Soutien aux médias – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Fri, 31 Jan 2025 22:26:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Soutien aux médias – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 La CN2i face à deux avenues https://www.csn.qc.ca/actualites/la-cn2i-face-a-deux-avenues/ Fri, 31 Jan 2025 22:26:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101940 Les travailleuses et travailleurs du Syndicat unifié de la presse écrite régionale (SUPER–CSN) viennent de prendre connaissance de deux avenues de restructurations potentielles dont l’une prévoit la liquidation de la CN2i et le transfert partiel des emplois vers La Presse. Les coopérantes et coopérants devront se prononcer prochainement sur la question.

« Actuellement, il nous manque encore plusieurs informations avant de pouvoir nous positionner sur notre avenir. Ce qui est clair, c’est que nous allons porter la voix de nos membres en veillant à protéger durablement le plus d’emplois aux meilleures conditions possibles, en vertu de nos droits syndicaux applicables », déclare Karine Tremblay, présidente du SUPER–CSN.

« Depuis le début de notre aventure, il y a maintenant six ans, les coopérantes et coopérants se sont donnés corps et âme afin de soutenir notre mission de maintien d’une information régionale forte et présente dans les communautés. Depuis le début, les syndicats sont des partenaires de premier ordre, et en ce sens, nous demeurons donc incontournables dans la transformation actuelle », conclut la présidente du syndicat.

À propos

Le SUPER–CSN regroupe environ 210 membres affiliés à la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN). Il regroupe les travailleuses et travailleurs des journaux Le Soleil, Le Droit, La Tribune, de La Voix de l’Est, du Nouvelliste, du Quotidien et le site Les As de l’info.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1 600 syndicats, elle défend plus de 330 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité sur l’ensemble du territoire. Elle prend part à plusieurs débats de fond de la société québécoise pour une société plus solidaire, plus démocratique, plus équitable et plus durable.

 

 

 

 

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Gatineau: les candidates et les candidats à la mairie veulent protéger l’information locale https://www.csn.qc.ca/actualites/gatineau-les-candidates-et-les-candidats-a-la-mairie-veulent-proteger-linformation-locale/ Fri, 31 May 2024 14:42:29 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=97938 Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) ont interpellé les candidates et les candidats à la mairie de Gatineau afin qu’ils s’engagent, s’ils sont élus, à ce que la Ville de Gatineau joue un rôle de premier plan pour préserver l’information locale dans un contexte de crise des médias.

« Les sept candidates et candidats ont tous affirmé vouloir agir pour la protection des médias locaux, s’ils étaient élus. La personne qui occupera le plus haut siège de la Ville devra livrer la marchandise au lendemain de l’élection, car la situation est inquiétante », déclare Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN.

La FNCC–CSN a lancé l’hiver dernier la campagne L’information, un bien public, qui met de l’avant des solutions structurantes pour mieux appuyer les médias d’information. « Bousculés par l’arrivée des géants du Web, on ne compte plus les réductions de personnel, les faillites et les fermetures de médias. Ces derniers sont grandement affaiblis dans leur capacité à répondre à leur mission en raison de l’effritement de leurs ressources. Malgré cela, c’est avec un professionnalisme incontestable que les travailleuses et les travailleurs de l’information effectuent leur travail. Cette situation est particulièrement dangereuse pour les médias qui se consacrent à l’information locale », remarque Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN, qui regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture.

Monsieur Ibarra Ramirez souligne que les médias sont une composante essentielle et un rouage indispensable pour la vitalité des régions. « Qui parlera de la politique locale, de la culture, des sports, des actions communautaires, des investissements et du développement économique de la région si aucun média ancré dans la communauté n’existe ? Les grands médias nationaux vont-ils s’intéresser à ce qui se passe dans les villes où ils n’ont pas pignon sur rue, si la nouvelle n’est pas d’intérêt national ? Qui effectuera le travail en français si Le Droit disparait ? Ces enjeux sont des questions cruciales qui doivent préoccuper le prochain maire ou la prochaine mairesse », enchaîne Monsieur Ibarra Ramirez.

« L’information locale est trop importante pour qu’on la laisse disparaitre. C’est pourquoi il est important que les élu-es municipaux placent le soutien aux médias locaux à l’ordre du jour des discussions municipales, notamment en proposant l’adoption d’une déclaration de principes forte pour les soutenir », termine Mme Charette.

À propos 

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN
Le CCSNO–CSN regroupe plus de 11 500 travailleuses et travailleurs œuvrant dans l’ensemble des secteurs d’activité de la région.

La Fédération nationale de la culture et des communications 
La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

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Soutien des médias : reconduction d’une mesure qui fait la différence https://www.csn.qc.ca/actualites/soutien-des-medias-reconduction-dune-mesure-qui-fait-la-difference/ Fri, 01 Mar 2024 21:39:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=94385 La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) salue la reconduction de l’Initiative de journalisme local (IJL) pour trois ans à hauteur de 58,8 M$, mais s’inquiète encore énormément pour l’avenir de l’information de qualité.

« La reconduction de l’IJL est très importante pour beaucoup de médias. Mais elle ne suffira pas. Nous devons trouver d’autres moyens pour soutenir une plus grande variété de médias et stopper la dégringolade », lance Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN, qui se trouve justement aujourd’hui à Saguenay, au Sommet sur l’avenir de l’information régionale, tout comme la ministre St-Onge.

Rappelons que les revenus publicitaires ont littéralement fondu de 800 M$ en 10 ans et que cela touche toutes les plateformes (radio, télé, quotidiens, magazines et hebdos). Dans les derniers mois, la diminution constante des revenus a provoqué la fermeture de Métro Média, le licenciement de 547 employé-es du Groupe TVA, le départ volontaire de 125 salarié-es de CN2I et l’abolition de 800 postes à Radio-Canada. « Il faut cesser de placer un simple pansement sur une hémorragie », ajoute la présidente, qui demande des solutions pérennes. Pour en savoir plus : www.csn.qc.ca/information

La CSN et la FNCC–CSN ont justement proposé des mesures structurantes la semaine dernière. Il faut notamment étendre le crédit d’impôt à tous les médias d’information, y compris la télévision et la radio. La Fédération propose également la création d’un fonds pour soutenir l’information à partir d’une redevance applicable lors de la vente d’appareils munis d’un écran, ainsi que sur le service Internet et mobiles.

À propos

La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

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Manifestation-surprise devant La Presse : la solidarité en action https://www.csn.qc.ca/actualites/manifestation-surprise-devant-la-presse-la-solidarite-en-action/ Thu, 18 Jan 2024 20:48:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=93735 Hier, le mercredi 17 janvier 2024, devant le siège social de La Presse, environ 400 manifestantes et manifestants solidaires avaient répondu à l’appel du Syndicat des employés de bureau et de journaux (SEBJ–CSN), en grève depuis décembre.

« Pour la moitié des employé-es de La Presse en grève, la valorisation salariale s’est élevée à 1 % d’augmentation sur presque une décennie ! Et quatre employé-es sur six ont plus de 20 ans d’ancienneté ! Il y a un manque de respect qui dure depuis bien trop longtemps de la part de l’employeur, mais nous n’allons pas accepter une fois de plus ce mépris », explique Marie-Ève Phaneuf, présidente intérimaire du SEBJ–CSN.

Yvan Duceppe, trésorier de la CSN, souligne le refus d’avancer sur des propositions raisonnables : « On parle de 4500 dollars pour 3 employé-es. Trop souvent, nous constatons lors des négociations que la crispation idéologique de l’employeur lui coûte plus cher qu’une conciliation salariale. »

« Le matin, l’employeur est un professionnel de l’information reconnu qui traite de l’inflation et de ses effets. Mais l’après-midi, il devient un patron qui feint de ne pas voir les effets de cette inflation sur ses salarié-es. Aujourd’hui, nous sommes venus rappeler que l’inflation existe bel et bien pour toutes et tous, comme la solidarité syndicale », résume Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN.

Malgré le froid mordant, ils étaient en effet nombreux à venir manifester leur solidarité dans la bonne humeur et tout en musique, selon Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN : « On est ici avec des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaire de chez Transco à Montréal, qui en sont à près de trois mois de grève et qui, comme le SEBJ–CSN, sont confrontés au manque de respect de l’employeur ; on est aussi avec des salarié-es, des élu-es et des militantes et militants de la CSN de toutes les régions, pour affirmer notre solidarité avec ces travailleuses et travailleurs qui méritent respect et dignité ! ».

