Soins – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Wed, 24 Sep 2025 15:39:56 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Soins – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Les coupes budgétaires au CHU Sainte-Justine : une histoire à accoucher dehors ! https://www.csn.qc.ca/actualites/les-coupes-budgetaires-au-chu-sainte-justine-une-histoire-a-accoucher-dehors/ Mon, 15 Sep 2025 21:15:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=107528 Les trois syndicats du CHU Sainte-Justine ont mené une action d’éclat en installant d’immenses jambes devant les locaux de l’établissement, illustrant ainsi une femme en train d’accoucher dehors. Par ce geste symbolique et ludique, qui se veut un clin d’œil au film Patch Adams, ils réclament un moratoire sur les demandes de compression et souhaitent mettre de la pression sur leur employeur pour qu’il prenne enfin la parole dans l’espace public afin de dénoncer les coupes budgétaires de 24 millions imposées par Santé Québec.

Durant les derniers mois, le CHU Ste-Justine a déjà procédé à l’abolition de 21 postes avec titulaires et à de nombreuses fins d’affectations, en plus d’abolir les postes vacants. Une prochaine vague de compressions s’en vient à l’automne, puisque l’établissement est à la recherche de 24 millions de dollars pour clôturer son budget.

D’une même voix, les trois présidences des syndicats de l’établissement, Élisabeth Gagnon-Tremblay du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN), Stéphane Payette du Syndicat national des employés-es du CHU Sainte-Justine (SNE–CSN) et Alex Trépanier du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSQ–CSN), dénoncent la situation.

« Il est impossible de couper 24 millions sans que cela n’affecte les services à la population et la qualité des soins, en plus de créer une surcharge pour le personnel. On ne peut réduire la santé à des chiffres. C’est oublier qu’on soigne des humains, pas des unités de production. Comparer la performance des établissements entre eux pour procéder à des compressions ne fait aucun sens considérant la vocation pédiatrique ultraspécialisée du CHU Sainte-Justine qui en fait un établissement à part des autres. C’est vraiment une histoire à accoucher dehors ! »

Contrairement aux directions d’écoles qui n’ont pas hésité à décrier haut et fort le désinvestissement dans le réseau de l’éducation, et qui ont obtenu certains gains, les directions du réseau de la santé sont restées muettes dans l’espace public. « On s’imagine bien que la direction du CHU Sainte-Justine doit être mécontente de ces annonces de compression budgétaire, mais elle reste muette. Est-ce signe d’une omerta qui fait rage dans le réseau de la santé et des services sociaux ? Le moral du personnel du CHU est au plus bas et le manque de réaction des gestionnaires normalise la détérioration que nous vivons actuellement. »

Les syndicats ont même lancé une pétition pour que la direction du CHU Sainte-Justine réclame un moratoire sur les compressions et dénonce les coupes budgétaires et ses impacts sur les services à la population.

Lien vers la vidéo : https://youtu.be/AMD4ZZdmffc

 

À propos

Le syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN), le syndicat national des employés-es du CHU Sainte-Justine (SNE–CSN) et le syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSQ–CSN) représentent le personnel du CHU Sainte-Justine, soit plus de 6000 membres. Ils sont soutenus dans leur revendication par le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et par la Fédération des Professionnèles (FP–CSN).

 

 

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Prolongation de l’entente sur l’équipe volante publique : une réponse nécessaire aux besoins criants de main-d’œuvre https://www.csn.qc.ca/actualites/prolongation-de-lentente-sur-lequipe-volante-publique-une-reponse-necessaire-aux-besoins-criants-de-main-doeuvre/ Thu, 10 Apr 2025 17:46:33 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104027 La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP–FTQ) se sont entendus cette semaine avec le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) pour la prolongation d’un an de l’entente sur le déploiement de l’équipe volante publique, soit jusqu’au 30 mars 2026.

La prolongation permet d’assurer la continuité des efforts visant à répondre aux besoins urgents de main-d’œuvre dans plusieurs établissements du réseau de la santé et des services sociaux, notamment dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, de l’Outaouais, de Chaudière-Appalaches et de la Côte-Nord.

Des ajustements ont été apportés à l’entente afin d’améliorer l’accès au temps supplémentaire et de mieux encadrer le remboursement des indemnités kilométriques, en veillant à respecter le lieu de résidence des personnes salariées déployées dans les régions bénéficiaires.

« Nous réitérons notre appui à ce projet novateur qui permet de stabiliser les équipes sur le terrain et d’assurer l’accessibilité des soins et des services à la population, tout en respectant les droits des travailleuses et travailleurs syndiqués », affirme Fanny Demontigny, présidente du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).

« L’Équipe volante publique représente une alternative concrète à la dépendance aux agences privées de personnel. C’est l’un des outils de transition essentiels pour reprendre le contrôle sur notre réseau public et reconstruire des équipes stables, compétentes et engagées dans le long terme », ajoute Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Des conditions d’hébergement qui demeurent préoccupantes

Malgré cette prolongation, plusieurs obstacles à la bonne réussite de ce projet persistent, notamment le manque de logement et, par conséquent, les conditions d’hébergement dans les régions bénéficiaires. Cette réalité pousse souvent les travailleuses et travailleurs de l’équipe volante à vivre en colocation, ce qui est loin d’être idéal étant donné la grande variation dans les horaires de travail.

« Ce phénomène nuit grandement à l’attractivité de l’équipe volante, souligne Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN. Il sera très difficile pour celle-ci de remplir ses promesses tant que ce problème ne sera pas réglé. »

Dans les mois à venir, les trois organisations syndicales poursuivront les discussions avec la partie patronale en vue d’aboutir à une entente définitive sur le fonctionnement et les conditions de travail des personnes salariées de l’équipe volante publique.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux ainsi qu’en services de garde éducatifs à l’enfance. Force reconnue du syndicalisme au Québec, elle compte plus de 140 000 membres, dont 80 % sont des femmes.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux, de l’économie sociale et de l’action communautaire, ainsi que dans le secteur privé.

Comptant 143 000 membres au Québec, le SCFP représente près de 30 700 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux au Québec. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les communications, l’éducation, les universités, l’énergie, les municipalités, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et terrestre, le secteur mixte, le transport maritime ainsi que le secteur incendie. Il est le plus grand syndicat affilié à la FTQ.

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Pour que la gratuité, l’accessibilité et l’universalité ne soient pas qu’un poisson d’avril https://www.csn.qc.ca/actualites/pour-que-la-gratuite-laccessibilite-et-luniversalite-ne-soient-pas-quun-poisson-davril/ Tue, 01 Apr 2025 17:02:36 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103816 Si la réforme Dubé est bel et bien engagée, ses promesses semblent avoir été avalées par les flots de cet immense rebrassage de structures. Créature de la CAQ, l’agence de gestion Santé Québec nous montre déjà, après à peine quatre mois, qu’elle est beaucoup plus intéressée à privatiser le réseau public qu’à le décentraliser et en assurer la pérennité. Le cuisinier a beau porter un nouveau chapeau, la recette suivie par l’agence demeure la même : couper dans les budgets des établissements publics pour mieux justifier le détournement des fonds publics vers des soins et services privatisés, avec une marge de profit à la clé.

La Coalition Solidarité Santé (CSS) profite de la période entourant le 1er avril pour alerter les Québécoises et les Québécois à l’urgence d’agir et elle dénonce les fausses promesses faites par le ministre Dubé quant à la réforme en santé et services sociaux. Dans la région, la CSS a fait des visites dans l’ensemble des bureaux des député-es de la région pour dénoncer cette réforme.

« Les décisions de la CAQ en santé et services sociaux n’ont pas amélioré le réseau public, déplorent les porte-paroles de la CSS lors des visites des bureaux des député-es. Force est plutôt de constater une explosion de l’offre de soins et services à but lucratif pendant que le réseau public peine plus que jamais à accomplir sa mission. Après avoir centralisé tous les établissements publics au sein d’une seule entité, Santé Québec, le gouvernement lui donne comme première mission de couper 1,5 milliard $. La réforme Dubé promettait d’améliorer l’accessibilité aux services pour la population : n’était-ce qu’un leurre ? ». Pendant que l’on coupe dans le réseau public, on ouvre les vannes au secteur privé à but lucratif : un non-sens!

