiles, créant des ponts entre le métro et un système de soutien adapté. Il faut investir dans la santé mentale et dans des programmes d’aide à la dépendance. Il faut agir pour que la reconnaissance du logement comme droit fondamental soit soutenue par des actions concrètes.

Et pour y arriver, les multiples acteurs sur le terrain ont besoin d’un État qui intervient réellement dans la crise. Si leurs bureaux à l’Assemblée nationale les préservent de voir la réalité qui se cache sous terre à Montréal, les élu-es ont le devoir d’écouter, de venir constater et d’agir. Le gouvernement doit en faire plus.

Le métro de Montréal est le reflet d’une société en profond bouleversement, une société qui, sans vouloir se l’avouer, ne s’est pas encore complètement remise du choc collectif de la pandémie. Le gouvernement doit prendre acte de ce mal de vivre qui gruge les entrailles de la métropole et transformer cette douleur en solidarité. Chaque action compte pour relever ce défi, restaurer l’équilibre, et redonner un peu de dignité à toutes celles et à tous ceux qui en ont grand besoin.

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Le gouvernement doit prévoir des programmes d’aide à l’emploi et aux entreprises, plaide la CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-doit-prevoir-des-programmes-daide-a-lemploi-et-aux-entreprises-plaide-la-csn/ Fri, 14 Feb 2025 16:08:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=102529 C’est aujourd’hui que la CSN et les autres centrales syndicales rencontreront le ministre Eric Girard à l’occasion de sa tournée de consultation prébudgétaire.

Alors que la menace d’une guerre commerciale plane sur l’économie du Québec, le ministre des Finances doit s’inspirer des programmes d’aide à l’emploi et aux entreprises mis en place lors de la crise provoquée par l’effondrement des marchés financiers en 2008.

« À l’époque, le gouvernement avait bonifié les programmes d’aide aux entreprises et aux salarié-es, évitant ainsi des milliers de licenciements tout en favorisant la formation de la main-d’œuvre. La pertinence et l’efficacité de ces programmes avaient été rendues possibles par une concertation de l’ensemble des acteurs économiques, une expérience qu’il faudra répéter », rappelle la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

L’imposition de tarifs douaniers pourrait avoir des impacts catastrophiques sur de nombreuses entreprises. Le gouvernement devrait ainsi accroître les liquidités disponibles pour en atténuer les effets, notamment par l’entremise de prêts et de garanties de prêts.

« Le maintien des emplois et l’aide aux entreprises doivent être les priorités du prochain budget », avance Caroline Senneville.

Le gouvernement doit également stimuler l’économie québécoise afin de minimiser les risques de récession. Des investissements soutenus dans le secteur de la construction, particulièrement pour favoriser l’augmentation de logements sociaux, permettraient de remplir cet objectif tout en s’attaquant à la crise du logement, qui risque d’être à nouveau exacerbée par un ralentissement économique découlant d’une guerre commerciale avec les États-Unis.

Se distancer de l’austérité

Le gouvernement Legault doit saisir l’occasion du prochain budget pour revoir ses cibles budgétaires et mettre de côté une stratégie trop rapide de retour à l’équilibre des finances publiques, estime la CSN.

Pour la centrale syndicale, les nombreux cas de coupes directes dans les services à la population en matière de santé, d’éducation et de services aux immigrants, révélés au cours des derniers mois, sont la conséquence directe des objectifs budgétaires démesurés ordonnés aux ministères et aux organismes publics.

« La marge de manœuvre existe ! », affirme le trésorier de la CSN et responsable du dossier des finances publiques, Yvan Duceppe. « Déjà, le gouvernement du Québec devrait imposer une taxe sur les revenus des géants du numérique, en proportion de leurs ventes sur le territoire québécois, comme le fait le gouvernement fédéral depuis l’an dernier », soutient-il.

« Plus globalement, c’est l’ensemble de la stratégie de remboursement de la dette qu’il faut revoir. Les versements au Fonds des générations privent le Québec de plus de 2,2 milliards par année, alors que les objectifs ayant justifié sa mise en place ont déjà été atteints », déplore le trésorier de la CSN.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Les partenaires s’inquiètent pour le marché du travail québécois https://www.csn.qc.ca/actualites/les-partenaires-sinquietent-pour-le-marche-du-travail-quebecois/ Wed, 27 Mar 2024 14:42:44 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=95126 Chaque jour, au Québec, de petites et moyennes entreprises se font refuser des services nécessaires à leur croissance, alors que des personnes en emploi ou à la recherche d’un travail voient leur demande pour une formation qualifiante rejetée, malgré un besoin démontré et un niveau de précarité élevé dans plusieurs cas.

À trois semaines du dépôt du budget fédéral, les acteurs du marché du travail québécois joignent leur voix aujourd’hui afin de signaler une situation critique en matière de développement de la main-d’œuvre au Québec.

Un manque à gagner financier

La fin possible des bonifications des ententes de transferts sur le marché du travail (ETMT) en provenance du gouvernement canadien représente un manque à gagner de quelque 140 millions de dollars (M$) pour le Québec en 2024-2025, soit 100,7 M$ pour l’Entente sur le développement du marché du travail (EDMT) et 44,4 M$ pour l’Entente sur le développement de la main-d’œuvre (EDMO). À cela s’ajoutent d’autres coupures de financement, tant du fédéral que du provincial, qui totalisent près de 145 M$ additionnels.

Des impacts réels sur le terrain

Déjà, les entreprises, les travailleuses et travailleurs ainsi que les personnes en recherche d’emploi sont touchées par des contractions importantes dans le financement des services aux entreprises, des mesures de formation et des services publics d’emploi destinés aux individus. À titre d’exemple, le financement des services aux entreprises et des mesures de formation a chuté de près de 50 % entre 2022-2023 et 2023-2024, ce qui occasionne des bris de services dans certaines régions ou encore de longues listes d’attente.

Se préparer pour l’avenir

Le marché du travail a été fortement chamboulé par la pandémie de COVID-19, de même que par de nombreuses transitions démographiques, environnementales et technologiques. En ce sens, il demeure encore très volatil et inégal. De nombreux experts et économistes prévoient également un ralentissement économique pour les prochaines années, ce qui pourrait entraîner plusieurs pertes d’emploi et une hausse du taux de chômage.

Dans ce contexte, il nous apparaît donc primordial de bonifier rapidement les ententes de transferts sur le marché du travail avec Ottawa, afin de maintenir l’offre, la qualité et d’assurer la prévisibilité à long terme des services destinés aux personnes à la recherche d’un emploi, aux travailleuses et travailleurs ainsi qu’aux entreprises québécoises.