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Coupes à Radio-Canada : la CSN exige clarté et transparence de la part du diffuseur public https://www.csn.qc.ca/actualites/coupes-a-radio-canada-la-csn-exige-clarte-et-transparence-de-la-part-du-diffuseur-public/ Mon, 04 Dec 2023 20:15:05 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=93284 Un jour sombre pour Radio-Canada et pour l’accès à l’information au pays : c’est avec désolation que le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Radio-Canada (STTRC–CSN) a pris connaissance aujourd’hui des compressions budgétaires de 125 M$ et des 800 abolitions de postes envisagées par la haute direction de CBC/Radio-Canada.

« Les employé-es sont atterrés et inquiets », a réagi le président du STTRC–CSN, Pierre Tousignant, au sortir de la rencontre prévue par la direction pour annoncer son plan de compressions.

« Encore une fois, CBC/Radio-Canada est incapable de répondre aux questions élémentaires concernant les postes visés, les services qui seront affectés et, plus globalement, la capacité à remplir notre mandat comme diffuseur public malgré l’ampleur des compressions appréhendées. Si la haute direction veut faire la démonstration que l’ébauche de plan présentée aujourd’hui constitue la meilleure des options, elle devra faire preuve de clarté et de transparence au cours des prochaines semaines pour nous permettre de traverser cette période difficile. »

Pour le STTRC–CSN, la multiplication des plateformes et la concurrence déloyale des géants du Web ont entraîné une très grande diversification des activités de CBC/Radio-Canada et une chute des revenus. Or, à la lumière du bilan financier présenté par la direction, celle-ci devra faire des choix.

« À vouloir être partout, CBC/Radio-Canada prend le risque de ne se retrouver nulle part, s’inquiète Pierre Tousignant. Radio-Canada ne peut pas tout faire, encore moins tenter de calquer chacun de ses compétiteurs du secteur privé, sans mettre à mal sa mission fondamentale, à savoir celle d’assurer l’accès à l’information dans l’ensemble des régions du pays. Malheureusement, si le bilan financier de la haute direction est à ce point négatif, des choix devront être faits. Des priorités devront être dégagées. Et nous voulons faire partie de cette discussion. »

Les médias d’information en crise

Alors que les effets de la crise des médias d’information ne s’estompent pas, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, rappelle au diffuseur public le rôle essentiel joué par Radio-Canada au sein de notre système démocratique. « Il n’y a aucune entreprise médiatique qui peut assurer une couverture de l’ensemble des régions ainsi que le développement des communautés francophones, partout au pays. Voilà pourquoi nous voulons être rassurés quant à la place de l’information et du réseau français dans les priorités de CBC/Radio-Canada. »

La présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), Annick Charette, invite la direction à poursuivre la discussion avec le syndicat pour diminuer les impacts des compressions annoncées. « On ne peut pas se permettre de supprimer des postes sans avoir de vision à long terme. Nous voulons être rassurés quant aux objectifs qui seront poursuivis, particulièrement dans le contexte de la crise actuelle, où des régions risquent de se retrouver dans des déserts médiatiques. »

À propos

Le STTRC–CSN représente les 2800 travailleuses et travailleurs de l’information, techniciennes et techniciens et membres du personnel administratif des services français du diffuseur public, soit l’ensemble des stations du Québec et celle de Moncton. La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des 8 fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

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C-18 dévoile le vrai visage de Meta et Google, selon la FNCC-CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/c-18-devoile-le-vrai-visage-de-meta-et-google-selon-la-fncc-csn/ Fri, 30 Jun 2023 14:00:02 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=91308 La Fédération nationale de la culture et des communications-CSN (FNCC-CSN) dénonce avec vigueur les représailles que Meta et Google mettent en place depuis quelques jours contre la loi C-18 sur les nouvelles en ligne.

Alors que la loi vient tout juste d’être adoptée par le Sénat, les deux géants du web viennent d’annoncer qu’ils cesseront de relayer les nouvelles canadiennes sur leurs plateformes et que Meta mettra fin à son entente de redevance avec la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i).

« L’intention de C-18 est de rééquilibrer le rapport de force entre les gros joueurs des médias et les plus petits. En mettant fin à son entente de redevance avec la CN2i, Meta prouve justement la nécessité d’une telle loi et montre son vrai visage », s’exclame Annick Charette, présidente de la FNCC-CSN.

Dans les dernières années, les plateformes comme Facebook se sont engagées dans la lutte contre la désinformation induite en bonne partie par les chambres d’échos que créent les algorithmes, mais la nouvelle réglementation souligne les limites de leur engagement social, relève la présidente de la Fédération. « Meta ne va pas hésiter à faire passer son bénéfice corporatif devant sa façade philanthropique », ajoute-t-elle.

La loi C-18, qui devrait entrer en vigueur dans environ six mois, prévoit que les géants du web concluent des ententes de rétribution avec les médias dont ils publient le contenu. Toujours en pleine crise de l’information, cette loi représente potentiellement une source de revenus nécessaire et équitable pour les professionnel-les qui produisent de l’information de qualité.

La FNCC-CSN regroupe 6 000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 325 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

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C-18 : la FNCC–CSN demande à Québec et à Ottawa de suspendre l’achat de publicité sur Facebook et sur Google https://www.csn.qc.ca/actualites/c-18-la-fncc-csn-demande-a-quebec-et-a-ottawa-de-suspendre-lachat-de-publicite-sur-facebook-et-sur-google/ Wed, 14 Jun 2023 14:31:28 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=91176 Devant l’utilisation de menaces et de représailles de la part des groupes Meta/Facebook et Google/Youtube en opposition à l’adoption prochaine du projet de loi C-18, la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN demande aux gouvernements du Québec et du Canada de cesser d’acheter de la publicité sur ces plateformes, et ce, tant que le projet de loi ne sera pas adopté.

La FNCC–CSN rappelle qu’en mars dernier, Google a volontairement cessé d’afficher sur les plateformes de milliers de citoyennes et de citoyens canadiens des articles d’actualité. Du même coup, il a menacé de le faire définitivement si Ottawa osait adopter le projet de loi, qui vise à forcer les géants du Web à conclure des ententes avec les entreprises de presse pour le partage de leurs contenus journalistiques. Depuis, le groupe Meta, propriétaire de Facebook, a également retiré les contenus d’actualité de ses plateformes, menaçant de les bloquer de façon permanente si le projet de loi C-18 est adopté.

« Nous ne pouvons tolérer de tels gestes d’intimidation envers nos institutions démocratiques », affirme la présidente de la FNCC–CSN, Annick Charette.

« Alors que le gouvernement tente justement de corriger le profond déséquilibre du secteur des médias engendré par la montée en puissance des géants du numérique, il faudrait les laisser venir menacer les travaux parlementaires sans rien dire ? Les deux paliers de gouvernement doivent réagir fortement et aviser les multinationales du Web qu’ils prendront les moyens appropriés pour défendre le droit à une information libre et indépendante », poursuit la présidente de la FNCC–CSN.

Réunis en bureau fédéral à Québec la semaine dernière, les délégué-es de la FNCC–CSN ont adopté une résolution demandant aux gouvernements du Canada et du Québec de cesser d’acheter de la publicité sur les plateformes Meta/Facebook et Google/Youtube, tant que le projet de loi ne sera pas adopté et que ces multinationales n’auront pas annoncé leur intention de s’y conformer.

La FNCC–CSN regroupe 6 000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 325 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

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Crise de l’information : un avenir en demi-teinte https://www.csn.qc.ca/actualites/crise-de-linformation-un-avenir-en-demi-teinte/ Tue, 16 May 2023 15:16:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=90019 La transition vers une information hybride, parfois papier, parfois entièrement numérique, ne s’est pas faite sans heurts pour les médias québécois. Comme partout dans le monde, la recherche d’un modèle de revenus qui assurerait la pérennité de l’information s’est faite au rythme des mises à pied et des fermetures des salles de presse.

C’est une génération entière de nouveaux journalistes qui ont été préparés à la précarité professionnelle dès les bancs d’école. Or, la situation économique de certains médias semble enfin se stabiliser. La pandémie a eu des retombées positives dans les salles de presse et a amené un afflux de lectrices et de lecteurs, de même que de nouveaux revenus publicitaires, notamment des différents paliers gouvernementaux.

« Je suis très optimiste en ce qui concerne le futur du Devoir, j’ai l’impression que la volonté gouvernementale est là. Les gens comprennent l’importance de la liberté de la presse », explique Andréanne Bédard, présidente du syndicat de la rédaction du Devoir.

Même son de cloche du côté de La Presse, qui a amorcé quant à elle l’année 2023 avec des bénéfices évalués à 11 millions de dollars.

Le chemin a toutefois été long pour que le gouvernement agisse concrètement afin d’assurer la viabilité et l’indépendance des médias d’information, et c’est notamment la pression mise par la Fédération nationale de la culture et des communications–CSN qui a permis d’obtenir la mise en place d’un crédit d’impôt remboursable de 35 % pour la masse salariale des salles de nouvelles.

