Technologie – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 20 Feb 2025 16:58:39 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Technologie – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 La CSN tourne le dos à X https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-tourne-le-dos-a-x/ Thu, 20 Feb 2025 16:01:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=102579 La CSN est une organisation syndicale qui lutte pour la justice sociale, pour l’égalité sur tous les fronts. La CSN est aussi une organisation syndicale qui représente des travailleuses et des travailleurs de l’information et qui œuvre pour un réel droit à l’information et pour une société égalitaire et démocratique. La plateforme X ne loge plus à cette enseigne. La toxicité de cette dernière a atteint des sommets.

Depuis le rachat par Elon Musk, X, anciennement Twitter, a muté en un espace clairement biaisé à l’égard des contenus de droite, d’extrême-droite et d’austérité économique, en plus d’être devenu un outil facilitant la prise de pouvoir de son propriétaire aux côtés de Trump. Des communautés féroces et décomplexées y dominent, favorisées par un algorithme sur les stéroïdes, empêchant tout débat public équilibré et serein.

Si certains doutaient encore des accointances de Musk avec les nébuleuses de droite et d’extrême-droite, la présomption d’innocence est tombée devant le triste de spectacle des deux saluts nazis enthousiastes auxquels il s’est livré pendant la cérémonie d’investiture du président Trump.

Les fermetures de comptes se sont multipliées au lendemain de l’investiture et elle se sont encore accélérées après le 25 janvier dernier, à la suite de l’allocution de Musk devant les membres du parti allemand d’extrême-droite Alternative für Deutschland (AfD), qu’il a encouragé à oublier la « culpabilité passée ».

C’est avec ce lourd passif que Musk est maintenant aux commandes aux États-Unis, puisqu’il est maintenant l’architecte principal du démantèlement de l’État social et des minces politiques publiques américaines depuis son entrée en fonction à la tête du département de l’Efficience gouvernementale – Department of Government efficiency (DOGE). Un poste pour lequel il n’a pas été élu et qui relève uniquement du président Trump.

Son équipe a récemment pris le contrôle du système de paiement du Trésor américain, qui gère le flux des fonds fédéraux, notamment les quelque 6000 milliards de dollars destinés annuellement aux fonds de retraite public, aux salaires des fonctionnaires fédéraux et au programme d’assurance maladie Medicare, entre autres. Il possède ainsi des informations personnelles sur des millions de citoyennes et de citoyens américains…

Pour toutes ces raisons, la CSN tourne le dos à X. Depuis quelques semaines, de plus en plus de voix s’élèvent pour annoncer qu’elles quittent cette plateforme et la CSN est fière de se joindre à elles.

Nous savons qu’aucune plateforme numérique n’est parfaite. La CSN revendique d’ailleurs depuis longtemps que les géants du Web rendent compte de leurs décisions. Il nous apparaît toutefois évident que le climat sur X ne fera que dégénérer dans les prochains mois. Pour interagir avec la population, la CSN se concentrera désormais sur ses autres plateformes. Nous vous invitons à faire de même et à nous rejoindre sur Bluesky : @lacsn.bsky.social.

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Compressions chez RNC Média : l’employeur ne respecte pas la convention collective https://www.csn.qc.ca/actualites/lemployeur-ne-respecte-pas-la-convention-collective/ Tue, 27 Aug 2024 13:41:59 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=99263 Le 22 août dernier, RNC Média annonçait la coupe de trois postes dans le secteur de la télévision à Rouyn-Noranda et à Val-d’Or, en raison de « la situation économique ». Yvon Moreau, le président du Syndicat des employé(e)s en communication de l’Abitibi-Témiscamingue, remet en cause la bonne foi de l’employeur.

« L’encre de notre nouvelle convention collective est à peine sèche et on nous annonce ceci ! Comment ne pas douter de la bonne foi de l’employeur quand cela ne fait même pas deux mois que la convention est en vigueur et qu’on nous annonce des coupes basées sur les résultats financiers des six derniers mois ? L’employeur connaissait le portrait de la situation avant de signer la convention collective, mais il a laissé le syndicat réduire considérablement ses demandes afin de pouvoir boucler la négociation et il nous arrive avec ceci aujourd’hui. C’est faire preuve d’un grave manque de respect envers ses travailleuses et ses travailleurs », déplore M. Moreau.