Signataires

Nathalie Arguin, secrétaire générale – Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Christian Blanchette, recteur – Université du Québec à Trois-Rivières – Représentant du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI)

Denis Bolduc, secrétaire général – Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Karl Blackburn, président et chef de la direction – Conseil du patronat du Québec (CPQ)

Paul Doyon, premier vice-président général – Union des producteurs agricoles (UPA)

Caroline Dupré, présidente-directrice générale – Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ)

Éric Gingras, président – Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Pierre Graff, président-directeur général – Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ)

Richard Gravel, vice-président – Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre (COCDMO)

Charles Milliard, président-directeur général – Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)

Véronique Proulx, présidente-directrice générale – Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ)

Martine Roy, vice-présidente – Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec (RCJEQ)

Valérie Roy, directrice générale – AXTRA, Alliance des centres-conseils en emploi

Bernard Tremblay, président-directeur général – Fédération des cégeps

Luc Vachon, président – Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

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Les enfants ayant besoin de soutien particulier : de l’importance de favoriser l’accès aux services ! https://www.csn.qc.ca/actualites/les-enfants-ayant-besoin-de-soutien-particulier-de-limportance-de-favoriser-lacces-aux-services/ Wed, 20 Sep 2023 13:48:59 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=91973 Actuellement, les enfants ayant besoin de soutien particulier qui fréquentent les milieux éducatifs à l’enfance n’obtiennent pas le soutien dont ils ont besoin à leur développement. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui représente la majorité des travailleuses en CPE, décrie cette situation et joint sa voix à celle de l’Observatoire des tout-petits ainsi qu’à de nombreux autres acteurs du milieu. Le mode de financement et d’accès aux services doit être révisé dès maintenant et ne doit plus dépendre d’un diagnostic professionnel. La réalité des enfants ayant besoin de soutien particulier a beaucoup évolué depuis les dix dernières années et l’accès aux services doit être ajusté afin d’être plus inclusif. La FSSS-CSN sollicite le ministère de la Famille afin que soit développée une politique plus souple et que soit mise en place des conditions de travail favorables au soutien des enfants à besoin particulier.

En 2022, la FSSS-CSN déposait son rapport paritaire national sur la question qui recoupe plusieurs recommandations de l’Observatoire. Entre autres, il y est souligné que le manque de ressource a des effets négatifs sur l’inclusion ainsi que sur l’adaptation de ces enfants. Cela a également des impacts sur plusieurs parents, surtout des mères, qui doivent délaisser leur travail pour rester à la maison. Cela nous coûte collectivement et creuse l’isolement pour ces femmes tout comme leur enfant.

Pour Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS-CSN « Un consensus se développe sur la question, le personnel éducatif doit être mieux soutenu dans son travail auprès des enfants ayant besoin de soutien particulier. Pour ce faire, il faut réviser la formation de base, offrir de la formation continue, se doter d’une politique d’intégration avec des balises sur les conditions de travail, incluant la taille des groupes, l’aménagement de l’espace, le temps de planification et de rencontre entre intervenants, etc. Une meilleure collaboration avec le milieu de la santé, afin d’avoir du soutien de professionnels, qu’avec le milieu scolaire, afin d’assurer une meilleure transition vers la maternelle, est également souhaitable. »

Nos recommandations sont claires : la nécessité d’un diagnostic est un frein à l’accès aux services. Les diagnostics sont souvent trop longs à obtenir, et les parents se retrouvent dans l’obligation de se tourner vers des professionnels du privé à grands frais. De plus, des diagnostics identiques correspondent souvent à des besoins différents. On ne souhaite pas non plus de définition d’un enfant ayant besoin de soutien particulier, car cela les stigmatiserait davantage. Il faut faire preuve de souplesse et répondre directement aux besoins lorsqu’ils émergent.

« La CAQ pousse depuis longtemps pour un dépistage précoce dans les milieux scolaires avec ses maternelles 4 ans, mais c’est bien avant qu’il faut agir. Voir des enfants avec des soucis, sans leur apporter les services dont ils ont besoin, augmente le stress pour les travailleuses, les conséquences futures pour l’enfant lui-même, pour sa famille et pour finir, pour toute la société. Tous ces reports ont un coût financier, social et moral. Comment se fait-il qu’au Québec on ne sache pas calculer à ce point?, s’indigne Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS-CSN. Il faut investir tôt, dans notre réseau public. Nos CPE et bureaux coordonnateurs sont des milieux qui apportent du soutien à ces familles et les accompagnent dans le parcours du combattant pour obtenir les soins et l’aide souhaité. Encore faut-il qu’ils aient les ressources financières pour y arriver. »

La FSSS-CSN qui représente plus de 14 000 travailleuses en services éducatifs propose des solutions, il serait grand temps de les écouter.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont plus de 14 000 travailleuses en CPE dans toutes les catégories de personnel et 2700 RSGE, partout au Québec. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

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La CSN demande la fin des versements au Fonds des générations https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-demande-la-fin-des-versements-au-fonds-des-generations/ Fri, 18 Mar 2022 15:39:13 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81947 Alors que Québec prévoit avoir atteint sa propre cible d’endettement au 31 mars de cette année, la CSN réclame la fin du versement annuel au Fonds des générations afin que ces milliards, qui auront finalement eu depuis 2006 un effet limité sur la réduction du ratio dette brute/PIB, soient réinvestis en financement des services publics, dans les programmes sociaux, les infrastructures, la formation des salarié-es et des mesures environnementales.

« Il faut se rappeler que ces milliards ne sont pas de nouveaux revenus, mais des sommes qui, pour l’essentiel, étaient destinées au financement des services publics avant la création du fonds. Pour la CSN, il est inacceptable que le Québec se prive de marges de manœuvre récurrentes de 4 milliards $ pour rembourser une dette qui est sous contrôle. Surtout dans un contexte de grave sous-financement des services publics, après des années d’austérité et deux ans de pandémie » dénonce Caroline Senneville, présidente de la confédération.

Les constats émis par de nombreux économistes réputés vont dans le même sens. « Ce qu’ils nous disent, c’est qu’il n’est pas normal que, lors de la première vague, moins de 300 personnes COVID-positives aient suffi à mettre sur pause une économie de 8 millions d’habitants. Pas normal non plus que le Québec soit la province qui a le moins de lits d’hôpitaux par habitant, que nous soyons parmi les provinces qui dépensent le moins par élève ou par étudiant en éducation et en enseignement supérieur, que la bonification du nombre de places dans les services de garde éducatifs en CPE n’aboutisse pas, que les CHSLD et les RPA soient en piteux état, que les pénuries de main-d’œuvre frappent un peu partout. Nous, ce qu’on demande, c’est d’investir dans notre présent avant de se saigner pour l’avenir », ajoute la présidente.

« Le Fonds des générations, malgré son nom très “marketing”, est en fait constitué de montants extrêmement importants qui vont au remboursement de la dette alors que les finances sont déjà en bon état. Ce détournement budgétaire explique en partie le sous-financement des services publics et des programmes sociaux. Si le gouvernement décide de prolonger la mécanique du fonds et d’y investir chaque année des milliards, il va falloir se poser de sérieuses questions sur ses priorités et son engagement envers ses citoyens », déclare pour sa part Yvan Duceppe, trésorier de la CSN.

Les projections du gouvernement témoignent des sommes excessives consacrées au remboursement de la dette. « Ce que les économistes nous disent, c’est que la dette est beaucoup moins coûteuse qu’il y a 15 ou 20 ans, en raison des faibles taux d’intérêt, qui devraient rester bas dans un avenir prévisible. Ils disent également qu’il faut maintenant investir de manière importante dans les domaines qui favoriseront le développement économique et social, ajoute le trésorier. En plus de réinvestir massivement dans nos réseaux publics, il faut maintenir des aides aux milieux les plus touchés par la pandémie (les arts et la culture, l’hôtellerie, la restauration, les commerces de détail) et offrir aux travailleuses et aux travailleurs de meilleures formations et requalification de la main-d’œuvre », affirme M. Duceppe.

« L’humain doit être placé au centre de notre vision économique. Il n’y aura pas de développement digne de ce nom tant que des gens seront incapables d’aller travailler à cause de problèmes d’épuisement ou de santé mentale. Tant que le corps professoral et les parents devront se battre dans un système scolaire malmené et en manque de ressources. Tant que des milliers de gens attendront une chirurgie pour leur cancer ou pour reconstruire leur genou. Tant qu’il n’y aura pas de formation adéquate pour les travailleuses et les travailleurs, de mesures contre la pénurie de main-d’œuvre et de transition juste pour s’adapter aux changements climatiques, conclut Mme Senneville. Il y a urgence de réinvestir maintenant pour un demain plus prospère pour toutes et tous. »

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Enfin une reconnaissance du réseau de services de garde éducatifs, mais plusieurs questions demeurent en suspens https://www.csn.qc.ca/actualites/enfin-une-reconnaissance-du-reseau-mais-plusieurs-questions-demeurent-en-suspens/ Thu, 21 Oct 2021 18:07:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=80760 La CSN salue le dépôt du projet de loi no 1 tout en soulevant plusieurs questions sans réponse.