Sur le plan canadien, les travailleuses et les travailleurs du domaine de l’information devraient bientôt pouvoir compter sur l’adoption de la loi C-18 qui forcerait les Google et Facebook de ce monde à négocier des ententes d’indemnisation équitables avec les médias pour le partage de leurs contenus journalistiques, un autre gain de la FNCC–CSN.

Une réalité en demi-teinte

La situation semble plus difficile du côté de la nouvelle Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i) qui rassemble une série de quotidiens régionaux (Le Soleil, Le Droit, Le Quotidien, La Voix de l’Est, La Tribune et Le Nouvelliste). Alors qu’ils avaient réussi à conserver l’édition papier de leurs journaux jusqu’à maintenant, ils se voient finalement forcés de transitionner totalement vers le numérique. Sur le banc des accusés, le coût toujours plus élevé de la production et de la distribution du papier. Cette transition s’accompagne de compressions d’une centaine d’emplois, soit près du tiers des effectifs de la coopérative.

À Montréal, la situation est précaire pour l’information locale, alors que la trentaine d’artisanes et d’artisans derrière le journal Métro et de ses hebdos de quartier pourraient bientôt perdre leur emploi. Métro Média attend toujours l’aide promise par l’administration Plante pour faire face à l’arrêt de la distribution des Publisac et à la perte draconienne de revenus publicitaires.

« Une vraie inquiétude règne au sein de la rédaction depuis quelque temps. On a tous conscience qu’il y a une crise dans l’industrie depuis plusieurs années, on sent que notre domaine d’emploi est précarisé », explique Zoé Magalhaes, présidente du syndicat montréalais de l’information qui représente les employé-es du Métro.

Ainsi, si la situation semble bonne dans certains grands médias, la santé financière est loin d’être au rendez-vous pour toutes et tous. Récemment, Québecor annonçait la suppression de 240 postes, dont 140 directement à TVA. De ces coupes, la majorité ne semble pas affecter les postes de journalistes, mais Pierre Karl Péladeau envisage de nouvelles compressions.

Du côté de Radio-Canada, c’est le spectre de Pierre Poilievre et du Parti conservateur qui angoisse. Ce dernier a récemment réitéré sa proposition de privatiser CBC/Radio-Canada s’il est porté au pouvoir lors des prochaines élections.

Les médias sont donc loin d’être sortis du bois et si certains font preuve d’optimisme, la majorité d’entre eux continuent de faire face aux défis que suppose la transformation en profondeur de leur modèle économique. La fin du modèle papier continue de s’imposer, mais bien futé celui ou celle qui prédira jusqu’où ira ce changement.

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Une révolution dans l’univers des médias https://www.csn.qc.ca/actualites/une-revolution-dans-lunivers-des-medias/ Thu, 15 Dec 2022 20:56:01 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=86532 La Coopérative nationale de l’information indépendante (Cn2i), ses médias membres et les syndicats représentant ses travailleuses et travailleurs viennent de conclure une convention collective qui fait place à l’innovation et qui met de l’avant un mode de gestion unique dans l’univers médiatique. L’entente prévoit notamment l’implantation de la gestion participative et un mode de gestion du temps de travail qui s’appuie sur le sens des responsabilités des membres.

Le contrat de travail d’une durée de deux ans a été négocié sur une période d’un peu plus d’un an. Pour la première fois depuis la création de la CN2i, l’exercice a permis de revoir les conditions de travail de manière approfondie dans les médias du groupe (Le Droit, Le Nouvelliste, Le Quotidien, Le Soleil, La Tribune, La Voix de l’Est, ainsi que le nouveau média pour enfants Les as de l’info).

« Notre entreprise coopérative n’est pas traditionnelle en soi, nous avons voulu conclure une nouvelle convention collective qui ne le soit pas non plus. Depuis le début de notre aventure, il y a maintenant trois ans, nous avons voulu adopter un mode de gestion innovant et notre entente de travail pousse cette approche plus loin, sur plusieurs aspects », déclarent conjointement Stéphane Lavallée, directeur général de la CN2i, et Karine Tremblay, porte-parole du regroupement des sept syndicats des travailleuses et travailleurs de la CN2i-CSN.

« D’emblée, nous avons carrément éliminé le statut de surnuméraire de la convention collective afin de régulariser le statut de toutes les personnes salariées. Nous avons amélioré certaines échelles de salaires, notamment celles des photographes. Aussi, notre nouvelle convention définit la notion d’équipes de travail et remet des responsabilités traditionnellement dévolues au personnel-cadre entre les mains des équipes elles-mêmes, notamment en ce qui touche la gestion des salles de nouvelles, des services de ventes et de production. Il s’agit d’une approche de gestion participative à part entière », ajoute Karine Tremblay.

« Nous avons la conviction, comme organisation, que les relations de travail doivent évoluer en fonction d’une vision modernisée de l’entreprise qui inclut un nouveau partage des responsabilités et, du même coup, une plus grande responsabilisation de chacune et de chacun », commente Stéphane Lavallée.

Ainsi, la gestion en équipe de travail vise à offrir plus de flexibilité pour la prise de congés personnels, plus d’occasions de développement professionnel pour les travailleuses et les travailleurs, plus de souplesse pour le choix du lieu de travail, etc. Puisque la gestion participative entraîne néanmoins de nouvelles façons de faire, les parties se sont entendues sur la création d’un poste d’ombudsman à la gestion participative ; cette personne neutre, qui n’est ni une représentante de l’employeur ni une représentante syndicale, a le mandat d’accompagner les équipes dans cette nouvelle voie et d’agir en tant que médiatrice lorsque la situation le commandera. D’ailleurs, la convention intègre également des mécanismes de déjudiciarisation des relations de travail au profit du dialogue et des modes de résolution d’enjeux novateurs.

Fondée le 11 décembre 2019 pour assurer la relance des médias d’information régionaux du Québec et de l’est ontarien, la CN2i, aussi connue sous le vocable Les coops de l’information, est le plus grand groupe de presse coopératif au Canada.

À propos

Les sept syndicats des travailleuses et travailleurs de la CN2i–CSN regroupent environ 300 membres affiliés à la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN (FNCC–CSN). Il s’agit du Syndicat de la rédaction du Soleil–CSN, du Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la Coopérative de solidarité Le Droit–CSN, du Syndicat des publicitaires du Saguenay–CSN, du Syndicat des employé-es de La Tribune–CSN, du Syndicat national des employé-es de La Voix de l’Est–CSN, du Syndicat du service de la publicité du Nouvelliste (1982) Inc.–CSN et du Syndicat de l’information du Nouvelliste–CSN.

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C-18 : une excellente nouvelle pour les médias d’information, estime la FNCC–CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/c-18-une-excellente-nouvelle-pour-les-medias-dinformation-estime-la-fncc-csn/ Tue, 05 Apr 2022 18:29:40 +0000 http://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=82200 La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), qui représente la vaste majorité des employé-es des médias d’information francophones au Canada, se réjouit du dépôt du projet de loi C-18 par le ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, aujourd’hui. Alors que la fédération a multiplié les appels à l’aide au cours des dernières années, quant aux impacts bien réels que représente l’appropriation croissante des revenus publicitaires et des contenus journalistiques par les géants du Web, la FNCC–CSN estime que le projet de loi présenté ce matin propose les meilleurs outils législatifs disponibles pour contraindre les GAFAM à rémunérer correctement les contenus journalistiques qui abreuvent leurs plateformes.

« Quand un projet de loi répond en grande partie aux objectifs que les syndicats du secteur de l’information s’étaient fixés, il faut le reconnaître et s’en réjouir ! », avance d’emblée la présidente de la FNCC–CSN, Annick Charette. « L’objectif de ce projet de loi était d’imposer un partage plus équitable des revenus publicitaires en forçant les géants du Web à négocier des ententes avec les entreprises journalistiques. En ce sens, sous réserve d’une analyse plus approfondie, nous croyons que les mécanismes contenus dans le projet de loi sauront remplir cet objectif. »

La FNCC–CSN salue en particulier le fait que le gouvernement ait restreint la durée de la période de négociation (au cours de laquelle les géants du Web auront à s’entendre avec les entreprises) et qu’il ait prévu le recours à un mécanisme d’arbitrage en cas d’échec des négociations.

« À la CSN, on s’y connaît : négocier sans rapport de force ou sans obligation de résultat, ça donne rarement des résultats positifs. Il est donc important de maintenir cette possibilité de recourir à l’arbitrage, particulièrement dans cet écosystème particulier où le rapport de force entre les médias canadiens et les multinationales du numérique est complètement déséquilibré », souligne Annick Charette.