« Au coeur de ces services, on trouve des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs dévoués au quotidien qui n’ont aucun mot à dire sur des décisions prises à Québec par une équipe de “top-guns” qui ne connaissent rien à la réalité sur le plancher », enchaîne Véronique Verreault de Solidarité populaire 02 et porte-parole de l’évènement. « Nous pensons que le gouvernement fait fausse route : au contraire, il faut décentraliser la gestion du réseau et fermer la porte à l’expansion du secteur privé ».

« La privatisation du réseau de la santé est la conséquence du désengagement grandissant de l’État envers son filet social. Cela nous fait craindre un délestage supplémentaire vers les organismes communautaires autonomes qui seront encore malheureusement considérés comme de simples prestataires de services, mettant au passage en péril leur autonomie », ajoute Véronique Verreault.

La privatisation et la centralisation accrues du réseau de la santé et des services sociaux pavent la voie à un système de soins inéquitable, coûteux et inefficace, mettant du même coup en péril la gratuité, l’accessibilité et l’universalité des soins et services.

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Mobilisation contre l’octroi de permis de cliniques médicales à but lucratif https://www.csn.qc.ca/actualites/mobilisation-contre-loctroi-de-permis-de-cliniques-medicales-a-but-lucratif/ Tue, 18 Mar 2025 18:26:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103297 Rassemblés devant la clinique Global MD ce midi, une soixantaine de militantes et de militants de la CSN ont réclamé la fin de l’octroi de permis de cliniques médicales à but lucratif. Selon la centrale syndicale, la prolifération de ce genre de cliniques fait de moins en moins consensus dans la population.

« Ces cliniques continuent de prendre de l’importance dans la région en s’implantant désormais au Lac-Saint-Jean alors qu’elles ne font qu’empirer la crise d’accès aux soins », explique Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

De nombreux médecins non participants à la RAMQ travaillent dans ces cliniques à but lucratif où la tarification se fait au gré de l’offre et de la demande. Pour les services en médecine spécialisée, aucune limite de prix facturé au patient ou à la patiente n’existe. Le prix d’un remplacement de hanche peut donc varier entre 15 000 $ et 40 000 $.

« Si je comprends bien, des médecins entrepreneurs peuvent facturer ce qu’ils veulent dans une clinique entièrement privée? C’est inacceptable, la santé ne devrait jamais être une occasion d’affaires », a conclu Manon Tremblay. Le nombre de cliniques médicales qui offre des services de médecine spécialisée est en croissance au Québec.

Un plan d’urgence

Mettre fin à l’octroi de permis de cliniques privées à but lucratif est la deuxième d’une série de trois revendications que la CSN demande au gouvernement de mettre en place afin de répondre rapidement à la crise d’accès aux soins de santé. Celles-ci devront être appliquées d’ici le 1er mai prochain, sinon la centrale promet de faire monter la pression.

1. Freiner l’exode des médecins vers le secteur privé, une fois pour toutes;

2. Cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif dès maintenant;

3. Instaurer un moratoire sur tous les types de privatisation du travail et des tâches accomplies au public à l’heure actuelle. On parle d’agences de placement, de buanderies, de l’entretien des bâtiments, du transport de patientes et de patients, etc.

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Agressions au travail : un phénomène alarmant https://www.csn.qc.ca/actualites/agressions-au-travail-un-phenomene-alarmant/ Wed, 12 Mar 2025 21:24:00 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103152 «J’ai subi des tentatives de morsures, on a cherché à me frapper, on m’a craché dessus, lancé des liquides biologiques. Les menaces, je ne les compte même plus. Ça fait maintenant partie de notre travail, mais cette violence est vraiment pire qu’avant. » Le témoignage de Xavier Therrien Telasco, agent correctionnel (ASC) depuis 11 ans à l’établissement de détention de Saint-Jérôme, en dit long sur le climat à l’intérieur des murs. Il évoque une situation explosive, en raison de la hausse des problèmes de santé mentale et de la surconsommation des drogues dures. « Ces substances-là qui arrivent par drones amènent des cas plus fréquents de psychoses qui augmentent la violence dans les établissements », souligne-t-il. La prolifération des armes artisanales en circulation rend aussi le travail des agents très périlleux.

Entre 2018 et 2023, on a recensé 270 agressions à l’endroit des agentes et agents, nous dit Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN. « Il y a un alourdissement de la population carcérale. On est rendu avec une majorité de gangs de rue et de gens du crime organisé, ce qui entraîne plus de confrontations physiques, d’intimidation et de menaces envers le personnel. Juste en décembre dernier, des agressions physiques majeures ont entraîné des séquelles importantes sur des agents de Sorel, de Québec et de Bordeaux. »

Les agressions sont en hausse, parce que les détenus violents ne sont pas assez sanctionnés, nous dit Xavier Therrien Telasco. « Trop souvent, quand un individu violent menace un agent ou tente de l’agresser, l’agent est retiré du secteur alors que c’est le détenu qui devrait être transféré dans un autre centre de détention. On est doublement pénalisé par la violence des détenus. »

Un point de vue que partage son collègue Martin Jacques, agent à l’établissement de détention de Sorel-Tracy : « On avait le phénomène des « enfants-rois », on a maintenant celui des « bandits-rois ». Ils font des crises, brisent du matériel, menacent et agressent et il ne faudrait pas trop les punir pour leurs actes. On leur apprend à bafouer les règles parce qu’il n’y a pas vraiment de conséquences pour eux. »

Pour Mathieu Lavoie, il est urgent de modi­fier l’approche face aux comportements violents des détenus. « Avec la population actuelle, il faut un changement de mentalité, il faut porter des accusations criminelles et sanctionner ceux qui commettent des gestes illégaux. »

« Les secteurs sont pleins. Faute de personnel, les agents sont obligés de faire des heures supplémentaires, ce qui entraîne des congés de maladie et des démissions. »

Autre problème très sérieux selon lui, la surpopulation des prisons. « Plusieurs établissements sont à 110-120 % de leur capacité d’occupation. Les secteurs sont pleins. Faute de personnel, les agents sont obligés de faire des heures supplémentaires, ce qui entraîne des congés de maladie et des démissions. Bon an mal an, entre 400 et 500 postes ne sont pas pourvus ou occupés. »

On embauche de nouveaux agents, mais on peine à les retenir en raison de la violence et de la surcharge de travail, nous dit Xavier Therrien Telasco. « La violence, on baigne là-dedans tous les jours et ça provoque un niveau de détresse psychologique très élevé. Aujourd’hui, des agents de 10-15 ans d’expérience quittent leur emploi, ce qu’on ne voyait pas avant. »

La prolifération des drones qui livrent directement des téléphones, de la drogue ou des couteaux aux fenêtres des cellules complique beaucoup le travail des agents et empoisonne le climat carcéral.
Des solutions existent pour limiter l’usage des drones, mais le problème est complexe et le ministère de la Sécurité publique tarde à les appliquer. Entretemps, le climat se détériore et la sécurité des agentes et des agents est de plus en plus compromise.

Les artisans des médias ciblés plus que jamais

Chaque jour, depuis l’arrivée des médias sociaux, les artisans de l’information sont victimes de harceleurs.