« Dans son projet de loi, le gouvernement reconnait enfin la valeur du réseau des services de garde, mais manque de courage politique pour miser sur les services de meilleure qualité, qui se trouvent dans les CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés. L’enjeu criant qui n’est pas dans le projet de loi est la question du manque de personnel : c’est urgent de régler la négociation actuelle avec les travailleuses et les travailleurs des CPE et d’améliorer les conditions des responsables en service de garde en milieu familial, de souligner Caroline Senneville, présidente de la CSN. Enfin, le manque de précisions sur les moyens qui vont être mis de l’avant pour atteindre les objectifs nous laisse perplexes ».

Dans son projet de loi no 1, le gouvernement annonce son intention d’assurer la pérennité du réseau, ce qui nous réjouit. Il mise aussi sur la création de nouvelles places et la recherche d’une équité financière pour les parents. Pour la CSN, ces annonces sont bien accueillies, mais seront insuffisantes pour assurer la meilleure qualité de services possible. Entre autres, le projet de loi du ministre Lacombe ne propose aucun plan pour transférer les garderies privées vers les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés, ce qui est essentiel pour assurer la qualité des services.

« On se rappellera que ce gouvernement n’avait pas grand-chose à dire sur les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés au début de son mandat, n’en ayant que pour les maternelles 4 ans. Nous sommes parvenus à le forcer à agir, notamment en raison du manque de personnel et en raison de la grogne grandissante des parents. C’est donc une bonne nouvelle de voir que le gouvernement veut passer à l’action. On l’invite à aller encore plus loin pour des services de garde de qualité », de déclarer Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN.

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La CSN espère un changement de cap du gouvernement https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-espere-un-changement-de-cap-du-gouvernement/ Tue, 21 Sep 2021 14:21:23 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=80517 Invités à rencontrer la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, pour discuter des négociations avec les travailleuses des centres de la petite enfance (CPE), la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville, et le président de la Fédérations de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jeff Begley, espèrent que cette rencontre marquera un changement de cap de la part du gouvernement et que ce dernier bonifiera considérablement ses offres alors que les négociations stagnent depuis plusieurs mois.

« Nous assistons à un véritable exode des travailleuses et travailleurs des CPE, qui quittent le réseau en grand nombre pour aller travailler dans d’autres domaines. Les offres déposées par le Conseil du trésor jusqu’à présent sont largement insuffisantes pour renverser cette tendance et assurer la pérennité des CPE, déplore Mme Senneville. Le gouvernement doit comprendre que pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre généralisée au Québec, les parents doivent pouvoir travailler, et pour ça, il faut des travailleuses dans les CPE. »

Représentant plus de 11 000 travailleuses et travailleurs en CPE, la CSN et la FSSS–CSN ont d’ailleurs annoncé la semaine dernière qu’une première journée de grève aura lieu le 24 septembre dans le but d’accroître la pression sur le gouvernement et de faire débloquer les pourparlers.

« Le fait que nos membres ont voté en faveur de la grève à hauteur de 97 % démontre à quel point la situation est intenable, explique M. Begley. Nous ignorons si c’est ce qui a motivé la décision de Mme Lebel de nous rencontrer, mais le Trésor doit absolument offrir des solutions concrètes aux problèmes de surcharge de travail et du manque de personnel. Il y a urgence d’agir. »

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Réforme de la DPJ : le gouvernement doit agir dès maintenant https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-doit-agir-des-maintenant/ Tue, 04 May 2021 19:09:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=79210 La CSN se réjouit de l’accueil favorable qu’a réservé le gouvernement du Québec au rapport final de la commission Laurent, déposé lundi. « L’heure n’est plus à la réflexion, mais bien à l’action. Il faut agir rapidement pour le bien des enfants du Québec. Il doit y avoir un avant et un après commission Laurent », souligne d’emblée le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr.

La CSN salue au passage le travail d’enquête colossal abattu par l’équipe de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Plusieurs constats et recommandations détaillés par la commission Laurent sont en parfaite harmonie avec les demandes formulées par la CSN, à la suite d’une enquête menée auprès de ses membres et de ses organisations affiliées.

Le rapport de la commission insiste notamment sur la nécessité d’agir en amont pour le bien-être des enfants. Parmi les recommandations émises, on y retrouve en outre celles qui visent à favoriser la prévention, à revoir la gouvernance et la structure des services aux jeunes en difficulté, à rehausser et à protéger les budgets dédiés aux services aux jeunes, et à s’attaquer impérativement au problème de surreprésentation des enfants noirs et des enfants autochtones en protection de la jeunesse. Le volumineux rapport énonce également la nécessité d’améliorer l’organisation du travail, de reconnaître la pratique spécialisée en protection de la jeunesse, de revoir la charge de travail des intervenantes et intervenants et d’assurer leur sécurité physique et psychologique.

Des promesses à tenir

La CSN va s’assurer que les promesses faites par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, ne soient pas que des paroles et que le groupe d’action interministériel soit efficace. La qualité et la stabilité des services aux jeunes en difficulté passent impérativement par la qualité des conditions de pratique et de travail des intervenantes et des intervenants du milieu.

« Les enfants du Québec méritent mieux que le sous-investissement et la désorganisation qui gangrènent notre système, depuis des décennies d’austérité. Les travailleuses et les travailleurs du réseau sont épuisés, mais certainement pas désabusés. Le gouvernement doit leur donner les moyens de mieux protéger nos enfants, comme ils y ont droit », conclut David Bergeron-Cyr.

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La CSN salue les mesures annoncées par le gouvernement fédéral https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-salue-les-mesures-annoncees-par-le-gouvernement-federal/ Fri, 21 Aug 2020 16:39:53 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76205 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) appuie les nouvelles mesures que le gouvernement fédéral entend mettre sur pied pour concrétiser la transition des prestataires de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) vers le régime d’assurance-emploi.

« La prolongation de 4 semaines de la PCU devrait assurer un revenu aux travailleuses et aux travailleurs qui allaient bientôt avoir utilisé les 24 semaines auxquelles ils avaient droit, explique Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Le crédit de 300 heures assurables qu’accorde le gouvernement fera en sorte que plusieurs prestataires qui n’étaient pas admissibles à l’assurance-emploi auparavant le seront maintenant puisque le seuil d’admissibilité aux prestations régulières sera établi à 420 heures assurables. »

La CSN se réjouit également de la création des trois nouvelles « Prestations canadiennes de la relance économique », lesquelles visent à fournir un revenu aux prestataires de la PCU qui ne seront toujours pas qualifiés pour recevoir des prestations d’assurance-emploi.

« Nous sommes heureux de voir que les travailleuses et les travailleurs indépendants, les personnes malades et celles qui doivent prendre soin d’un proche ne se retrouveront pas sans revenu du jour au lendemain », a ajouté M. Lacharité.

Toutefois, l’organisation syndicale rappelle que ces mesures ne sont que temporaires. Les problèmes qui minent le programme d’assurance-emploi depuis plusieurs années subsistent toujours, tout comme la nécessité de réformer celui-ci. L’annonce faite par la nouvelle ministre des Finances, Chrystia Freeland, sur le gel des cotisations au régime d’assurance-emploi pour les deux prochaines années a également de quoi faire sourciller.