De plus, le président observe que l’employeur ne respecte pas les clauses de la convention collective qui encadrent les abolitions de postes pour raisons financières. « La convention prévoit que l’employeur doit convoquer le syndicat afin de lui faire part de l’information. Le syndicat a ensuite 15 jours pour consulter ses membres et soumettre d’autres solutions à l’employeur, comme des départs à la retraite anticipée, par exemple. S’ensuit un délai de 30 jours pour l’application des décisions. Comme RNC Média veut que les coupes soient effectives dès le 21 septembre, ces délais ne sont pas respectés. L’entreprise renie sa signature en agissant ainsi. Nous exigeons d’exercer notre droit de consultation de nos membres, et ce, dans les délais prescrits », continue M. Moreau.

Pour Félix-Antoine Lafleur, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec, la situation est inacceptable. « Dans la région, on connait les pratiques de RNC Média depuis longtemps. Une attitude comme celle-ci ne détonne pas ! Mais ce n’est pas parce qu’on les connait que c’est acceptable, surtout dans le contexte où la direction a voulu se “débarrasser” de cette annonce avant ses vacances, en refusant de rencontrer la totalité de l’exécutif du syndicat. Manque de respect, vous dites ? », martèle M. Lafleur.

Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture, à laquelle est affiliée le Syndicat des employé(e)s en communication de l’Abitibi-Témiscamingue, conclut en rappelant qu’à l’heure actuelle, des régions entières sont déstabilisées et sur le point de se retrouver dans un désert d’informations locales. « C’est donc l’accès à une information rigoureuse, diversifiée et locale qui est compromis partout au Québec. Et quand on apprend que RNC Média lance la première émission de radio générée et animée par l’intelligence artificielle en Outaouais, là où ils ont justement annoncé d’autres coupes la semaine dernière, on est en droit d’être très très inquiets pour la suite des choses », termine Mme Charette.

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Un mandat de grève pour ramener MDA Espace sur terre https://www.csn.qc.ca/actualites/un-mandat-de-greve-pour-ramener-mda-espace-sur-terre/ Wed, 03 Apr 2024 11:02:18 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=95173 Face à une offre monétaire insultante, les travailleurs et travailleuses de MDA Espace ont adopté à 99 % un mandat de séquences de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée pour faire débloquer la négociation. Après des mois de négociation, l’entreprise spécialisée en robotique et en opérations spatiales propose des offres salariales en deçà de l’inflation et des reculs au régime de retraite.

Si le syndicat représentant plus de 150 travailleurs et travailleuses est parvenu à régler les éléments normatifs de la négociation, un monde sépare les parties sur la question salariale. Après des semaines à interpeller l’employeur pour connaître son offre, les travailleurs et travailleuses ont reçu avec colère sa proposition d’augmentations salariales de 2 % par année. À cela s’ajoute la volonté de l’employeur d’imposer des reculs au régime de retraite. L’entreprise, en pleine croissance et bien reconnue dans son secteur, n’a pas les moyens de se passer de l’expertise du personnel. C’est pour accentuer la pression sur l’entreprise que les travailleurs et travailleuses de la production et de l’entretien se sont dotés d’un mandat de grève lors d’une assemblée générale tenue le 2 avril 2024.

« L’employeur est littéralement sur une autre planète avec son offre salariale. En pleine période d’inflation, il propose à ses travailleurs et travailleuses de s’appauvrir. Si MDA Espace est devenu un précurseur dans l’industrie aérospatiale, c’est grâce à notre travail quotidien. Ce n’est pas avec une offre monétaire méprisante, insultante et incomplète que l’employeur va réussir à atteindre ses objectifs », explique Michel Mercier, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de MDA Espace–CSN.