Avec l’ensemble des syndicats qu’elle regroupe, la FNCC–CSN entend prendre part activement aux travaux parlementaires entourant l’étude du projet de loi C-18.

« Les premières victimes de la chute brutale des revenus publicitaires subie par les médias d’information, ce sont les journalistes et l’ensemble des employé-es des entreprises journalistiques que nous représentons, rappelle la présidente de la FNCC–CSN. Ils ont subi les fermetures de journaux, les mises à pied massives et une panoplie de contraintes liées à une diminution des ressources financières. Une fois adoptée, cette loi devra répondre aux préoccupations exprimées depuis plusieurs années par ces travailleuses et ces travailleurs. » La FNCC–CSN aura à cœur de suivre ces ententes et de s’assurer que les nouveaux revenus ainsi générés se répercutent positivement sur le plan des conditions de travail et de pratique professionnelle des travailleurs et des travailleuses de l’information.

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Des attaques inacceptables envers les travailleurs de l’information https://www.csn.qc.ca/actualites/des-attaques-inacceptables-envers-les-travailleurs-de-linformation/ Fri, 18 Feb 2022 01:15:41 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81619 Lettre d’Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN

Les débordements dont Ottawa et Québec ont été témoins au cours des derniers jours ont donné lieu à de nombreux gestes d’intimidation et d’agression à l’endroit des travailleuses et des travailleurs des médias qui ont couvert ces événements. Des manifestants les ont suivis, invectivés et ont tenté de s’en prendre à leur intégrité physique et à leur équipement, trouvant tous les stratagèmes, subtils ou violents, pour les empêcher de faire leur travail.

Si ces menaces à notre démocratie semblent plus sournoises que les appels au renversement d’un gouvernement, elles ne sont en rien inoffensives à l’endroit des photographes, journalistes, caméramans et autres travailleurs de l’information qui en ont été victimes. Trop nombreux sont les membres de la CSN qui ont subi ces attaques, trop graves sont les conséquences provoquées par ces traumatismes pour que nous restions les bras croisés.

Ces actes de violence et d’intimidation envers le personnel médiatique s’inscrivent dans une mouvance qui tend à discréditer, peu importe la motivation, la valeur du travail journalistique.

S’y ajoutent aussi, malheureusement, de multiples actes de cyberharcèlement à l’endroit de ces travailleuses et travailleurs. Un phénomène de plus en plus fréquent qui, à force d’être documenté, se révèle de plus en plus inquiétant.

À la demande de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), une étude a été menée par Stéphane Villeneuve, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, sur l’ampleur de l’intimidation à l’égard des journalistes sur les plateformes numériques et les médias sociaux. Les données, recueillies auprès de travailleuses et de travailleurs du milieu de l’information, donnent froid dans le dos :

  • La moitié des répondantes et répondants affirme avoir été victimes de cyberintimidation ;
  • Fait troublant : 53,7 % des répondantes et répondants considèrent ces événements comme « inévitables » ;
  • Une personne sur cinq affirme avoir reçu des menaces visant son intégrité physique ;
  • Près de la moitié des personnes interrogées indique avoir à vivre avec le stress engendré et près du tiers vit de la colère ;
  • Le quart d’entre eux exprime vivre une perte de confiance, la même proportion indiquant être affectée par une perte de productivité dans leur travail.

Les menaces, l’intimidation et la violence constatées sur les médias sociaux à l’endroit de l’ensemble des travailleuses et travailleurs des médias constituent un véritable danger pour notre société. Elles bâillonnent la parole et musèlent la vérité. Pour ces raisons, tant les élu-es que les autorités publiques, les entreprises de presse ou nos organisations syndicales ont une obligation d’assurer les conditions sécuritaires dans lesquelles une presse libre et indépendante peut opérer.

En sommes-nous vraiment rendus là ?
Même si nous dénonçons l’absurdité de la situation nous ne pouvons que saluer les entreprises de presse qui offrent dorénavant au personnel affecté à la couverture de certaines manifestations, des formations de « couverture en milieu hostile », autrefois réservées aux correspondants sillonnant l’Irak ou l’Afghanistan. Cependant, ces entreprises ont encore beaucoup de travail à faire afin de mettre en place les mesures nécessaires pour contrer le cyberharcèlement et pour venir en aide à ceux qui en sont victimes.

Les corps policiers ont l’obligation d’assurer la sécurité de l’ensemble des personnes pouvant se trouver sur les lieux d’une manifestation – incluant bien entendu les médias. Leur vigilance doit être accrue en ce sens, et ce, autant dans la rue que dans leurs réponses aux actes criminels commis sur Internet. Nous nous attendons de leur part au traitement approprié des plaintes qui ont été déposées par nos membres à la suite des événements regrettables des derniers jours.

Depuis leur avènement, les réseaux sociaux ont toujours pu s’étendre en profitant du vide juridique à leur endroit. Leurs propriétaires, multinationales du numérique, ne sont guère inquiétés par les pouvoirs publics, que ce soit en matière de taxation ou de législations appropriées.

Faut-il se surprendre de leur laxisme à l’endroit de la désinformation et de la cyberintimidation envers les travailleuses et les travailleurs de l’information et le public en général ? Nos pouvoirs politiques doivent réguler ces entreprises étrangères omniprésentes sur le plan fiscal et législatif, mais également les contraindre à prendre leurs responsabilités dans la défense de l’intégrité des travailleurs de l’information.

Tant à Québec qu’à Ottawa, l’ensemble des partis politiques doit envoyer un signal clair : la violence et l’intimidation à l’endroit des journalistes et du personnel médiatique sont inacceptables.

Nous avons une obligation collective d’assurer les conditions propices à leur indépendance et à leur liberté de travail. Dans la rue comme à l’écran, le respect de leur travail et de leur intégrité doit être l’affaire de tous.

Signataires :

Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN),
Michael Nguyen, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ)
Pierre Tousignant, Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada (CSN)
Nathalie Pichette, Syndicat des employé(e)s de NOOVO (CSN)
Antoine Lacroix, Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (CSN)
Andréanne Bédard, Syndicat de la rédaction du journal Le Devoir (CSN)
Janie Gosselin, Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (CSN)
Karine Tremblay, Syndicat des employé.es de La Tribune (CSN)
Marie-Ève Martel, Syndicat national des employés de La Voix de l’Est (CSN)
Ian Bussières, Syndicat de la rédaction du Soleil (CSN)
Annie Lavoie, Syndicat des employé-e-s de bureau du Soleil (CSN)
Louis-Simon Gauthier, Syndicat de l’information du Nouvelliste (CSN)
Simon Séguin-Bertrand, Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la Coopérative de solidarité Le Droit (CSN)
Martin Roy, Syndicat des travailleuses et travailleurs de L’Acadie Nouvelle (CSN)
André Arsenault, Syndicat des employé-e-s de CHAU-TV (CSN)
Francis Paquin, Syndicat des employés-es de RDS – section salle des nouvelles (CSN)
Thierry DeNoncourt, Syndicat des travailleuses et travailleurs de la presse écrite en Abitibi-Témiscamingue (CSN)
Simon Mayer, Syndicat des employé-es de CKVM (CSN)
Mélanie Labrecque, Syndicat des travailleurs et travailleuses du Journal le Peuple Lotbinière (CSN)
Vincent Gaudreau, Syndicat des travailleuses et travailleurs du journal le Courrier de Portneuf (CSN)
Zoé Magalhaes, Syndicat montréalais de l’information et Syndicat de l’information locale (CSN)
Kate Tremblay, Syndicat des employés de CJPM-TV (CSN)
Julien Renaud, Syndicat des publicitaires du Saguenay (CSN)
Serge Tremblay, Syndicat des employé-es de Trium Médias (CSN)
Gabrielle Brassard-Lecours, Association des journalistes indépendants du Québec (CSN)
Jacques Parent, Syndicat des employés de CHNC New Carlisle (CSN)
Mélissa Dion, Syndicat des employé(es) de la Coopérative de la Radio de Granby (CSN)

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Une aide saluée pour soutenir le secteur culturel pendant la crise https://www.csn.qc.ca/actualites/une-aide-saluee-pour-soutenir-le-secteur-culturel-pendant-la-crise/ Fri, 26 Mar 2021 12:49:02 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78719 L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC–CSN, la GMMQ, TRACE, l’UDA et l’UNEQ saluent les efforts pour soutenir la culture, grâce à une enveloppe de 100 millions de dollars d’aide ponctuelle. Bien que temporaire, il s’agit d’un message positif envoyé par le gouvernement du Québec aux artistes, créateurs et professionnels de la culture. Une étude plus approfondie du budget permettra sans doute de mieux comprendre le détail des sommes indispensables annoncées jeudi.