« Nous sommes curieux d’en savoir plus sur le financement de ces nouvelles mesures. Il ne faudrait pas hypothéquer l’avenir à long terme de la caisse de l’assurance-emploi, s’inquiète M. Lacharité. Il ne faudrait pas se réveiller dans deux ans avec des cotisations qui explosent parce qu’on a créé un gigantesque trou dans la caisse. »

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La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD déposent leurs demandes prébudgétaires au ministre des Finances https://www.csn.qc.ca/actualites/la-ftq-la-csn-la-csq-et-la-csd-deposent-leurs-demandes-prebudgetaires-au-ministre-des-finances/ Tue, 14 Jan 2020 18:59:44 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=73381 Dans le cadre des consultations prébudgétaires du ministre des Finances, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD ont déposé aujourd’hui un mémoire contenant l’ensemble de leurs préoccupations.

Les centrales syndicales font état de plusieurs demandes communes au gouvernement du Québec au regard de la situation économique favorable dans laquelle se déroule l’exercice budgétaire. Dans le document remis aujourd’hui au ministre Éric Girard, les organisations de travailleuses et de travailleurs insistent sur la nécessité, après des années d’austérité imposées par le gouvernement du Québec, de réinvestir dans les services à la population et de revoir les priorités en matière de finances publiques.

Contexte économique
Sur le plan économique, les centrales mettent en lumière la vigueur actuelle du marché de l’emploi qui offre une performance enviable à bien des égards. Les organisations syndicales considèrent que ce contexte est propice à la mise en place de programmes qui permettent et facilitent la réinsertion sur le marché de l’emploi, tout en insistant sur la formation et l’instauration de mesures pour mieux répondre aux impératifs de la numérisation de l’économie et, surtout, à la rareté de main-d’œuvre. Finalement, le contexte économique actuel étant marqué par la lutte contre les changements climatiques, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD réclament plusieurs gestes concrets pour reconnaître l’urgence de la crise climatique et amorcer une transition énergétique visant à réduire notre dépendance aux hydrocarbures, le tout accompagné d’une transition juste pour les travailleurs et travailleuses.

Orientations générales en matière de finances publiques
Du côté des finances publiques, dans l’objectif de favoriser les réinvestissements dans les services publics et les programmes sociaux, les organisations syndicales dénoncent que les surplus budgétaires engrangés ne soient pas suffisamment réinvestis dans les services publics et réclament une réduction des versements au Fonds des générations.

En matière de fiscalité, les centrales demandent la fin des baisses générales d’impôts et mentionnent qu’elles jugeront au mérite toute nouvelle mesure ciblée ou toute nouvelle dépense fiscale. Différentes propositions touchant les impôts des particuliers et des entreprises sont abordées, avec une insistance particulière concernant la taxation des géants numériques et la lutte contre les paradis fiscaux.

Services publics et programmes sociaux
La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD dénoncent dans leur mémoire le faible niveau des dépenses publiques par habitant au Québec, en comparaison des autres provinces. Après les années d’austérité imposées aux citoyens, les syndicats réclament des augmentations de dépenses afin de répondre aux besoins des familles et des citoyens.

En santé et en services sociaux, le constat est alarmant. Les centrales pointent du doigt le manque criant de ressources et de personnel pour couvrir les besoins et réclament un rehaussement important des conditions de travail dans les établissements de santé et de services sociaux. Par ailleurs, l’instauration d’un régime public et universel d’assurance médicaments est privilégiée, et ce, dans le respect des champs de compétence du Québec.

En éducation, le mémoire syndical demande davantage de ressources du gouvernement en faveur de la réussite éducative et de la persévérance scolaire. Du côté de l’enseignement supérieur, les organisations insistent sur l’augmentation du financement général, particulièrement afin d’offrir de meilleurs services aux étudiantes et étudiants en situation de handicap ou à besoins particuliers ainsi que pour octroyer de meilleures conditions de travail en formation continue dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Un réinvestissement majeur est attendu dans les services de garde éducatifs à la petite enfance, et ce, dans l’objectif de renforcer le réseau public. Ceci passe notamment par une plus grande reconnaissance des intervenantes en petite enfance, de meilleures conditions de travail et, finalement, l’appui du personnel spécialisé dont elles ont besoin.

Responsabilité de l’État comme employeur
La situation économique favorable du Québec permet au gouvernement de donner le sérieux coup de barre nécessaire dans les conditions de travail du personnel du secteur public, estiment les centrales syndicales. Ce n’est pas avec les offres insultantes déposées par le Conseil du trésor dans le cadre des négociations que le gouvernement parviendra à attirer et retenir la main-d’œuvre nécessaire à nos services publics, surtout compte tenu du retard de rémunération globale de 6,2 % qu’accusent les salariés du secteur public par rapport aux autres travailleurs. Il est demandé que le gouvernement prévoie des augmentations de dépenses de programmes qui prennent en compte à la fois un rattrapage en matière de rémunération, des ajouts de services et de ressources dans les réseaux et la réalisation de ses engagements. Les syndicats clament que les besoins du personnel doivent être pris en compte dans les décisions budgétaires. L’État doit prendre ses responsabilités et s’assurer que les sommes seront disponibles afin d’attirer une relève suffisante dans les ministères et les réseaux et d’octroyer une juste rémunération et des conditions d’exercice soutenables au personnel qui offre, sur une base quotidienne, les services à la population.

Déclarations
« Le gouvernement doit prendre acte des défis que doivent relever quotidiennement la population du Québec et les travailleurs et travailleuses de l’État, et œuvrer pour nous donner une société plus juste, plus égalitaire, plus démocratique et plus verte. Les Québécois et Québécoises ont le droit d’aspirer à une vie meilleure. Nos demandes sont raisonnables et surtout réalisables » — Daniel Boyer, président de la FTQ.

« La situation économique très favorable du Québec permet au gouvernement de répondre aux besoins criants de nos services publics, tant du côté de l’offre de services à la population que de celui des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs. Le contexte de négociation s’y prête, le ministre doit prendre compte de cette réalité dans son budget » — Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Au regard des années d’austérité imposées par le gouvernement du Québec à l’endroit des services à la population, les demandes que nous déposons aujourd’hui sont légitimes. Nos idées audacieuses pour plus d’équité et de justice sociale à l’endroit des familles et des plus vulnérables ne manquent pas ! Il est plus que temps pour le gouvernement d’investir en éducation, en enseignement supérieur et en petite enfance. » — Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

« Le Québec fait face à des défis importants : la pénurie de main-d’œuvre, la lutte contre les paradis fiscaux, le nécessaire rattrapage du financement dans les services publics et l’indispensable transition écologique, pour ne nommer que ceux-là. Nous joignons nos voix pour demander à Québec d’agir et d’opérer une réorientation majeure en matière de finances publiques. Nous n’avons plus le luxe de ne rien faire » — Luc Vachon, président de la CSD.

En rappel
Les centrales syndicales à l’origine du mémoire (FTQ, CSN, CSQ et CSD) représentent près de 1,2 million de membres issus des quatre coins du Québec.