« C’est inacceptable qu’une entreprise en pleine croissance refuse de reconnaitre les efforts de ses travailleurs et travailleuses. Surtout que tout ça survient en pleine pénurie de personnel et avec une inflation importante. Avec un mandat de grève en poche, on envoie le message à l’employeur qu’il est temps d’arrêter de mépriser les travailleurs et les travailleuses et de venir négocier sérieusement », de conclure Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) et Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).

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La CSN réclame une loi-cadre au plus vite, mais pas sans dialogue social https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-reclame-une-loi-cadre-au-plus-vite-mais-pas-sans-dialogue-social/ Mon, 05 Feb 2024 20:49:27 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=93885 La CSN salue, de manière générale, les recommandations contenues dans le rapport que le Conseil de l’innovation du Québec a rendu public aujourd’hui relativement à l’intelligence artificielle (IA), mais réclame que la société civile – nommément les organisations syndicales et les travailleuses et travailleurs qu’elles représentent – soit au cœur de la démarche menant à l’adoption, dans les meilleurs délais, d’une loi-cadre en matière d’IA et à son application éventuelle dans les milieux de travail.

« Là où nous rejoignons le ministre Fitzgibbon, c’est dans la nécessité, pour le Québec, de se doter d’une gouvernance basée sur la confiance qui va nous permettre de développer l’IA de manière éthique, durable et responsable, tout en limitant la perte d’emplois. Cela dit, l’essentiel se jouera sur le plan de l’application et de la mise en œuvre de la future loi-cadre que le gouvernement souhaite confier à une autorité indépendante. Pour nous, il est clair que la société civile – et les syndicats au premier chef – devra être partie prenante des décisions entourant le déploiement de cette loi, car les travailleuses et les travailleurs sont les premières personnes concernées par cette révolution technologique », a martelé la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

En ce qui concerne la question de l’emploi et du travail, la CSN répondra présente à l’appel d’un chantier visant à moderniser les lois du travail et les politiques sociales. « À l’instar des recommandations du conseil, nous devons nous inspirer des mesures les plus avant-gardistes pour protéger les travailleuses et les travailleurs face aux risques posés par l’IA, telles que la reconnaissance d’un droit à la décision humaine, comme c’est prévu dans le Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen », ajoute Mme Senneville.

Quant à l’encadrement de l’utilisation de l’IA dans le secteur public, la CSN appuie la recommandation de renforcer le cadre de gouvernance de l’administration, mais souligne que de nombreuses discussions devront se poursuivre avec les représentantes et les représentants syndicaux. « La venue de l’intelligence artificielle dans des réseaux aussi névralgiques que l’éducation et l’enseignement supérieur pose d’importants problèmes en ce qui a trait aux risques de plagiat et à la détérioration de la relation pédagogique entre les étudiants et le personnel », poursuit Caroline Senneville.

Rappelons que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), affiliée à la CSN, avait réclamé d’urgence, au printemps dernier, un moratoire sur le développement des systèmes d’intelligence artificielle afin de permettre un encadrement international, national et local. « Maintenant que le rapport est déposé, il est impératif de légiférer, et ce, pour le bénéfice de l’ensemble de la société », de conclure la présidente.

 

 

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Tensions numériques à la SAQ https://www.csn.qc.ca/actualites/tensions-numeriques-a-la-saq/ Mon, 13 Nov 2023 02:32:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92910 Alors que de nombreux secteurs ont vu leurs ventes en ligne exploser depuis les dernières années, pourquoi la SAQ fait-elle si piètre figure ? En misant sur le mauvais cheval, juge le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN).

Lors de la divulgation de son rapport annuel en juin dernier, la SAQ confirmait que les achats effectués sur SAQ.com avaient plafonné à 3,1 % pour l’année 2022. Au deuxième trimestre de l’année en cours, ils avaient reculé de près de 6 % par rapport à l’an dernier.

Aucunement mécontent du plafonnement des ventes qui échappent aux succursales, le syndicat pointe du doigt les interminables délais de livraison (jusqu’à cinq jours !) entraînés par la centralisation de la préparation et de l’expédition des commandes à partir de Montréal, au détriment des régions.

Le syndicat réclame depuis des années que les commandes effectuées en ligne puissent être préparées en succursale et disponibles beaucoup plus rapidement. Un système pourtant efficace à la SQDC, où l’on peut collecter, en 90 minutes, une commande préalablement passée en ligne.