En effet, il faut placer cette aide dans le contexte dramatique qui afflige le secteur de la culture, sans doute l’un des plus touchés par la pandémie. Rappelons que l’on assiste à une chute inédite du PIB pour les arts et spectacles au Québec. En comparant les périodes de mars à juin 2019 et de mars à juin 2020, nous constatons une baisse de 54 % du PIB sur l’année. Les emplois ont été perdus par dizaines de milliers, plus de 40 % de nos membres songent à quitter le métier et leur état psychologique est alarmant, comme nous l’avons détaillé dans un plaidoyer publié à la mi-mars.

Depuis maintenant un an, et pour de nombreux mois encore, les artistes, créateurs et professionnels de la culture risquent d’être sans travail et pour plusieurs sans revenu ni filet social. L’été s’annonce difficile, malgré la réouverture graduelle des salles de spectacle. Nous serons donc également attentifs aux orientations des sommes annoncées pour la santé mentale afin que cette aide soit accessible aux travailleuses et travailleurs autonomes de la culture.

Les huit associations qui regroupent quelque 26 000 membres font désormais de l’amélioration des conditions socioéconomiques des artistes, créateurs et artisans, la pierre angulaire de la relance en culture, car sans eux, celle-ci n’existe pas. Il faut marteler l’importance d’une réforme en profondeur des structures de financement du secteur culturel pour que l’argent « ruisselle » davantage jusqu’aux artistes.

En ce sens, une révision en profondeur des deux lois sur le statut de l’artiste afin d’améliorer la situation socioéconomique, des conditions de vie et de pratique des artistes, devient urgente.

Le secteur de la culture doit résister à la crise pour le rayonnement et la pérennité de la culture québécoise, sans quoi, c’est toute notre société qui en sortira perdante.

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La culture en péril https://www.csn.qc.ca/actualites/la-culture-en-peril/ Mon, 15 Mar 2021 10:00:05 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78611 L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC–CSN, la GMMQ, TRACE, l’UDA et l’UNEQ dévoilent aujourd’hui un rapport inquiétant sur l’état des lieux de la culture. Alors que plus de 30 000 personnes ont perdu leur emploi depuis le début de la pandémie dans ce secteur, que la détresse psychologique s’ajoute à la précarité financière et qu’un nombre important songe à abandonner leur carrière, il y a urgence d’agir.

En effet, en plus de dessiner un portrait sombre de la réalité économique, le regroupement d’associations a sondé plus de 2 000 de leurs membres afin d’en connaître davantage sur leur état de santé psychologique et leurs réflexions par rapport à leur avenir dans leur discipline artistique. Les constats sont criants : nos artistes et créateurs ont bien peu de moyens pour traverser une crise comme celle que l’on vit et leur apport à notre société est insuffisamment valorisé, comme en témoignent leurs conditions de vie.

Cette démarche concertée inédite, constituant une première au Québec, s’appuie sur une volonté commune de changer les choses en profondeur afin de s’assurer que non seulement nos institutions culturelles soient en santé, mais aussi nos artistes et nos créateurs !

Dépression majeure et pensées suicidaires

Les données récoltées lors de ce sondage sont inquiétantes. Plus de 43 % des répondants présentent des symptômes de dépression majeure (tristesse, mélancolie, déprime, perte d’intérêt pour le travail, passe-temps ou autre). De ce nombre, 11,7 % des gens indiquent avoir eu des pensées suicidaires durant la dernière année. Pour 72 % de nos répondants qui vivent de la détresse psychologique, celle-ci est associée entièrement (26 %) ou partiellement (46 %) à la pandémie. Les répondants mentionnent du même souffle un manque de ressources psychologiques professionnelles pour les aider à passer au travers.

Ces résultats révèlent une réelle crise de santé mentale dans le secteur culturel, causée en partie par les fortes pressions économiques préexistantes à la pandémie, exacerbées par celle-ci et par la précarité du statut d’artiste.

Exode des artistes et créateurs

Cette prise de conscience dévastatrice révèle une urgence d’agir afin de soutenir les travailleuses et les travailleurs du milieu qui, dans une proportion de plus de 41 %, ont considéré ou considèrent abandonner leur carrière et leur domaine de création.

Dans l’industrie de l’information, de la culture et des loisirs, c’est 24 % des emplois qui ont disparu. Actuellement, les pertes d’emplois affectent plus de 30 000 personnes. Le risque d’une perte d’expertise menace le rayonnement de la culture québécoise et son avenir.

Assombrissant le tableau, force est de constater que les sommes dégagées ne se rendent pas toujours jusqu’aux artistes, créateurs et professionnels du secteur. La situation précaire qui existait avant la pandémie est maintenant devenue insoutenable. Le seuil de faible revenu pour une personne seule au Québec, en 2017, est établi à 24 220 $, montant que les travailleurs autonomes des arts et de la culture n’arrivaient pas à atteindre en 2019 (varie de 14 000 $ à 21 000 $). Depuis 2004, deux fois plus d’artistes, créateurs et professionnels doivent cumuler plus d’un emploi.

Agir maintenant pour la survie de la culture

Les associations souhaitent proposer tant aux gouvernements qu’à l’ensemble des parties prenantes de la culture trois chantiers de travail qui incluent des mesures de soutien concrètes visant à assurer la relance et la pérennité du secteur de la culture.

  • Réformer les lois, il y a urgence d’inclure les travailleurs autonomes au régime d’assurance emploi et de procéder à la révision en profondeur des deux lois sur le statut de l’artiste (LSA).
  • Réviser les modèles de financement de la culture Nous soutenons qu’il faut revoir la chaîne de financement et la hauteur de la contribution publique pour s’assurer qu’elle ruissèle jusqu’aux artistes, créateurs et professionnels de la culture et y intégrer les changements dans les habitudes de consommation du contenu culturel notamment au niveau numérique.
  • Injecter des budgets inédits en culture pour assurer la relance des institutions muséales, des salles de spectacle, des théâtres et des festivals. Des sommes doivent être réservées pour des programmes de soutien en santé mentale et d’appui à la création et au renouvellement des expertises.

Pour consulter le rapport détaillé: https://bit.ly/30FwPbr

Citations

« La crise économique et psychologique qui accable le secteur culturel ne peut plus durer. Le portrait présenté par nos membres est choquant et doit servir de son de cloche pour démarrer une action concertée afin de les soutenir. Le succès de la relance du secteur des arts et de la culture dépend largement de ses artistes, créateurs, professionnels et artisans. »

  • Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN

« Si on veut que la culture continue d’être le miroir de la société québécoise, dans toute sa diversité, il faut assurer la mise en œuvre de mesures pérennes de soutien aux conditions de vie des artistes. Les chiffres dévoilés aujourd’hui démontrent qu’il faut plus que de l’argent. Il faut de l’écoute, de la considération et un dialogue continu, car sans artistes, il n’y a pas de culture. »

  • Sophie Prégent, présidente de l’UDA

« En plus de la mise en pause des salles de spectacles, l’arrêt des activités dans le domaine de l’évènementiel et la fermeture des écoles de musique prive de nombreux musiciens de revenus importants. Les répercussions vont durer encore longtemps pour toute une catégorie de travailleuses et de travailleurs au statut précaire, sans filet de protection sociale. »

  • Luc Fortin, président-directeur général de la GMMQ

« Le spectacle vivant, c’est annuellement 22 000 représentations payantes, qui accueille 8,75 millions de spectateurs pour des revenus de billetterie de 337 M$. L’impact économique et humain a été énorme en 2020-21, on a besoin rapidement d’un plan de relance des arts vivants de la part du gouvernement. »

  • Viviane Morin, directrice générale de l’APASQ

« Il est important d’assurer l’accessibilité aux ressources nécessaires et d’offrir une qualité de vie à nos artistes qui font briller le Québec, par leurs talents et leur créativité. Les chiffres du rapport prouvent un réel essoufflement et constituent une menace à la pérennité et à la vitalité du secteur culturel québécois, notamment dans le secteur des arts dramatiques. »

  • Marie-Eve Gagnon, directrice générale de l’AQAD

« Le Québec ne peut se permettre de perdre ses talents et son expertise. Essentiels au rayonnement de la culture québécoise ici et à l’international, les artistes et les réalisateurs sont des ambassadeurs et des créateurs de notre culture collective. »

  • Mylène Cyr, directrice générale de l’ARRQ

« La saison des festivals est à nos portes, il faut de toute urgence que les intervenants du milieu des arts vivants travaillent sur un plan avec la Santé publique et le MCCQ. Un leadership est nécessaire. »

  • François Deschamps, co-porte-parole de TRACE

« Si la pandémie doit avoir un impact positif, cela doit être de nous donner l’occasion de redorer cette industrie et de bonifier les conditions de travail des écrivaines et des écrivains. Il faut saisir cette occasion d’agir pour ne pas retourner en arrière et restaurer l’équité dans le traitement fait aux artistes afin de préserver notre vitalité culturelle. »

  • Suzanne Aubry, présidente de l’UNEQ
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Le CRTC ne doit pas assouplir les conditions imposées à Radio-Canada https://www.csn.qc.ca/actualites/le-crtc-ne-doit-pas-assouplir-les-conditions-imposees-a-radio-canada/ Fri, 22 Jan 2021 13:42:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78302 Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada (STTRC) et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), qui se présentent aujourd’hui devant le CRTC dans le cadre du renouvellement de la licence de Radio-Canada, demandent à l’organisme réglementaire de ne pas assouplir les conditions de licence de la télévision traditionnelle.