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La FSSS-CSN soutient la volonté de la commission d’agir rapidement https://www.csn.qc.ca/actualites/la-fsss-csn-soutient-la-volonte-de-la-commission-dagir-rapidement/ Thu, 19 Dec 2019 16:47:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=73268 Appliquer les recommandations préliminaires : le premier test gouvernemental
Dans ses recommandations préliminaires, la Commission vise à renforcer des programmes existants en misant davantage sur la prévention et les services de première ligne. « C’est une sage décision de la commission, selon Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. Comme la présidente de la commission l’a noté lors de sa conférence de presse, le Québec a déjà été un exemple à suivre en matière de prévention. Malheureusement, les coupes des dernières années et la création des CISSS et des CIUSSS a mis à mal notre expertise en prévention et a atteint les services offerts aux jeunes vulnérables ».

Pour la FSSS-CSN, la vision globale adoptée par la commission est la voie à suivre si Québec veut agir le plus tôt possible dans la vie des enfants. C’est le cas de la déclaration de grossesse obligatoire, où nous devrons par contre avoir en place les ressources nécessaires pour faire un suivi rapide, une fois la déclaration acheminée au CLSC. Il en va de même pour les recommandations qui visent à utiliser les services de garde éducatifs comme les CPE ainsi que ceux des organismes communautaires. Miser sur la prévention dès la naissance et pendant les premières années si importantes au développement de l’enfance est un passage obligé. Une meilleure utilisation de programme des services intégrés en périnatalité et petite enfance pour les familles vulnérables est un complément essentiel à ces recommandations. Finalement, la recommandation de mieux soutenir le passage à la vie adulte dès l’âge de 16 ans est une voie à suivre.

« Nous incitons fortement les ministres Carmant et McCann de tout faire pour mettre en application ces recommandations. Leur réaction sera le premier test du gouvernement. S’il veut vraiment agir sur la question des jeunes vulnérables, il doit permettre aux intervenant-es de venir parler à la commission et appliquer ces premières recommandations. Nous suivrons de près la suite des travaux cet hiver et nous avons l’intention de participer activement », poursuit Jeff Begley.

Aller plus loin pour régler le problème de fond
Selon la FSSS-CSN, il faudra être en mesure d’aller encore plus loin pour régler les problèmes des DPJ. La FSSS-CSN a récemment sondé le personnel du réseau sur l’offre de services sociaux et c’est 82% des répondant-es qui indiquent que les services sociaux ont écopés de la réforme Barrette.

Outre les recommandations visant à améliorer les services existants, la FSSS attire l’attention sur deux solutions incontournables pour améliorer la situation :

  1. Mettre fin au manque à gagner cumulatif des centres jeunesse depuis 2013-2014 de plus de 300 millions de dollars ;
  2. Revoir l’organisation du réseau pour miser sur une gestion décentralisée dédiée à la mission jeunesse et une meilleure complémentarité des services.

« Je comprends que la commission ne se soit pas concentrée sur l’organisation du réseau dans ses recommandations préliminaires. Mais la création des CISSS et CIUSSS est pointée du doigt par tout le monde à raison et il faudra faire quelque chose plus tôt que tard. Noyer la mission jeunesse dans des méga-établissements n’a rien entraîné de bon pour les jeunes vulnérables. Il ne sert à rien de poursuivre l’expérience plus longtemps », de conclure Jeff Begley.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

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Le Québec doit améliorer les conditions de travail des bas salariés et combattre la précarité d’emploi https://www.csn.qc.ca/actualites/le-quebec-doit-ameliorer-les-conditions-de-travail-des-bas-salaries-et-combattre-la-precarite-demploi/ Sun, 07 Oct 2018 09:30:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=68863 Alors que le mouvement syndical du monde entier souligne aujourd’hui la Journée mondiale pour le travail décent, la CSN estime qu’il est plus que temps que le Québec mette en place des mesures concrètes pour les travailleuses et les travailleurs qui, malgré un emploi à temps plein, vivent sous le seuil de la pauvreté.

« Encore aujourd’hui, en 2018, dans une société aussi avancée que le Québec, ce sont des centaines de milliers de salariés qui ne peuvent subvenir à leurs besoins fondamentaux, et ce, même s’ils travaillent leurs 40 heures chaque semaine, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Avec un salaire minimum aussi bas que 12 $ l’heure, il y a encore trop de travailleurs et de travailleuses, surtout, qui doivent cumuler deux, voire trois emplois pour boucler leurs fins de mois, tout en devant se rabattre sur les banques alimentaires pour faire vivre leur famille. »

Encore aujourd’hui, près de 800 000 salariés au Québec gagnent moins de 15 $ de l’heure, rappelle M. Létourneau.

Pour la CSN, il est également impératif de s’attaquer aux problèmes de précarité d’emploi qui minent la stabilité financière de nombreuses familles du Québec. « Dans les réseaux de la santé et de l’éducation, ce sont moins de 50 % des employés qui bénéficient d’un poste régulier à temps complet, mentionne le président de la CSN. En tant que plus grand employeur du Québec,  c’est pour le moins aberrant ! La précarité d’emploi est encore plus grande dans le secteur privé. Selon nous, des conditions de travail décentes doivent reposer sur un salaire et des horaires de travail qui permettent aux familles de rencontrer leurs besoins essentiels et ainsi permettre leur émancipation. C’est exactement le sens de notre action syndicale : négocier de bons salaires et des conditions de travail par l’entremise desquels les travailleuses et les travailleurs peuvent aspirer à une vie décente. »

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François Legault interpellé à faire mieux pour notre réseau public https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-invite-francois-legault-a-faire-mieux-pour-notre-reseau-public/ Wed, 03 Oct 2018 13:30:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=68774 Si le nouveau gouvernement de la CAQ veut réellement être celui du changement, il doit abandonner la vieille rhétorique des baisses d’impôt et de la disparition de postes dans la fonction publique qui n’affecteraient supposément pas les services à la population.

« On veut sortir du cauchemar qu’on vit depuis 15 ans dans les services publics. En faire plus avec moins pour donner des baisses d’impôt, ça ne marche tout simplement pas », lance Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord CSN (CCCN). Cette approche dépassée épuise les travailleuses et les travailleurs et nuit au recrutement du personnel, notamment en santé et en éducation.

Économie régionale
Sur le plan économique, François Legault a répété à plusieurs reprises qu’il voulait plus d’emplois à 30 $ l’heure, mais que va-t-il faire pour conserver ceux qui existent déjà?

Le Conseil central Côte-Nord CSN demande notamment à la CAQ de ne pas abandonner les alumineries qui sont toujours frappées par un tarif de 10 % sur l’aluminium qui est exporté au sud de la frontière. « Il faut que le nouveau gouvernement trouve une façon de maintenir les investissements dans l’aluminerie de Baie-Comeau malgré les pressions du président Trump », demande Guillaume Tremblay.

Si l’on veut vraiment augmenter le salaire des travailleuses et des travailleurs, il existe une autre solution simple pour améliorer le sort de plusieurs milliers de personnes d’un coup. « Pourquoi ne pas augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure? », suggère Guillaume Tremblay, qui ajoute qu’une meilleure conciliation famille-travail-études pourrait aussi jouer un rôle positif important dans le même sens.

Plus d’immigration sur la Côte-Nord est également un moyen de stimuler le développement économique, social et culturel de la région. « Cet enjeu est primordial. Il faut arrêter d’essayer de trouver le nombre idéal d’immigrants et plutôt s’assurer de vraies mesures d’intégration dans notre région », affirme Guillaume Tremblay.

Promesses contre-productives
Certaines promesses de la CAQ, comme l’abolition des commissions scolaires ou les maternelles quatre ans, risquent de déstabiliser le réseau de l’éducation sur la Côte-Nord. La privatisation de la société d’État n’est pas souhaitable non plus. « Ces propositions sont loin de faire l’unanimité. Ce n’est pas comme ça que le nouveau gouvernement va se démarquer de son prédécesseur », soutient le président du Conseil central.