Une étude menée par des chercheuses et chercheurs de l’UQAM auprès de 264 journalistes, chroniqueuses, chroniqueurs, animatrices et animateurs dans les médias québécois révèle que 58 % des répondantes et répondants ont été victimes de cyberharcèlement. L’étude réalisée à la demande de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN et publiée en 2022 témoigne d’une situation alarmante, souligne la présidente de cette fédération, Annick Charette. « Les réseaux sociaux sont devenus un égout à ciel ouvert. Il y a eu, je dirais, une décomplexion des gens et ils réagissent en s’en prenant aux journalistes. Les hommes sont attaqués sur leurs valeurs, leur intelligence, leur capacité à rapporter les faits. Pour les femmes, on ajoute à cela des commentaires sexistes et disgracieux sur leur apparence, des commentaires sexuels et tout. »

Les artisans des médias sont devenus une cible privilégiée pour les harceleurs, des hommes à 80 %. En fait, les employé-es des médias sont 10 fois plus victimes de cyberharcèlement que la population en général, ce qui est très inquiétant, selon Annick Charette. « C’est devenu plus difficile pour plusieurs journalistes, sans compter les équipes de tournage et les photographes qui vont sur le terrain et qui se font bousculer et agresser. On ne parle plus seulement de cyberharcèlement. On est obligés, dans certains cas, d’enlever les identifiants sur les véhicules et les caméras.

Cette hausse du harcèlement sous toutes ses formes a des conséquences réelles, comme l’illustrent ces témoignages de journalistes recueillis par les chercheuses et chercheurs de l’UQAM. « J’ai supprimé ma photo sur Facebook et j’écris très rarement sur les réseaux sociaux en ma qualité de journaliste. Ces épisodes de harcèlement ont modifié ma façon de faire sur les réseaux sociaux. »

« Un homme m’a écrit plusieurs fois sur Twitter pour me reprocher de ne pas lui faire de place en ondes […]. Comme je ne lui répondais pas, il a commencé à me traiter de pute. Après plusieurs messages, il m’a dit qu’il viendrait en studio pour me violer. »

Personne n’est préparé à subir pareille violence. Soixante-dix pour cent des répondantes et répondants de l’étude avouent avoir vécu du stress, des problèmes de concentration, de l’anxiété ou de la détresse. Pour éviter le cyberharcèlement, ces personnes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer l’autocensure, nous dit Annick Charette. « Des journalistes préfèrent ne pas couvrir certains sujets pour se soustraire à ces avalanches de commentaires agressifs ou grossiers. Pour nous, c’est un gros problème parce qu’on parle ici d’un muselage volontaire, ce qui est mauvais pour la qualité de l’information.

Plusieurs employeurs prennent très au sérieux la montée du cyberharcèlement. Auparavant, les médias demandaient à leurs journalistes de répondre sur les médias sociaux, mais ce n’est plus maintenant une obligation liée à l’emploi. Et si les employeurs ont l’obligation légale de protéger leurs employé-es, il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour contrer le cyberharcèlement.

Violence à l’école, des témoignages qui ébranlent

« En 2019, j’ai été frappée par un élève autiste de 25 ans et j’ai été un an et demi en arrêt de travail et en thérapie. J’ai reçu des coups de poing sur la tempe gauche. Depuis, j’ai des séquelles, des maux de tête, je prends des Tylenol en quantité et mon œil n’est pas rétabli. » Le témoignage de Nicole, technicienne en éducation spécialisée (TES), n’est pas uni­que. Nombre de ses collègues vivent chaque jour des épisodes de violence, particulièrement dans les écoles primaires.

Annie Charland, la présidente du secteur du soutien scolaire à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, a longtemps œuvré comme TES au primaire. « Le côté violence, je peux vous en parler longtemps. Je dis toujours, une chance que je porte des verres, parce qu’il me manquerait un œil aujourd’hui. Il y a un jeune qui m’a lancé un crayon dans les lunettes ».

Annie constate que la situation s’est vraiment détériorée dans nos écoles. L’an dernier, un de ses syndicats locaux a recensé 1 275 dossiers de violence : coups de pied, coups de poing, égratignures, crachats, objets lancés ou autres projectiles comme des chaises, sans compter les agressions verbales. « Souvent, on est obligés de sortir les élèves de la classe pour les calmer, mais on doit aussi sortir tous les autres pour les protéger. Moi, j’ai vu des classes presque totalement détruites. »

Mais comment explique-t-elle cette montée de la violence ? D’abord, par la hausse du nombre d’enfants avec des troubles du comportement. Les enfants sont aussi beaucoup plus stressés qu’auparavant. « Ce qu’on voit beaucoup, ce sont des problèmes d’anxiété de performance ; des enfants qui n’ont pas eu de bonnes notes viennent “ tout croche ’’. Ce n’est pas drôle de constater l’anxiété des enfants au primaire ou de les voir faire une dépression. Ils ont besoin d’aide, mais tout va trop vite et nous on manque de temps pour les aider comme il faut. »

Manque de temps et d’effectifs pour soutenir les enfants, mais surtout, manque de personnel pour faire de la prévention. Présentement, faute d’heures de travail, les intervenantes doivent jouer à la pompière, gérer les crises. « Depuis la pandémie, on constate que les enfants ont plus besoin d’aide pour travailler leurs émotions et pour diminuer leur anxiété. C’est ça, le gros problème dans nos écoles en ce moment. » Dans ce contexte, les TES sont plus que jamais essentielles et ce qui les motive, nous dit Nicole, « c’est l’amour de ces enfants-là souvent négligés par leurs parents. Ce sont des enfants qu’on ne peut pas abandonner. C’est un peu comme une vocation. »

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Ne laissez pas tomber le réseau public aux mains d’entrepreneurs https://www.csn.qc.ca/actualites/ne-laissez-pas-tomber-le-reseau-public-aux-mains-dentrepreneurs/ Wed, 22 Jan 2025 16:01:54 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101762 Des travailleuses et des travailleurs de la santé de la santé et des services sociaux ont profité du passage du caucus de la CAQ à Saint-Sauveur pour lancer un message aux député-es et aux ministres : les citoyennes et les citoyens s’attendent à ce que leurs élu-es défendent le réseau public de la santé et qu’ils ne le laissent pas tomber entre les mains d’entrepreneurs.

Les travailleuses et les travailleurs ont obtenu une rencontre d’une vingtaine de minutes avec la ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger. La présidente du Conseil central des Laurentides–CSN, Chantal Maillé, a profité de l’occasion pour rappeler les impacts accumulés de 40 ans de sous-financement dans une région qui a vu les besoins exploser avec la croissance démographique et l’afflux de touristes. La population laurentienne a de moins en moins accès aux soins et aux services dont elle a besoin alors que les cliniques privées poussent comme des champignons.

Le président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Laurentides en santé et services sociaux–CSN, Dominic Presseault, a, pour sa part, expliqué que le réseau doit en faire davantage pour retenir le personnel. À ce chapitre, le gouvernement peut certainement faire mieux alors que plusieurs primes n’ont toujours pas été versées. De même, des milliers de travailleuses attendent toujours le versement des sommes attendues en équité salariale. Cela fait déjà plus d’un an que le gouvernement s’est engagé y voir.

 

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Un problème commun https://www.csn.qc.ca/actualites/un-probleme-commun/ Thu, 05 Dec 2024 16:53:33 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101205 Dès son arrivée en poste, Frédéric St-Hilaire, agent syndical du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CHU de Québec–CSN, a compris que la cohabitation des deux urgences causait des problèmes importants. « J’ai visité les lieux dès mon second jour d’implication au syndicat et je suis arrivé au moment où un patient en psychose, complètement nu, courait dans les locaux en lançant des plateaux aux personnes qui tentaient de le calmer. J’ai tout de suite saisi le problème de cohabitation des deux urgences et les importants risques liés à la situation. »

Frédéric entreprend alors le travail afin de mieux faire face à ce genre de situation. « Dès 2019, nous avons interpellé l’employeur afin de trouver des pistes de solutions, souligne la présidente du syndicat, Caroline Verret. On constatait que la violence augmentait de jour en jour, qu’elle touchait désormais tout le monde et que, malgré nos interventions répétées auprès de la direction, aucune mesure importante n’était prise pour s’attaquer aux problèmes. »

Le 9 décembre 2021, un patient en crise s’égorge avec une arme contondante devant 39 personnes, dont 18 enfants. Cet événement extrême pousse le syndicat à exiger un cheminement distinct pour chaque urgence, à interpeller la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et à demander du soutien et des outils à la CSN. Dès ce moment, à leur demande, la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN ainsi que le Service de santé-sécurité et d’environnement de la CSN épauleront les deux unités syndicales concernées par ce problème qui mine la santé physique et psychologique de leurs membres et qui devient un enjeu de santé publique.