« Les engagements de Radio-Canada pour la diffusion de contenus en ligne sont pour le moment insuffisants pour justifier toute forme d’assouplissement des exigences sur les autres plateformes », soutient le président du STTRC, Pierre Tousignant. Ce dernier demande également au CRTC d’intervenir pour que les Normes et pratiques journalistiques en place s’appliquent de la même façon sur les plateformes numériques que dans les services déjà réglementés.

La mission d’information locale, régionale et internationale est primordiale pour Radio-Canada. La fermeture du bureau des Îles-de-la-Madeleine l’année dernière n’est pas une décision rassurante en ce sens. Les signaux ne sont guère plus encourageants pour la couverture des nouvelles internationales d’un point de vue canadien. Les importantes coupes à Radio-Canada international (RCI) indiquent en effet un virage vers une mise en valeur du multiculturalisme canadien plutôt qu’une information internationale destinée à l’ensemble de l’auditoire national.

« Le CRTC doit imposer un contenu minimal de nouvelles locales aux stations de télévision de même que le maintien d’une présence locale », affirme Pierre Tousignant. La production interne d’émissions devrait par ailleurs être un objectif.

Avec le projet de loi C-10, une volonté de réglementer l’ensemble des acteurs de la radiodiffusion semble acquise, mais le détail de son application est encore flou. « Le CRTC doit porter une attention particulière au diffuseur public national dans cet important exercice de modernisation. Il faut un financement public stable et établi sur plusieurs années », insiste Annick Charrette, secrétaire générale de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC).

À propos
Le syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada (STTRC, ancien SCRC) compte plus de 2500 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

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Un pas dans la bonne direction https://www.csn.qc.ca/actualites/un-pas-dans-la-bonne-direction-7/ Tue, 03 Nov 2020 20:15:10 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76919 Voilà une trentaine d’années que le système réglementaire et l’écosystème de financement de la production et de diffusion du secteur de la culture et des médias au Canada n’ont pas été revus en profondeur. En ce sens, il faut saluer le projet de loi C-10 déposé aujourd’hui par le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault.

« Pour nous, il s’agit d’un signe clair que le gouvernement comprend maintenant l’urgence de moderniser le cadre réglementaire et de l’adapter aux nouveaux modes de diffusion et de consommation de la culture et des médias, se réjouit d’emblée, Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN). Que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dispose de pouvoirs pour réglementer les pratiques et la contribution des géants du web et qu’il puisse exiger que le contenu canadien soit mis en vitrine devrait lui donner plus de mordant. Mais il faudra aller beaucoup plus loin ».

En effet, la concurrence accrue des nouveaux joueurs étrangers jusqu’à maintenant non soumis à des obligations de contribution financière ou à des obligations de contenu canadien provoque un déséquilibre grandissant. Les GAFAM, Netflix, Disney et Spotify, pour ne nommer que ceux-là, encaissent les revenus publicitaires collectés au Canada et les pompent directement à l’étranger bien souvent aux États-Unis sans payer ni taxes ni impôt chez nous ni même encourager sérieusement la production au Canada, faite par des artisans, créateurs et travailleurs d’ici.

« Cette concurrence mondiale mine notre souveraineté culturelle et érode notre capacité à produire du contenu exprimant la diversité culturelle et médiatique propre à notre société. Nous n’avons pas le luxe du temps », s’alarme Pascale St-Onge. Des preuves tangibles? La contribution au Fonds des médias canadien par les entreprises de radiodiffusion encadrées par la loi actuelle a chuté de 26% depuis 2015. Aussi, 22 000 emplois ont été supprimés au pays dans le secteur de la presse écrite entre 2014 et 2019.

Urgence d’agir

Compte tenu de l’urgence d’agir, la pandémie ayant accentué le déséquilibre entre les joueurs de l’audiovisuel, les travaux pour faire adopter le projet de loi présenté aujourd’hui doivent être menés à bien rapidement afin que le CRTC puisse agir. D’ailleurs, une fois investi de ses nouveaux pouvoirs, le CRTC devra être prêt à procéder rapidement à une réforme en profondeur de sa réglementation pour restaurer l’équité.

La FNCC–CSN, qui va analyser le projet de loi article par article dans les prochains jours, promet de participer activement aux travaux du Parlement. Surtout, nous continuerons d’exercer notre influence pour obtenir une réforme beaucoup plus en profondeur afin d’assurer la survie de notre écosystème culturel et médiatique en péril.

 

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Pour la suite du monde https://www.csn.qc.ca/actualites/pour-la-suite-du-monde/ Fri, 14 Feb 2020 01:31:23 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=73847 Cent vingt-sept jours se sont écoulés entre le moment où le Groupe Capitales Médias (GCM) s’est placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers et l’acceptation du plan de reprise collective des quotidiens. Retour sur une petite révolution.

Ces 127 jours, les syndiqué-es du Soleil, du Nouvelliste, du Droit, de La Voix de l’Est, du Quotidien et de La Tribune s’en souviendront longtemps. Le 19 août dernier, ils étaient plus de 350 salarié-es au bord du gouffre. Depuis, des coopératives ont repris le bâton de pèlerin pour chacun des journaux et la voix de ces régions continuera à être portée dans le vaste discours médiatique.

Inventer un nouveau modèle
Dans cette course contre la montre, les employé-es ont proposé un modèle d’affaires novateur et une vision nouvelle pour l’avenir de la presse écrite : la propriété collective, une approche encore jamais vue étant donné l’envergure du projet. Désormais, ils pourront miser sur un niveau d’indépendance qui sera au service des communautés et représentatif de leur réalité.

Dès le départ, l’idée de reprendre les quotidiens en fondant des coopératives s’est enracinée dans les esprits des représentantes et représentants syndicaux concernés. Pour y arriver, il leur aura fallu réagir très rapidement et entamer un travail colossal.

Sacrifices et efforts collectifs
Dans les heures suivant l’annonce par les dirigeants de GCM, les syndiqué-es se sont mobilisés, avec l’appui de la CSN et de la Fédé­ration nationale des communications (FNC–CSN), afin de développer une solution de rechange viable. Les défis étaient nombreux et le temps compté. Baisser les bras n’était pas envisageable et une période très intense s’est amorcée, alors que la CSN a soutenu activement les syndiqué-es pour les aider à s’adjoindre les services de ressources appropriées, comme ceux de MCE Conseils. Quatre mois effrénés ont suivi pendant lesquels les travailleuses et travailleurs ont conçu un ambitieux plan de reprise et mené une vaste campagne de financement, tout en continuant à assurer la publication de leur quotidien.

Ce marathon en aura surpris plus d’un par son intensité. Car malgré la bonne volonté des acteurs impliqués, la partie était loin d’être gagnée. À commencer par la difficile situation financière de l’entreprise sur fond de crise générale dans la presse écrite. Rappelons ici quelques faits : lors des deux précédentes négociations, les salarié-es avaient consenti des hausses salariales de 1 %, un taux en deçà de l’inflation, dans l’espoir de maintenir à flot leurs quotidiens. Ils avaient également accepté de rendre les régimes de retraite des salarié-es actifs moins avantageux. Sans compter la diminution de la valeur des régimes de retraite, un drame qui touche tout autant les retraité-es que les travailleuses et travailleurs encore en poste.

Malgré cela, l’espoir prend le dessus. À terme, c’est une incroyable campagne de financement qui s’est déployée : en moins de trois mois, 2,5 millions de dollars sont recueillis auprès de la population. L’un des messages les plus forts de toute cette expérience est ainsi lancé : les quotidiens régionaux sont essentiels et leurs communautés sont déterminées à faire en sorte qu’ils survivent. Fort de cet important appui populaire, le projet de coopérative aura également su convaincre Fondaction (CSN), le Fonds de solidarité de la FTQ ainsi que Desjardins d’appuyer financièrement l’aventure.