Environnement
Le Conseil central souhaite par ailleurs que la CAQ prenne acte du problème grandissant du réchauffement climatique et de la nécessaire transition de notre économie. « Le gouvernement de la CAQ doit abandonner complètement l’idée d’exploiter le pétrole d’Anticosti. Il en va de l’intérêt de l’ensemble de la population », conclut Guillaume Tremblay.

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Pour une loi adaptée au travail d’aujourd’hui https://www.csn.qc.ca/actualites/des-commentaires-constructifs-afin-den-arriver-a-une-loi-adaptee-au-travail-daujourdhui/ Wed, 16 May 2018 13:12:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=67643 Consultez le mémoire déposé par la CSN.

Dans son ensemble, la CSN accueille favorablement les modifications proposées à la Loi sur les normes du travail (LNT). Cependant, lorsqu’il est question des normes du travail, il importe de regarder les problèmes sous plusieurs angles afin de trouver les solutions les plus appropriées. C’est pourquoi la CSN, de passage à la commission parlementaire sur les modifications à la LNT adopte une approche proactive et propose d’aller un peu plus loin sur certains enjeux précis.

« D’entrée de jeu, on constate qu’un chantier sur la conciliation famille-travail-études a été lancé dans le cadre de cette réforme, explique Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN. Nous saluons le travail du gouvernement qui fait un pas dans la bonne direction en imposant la rémunération pour deux des dix jours de congé pour maladie ou obligations familiales prévus à la loi. La LNT constitue le contrat de travail des salarié-es les plus vulnérables de la société et nous sommes d’avis que toute perte de revenu constitue un obstacle majeur à la prise de congé pour plusieurs d’entre eux. Nous croyons que le gouvernement devrait même aller un peu plus loin et augmenter le nombre de journées rémunérées, afin de donner une réelle chance aux travailleuses et aux travailleurs qui se retrouvent sans traitement alors qu’ils doivent prendre soin de leur santé ou de celle de leur famille. »

« Pour ce qui est des horaires et des heures de travail, nous sommes heureux de constater qu’une personne salariée pourra refuser de travailler plus de deux heures au-delà de ses heures habituelles quotidiennes, plutôt que l’actuel “quatre heures”, souligne Caroline Senneville. Cependant, la LNT ne prévoit toujours pas qu’on puisse refuser ces heures sans condition, un problème qui pourrait être réglé aisément. D’un autre côté, nous croyons que la modification voulant que les employé-es aient maintenant le droit de refuser du travail offert moins de cinq jours à l’avance est insuffisante. La loi doit prévoir une mécanique claire permettant aux travailleuses et aux travailleurs de connaître leur horaire de travail cinq jours à l’avance. Pour l’instant, le projet de loi fait reposer le choix de refuser des heures de travail sur les épaules des salarié-es, et la LNT ne prévoit aucune garantie que les heures ainsi refusées pourront être reportée. Dans une optique d’amélioration de la conciliation famille-travail-études, il faut que la LNT permette réellement aux salarié-es d’organiser leur vie familiale à l’avance. Finalement, concernant les heures de travail, le gouvernement doit mettre en place des règles de déconnexion, faisant en sorte qu’un salarié ait le droit d’être coupé de toutes communications relatives à son travail en dehors de ses heures de travail. Le projet de loi privé sur le droit à la déconnexion est une avenue intéressante à ajouter aux modifications à la LNT. »

« La conciliation famille-travail-études est une réalité du travail d’aujourd’hui qui prend de plus en plus de place, notamment avec l’arrivée des jeunes sur le marché du travail et la réalité de plusieurs emplois qui changent et qui comportent des horaires élargis et une connexion permanente avec les employé-es. Dans ce contexte, le travail de réforme du gouvernement est intéressant, mais ce dernier doit pousser sa réflexion jusqu’au bout et faire les choix qui s’imposent pour réellement donner à la main-d’œuvre d’aujourd’hui une loi claire qui la protège sans retenue », ajoute Caroline Senneville.

Autres modifications à la LNT

Le projet de loi ne se limite pas qu’à la condition famille-travail-études, plusieurs autres aspects sont abordés. Sans entrer dans le détail pour chacun de ces points, la CSN tient à en souligner quelques-uns.

« Pour ce qui est des pourboires, nous réitérons qu’il est impensable de modifier l’article 50, insiste Caroline Senneville. Ce qui est perçu par certains comme une mesure de valorisation des métiers aurait comme conséquence de répartir les pourboires de façon arbitraire. Des solutions plus appropriées sont mises de l’avant par la CSN et permettraient de répondre adéquatement aux problèmes d’attraction et de rétention dans ce milieu. »

« La CSN appuie également plusieurs mesures concernant les disparités de traitement, poursuit Caroline Senneville. Nous saluons notamment la modification qui interdirait que le taux de salaire, la durée et l’indemnité de vacances soient réduits uniquement sur la base de la différence de statut entre des salarié-es travaillant à temps partiel ou à temps plein. Il en va de même pour l’élargissement de la loi afin que l’ensemble des avantages sociaux soit pris en considération lorsqu’il est question de disparité de traitement. Cependant, nous considérons que l’article 46 du projet de loi continue de légitimer certaines situations discriminatoires et illégales existantes. Cette situation maintiendra des iniquités pour plusieurs travailleuses et travailleurs qui les subissent. Sans que les mesures de la LNT soient applicables de manière rétroactive, nous croyons que les modifications devraient comprendre une mention claire selon laquelle la distinction fondée sur la date d’embauche concernant les régimes de retraite ou les avantages sociaux doit se résorber rapidement. »

« Finalement, la CSN apprécie l’effort consenti par le gouvernement pour mieux encadrer les agences de placement et élargir la défense des travailleurs étrangers temporaires, continue Caroline Senneville. Par exemple, l’ajout de mesures qui assurent aux salarié-es d’agence un taux de salaire identique à celui payé à celles et ceux de l’entreprise cliente pour effectuer les mêmes tâches dans le même établissement est un pas dans la bonne direction. Cela dit, en ce qui concerne les agences, la loi prévoit actuellement que le gouvernement pourra établir des règlements concernant plusieurs aspects de la relation entre agence et entreprise cliente. Nous croyons que toutes les mesures devraient être encadrées par la loi plutôt que par voie réglementaire afin d’uniformiser les conditions applicables aux agences, aux entreprises clientes et aux travailleuses et travailleurs des agences. »

« La CSN défend les travailleuses et les travailleurs du Québec et reconnaît qu’un effort est fait pour améliorer la protection minimale qu’offre la LNT, mais il faut aller plus loin », conclut Caroline Senneville.

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La CSDM fait le choix de maintenir la surcharge de travail https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csdm-fait-le-choix-de-maintenir-la-surcharge-de-travail/ Wed, 09 May 2018 22:30:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=67587 Dans le cadre du dépôt du plan d’effectifs 2018-2019 de la Commission scolaire de Montréal, les cinq syndicats formant l’Intersyndicale CSDM joignent leurs voix afin de dénoncer la surcharge toujours imposée par leur employeur.