 

Deux employeurs impliqués

« Il faut comprendre que l’urgence générale relève du CHU alors que l’urgence psychiatrique, qui occupe un espace loué au CHU, relève du CIUSSS. Les problèmes d’aménagement sont donc complexes à gérer à cause de cette dynamique de location des lieux, précise Jean-Renaud Caron, vice-président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale–CSN. Or, lors de la dernière négociation, nous avons obtenu des budgets en santé globale pour répondre à ce type de problèmes en santé et sécurité du travail (SST). Nous avons donc utilisé ce forum afin de monter un projet de prévention adapté à la situation. »

À la suite d’une consultation de l’ensemble des préposé-es aux bénéficiaires des deux urgences pour bien comprendre les problèmes auxquels ils faisaient face, deux projets en prévention de la SST ont été mis en œuvre en vertu d’une lettre d’entente qui a été négociée à cet effet.

 

Un plan d’action collé sur les risques

« Mon rôle fut de concevoir un plan d’action visant à renforcer la formation et l’utilisation des équipements de protection individuelle afin d’agir en prévention, explique Laurence Baron, agente syndicale du CIUSSS de la Capitale-Nationale. On a donc évalué tous les risques sur lesquels nous avions du contrôle afin de se doter des outils adéquats pour y faire face. Nous sommes très fiers que notre plan d’action englobe l’ensemble des salarié-es, même celles et ceux qui font partie des autres organisations syndicales présentes dans nos milieux de travail. »

« On ne peut pas réduire le risque lié à la situation des patients que nous recevons à l’urgence, mais nous pouvons toutefois cerner tous les autres risques sur lesquels il est possible d’agir, et c’est exactement ce que nous avons fait. Ce fut un travail d’équipe très stimulant qui démontre qu’en prenant en charge les situations problématiques en matière de SST, on peut assainir nos milieux de travail », conclut Laurence Baron.

 

Lien pour la version vidéo. 

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Les gens vivent plus vieux grâce à nous https://www.csn.qc.ca/actualites/les-gens-vivent-plus-vieux-grace-a-nous/ Thu, 05 Dec 2024 16:52:55 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101200 C’est ce que croit fermement Cécile Simba Vembo, auxiliaire en santé et services sociaux (ASSS) depuis 15 ans au CLSC Saint-Laurent à Montréal.

« Je suis la seule personne significative dans la vie de gens qui n’ont pas de famille. Ceux-ci me connaissent et me font confiance. Ils se sentent accompagnés. Les services qu’offrent les ASSS leur permettent de rester dans leur milieu de vie. Dans un environnement connu, leur santé se maintient, mais si on les déplace dans un nouveau milieu, souvent, leur condition se dégrade, beaucoup dépérissent et meurent plus tôt.

Nous sommes bien plus que des « donneuses de bain ». On peut, par exemple, déceler des signes de changement dans l’état de santé de la personne. Mais surtout, au-delà des services qu’on donne, on offre du soutien à des gens qui ont du vécu, qui ont contribué à la société et qui maintenant ont besoin d’aide. Le métier d’ASSS, c’est quelque part leur montrer la reconnaissance qu’on a pour eux. C’est un devoir envers nos aîné-es, envers la société. C’est un métier noble. On change la vie des gens.

On donne aussi du temps et du soutien aux proches aidants qui sont souvent isolés et en détresse. Des membres de la famille nous remercient, parfois je sors de là avec les larmes aux yeux. On est en contact avec le cœur des gens. C’est un métier profondément humain. Malheureusement, de plus en plus, on veut nous ôter ça en calculant le temps alloué pour chaque service. Mais les gens ne sont pas des numéros !

J’apprends chaque jour que nous devons profiter du temps que l’on a ensemble, car on ne sait pas ce qu’il peut arriver demain. Quand on est jeune et en santé, on oublie que la maladie peut frapper tout le monde. Il ne faut rien tenir pour acquis, et surtout, il faut apprécier l’énergie que nous avons et l’utiliser pour aider les autres.

Mon souhait le plus ardent, c’est que ce métier soit mieux connu et reconnu. »

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Le vrai changement demande du courage politique https://www.csn.qc.ca/actualites/le-vrai-changement-demande-du-courage-politique/ Tue, 03 Dec 2024 12:53:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101087 Dès la naissance de Santé Québec, sa PDG, Geneviève Biron, prend bien soin de diminuer les attentes. Ce n’est pas demain, dit-elle, que les patientes et les patients verront un changement concret dans leur capacité à obtenir les soins et les services dont ils ont besoin.

Cela ne doit pas nous étonner. Des rebrassages de structures en santé et services sociaux, on en vit chaque fois qu’un nouveau gouvernement est élu depuis 25 ans. Fusionner les services et centraliser les décisions n’a rien d’une idée neuve. On nous dira qu’on ne perd rien à essayer… Pourtant, les travailleuses et les travailleurs du réseau qui subissent sans cesse ces réformes n’ont vu qu’une détérioration de la situation. D’autant plus que ces réformes, tout comme celle menant à la création de Santé Québec, étaient accompagnées d’une commande politique néfaste d’austérité. Ils attendent encore un vrai changement.

Ce vrai changement, c’est de miser à 100 % sur notre réseau public une bonne fois pour toutes et de fermer pour de bon la porte à la privatisation. Depuis 25 ans, nos gouvernements n’ont cessé de privatiser le réseau au point où le Québec est aujourd’hui l’endroit au Canada où le privé joue le plus grand rôle dans le système. Est-ce que cela a amélioré la situation ? Bref, si le privé faisait partie de la solution, on le saurait !

Au contraire, ce qu’on est forcés de constater, c’est que les gens ont de moins en moins accès aux soins et aux services requis par leur état de santé. Loin d’être complémentaire au public, le privé s’érige en concurrent du réseau public et en vampirise les ressources. Au bout du compte, même si de plus en plus de services offerts au privé sont couverts par l’assurance maladie, cela nous coûte collectivement très cher. Pensons aux agences privées de placement de personnel qui exigent un profit chaque fois qu’un établissement fait appel à elles pour pallier les problèmes de main-d’œuvre… des problèmes créés précisément par ces agences qui s’arrachent ce personnel.

Pour nous, la seule manière de changer les choses pour toutes les Québécoises et tous les Québécois est de revaloriser d’urgence le réseau public. À cet effet, nous proposons trois mesures qui permettront de stopper la privatisation en cours :

  • Mettre fin à l’exode des médecins vers le secteur privé ;
  • Cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif ;
  • Décréter un moratoire sur tous les projets de privatisation du travail et des tâches effectués par le personnel du réseau public.

Ces mesures peuvent être mises en place très rapidement. Tout ce dont le gouvernement a besoin, c’est de courage politique.

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Les travailleuses et travailleurs du CISSS font les frais du recours aux agences privées https://www.csn.qc.ca/actualites/les-travailleuses-et-travailleurs-du-cisss-font-les-frais-du-recours-aux-agences-privees/ Tue, 19 Nov 2024 20:30:59 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100869 Les travailleuses et les travailleurs du CISSS du Bas-Saint-Laurent sont frappés de plein fouet par l’austérité caquiste. Le gouvernement fera payer au personnel du réseau public de la région la lourde facture du recours massif aux voraces agences privées, soit 34 millions $. Des dizaines de postes sont en jeu. Cela aura un impact direct sur les services offerts à la population.