Mais de nouveaux sacrifices devront être consentis. « Nous contribuerons à la pérennité de nos quotidiens par un prélèvement de 5 % sur chacune de nos payes », explique Louis Tremblay, président des conseils d’administration de la coopérative du Quotidien et de la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i). « Nous nous priverons d’augmentations salariales et de bonification de prime durant les premières années du projet. Nos communautés pourront ainsi conserver une voix. Nos enjeux, notre vie politique, sociale, culturelle et économique continueront à faire l’objet d’une couverture indépendante et professionnelle. Nous y veillerons. »

Une victoire et des luttes à venir
Le 23 décembre dernier, le plan de relance proposé par les travailleuses et travailleurs était accepté devant la Cour supérieure. Des centaines d’emplois ont été sauvegardés et la population peut espérer des jours meilleurs pour l’information régionale indépendante. Les défis à venir sont toutefois énormes et nul n’en est plus conscient que Louis Tremblay.

« Cette victoire prouve que notre mouvement peut accomplir d’immenses choses. Dans les prochaines années, nous devrons continuer d’innover. Nous devrons piloter un virage numérique et appliquer les idées phares de notre plan d’affaires pour atteindre l’équilibre budgétaire et retrouver enfin la voie de la rentabilité. Sauf que cette fois-ci, nous sommes collectivement responsables de notre destin, et nous n’aurons pas à subir les décisions arbitraires et opaques comme dans le passé. Ça va faire du bien ! »

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Une année de congrès et de centenaire pour la CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/une-annee-de-congres-et-de-centenaire-pour-la-csn/ Fri, 03 Jan 2020 15:57:13 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=73314 C’est dans un monde du travail en pleines mutations que la CSN tiendra son 66e congrès, du 25 au 29 mai prochain. Ce rendez-vous triannuel marquera également le début de la commémoration du centenaire de la centrale syndicale, fondée en 1921.

« Nous constatons d’importantes transformations de nos milieux de travail », a indiqué d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau, lors de la conférence de presse annuelle de la centrale syndicale. « L’évolution technologique, en particulier en matière d’informatisation et de robotisation, a un effet considérable sur les procédés de production. La crise climatique que nous traversons nous oblige également à réduire notre empreinte énergétique, tout en nous assurant que cette transition s’effectue de façon juste pour les travailleuses et les travailleurs. Enfin, ces transformations s’effectuent dans un contexte où les pénuries et la rareté de main-d’œuvre touchent l’ensemble de nos entreprises. Voilà pourquoi nous souhaitons profiter de notre 66e congrès pour réfléchir avec nos syndicats aux défis et aux perspectives offertes par ces importants changements, et ce, autant en matière de négociation que de mobilisation et de syndicalisation. »

Ce congrès marquera également le coup d’envoi des activités soulignant le centenaire de la CSN, qui s’échelonneront jusqu’en septembre 2021. « Peu d’organisations québécoises peuvent se targuer d’avoir traversé 100 ans d’histoire. Nous désirons profiter de cet anniversaire pour célébrer l’évolution du travail et des conditions dans lesquelles nous l’exerçons. Grâce aux luttes que nous avons menées, tant sur le plan du travail que sur le plan social, nous sommes loin des conditions dans lesquelles vivaient les allumetières de Hull, même si beaucoup d’améliorations sont encore nécessaires », a souligné Jacques Létourneau.

Négociations à venir
L’année 2020 sera bien sûr marquée par les négociations du secteur public. La CSN y représente 150 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux. Alors que les organisations syndicales demandent un important rattrapage salarial et une amélioration des conditions de travail et de pratique, le gouvernement Legault déposait, il y a quelques semaines, des offres qui condamneraient les travailleuses et les travailleurs du secteur public à un appauvrissement supplémentaire. « Le premier ministre et son président du Conseil du trésor doivent comprendre que pour attirer et maintenir la main-d’œuvre dont nos services publics ont cruellement besoin, un sérieux coup de barre s’impose, a mentionné le président de la CSN. Espérons que les négociations qui s’amorcent seront l’occasion de régler les problèmes récurrents que nous rencontrons, et ce, dans un souci d’améliorer la qualité et l’accessibilité aux services publics auxquels la population québécoise est en droit de s’attendre. »

Plusieurs renouvellements de conventions collectives sont également à prévoir du côté parapublic, notamment dans les secteurs universitaire, préhospitalier, de la petite enfance et des agents correctionnels. Le secteur privé n’est pas en reste : d’importantes négociations coordonnées auront lieu dans les milieux de l’hôtellerie et de l’alimentation, entre autres. Au total, plus des deux tiers des membres de la CSN seront en négociation au cours de l’année 2020.

Dossiers en cours
Plusieurs dossiers d’importance qui chemineront à l’Assemblée nationale auront une attention toute particulière de la centrale syndicale. C’est le cas de la réforme des lois en matière de santé et de sécurité du travail. « Nos lois n’ont pas été revues depuis une quarantaine d’années, a déploré M. Létourneau. Alors que le Québec était chef de file à l’époque en matière de santé et sécurité, il traine aujourd’hui en queue de peloton. Nous avons été clairs avec le ministre du Travail, Jean Boulet : nous devons impérativement étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail et mettre à jour – pour la première fois depuis 1985! – la liste des maladies professionnelles reconnues, notamment en incluant les maladies d’ordre psychologique. » En plus de maintenir le programme de maternité sans danger continuellement remis en question par les employeurs, la CSN exigera des mesures pour déjudiciariser le régime d’indemnisation.

L’actualité des dernières semaines, avec la mise sous protection du Groupe Capitales Médias contre ses créanciers, a démontré le manque flagrant de protection des régimes de retraite lors de faillite. « Depuis l’automne, nous avons évalué plusieurs pistes pour tenter d’amoindrir les conséquences extrêmement malheureuses de cette situation sur les retraités du Groupe Capitales Médias ainsi que sur de nombreux travailleurs actifs, qui ont perdu près de 30 % de leur rente, a précisé Jacques Létourneau. Les transactions entre les administrations antérieures font évidemment partie des pistes que nous analysons. Mais, au risque de me répéter, jamais la CSN n’acceptera de prendre le blâme pour la terminaison des régimes de retraite du Groupe Capitales Médias. »

La CSN suivra de près la poursuite des travaux parlementaires entourant le projet de loi 40 portant sur les commissions scolaires. « Nous l’avons maintes fois répété : ce n’est pas d’un brassage de structures dont nous avons besoin, mais d’une réelle consultation sur la place qu’occupe l’école publique dans notre société et les ressources que nous devons y consacrer afin d’assurer la réussite scolaire de toutes et de tous. Dans le même ordre d’idées, nous attendons impatiemment des mesures concrètes pour augmenter le nombre de places en CPE et en milieu familial régi pour l’ensemble de nos tout-petits. »

Entre autres dossiers, la CSN s’intéressera de près au plan d’électrification et de lutte aux changements climatiques promis par le gouvernement Legault ainsi qu’aux travaux portant sur la réforme du mode de scrutin. La révision du programme de l’expérience québécoise, dont les débuts furent pour le moins cahoteux, sera également suivie de près.

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Reprise du Groupe Capitales Médias : Les employé-es votent en faveur du dépôt d’une offre d’achat axée sur le modèle coopératif https://www.csn.qc.ca/actualites/reprise-du-groupe-capitales-medias-les-employe-es-votent-en-faveur-du-depot-dune-offre-dachat-axee-sur-le-modele-cooperatif/ Thu, 24 Oct 2019 19:46:34 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=72662 Les employé-es des six quotidiens du Groupe Capitales Médias (GCM) se sont notamment prononcés en faveur du plan d’affaires qui sera déposé pour appuyer l’offre d’achat. Ce plan d’affaires permet ainsi de définir le projet de relance sous le modèle coopératif auquel leur comité provisoire travaille depuis que GCM s’est placé à l’abri de ses créanciers au mois d’août.

« Le facteur temps est une donnée fondamentale dans tout le dossier. Nous devions à la fois développer une vision d’avenir avec un projet viable, orchestrer une importante campagne de sollicitation et, en même temps, mener une analyse rigoureuse afin d’aboutir à un plan d’affaires cohérent. Nous sommes fiers du travail accompli, car ce plan d’affaires suscite l’adhésion des employé-es et permettra de préserver un maximum d’emplois tout en instaurant des bases solides pour faire face aux nombreux défis à venir », explique Louis Tremblay, du journal Le Quotidien et porte-parole du comité provisoire.