Tout le contraire de la SAQ : les commandes sont assemblées à l’entrepôt de Montréal, expédiées par camion jusqu’en Gaspésie, cinq jours plus tard, malgré la disponibilité des mêmes bouteilles dans un rayon de quelques kilomètres. Bonjour les gaz à effet de serre !

Malgré l’échec annoncé, le gouvernement a pourtant accepté, en juin dernier, de tripler l’enveloppe accordée pour la construction d’un nouveau centre de distribution, toujours à Montréal. En deux ans, le budget est passé de 48 M$ à 137 M$, sans qu’une seule pelletée de terre soit effectuée. Un budget qui n’inclut pas le coût de l’immense robot chargé d’assembler les commandes à partir de 20 000 produits… plutôt fragiles.

Un véritable non-sens aux yeux des 5 500 membres du SEMB-SAQ–CSN. Dans le cadre du renouvellement de leur convention collective, ils demandent à ce que les ventes en ligne puissent être préparées rapidement en magasin, par des employé-es, et que les commandes puissent être ramassées par la clientèle du quartier.

« Si des clientes et des clients préfèrent faire leurs achats en ligne, qu’on leur offre au moins la possibilité de passer en magasin plus rapidement en s’occupant de la préparation sur place », souligne la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche. « Tout le monde serait gagnant, que ce soit sur le plan environnemental ou économique, que du point de vue de la clientèle et des employé-es ».

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L’IA en éducation : l’ère du soupçon https://www.csn.qc.ca/actualites/lia-en-education-lere-du-soupcon/ Mon, 13 Nov 2023 01:58:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92900 Alors que la rentrée est déjà bien entamée, certains syndicats et différents intervenants et intervenantes de l’enseignement supérieur réclament des balises claires pour encadrer le recours à l’intelligence artificielle (IA) dans les salles de classe. Les acteurs de l’éducation doivent s’adapter ultra-rapidement à cette nouvelle ère pédagogique.

Ça ne fait plus aucun doute, l’IA a gagné tous les établissements d’enseignement pour y rester. Des enseignantes et enseignants craignent l’utilisation de cet outil alors que d’autres voient ce dispositif d’un bon œil, tout en demeurant critiques. Tous s’entendent et réclament des jalons clairs pour l’encadrer.

Pour Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN (FNEEQ–CSN), il est question d’une réévaluation du système d’enseignement : « la capacité énorme de substitution de la pensée qu’offre ChatGPT est une fragilisation de la relation pédagogique ». Cette menace à l’intégrité de cette relation introduit les pédagogues dans ce qu’elle qualifie « d’ère du soupçon ».

Pour Simon Collin, titulaire de la chaire de recherche du Canada sur l’équité numérique en éducation à l’UQAM, « les professeur-es à eux seuls ne peuvent évaluer la pertinence pédagogique des outils technologiques. L’anticipation des enjeux reliés à leur utilisation doit se faire dans une réflexion collective avec les conceptrices et concepteurs, les administratrices et administrateurs, et finalement, les enseignantes et les enseignants. »

Même son de cloche pour Marianne Théberge-Guyon, chargée de cours à l’UQAM. « Avant d’établir un encadrement officiel de l’IA en éducation, il faudra qu’il y ait une discussion centralisée. Les professeur-es et les expertes et experts en IA devront établir les balises, mais ils devront surtout être appuyés par le gouvernement, car ils auront besoin de moyens financiers pour l’implantation de repères ».

Pour Sébastien Mussi et Éric Martin, professeurs de philosophie au cégep, la résistance à l’implantation de l’IA en éducation devrait être plus radicale. « Il faudrait bloquer l’entrée de ces technologies qui risquent de détruire notre profession. Il s’agit d’une mainmise des entreprises sur le marché de l’éducation. L’application d’un cadre sera insuffisante pour contrer la dématérialisation de l’enseignement. »

Les syndicats de la FNEEQ–CSN ont adopté la recommandation du Comité école et société sur l’IA : dans le cadre des négociations collectives, qu’aucune technologie faisant appel à l’IA ne soit implantée sans l’accord des syndicats et que son utilisation soit supervisée par un comité paritaire auquel participeraient des enseignantes et des enseignants.