« De l’aveu même de la direction du CISSS, dans une note de service adressée au personnel, la nouvelle cible des coupes budgétaires de 34 millions $ fixée par la Coalition avenir Québec (CAQ) est presque entièrement attribuable au recours aux agences privées », déplore Louis Bernier, président du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent (FSSS–CSN). « Des travailleuses et des travailleurs dévoués perdront donc leur emploi parce que le gouvernement a préféré financer les profits du privé… C’est inacceptable ! »

« Le coût humain sera terrible », fait valoir M. Bernier. « Des employé-es cumulant plusieurs années d’expérience apprennent abruptement qu’ils n’auront plus de travail. En plus, de nombreux postes qui étaient affichés seront annulés. Les services à la population seront réduits, c’est inévitable. »

« Le gouvernement, par l’entremise du CISSS du Bas-Saint-Laurent, doit jouer franc jeu et dévoiler l’ampleur des compressions projetées », réclame Louis Bernier. Jusqu’à maintenant, à partir du peu de données fournies par l’employeur, nous compilons environ 25 postes à temps plein éliminés, mais la liste étant incomplète, elle s’allongera rapidement.

Impact régional
« Le gouvernement dévoile son vrai visage pour la destruction du réseau de santé public. Il laisse tomber le Bas-Saint-Laurent », s’indigne Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN. « Il faut que toute la population travaille à la sauvegarde de notre réseau public de santé et de services sociaux. »

Mme Bélanger souligne d’ailleurs que la CSN, avec sa campagne « Vraiment public – pas de profit sur la maladie », propose des solutions. « La population ne doit pas tolérer un tel mépris. »

« Partout au Québec, nous observons des attaques similaires pilotées par la CAQ contre les travailleuses et les travailleurs du réseau public de la santé et des services sociaux », fait remarquer Liette Ross, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Non seulement les usagères et les usagers du réseau verront les services diminuer, mais nos travailleuses et travailleurs payeront aussi pour les mauvaises décisions prises par le gouvernement », conclut-elle.

À propos
Le Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent (FSSS–CSN) représente 1500 membres.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente près de 8 750 membres répartis dans plus de 97 syndicats dans toutes les MRC de la région – de La Pocatière aux Méchins – et tous les secteurs d’activité confondus, qu’ils soient privé, public ou parapublic.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

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Austérité avérée: suppressions de postes au CHUM https://www.csn.qc.ca/actualites/austerite-averee-suppressions-de-postes-au-chum/ Mon, 11 Nov 2024 21:29:45 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100810 Bien que le gouvernement de la CAQ se défende d’avoir amorcé une période d’austérité, depuis le printemps 2024, quelque 26 postes de préposé-es aux bénéficiaires et 7 postes d’agentes administratives ont été supprimés au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Le syndicat des employé-es du CHUM (SECHUM-CSN) confirme que ces coupures ont été imposées dans le cadre des politiques de redressement budgétaire du gouvernement. Il s’associe à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ainsi qu’à M. Vincent Marissal, porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, pour réclamer un rétablissement des postes supprimés ainsi que l’annulation immédiate des politiques de réduction des dépenses en santé et services sociaux.

 

Déshumanisation et augmentation des accidents

Alors que la mission du CHUM est d’être un établissement universitaire de pointe, le personnel ne parvient plus à répondre efficacement aux besoins des patients. « Le ratio de préposée par patient est passé de 4 à 3 sur l’ensemble des unités de soins, incluant l’urgence. On a déjà remarqué une augmentation d’incidents et d’accidents. Par exemple, un usager a chuté et s’est brisé une hanche en allant voir pourquoi personne ne venait quand il sonnait la cloche d’appel. Le personnel en place a de plus en plus de difficulté à nourrir adéquatement les patients et à les mobiliser régulièrement, augmentant ainsi les risques de dénutrition et de déconditionnement physique. Le gouvernement semble oublier que ce sont des êtres humains dont on s’occupe », de dénoncer Anick Mailhot, présidente du SECHUM–CSN.

 

Un contexte d’austérité qui encourage le secteur privé

Ces mesures d’austérité créent des brèches dans notre réseau public dans lesquelles s’immisce le secteur privé. « En rendant le réseau public de moins en moins accessible, le gouvernement prend la population en otage. Cela crée des conditions où les services privés apparaissent, à tort, comme des alternatives viables, voire nécessaires, alors qu’en fait ils coutent beaucoup plus cher à l’ensemble de la société », d’affirmer Carole Duperré, vice-présidente pour le secteur public de la FSSS–CSN.

Pour Dominique Daigneault, présidente du CCMM–CSN : « Cette situation de coupes dans les services publics est malheureusement loin d’être unique.  La réduction de personnel et de services se propage à vitesse grand V un peu partout dans la grande région de Montréal. L’austérité est là, le gouvernement ne peut plus le nier et ces mesures affecteront le bien-être de milliers de gens si on les laisse faire. »

 

Plus de cadres pour palier la surcharge de travail et à la détresse du personnel

« Ces coupures ont un impact profond et dévastateur sur les conditions de travail des employé-es. Le personnel est épuisé, tant physiquement que mentalement, ce qui mène à des risques accrus de burn-out. En réponse, le CHUM a créé trois nouveaux postes de cadre pendant la même période. Or, les gestionnaires utilisent une approche autoritaire et punitive pour gérer la situation, contribuant ainsi à un climat de travail stressant et peu attractif. Ce faisant, le ministre Dubé renie sa promesse d’être un employeur de choix », poursuit Anick Mailhot, présidente du SECHUM–CSN.

« La CAQ peut jouer sur les mots, le personnel du réseau de la Santé et les patients ne sont pas dupes : les coupes sont bien réelles et elles font mal, en plus de mettre la population en danger. La population de Montréal et les travailleuses du réseau peuvent compter sur les députés de Québec solidaire. Nous continuerons le combat contre cette austérité qui fait des ravages », de compléter Vincent Marissal, député de Rosemont et responsable pour Québec solidaire du dossier santé.

Pour le SECHUM–CSN, la FSSS–CSN, le CCMM–CSN ainsi que pour Québec Solidaire, il est essentiel que le gouvernement cesse de mettre en œuvre des politiques d’austérité qui fragilisent le réseau public et adopte plutôt des mesures qui le renforcent pour qu’il puisse continuer à offrir des soins de qualité à tous les citoyen-ne-s, indépendamment de leur capacité de payer.

 

À propos

Le syndicat des employé-es du CHUM affilié à la CSN compte près de 5 100 membres. Il est appuyé dans ses revendications par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public, parapublic et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN représente tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James. Il compte 400 syndicats affiliés représentant plus de 110 000 membres œuvrant dans tous les secteurs d’emplois.

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La CSN se mobilise pour un réseau de la santé public https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-se-mobilise-pour-un-reseau-de-la-sante-public/ Wed, 18 Sep 2024 14:50:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=99656 Des dizaines de militantes et de militants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont pris d’assaut le bureau de la Ministre Andrée Laforest ce matin, pour dénoncer la croissance du privé dans le réseau de la santé et des services sociaux depuis l’imposition de la réforme Dubé.

« Au cours de l’automne, il y aura de multiples sorties de la CSN à travers le Québec pour dénoncer l’accélération du privé en santé. Nous voulons envoyer un message clair au gouvernement que l’exode de nos travailleuses et travailleurs vers le privé a un impact sur la qualité des services dispensés à la population » explique Guillaume Racine, président du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration de la santé et des services sociaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

« Depuis quelques années, la santé est devenue un vrai business. Partout au Québec, il y a des entrepreneurs qui cherchent le meilleur modèle d’affaires pour s’enrichir grâce à la maladie. Ça ne peut pas durer. Pour la CSN, c’est clair que notre réseau de soins doit être public, accessible et gratuit, » explique Manon Tremblay, présidente du Conseil Central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

« Ce que les travailleuses et les travailleurs veulent est un réinvestissement réel et concret en santé et service sociaux, afin d’encourager la main-d’oeuvre à se joindre au secteur public plutôt que d’enrichir le privé. Favoriser l’implantation du privé, c’est réduire les services offerts dans notre réseau public, » explique Olivier Côté, président du Syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métier de la santé et des services sociaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

L’adoption de la réforme Dubé consacre la centralisation extrême des pouvoirs au sein de l’agence Santé Québec et pave la voie à un nouvel élargissement du secteur privé. Cela accélèrera l’effritement du secteur public, au profit d’entreprises et des médecins-entrepreneurs.