Vent d’optimisme
Avec l’adoption du plan d’affaires, les employé-es de GCM franchissent une nouvelle étape dans l’actuel processus de reprise. « Nous l’avons dit par le passé, c’est une situation difficile et il s’agissait pour nous de transformer l’adversité en opportunité. Avec le soutien de nos communautés respectives et un plan d’affaires pour appuyer notre projet de coopératives, nous sentons que nous avons une réelle chance d’assurer la pérennité de nos quotidiens », ajoute Gilles Carignan, cadre au journal Le Soleil et membre du comité provisoire.

Malgré l’optimisme et la volonté de construire un projet porteur pour l’avenir, le comité provisoire déplore toutefois l’inquiétante situation dans laquelle se retrouvent les retraités de GCM. « Les coûts et surtout les risques associés au maintien du régime de retraite à prestations déterminées sont trop élevés et mineraient notre projet de relance. Malgré cela, on ne peut s’empêcher de partager leur frustration », conclut Louis Tremblay.

Rappelons que le comité provisoire représente tous les employés, syndiqués et non syndiqués. Il est composé de sept représentants, soit Louis Tremblay (Le Quotidien), Jérôme Savary (La Voix de l’Est), Louis Ménard (Le Nouvelliste), Jean-François Néron (Le Soleil), Patrick Duquette (Le Droit), Isabelle Pion (La Tribune) et Gilles Carignan (cadres GCM).

Pour contribuer et en apprendre plus sur le projet : www.coopmonjournal.com

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Les communautés appuient le projet de coopératives avec plus de 2 millions de dollars d’engagements https://www.csn.qc.ca/actualites/les-communautes-appuient-le-projet-de-cooperatives-medias-avec-plus-de-2-m-dengagements/ Thu, 17 Oct 2019 17:48:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=72573 Lancée le 7 octobre dernier, la campagne « Je coopère pour mon journal » reçoit d’importants appuis partout au Québec. Après un peu plus d’une semaine, la somme des engagements dépasse déjà les 2 millions de dollars et le montant se bonifie de jour en jour. Le comité provisoire responsable du projet dévoile ces chiffres alors qu’il dépose aussi une lettre d’intention auprès du séquestre, confirmant sa volonté de proposer une offre de reprise du Groupe Capitales Médias.

« Nous vivons des moments très encourageants actuellement. Toutes les régions concernées par la survie de leurs quotidiens répondent à l’appel et les sommes amassées auprès des communautés font partie intégrante d’un plus vaste financement à venir, en plus de démontrer l’ancrage local très fort de notre projet. Ce qui est en train de se dessiner, c’est un mouvement collectif de grande envergure pour sauver l’information de qualité et préserver la voix des différentes régions dans l’univers médiatique du Québec », explique Louis Tremblay, du journal Le Quotidien et porte-parole du comité provisoire.

Les employé-es s’impliquent financièrement

Afin de confirmer leur soutien au projet de coopératives, les différents syndicats des six quotidiens ont voté des contributions de plus de 600 000 $ au cours des derniers jours. « Si, aujourd’hui, on peut parler de plus de 2 M$ en engagements, c’est aussi parce que les employé-es sont mobilisés et croient fermement à tout le potentiel de relance que représentent les coopératives », ajoute Louis Tremblay.

Un effort collectif

Soutenue par la Fédération nationale des communications – CSN (FNC-CSN) et le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), la campagne « Je coopère pour mon journal » se déploie de manière intensive depuis son lancement et les efforts se poursuivront en vue de déposer une offre de reprise appuyée par un plan d’affaires viable.

« Notre fédération soutien cette initiative depuis le premier jour et l’ampleur que prend cette campagne nous porte à croire que le projet a toutes les chances de se concrétiser. Il reste toutefois des étapes importantes à franchir et nous allons continuer à apporter le soutien nécessaire, car il en va de la survie de journaux qui jouent un rôle essentiel dans la diversité des voix au Québec. Nous invitons tous les acteurs des communautés à continuer la mobilisation et, surtout, à signer des engagements, car au final, ce sera l’un des facteurs déterminants pour la suite de cet emballant projet », affirme Pascale St-Onge, présidente de la FNC-CSN.

« La réussite du projet de relance en mode coopératif repose sur l’engagement des collectivités envers leur média local. Les sommes amassées jusqu’à présent démontrent la force d’un projet collectif. Les gens ont su se rallier rapidement derrière cette volonté commune de préserver leurs quotidiens. Le modèle coopératif retenu permettra de pérenniser cet engagement en mettant à contribution les personnes qui ont à cœur le maintien des activités de presse en région. En cette semaine de la coopération, je vous invite à poursuivre votre mobilisation pour soutenir ce grand projet collectif qui est un exemple probant du pouvoir d’agir des communautés », ajoute Gaston Bédard, président-directeur général du CQCM.

Engagements publicitaires récurrents

Outre les engagements de 2 M$ récoltés à ce jour auprès des communautés, la campagne a également permis de récolter des engagements en matière d’investissements publicitaires récurrents de la part de différents acteurs institutionnels et des milieux d’affaires des régions concernées. « Nous avons été sur le terrain et avons présenté notre projet avec conviction et cela nous a permis d’amasser plusieurs centaines de milliers de dollars en engagements publicitaires pour les prochaines années. Ça aussi, c’est très positif pour l’avenir », confirme Louis Tremblay.

Rappelons que le comité provisoire représente tous les employés, syndiqués et non syndiqués. Il est composé de sept représentants, soit Louis Tremblay (Le Quotidien), Jérôme Savary (La Voix de l’Est), Louis Ménard (Le Nouvelliste), Jean-François Néron (Le Soleil), Patrick Duquette (Le Droit), Isabelle Pion (La Tribune) et Gilles Carignan (cadres GCM).

Pour contribuer et en apprendre plus sur le projet : www.coopmonjournal.com

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Groupe Capitales Médias : Une occasion à saisir pour les communautés locales https://www.csn.qc.ca/actualites/groupe-capitale-medias-une-occasion-a-saisir-pour-les-communautes-locales/ Mon, 07 Oct 2019 14:49:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=72403 Protéger un bien public
« Les dernières semaines nous ont permis de constater à quel point nos communautés tiennent à leurs journaux locaux. Tout le monde comprend que ce qui est actuellement en jeu, c’est la survie d’une couverture professionnelle et indépendante de leur réalité politique, économique et culturelle. Nos communautés sont inquiètes de voir leurs enjeux passer sous le radar du débat public. Elles n’ont pas tort, l’information régionale fait face à de l’adversité, mais nous souhaitons lancer un message positif et transformer la situation actuelle en opportunité. Nous avons une réelle possibilité de nous mobiliser collectivement et de nous assurer de la survie de nos journaux », explique Louis Tremblay, du journal Le Quotidien et porte-parole du comité provisoire chargé de développer le projet.

Une campagne intensive
Pilotée par les membres de ce comité provisoire, composé de représentants de chacun des journaux, la campagne « Je coopère pour mon journal » se déploiera dès cette semaine. Les personnes, organisations et entreprises qui le souhaitent pourront contribuer via la plateforme web coopmonjournal.com ou lors de sollicitations officielles qui se dérouleront dans les régions où sont implantés les journaux.

« Ce qu’on demande à nos communautés respectives, c’est d’abord de signer des lettres d’engagement comportant des montants de contribution volontaire pour le démarrage de la coopérative de leur journal. Notre objectif est de déposer une offre de reprise cohérente, soutenue par un plan d’affaires viable sur un horizon de cinq ans. D’ailleurs, des experts comptables travaillent actuellement sur cet aspect du projet. Malgré le contexte difficile et le temps qui presse, nous sommes emballés devant la perspective d’offrir aux communautés concernées la possibilité de participer avec nous à une reprise collective des journaux par la création de coopératives. C’est novateur comme approche et pour un milieu qui est en crise, c’est aussi une lueur d’espoir pour l’avenir. Pour y arriver, nos régions doivent se serrer les coudes et nous sommes persuadés qu’elles seront au rendez-vous », commente Louis Tremblay.

Rappelons que les parties intéressées à reprendre les journaux ont jusqu’au 25 octobre pour déposer une offre.

Le comité provisoire représente tous les employés, syndiqués et non syndiqués. Il est composé de sept représentants, soit Louis Tremblay (Le Quotidien), Jérôme Savary (La Voix de l’Est), Louis Ménard (Le Nouvelliste), Jean-François Néron (Le Soleil), Patrick Duquette (Le Droit), Isabelle Pion (La Tribune) et Gilles Carignan (cadres GCM). Le comité provisoire est soutenu par le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, ainsi que par la Fédération nationale des communications – CSN.

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