« Malgré des ajouts de près de 32,64 postes d’ouvriers d’entretien au total, nous sommes loin d’un retour à la normale sur le terrain, de souligner Rémi Desrosiers, président du Syndicat national des employées et employés de la Commission scolaire de Montréal (CSN). L’ajout de seulement cinq postes chez les ouvriers spécialisés nous indique clairement que la CSDM entend bien favoriser davantage de recours à la sous-traitance puisqu’au même moment, la direction embauche plusieurs cadres responsables des budgets d’entretien des bâtiments, sans avoir la main-d’œuvre en interne pour réaliser les travaux. Après des coupes d’environ 15 % des postes des ouvriers spécialisés tout au long de l’application des politiques d’austérité, ces cinq nouveaux affichages ne règleront pas la surcharge vécue au jour le jour. »

« Même si nos membres font face à un statu quo de nos effectifs, nous devons assumer encore des années de compressions et de réduction de ceux-ci. Le manque de travailleurs sur nos listes de rappel fait en sorte que dans certains établissements, lorsqu’il y a des absences, nous avons des périodes de plusieurs jours sans aucun entretien ménager, de déclarer Gilbert Ducharme, président de l’Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM–CSN). La dynamique malsaine imposée par la CSDM dans les relations de travail ne favorise pas la rétention des employé-es. La judiciarisation sert désormais de base à des attaques constantes contre les salarié-es de la CSDM. »

« Au total, la CSDM ajoute 27,33 postes dans le secteur administratif alors que nous en aurions besoin de 144,85 pour revenir à la hauteur des effectifs de 2010. C’est au sein de ces corps d’emploi — les secrétaires, les secrétaires d’écoles et de gestion, les agents de bureau de classe I, II et principale, et de techniciennes en administration — que l’on retrouve un des plus hauts taux d’épuisement et de détresse psychologique. Selon la fédération des commissions scolaires du Québec, en 2016-2017, 44 % de l’absentéisme est lié à la santé mentale à la CSDM. L’employeur doit impérativement prendre la juste mesure de ces données alarmantes qui démontrent, sans l’ombre d’un doute, que notre employeur se moque complètement de la santé des travailleuses et des travailleurs de la CSDM », de marteler Michel Picard, président de l’Association professionnelle du personnel administratif (CSN).

« Avec l’application de la Loi 105, le gouvernement néolibéral de Philippe Couillard a gagné son pari d’abolir les commissions scolaires en accordant les budgets directement à chaque établissement. Ce qui apparait clairement, c’est que la subsidiarité fera disparaître la CSDM qui ne deviendra qu’une coquille vide puisqu’elle ne servira qu’à émettre des chèques. Le jour où les quelque 200 établissements de la CSDM gèreront 200 comités de relations de travail, 200 services de ressources humaines et 200 services de paie, les élèves seront-ils mieux servis? En plein “réinvestissement” gouvernemental, le plan d’effectifs, s’il présente de beaux affichages de postes pour certains titres d’emplois, il en va tout autrement pour les psychologues, pour les conseillers en formation scolaire et pour les conseillers en orientation. Comment cela peut-il être possible? Comment la CSDM peut-elle vraiment abolir des postes de psychologues? Est-ce une question de subsidiarité ? Est-ce une volonté de certaines directions d’écoles et de centres, qui prennent de plus en plus de place dans les décisions, au détriment du centre administratif? Pendant ce temps, la CSDM traite ses salarié-es avec peu de respect et travaille main dans la main avec des firmes de comptables qui ne cherchent qu’à bénéficier des fonds publics voués à nos écoles », de poursuivre Michel Mayrand, président du Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l’éducation de Montréal (CSQ).

« Même si ce plan d’effectifs ne touche pas directement les professeur-es, nous en ressentons toujours les effets. Dans le cadre d’une démarche paritaire de collecte des besoins étendue à toutes les écoles, le syndicat réclame et la CSDM reconnait que, pour répondre aux besoins des élèves HDAA, il nous faudrait combler environ 300 postes d’enseignantes-orthopédagogues, de TES, de psychoéducateurs, d’orthophonistes et de psychologues. Sans ces professionnels en soutien, ce sont les professeurs qui doivent faire face à des élèves qui méritent déjà toute notre attention. Entre autres, la pression qui en résulte devient trop souvent insupportable pour les professeur-es, ce qui ne favorise en rien l’attraction et la rétention des professeurs. Dans un contexte d’intégration massive d’ÉHDAA, nous nous retrouvons de plus en plus confrontés à des enjeux de violence et de sécurité quand les services ne sont pas au rendez-vous », de conclure Catherine Renaud, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal.

À propos

L’Intersyndicale CSDM regroupe 16 000 membres du Syndicat national des employées et employés de la Commission scolaire de Montréal (CSN), de l’Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM–CSN), de l’Association professionnelle du personnel administratif (CSN), du Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l’éducation de Montréal (CSQ) et de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal.

 

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Le Canada, cancre de la classe https://www.csn.qc.ca/actualites/le-canada-cancre-de-la-classe/ Thu, 29 Mar 2018 13:45:08 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=66913 Des militantes et militants des régions de la Côte-Nord et de Québec–Chaudière-Appalaches occupent ce matin les bureaux du G7 à La Malbaie afin de réclamer à nouveau un ajustement d’urgence à l’assurance-emploi pour les travailleurs saisonniers. Des actions se tiennent aussi en parallèle au Nouveau-Brunswick et nous avons l’appui des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie qui vivent la même situation. « Pour nous, les locaux devant lesquels on manifeste n’ont pas été choisis par hasard. Cet été, des travailleurs de la région accueilleront ici les décideurs des plus grands pays du monde, mais en attendant, le Canada ne daigne même pas les aider à subvenir à leurs besoins de base. On voulait souligner l’absurdité de la situation » a critiqué Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN.

Dans la région de Charlevoix seulement, ce sont 2500 personnes qui occupent des emplois saisonniers et occasionnels. « Ce sont des milliers de femmes et d’hommes qui ne reçoivent pas d’aide du gouvernement en ce moment. Pourtant, cet été, les leaders du G7 qui vont s’enfermer ici dans leur tour d’ivoire vont pouvoir bénéficier des services qui seront justement donnés par ces travailleuses et travailleurs qui ont passé une partie de l’hiver sans aucun revenu. Ça n’a aucun sens que nos décideurs soient à ce point déconnectés de la population », a dénoncé Julie Brassard coordonnatrice du Mouvement action-chômage Charlevoix.

Par ailleurs, le Canada fait piètre figure lorsque vient le temps de faire une comparaison avec les autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). À titre d’exemple, le Canada est le seul pays membre où l’admissibilité à l’assurance-emploi est basée sur le taux de chômage dans la région où vivent les travailleuses et les travailleurs visés. De plus, le découpage de ces régions pour l’assurance-emploi ne suit pas le découpage administratif des régions, ce qui crée des aberrations statistiques, dont ce trou noir de l’assurance-emploi. Du coup, des dizaines de milliers de travailleurs saisonniers de la Côte-Nord, de Charlevoix, du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et même du Nouveau-Brunswick se retrouvent sans aide alors que la saison de travail n’est pas encore entamée. « Question assurance-emploi, le Canada sera le cancre de la classe à la rencontre de cet été », a lancé Line Sirois, coordonnatrice du Mouvement action-chômage Côte-Nord.

Le 23 mars dernier, le ministre Blais est venu annoncer une formation à Sept-Îles pour venir en aide aux travailleurs aux prises avec le trou noir. Malheureusement cette offre arrive beaucoup trop tard. De plus, les centres locaux d’emploi (CLE) où ils doivent s’inscrire ne sont pas en mesure de mettre en place des programmes de formation qui répondent à la fois aux besoins des entreprises et des travailleurs dans des délais aussi courts.