Depuis quelques mois, la CSN s’organise partout à travers le Québec sous le signe de la campagne « Pour un réseau vraiment public ! » Elle lance cet automne une campagne d’affichage publicitaire « Pas de profit sur la maladie », qui invite les Québécoises et les Québécois à signer une pétition ici : vraimentpublic.org.

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Équipe volante publique : la FSSS–CSN s’entend avec le gouvernement https://www.csn.qc.ca/actualites/equipe-volante-publique-la-fsss-csn-sentend-avec-le-gouvernement/ Mon, 15 Jul 2024 20:10:52 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=98733 La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a conclu une entente de principe avec le gouvernement de la CAQ afin d’encadrer la création d’une équipe volante publique de travailleuses et de travailleurs volontaires pour aller prêter main-forte aux collègues de la Côte-Nord, de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’Outaouais.

« Je suis satisfait que nous ayons réussi à régler ce dossier prioritaire », déclare Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN. « Je suis surtout satisfait que le gouvernement ait compris l’urgence de s’entendre sur l’encadrement de cette toute nouvelle équipe volante publique. »

« Cette entente consacre la fin souhaitable du recours aux agences privées dans le réseau public de santé et de services sociaux pour les régions visées », renchérit la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Il est démontré que le privé en santé coûte plus cher et enlève des travailleuses et des travailleurs au réseau public. Nous continuerons de militer pour l’évacuer du système. »

« La négociation qui vient de se dérouler était inévitable, puisque la nouvelle convention collective ne fait pas du tout mention de ce type d’équipe volante », rappelle Réjean Leclerc de la FSSS–CSN. « Les parties devaient s’asseoir et s’entendre pour bien définir les conditions dans lesquelles travailleront les volontaires. »

« Nous n’avons pas ménagé nos efforts pour conclure rapidement cette entente. Merci aux équipes de négociation », poursuit Réjean Leclerc. « Une étape importante vient d’être franchie. »

« Nous pensons qu’avec cette entente de principe, nous permettrons aux travailleuses et aux travailleurs volontaires d’avoir des conditions acceptables lorsqu’ils iront dans les régions ciblées », ajoute Carole Duperré, vice-présidente responsable du secteur public à la FSSS–CSN. « Nous pensons également que les services à la population s’en trouveront améliorés. »

« Maintenant, reste à voir si le contenu de l’entente de principe conviendra à d’éventuels volontaires », poursuit-elle. « L’avenir nous le dira. »

Collaboration

« Un petit rappel : dès le 16 mai, le jour même où le ministre de la Santé nous a proposé la création de l’équipe volante publique pour remplacer les très voraces agences privées de personnel, nous avons répondu “présents” », se souvient, par ailleurs, Réjean Leclerc. « Dès le 16 mai, nous avons collaboré : le gouvernement avait notre accord pour envoyer des travailleuses et des travailleurs membres de la FSSS–CSN dans les régions en pénurie. »

Pas la fin des discussions

Malgré qu’une entente de principe soit intervenue, les parties ont convenu de poursuivre les pourparlers. L’équipe volante n’est pas la solution pérenne à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe particulièrement certaines régions.

Il faudra mettre en place les conditions gagnantes pour favoriser la rétention du personnel dans les régions visées. La population de l’Outaouais, de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord est en droit d’avoir accès à des services de santé et des services sociaux accessibles dans le réseau public.

À propos de la FSSS–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privé, dont quelque 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Le président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc, est disponible.

 

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Drummondville : la CSN manifeste contre la privatisation du réseau de la santé https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-manifeste-contre-la-privatisation-du-reseau-de-la-sante/ Wed, 05 Jun 2024 17:00:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=98007 Plusieurs centaines de militantes et de militants de la CSN se sont rassemblés devant le bureau du député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, pour manifester contre la privatisation croissante du réseau de la santé.  

« La session parlementaire tire à sa fin, mais le mouvement CSN ne prend pas de vacances. Nous serons sur le terrain tout l’été pour sensibiliser les Québécois et Québécoises aux effets négatifs de la privatisation de notre réseau de la santé et des services sociaux », explique Pascal Bastarache, président du Conseil central Cœur-du-Québec. 

Réunies en instance à Drummondville, la Fédération du commerce (FC–CSN) et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) étaient sur place. Une importante délégation de militantes et de militants du secteur de l’hôtellerie, présentement en négociation coordonnée, étaient notamment présents.  

« Depuis l’adoption sous bâillon de la réforme Dubé, la CSN a décidé d’augmenter d’un cran la mobilisation contre la privatisation, partout sur le territoire du Québec. On n’a jamais vu un gouvernement aussi enclin à faire appel au privé et ça ne doit pas passer inaperçu », ajoute Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui défend le bienfondé d’un réseau de la santé vraiment public. 

Une manifestation avait lieu en parallèle à Saguenay, où plusieurs autres centaines de militantes et militants de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) étaient réunis.  

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Rémunération des médecins: la CSN réclame un véritable débat de fond https://www.csn.qc.ca/actualites/remuneration-des-medecins-la-csn-reclame-un-veritable-debat-de-fond/ Wed, 29 May 2024 20:46:13 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=97914 La Confédération des syndicats nationaux invite le gouvernement à évaluer le statut et le mode de rémunération des médecins, à l’occasion de la négociation en cours avec les omnipraticiens, et ce, dans l’objectif de renforcer le réseau public de santé et de services sociaux.

« C’était une erreur dès la création du régime public de ne pas avoir pleinement intégré les médecins et d’avoir maintenu leur statut de travailleurs autonomes, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville.» C’est en effet parce que les médecins sont des travailleurs autonomes qu’on se retrouve à devoir périodiquement négocier avec eux l’organisation et l’accès aux soins et aux services pour l’ensemble de la population. À cela, s’ajoute le fait que les médecins sont majoritairement rémunérés à l’acte de sorte que l’on se retrouve aujourd’hui avec une multiplication des tarifs et des incitatifs financiers de toutes sortes. Plus de 11 000 actes sont codifiés ! « On en perd de vue l’objectif principal : assurer à toutes les Québécoises et les Québécois l’accès aux soins et aux services dont ils ont besoin », poursuit-elle.

La première ligne des services de santé et de services sociaux est pratiquement entièrement entre les mains des médecins autonomes qui travaillent dans les GMF, lesquels sont des entreprises privées dont il faut rediscuter le financement et l’accessibilité. C’est compliqué, c’est lourd, ça ouvre la voie à la médecine entrepreneuriale en plus de perdre les citoyennes et citoyens dans les dédales administratifs. On se retrouve aussi avec des cliniques médicales qui ne fonctionnent que durant les jours la semaine. Pourtant, il y a déjà sur l’ensemble du territoire, des établissements qui ont tout pour être la porte d’entrée générale à toute la population : les CLSC.

La CSN demande une révision du statut et du mode de rémunération des médecins dans un souci d’efficacité et de saine gestion des fonds publics. L’objectif devrait être de reprendre le contrôle public sur l’organisation de la première ligne en santé et services sociaux.

Pour la CSN, c’est la clé de voûte pour assurer la pérennité du réseau public et l’accessibilité aux soins et services pour l’ensemble de la population. La véritable solution n’est pas de créer sans cesse de nouveaux tarifs pour de nouveaux actes. Au contraire, la CSN considère que l’État doit reprendre ses responsabilités en mettant de l’avant une vision globale, notamment en faisant appel à d’autres professionnel-les de la santé et des services sociaux. Ces derniers peuvent contribuer activement à la santé globale d’une population selon une approche d’interdisciplinarité.

« À qui servent les valses perpétuelles entre les associations de médecins et le gouvernement ? questionne Caroline Senneville. Certainement pas aux Québécoises et aux Québécois qui veulent avoir accès aux services ! Pendant qu’on ignore le fond du problème – le mode de rémunération des médecins –, le privé se frotte les mains, y voyant une occasion d’en tirer des profits. Ce dont nous avons besoin collectivement, ce sont des mesures concrètes qui garantiront à toutes les Québécoises et tous les Québécois un réseau vraiment public. »

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN compte plus de 125 000 membres dans le réseau public de santé et de services sociaux, de toutes les catégories de personnel.

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La CSN prévoit un été difficile dans les établissements de santé de l’Abitibi-Témiscamingue https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-prevoit-un-ete-difficile-dans-les-etablissements-de-sante-de-labitibi-temiscamingue/ Wed, 15 May 2024 20:00:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=97155 Les travailleuses et les travailleurs de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont appris la semaine dernière que cet été, près du tiers des quarts de travail seront laissés vacants dans le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue, faute de personnel. La centrale syndicale craint que les impacts de ce bris de service n’affectent pas que les services à la population, mais aussi la santé du personnel.

Même en se tournant vers la main-d’œuvre indépendante (MOI), plus de 76 quarts de travail par période de 15 jours sont toujours à découvert et sans solution. Parmi les impacts de ces possibles bris de services, la centrale dénombre notamment le retrait du deuxième bain pour les aîné-es en CHSLD.

« Très peu de solutions ont été trouvées à ce moment-ci, outre le rappel de retraité-es et les heures supplémentaires volontaires pour notre personnel déjà épuisé. Tout ça, parce que le gouvernement n’a pas entendu nos cris d’alarme lancés d’année en année. Pire, voilà qu’avec la centralisation des décisions à Québec, la nouvelle orientation sur le contrat unique pour les agences de placement met dans l’embarras le CISSS en question et surtout le personnel et les services à la clientèle », explique Lyne Massicotte, présidente du Syndicat régional du personnel paramédical des services auxiliaires et métiers du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue.

Présent à Rouyn-Noranda, le vice-président de la CSN et responsable de la campagne Vraiment public, David Bergeron-Cyr, n’est pas surpris de ce qui se passe dans la région. « Depuis des années, on avise ce gouvernement que tôt ou tard on va frapper un mur ; on y est ! Au lieu d’ouvrir la porte en grand au privé en santé, le gouvernement devrait valoriser le public. En ce moment, le réseau se fait cannibaliser par le privé », explique-t-il.

« Début mai, le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue a dû reporter l’ouverture de la Maison des aînés de Val-d’Or, faute de personnel, laissant une bâtisse construite à coups de millions aux frais des contribuables, complètement vide. Depuis trop longtemps, nous n’arrivons pas à combler les besoins en CHSLD. Le gouvernement doit trouver des mesures concrètes d’attraction pour le personnel du réseau public, il y a urgence d’agir, particulièrement dans notre région », ajoute Lyne Massicotte.

Une campagne d’envergure nationale

Depuis l’adoption sous bâillon du projet de loi 15, la CSN a augmenté d’un cran sa mobilisation contre la privatisation du réseau public à travers sa campagne nationale Pour un réseau vraiment public !

« L’utilisation des heures MOI est un exemple éloquent de la présence du privé en santé, mais ça va beaucoup plus loin que ça. De plus en plus, on voit apparaître des médecins-entrepreneurs à la tête de grandes cliniques privées qui s’enrichissent sur la maladie. Tout ça avec nos taxes et impôts, affaiblissant du même coup les services publics », conclut M. Bergeron-Cyr.

Pour pallier les bris de services en régions, mais aussi pour décentraliser le réseau, la CSN revendique un réseau de la santé entièrement public.

À propos

Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ–CSN) représente plus de 6 000 membres répartis dans plus de 50 syndicats affiliés à la CSN. La CSN représente près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

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Une nouvelle clinique Lacroix pour accentuer les problèmes du réseau de la santé https://www.csn.qc.ca/actualites/une-nouvelle-clinique-lacroix-pour-accentuer-les-problemes-du-reseau-de-la-sante/ Wed, 17 Apr 2024 20:12:44 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=95477 Nous apprenions dernièrement par les réseaux sociaux qu’une nouvelle clinique de médecine privée allait ouvrir à Chicoutimi. Celle-ci sera la 16e, sous la bannière des « Cliniques médicales Lacroix », au Québec selon la compagnie, et viendra s’additionner, tranquillement, sans vague, à une offre de médecine privée croissante dans la région comme partout dans la province.

L’annonce de Lacroix pousse même l’odieux jusqu’à faire du recrutement pour sa nouvelle clinique : « On cherche des médecins de famille et spécialistes, des secrétaires médicales, des infirmières, des inhalothérapeutes… ». Pas besoin d’être une spécialiste de la main-d’œuvre pour déduire que les personnes qui pratiquent ces professions ne sont pas bien assises dans leur salon à chercher des emplois : elles proviendront du réseau public, déjà en sous-effectif, c’est inévitable !

Une simple recherche sur internet nous donne rapidement le portrait du Dr Marc Lacroix, vous essaierez. Le médecin entrepreneur à la tête du réseau du même nom disait dans les médias, en 2018, qu’il « veut devenir le Jean Coutu des services médicaux payants » au Québec. Dans les dernières années, ce même médecin entrepreneur a reçu de nombreuses infractions disciplinaires par le Collège des médecins du Québec pour manquement déontologique. La dernière en lice est pour des propos qu’il a tenus sur le port du masque pendant la pandémie, ce qui lui a valu une radiation temporaire de quelques semaines. Le bon docteur a par la suite été blâmé concernant des informations inexactes liées aux tests sérologiques qu’il a vendus pendant la même pandémie, sans que ce soit médicalement nécessaire, uniquement par appât du gain.

Ces médecins entrepreneurs du style du Dr Lacroix sont-ils vraiment là pour notre santé ou uniquement pour notre argent ? La question doit réellement être posée ! Pendant ce temps, notre réseau public s’effondre à coup de réforme visant une privatisation à terme. La réforme Dubé de la CAQ n’y fait pas exception ; bien au contraire, elle accélère le mouvement.

Il ne faudrait pas oublier que c’est l’échec du privé en santé qui nous a amenés à vouloir créer la RAMQ et le réseau public. C’est la résistance des lobbys des médecins qui a empêché la mise sur pied d’un réseau vraiment public. Conséquence, c’est presque l’ensemble de la première ligne en soins au Québec qui est actuellement assurée par des prestataires privés, mais financés par l’argent public. Le statu quo est intenable dans le réseau actuellement, c’est vrai, mais ce n’est pas par la privatisation que nous allons améliorer les choses. Au contraire, il faut inverser les tendances et ramener l’ensemble des ressources disponibles au public, sous notre contrôle collectif.

Les prochains mois sont cruciaux, les luttes doivent être nombreuses. Les entrepreneurs de la santé ne peuvent pas continuer de s’enrichir tranquillement sans que personne ne bouge. Ce n’est pas avec plus de « Dr Lacroix » que la santé des Québécoises et des Québécois sera garantie. Il faut absolument revendiquer un réseau de la santé et des services sociaux VRAIMENT public pour tout le monde, peu importe leur condition financière ! C’est le choix que la CSN fait au Québec et c’est le choix que nous faisons, ici, dans la région !

 

Manon Tremblay, présidente
Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN

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Une centaine de postes abolis dans un CIUSSS de Montréal https://www.csn.qc.ca/actualites/une-centaine-de-postes-abolis-dans-un-ciusss-de-montreal/ Thu, 28 Mar 2024 14:24:10 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=95151 La Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS–CSN), la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux, déplore l’abolition de 117 postes au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, dont 86 préposé-es aux bénéficiaires travaillant dans des CHSLD, en pleine pénurie de personnel.