« Nous avons encouragé nos membres à aller s’inscrire auprès des CLE, explique Guillaume Tremblay, mais la réponse des centres est inégale et on voit bien qu’ils ne sont pas préparés à ça. Le ministre est venu faire sa petite annonce avec tambours et trompettes, mais ça semble être une démarche politique improvisée. »

« La mise sur pied d’une table de travail sur l’enjeu du trou noir au court des prochaines semaines prend toute son importance. Nous sommes prêts à nous asseoir avec les gouvernements fédéral et provincial, ainsi qu’avec les régions concernées pour trouver des solutions permanentes et durables à cette situation problématique qui dure depuis trop longtemps et qui a des conséquences désastreuses sur l’emploi et l’économie dans nos régions », a conclu Guillaume Tremblay.

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Le budget Morneau : un petit pansement sur une hémorragie https://www.csn.qc.ca/actualites/le-budget-morneau-un-petit-pansement-sur-une-hemorragie/ Fri, 16 Mar 2018 13:45:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=66752 Plusieurs militantes et militants sont réunis ce matin devant divers bureaux de Service Canada de la Côte-Nord, de Charlevoix, du Bas-St-Laurent ainsi que du Nouveau-Brunswick pour dénoncer les mesures nettement insuffisantes en assurance-emploi prévues au budget Morneau. Les conseils centraux de la CSN de chacune des régions touchées, Action-chômage Côte-Nord ainsi que le Comité d’action de l’assurance-emploi des travailleuses et des travailleurs saisonniers du Nouveau-Brunswick exigent une aide immédiate pour combler le « trou noir de l’assurance-emploi » que vivent des milliers de travailleurs.

« Le 6 mars dernier, les attentes étaient très élevées avec le dépôt du budget ! Malheureusement, le gouvernement de Justin Trudeau n’a pas été à la hauteur de ces attentes qu’il avait lui-même créées en nous faisant croire qu’il avait compris nos réalités. Dix millions de dollars pour tous les chômeurs, ce ne sont que des miettes. Et dire que le ministre Duclos a eu l’audace de qualifier ces mesures d’aide pour l’assurance-emploi d’ “historiques” ! C’est inhumain de sa part et cela nous démontre à quel point il est insensible aux familles qui sont de plus en plus nombreuses à n’avoir aucun revenu » a résumé Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord – CSN.

« Nous saluons l’idée de permettre à des travailleurs d’avoir accès à de la formation lorsqu’ils sont sur l’assurance-emploi. D’ailleurs, plusieurs programmes existent déjà! Malheureusement, on ne règle pas le problème réel qui touche 6 500 travailleuses et travailleurs qui occupent des emplois saisonniers et occasionnels. La majorité d’entre eux n’ont pas besoin de formation supplémentaire pour faire le travail qu’ils occupent chaque année », a déclaré Line Sirois, coordonnatrice d’Action-chômage Côte-Nord.

Les employeurs qui œuvrent dans le tourisme, la pêche, la construction et l’exploitation des richesses naturelles ont investi dans leur main-d’œuvre et ont formé leurs travailleurs. Lorsque ces entreprises redémarrent leurs activités, elles doivent pouvoir compter sur leurs travailleurs formés et expérimentés.

Les nouvelles mesures de l’assurance-emploi pour les règles d’admissibilité et le nombre de semaines de prestation ont un impact économique majeur sur nos régions. Seulement sur la Côte-Nord, 6 500 travailleurs seront 6 semaines sans revenu, selon les évaluations de Service Canada. Alors que ces travailleurs touchent en moyenne des prestations s’élevant à 400 $ par semaine, cela représente concrètement des pertes de 18 millions de dollars dans notre économie. Le phénomène est semblable au Bas-St-Laurent, dans Charlevoix, en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick.

« En janvier, Jean-Yves Duclos, le ministre de la Famille, des enfants et du Développement social, nous avait dit bien comprendre la réalité de l’industrie saisonnière et par le fait même, les difficultés auxquelles les travailleuses et les travailleurs doivent faire face. Il nous avait promis que nos actions serviraient à quelque chose. Aujourd’hui, on se réunit à nouveau devant les bureaux de Service Canada parce que l’aide, on ne l’a toujours pas et ça devient intenable. Le gouvernement doit faire quelque chose et le faire maintenant », a conclu Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-St-Laurent.

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La grande illusion https://www.csn.qc.ca/actualites/la-grande-illusion/ Tue, 06 Mar 2018 22:35:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=66607 Blogue de Véronique de Sève

En octobre 2018, nous élirons un nouveau gouvernement à Québec. Tous les partis sont en mode grande séduction et peaufinent leur image de marque autour de la famille, un thème récurrent en période électorale. Mais plusieurs nient le problème de fond dont on a des échos ces jours-ci dans le cadre de la Journée internationale des femmes : les parents peinent à conjuguer leurs obligations familiales et professionnelles.

Par exemple, des annonces à la pièce comme les changements au Régime québécois d’assurance parentale des libéraux ou le véritable piège pour les femmes contenu dans les bébés bonus de la CAQ nous situent encore loin d’un nécessaire plan global en matière de conciliation famille-travail-études. L’écran de fumée qu’utilisent ces partis est encore moins crédible si l’on considère que la réduction d’impôts et le démantèlement de l’État social sont inscrits dans leur ADN.

Un leurre
La baisse d’impôts favorable aux familles est une illusion sur toute la ligne. Qui dit baisses d’impôts dit diminution des services publics. Et le constat est douloureux pour les familles lorsqu’elles doivent ou bien payer de leur poche les services auparavant fournis par l’État ou bien s’en passer.

Les libéraux ont engrangé 4,5 milliards de dollars en surplus en coupant dans les services à la population. Les enfants, les élèves, les parents et les familles en paient le prix fort. Le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance, lui, en ressort grandement affecté. Les femmes et les familles monoparentales ont perdu le soutien de nombreux organismes. En éducation, l’épuisement professionnel guette les profs alors qu’en santé et services sociaux, le personnel, dont un grand nombre de femmes le plus souvent avec des familles, croule sous la charge de travail et le régime des heures supplémentaires forcées. Dans le milieu scolaire, des élèves sont privés du soutien de psychologues, d’orthophonistes, de psychoéducatrices et autres spécialistes.

Par ailleurs, s’appuyer sur le parti de François Legault pour défendre les services aux familles relève du pur mirage. La CAQ dit vouloir remettre de l’argent dans le portefeuille des ménages. Leur porte-parole en matière de famille, Geneviève Guilbault, admet vouloir défendre le modèle d’affaires des garderies privées non subventionnées, tout en acceptant de tolérer les CPE existants. Le bel exemple de progrès social à la sauce caquiste…

Dur à croire
Pour venir en aide aux ménages québécois, les partis doivent proposer une loi-cadre pour contraindre les employeurs à réaliser la conciliation famille-travail-études et adopter des changements à la Loi sur les normes du travail. Comme la plupart des tâches domestiques et des soins aux enfants incombent encore aux femmes, qui se retrouvent plus nombreuses dans les emplois atypiques, précaires, à temps partiel et au salaire minimum, ils doivent intégrer à cette loi l’horaire de travail fourni cinq jours à l’avance et l’octroi de 10 congés payés pour obligations familiales et maladie. Il faut aussi qu’ils s’empressent de proposer une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure. L’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique s’y sont engagés. Mais le Québec traîne de la patte, avec une hausse insuffisante à 12 $ en mai prochain.

Quant à François Legault, on sait qu’il se positionne contre la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure. Le député caquiste Simon Jolin-Barrette reproche pour sa part aux gens du Québec de ne pas valoriser la semaine de travail de 60 heures. En matière de conciliation famille-travail-études, on a vu mieux que le modèle américain.

En somme, certains partis voient dans la famille le thème marketing par excellence pour séduire et marquer des points. Mais ce n’est que de la poudre aux yeux. Triste quand même, lorsqu’il s’agit d’un enjeu aussi important.

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