« Alors qu’une crise secoue le réseau de la santé et des services sociaux, supprimer des postes, c’est assurément réduire les services à la population, déplore le président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc. La population doit comprendre que ce n’est que le début. La CAQ a fait le choix de sous-financer la santé, comme au temps des libéraux… Revoici l’austérité, à la sauce caquiste ! »

« Puisque la CAQ n’a pas compensé la hausse normale des coûts du réseau dans son dernier budget, les fameux coûts de système, il va forcément y avoir d’autres coupes. Et avec ce qui a été annoncé pour les prochaines années, ça va devenir bien pire », ajouter le président de la FSSS–CSN.

« Avant de financer à grands frais des entreprises largement profitables », fait valoir Réjean Leclerc, « l’État devrait aller chercher les revenus nécessaires dans la poche des plus riches et des compagnies – qui ne contribuent pas leur juste part – pour financer adéquatement la santé et les services sociaux. »

Surcharge de travail

Pensons aussi aux travailleuses et aux travailleurs touchés. Celles et ceux qui perdent leur emploi. Mais aussi les personnes qui resteront dans les établissements. On peut déjà prévoir une surcharge de travail pour les équipes.

« La CAQ fait vraiment des choix étranges. D’un côté, le gouvernement offre des formations accélérées et donne des bourses d’études pour attirer du monde dans le réseau. De l’autre, il abolit des postes, dont un grand nombre de préposé-es aux bénéficiaires. »

« Ça sent l’improvisation, c’est brouillon, inefficace et contre-productif. Serions-nous carrément dans de la mauvaise gestion de fonds publics ? C’est surprenant, pour un parti et un ministre “gestionnaire”. Peut-être qu’on est dû pour passer d’une approche de gestionnaire à une de visionnaire », évalue Réjean Leclerc.

Notez que Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, est disponible pour répondre à vos questions.

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Le gouvernement encore coupable de négociations de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-encore-coupable-de-negociations-de-mauvaise-foi-et-dentrave-aux-activites-syndicales/ Fri, 15 Dec 2023 15:50:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=93472 Dans une décision tranchante, le Tribunal administratif du travail (TAT) remet à sa place le gouvernement, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé et ses négociateurs, en trouvant ces derniers coupables de négocier de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales. Le TAT, dans son jugement rendu hier, impose des dommages punitifs exemplaires de l’ordre de 45 000 $ par organisation syndicale, pour un total de 315 000 $.

Les organisations syndicales avaient déposé des plaintes pour donner suite à l’imposition de mesures COVID par directives ministérielles unilatérales venant modifier les conditions de travail entravant ainsi le travail de représentation syndicale.

« Après avoir fait plusieurs déclarations antisyndicales dans les derniers jours, le gouvernement Legault se fait taper sur les doigts en pleine période de négociations. Les organisations syndicales en santé et services sociaux invitent le gouvernement à changer d’attitude et appellent ce dernier à mieux collaborer afin d’offrir de meilleures conditions de travail et salariales aux travailleuses et travailleurs des services publics » lancent d’une seule voix Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, Jessica Goldschleger, première vice-présidente de la FP–CSN, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’APTS, Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ, Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ, Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP) et Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

En modifiant unilatéralement les conditions de travail du personnel sans négociation avec les organisations syndicales, le gouvernement a, une fois de plus, fait de l’entrave syndicale. Dans sa décision, le TAT déplore un « un irrespect total du processus de négociation collective » et « une attitude délinquante » du ministre de la Santé, de ses négociateurs et de son ministère. En plus des dommages punitifs, le TAT force le MSSS à afficher la décision en ligne, mais surtout à cesser d’entraver les activités syndicales et de négocier de mauvaise foi. Rappelons que le gouvernement n’en est pas à sa première condamnation. Des décisions récentes du TAT ont déjà reconnu ses entraves syndicales et sa négociation de mauvaise foi.

« Qu’est-ce que ça va prendre pour que le gouvernement comprenne que ce n’est pas en agissant seul qu’il va arriver à améliorer les conditions de travail pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux? Le gouvernement n’est pas au-dessus des lois. Non seulement il refuse d’écouter les solutions proposées par le personnel en négociation, mais, maintenant, c’est le tribunal qui lui envoie un message clair et le ramène à l’ordre. Il est grand temps qu’il se montre ouvert aux solutions proposées par les représentants syndicaux qui sont d’ailleurs la voix des membres qu’ils et elles représentent », de conclure les organisations syndicales.

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Les inhalothérapeutes et les perfusionnistes déconsidérés par la CAQ https://www.csn.qc.ca/actualites/les-inhalotherapeutes-et-les-perfusionnistes-deconsidere-es-par-la-caq/ Wed, 13 Dec 2023 17:06:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=93438 La réforme du réseau de la santé et des services sociaux du ministre Christian Dubé divisera les équipes de soins directs aux patient-es. En effet, le projet de loi adopté samedi dernier prévoit que le personnel infirmier se retrouve dans une catégorie d’emploi distincte des collègues inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques. 

« C’est un non-sens », critique vivement la présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine-CSN, Élisabeth Gagnon-Tremblay. « Nous travaillons de concert avec le personnel infirmier et les médecins pour permettre et améliorer les soins dans notre réseau de la santé. Les inhalothérapeutes et les perfusionnistes sont des cliniciennes et travaillent en première ligne des soins prodigués aux patients. Pourquoi vouloir les classer et les traiter différemment ? »

Rappelons que le ministre Dubé a annoncé le transfert des inhalothérapeutes et des perfusionnistes cliniques dans une nouvelle catégorie d’emplois. Ces travailleuses et travailleurs ne seront plus aux côtés des infirmières dans la catégorie 1, mais seront transféré-es dans la catégorie 6. Leurs conditions de travail seront donc négociées séparément. « Avec ce changement, le gouvernement ne reconnait aucunement le travail clinique et d’évaluation que ces professionnelles effectuent chaque jour ».

Pourtant, insiste Élisabeth Gagnon-Tremblay, les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques œuvrent dans la même réalité que les infirmières.

Les inhalothérapeutes travaillent aux soins intensifs, à l’urgence, dans les salles d’opération, dans les équipes de transport néonatales/pédiatriques/adultes terrestres et aériennes, en soins directs avec les patients et ce 24/7, 365 jours par année.

Toutes et tous composent également avec le manque de personnel, les heures supplémentaires obligatoires et la surcharge de travail.

Il en est de même pour les perfusionnistes. Aucune chirurgie cardiaque à cœur ouvert n’est effectuée sans leur présence. Mais seulement 6 ou 7 graduent chaque année au Québec… présentement, il en manque plus de 75.

Et, tout comme leurs collègues, celles-ci disposent d’une importante autonomie professionnelle. Il importe donc de maintenir la cohésion dans la catégorisation des emplois dans le réseau de la santé et des services sociaux et de maintenir dans la catégorie 1 l’ensemble des employé-es de l’équipe des soins.

Toujours au front 
« Comment voulez-vous que les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques, dont les soins et services sont essentiels, soient bien représentées dans une catégorie d’emplois où les différents professionnels ne travaillent pas dans les mêmes conditions, dans un groupe de nature paraclinique et non au sein d’une équipe interdisciplinaire offrant des soins directs aux patients, où seront notamment regroupées les techniciennes en électricité industrielle ? » déplore à son tour Nadia Joly, représentante des inhalothérapeutes à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). 

Malgré l’imposition de cette aberration par l’adoption du projet de loi 15 de la CAQ sous bâillon, Nadia Joly prévient que les représentants syndicaux de la FSSS–CSN continueront de défendre bec et ongles les syndiqué-es. Les négociateurs ont toujours le mandat de représenter les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques dans le cadre de la négociation en cours ainsi que l’ensemble des titres d’emploi de la FSSS–CSN. 

« La combativité va rester la même », lance-t-elle. Le coup de force du gouvernement de la CAQ galvanise les troupes qui maintiendront la pression. 

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