Plusieurs intervenantes et intervenants du secteur de l’éducation réclament un moratoire sur l’informatisation de l’école. La CSN et la FNEEQ–CSN revendiquent la création d’un comité permanent dont les syndicats feraient partie, afin d’établir un guide des meilleures pratiques pour les enseignantes et les enseignants.

L’enseignement est un métier relationnel. « Quand on y ajoute des intermédiaires technologiques, ça peut être pour le mieux s’ils soutiennent cette relation-là, mais pour le pire quand ils réduisent sa richesse », conclut sagement Simon Collin.

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La géolocalisation, omniprésente chez les paramédics https://www.csn.qc.ca/actualites/la-geolocalisation-omnipresente-chez-les-paramedics/ Fri, 19 May 2023 16:59:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=90813 Les enjeux liés à la géolocalisation sont multiples et bien que nous en saisissions désormais la portée, plusieurs travailleuses et travailleurs composent quotidiennement avec des outils qui les suivent pas à pas. Dany Chamberland, du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie–CSN, en connait beaucoup sur la question et nous explique les implications de cette technologie dans son milieu de travail.

« Une surveillance totale est intégrée sur plusieurs composantes de notre véhicule. Le système agit en quelque sorte comme une boîte noire sur un avion. Nous parlons donc du déclenchement des gyrophares, de la vitesse du véhicule en lien avec les limites dans les différentes zones de circulation, du dérapage possible du véhicule l’hiver, du déclenchement du système de frein ABS et de plusieurs autres données mécaniques. »

Plusieurs de ces informations sont transmises en temps réel à l’employeur. La somme des autres données est téléversée, dès le retour à la caserne, via un système Wi-Fi qui achemine tous ces détails à un serveur central. Les paramédics ont donc intérêt à bien maîtriser tout ce qui se déroule lors de leurs interventions, même dans l’urgence et avec tout le stress occasionné.

« Notre moniteur défibrillateur s’ajoute également à la collecte d’informations, puisque nous l’avons toujours à portée de notre véhicule. Dès que nous activons le moniteur, tout ce que nous disons et ce que le patient dit est enregistré directement sur l’appareil, incluant l’utilisation de l’appareil et l’information médicale. Nous téléchargeons le tout sur les serveurs du CISSS auquel nous sommes rattachés à la fin de la journée. Et même si nous oublions la procédure de téléversement des données à la fin de notre quart de travail, les paramédics du quart suivant le feront à la toute fin de celui-ci », mentionne Dany.

Il va sans dire que les paramédics sont pleinement conscients que ces outils les surveillent constamment. La nature même de leur travail, le contexte d’urgence dans lequel ils côtoient les patients et les implications légales imposent une documentation des événements, et ce, afin de protéger tous les acteurs impliqués.

« Les implications syndicales sont aussi multiples, particulièrement pour toutes les informations médicales qui doivent demeurer confidentielles. Mais toutes ces informations factuelles protègent également nos membres en cas d’incident et d’enquête », précise Dany Chamberland.

 

 

 

 

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La CSN salue les mesures d’aide aux moins nantis et attend toujours une réforme de l’assurance-emploi https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-salue-les-mesures-daide-aux-moins-nantis-et-attend-toujours-une-reforme-de-lassurance-emploi/ Fri, 04 Nov 2022 01:13:23 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=85612 La CSN souhaite souligner la présence de mesures d’aide ciblées dans l’énoncé économique de la ministre Chrystia Freeland présenté aujourd’hui. Du même coup, la centrale syndicale se doit de dénoncer l’absence de soutien nécessaire à ceux qui perdront leur emploi en cette période de resserrement économique causé par la hausse draconienne des taux d’intérêt.

« La CSN salue toutes les mesures d’aide aux citoyennes et citoyens les plus démunis pour faire face à l’inflation, alors même que cette dernière est nettement plus élevée que ce qui était anticipé dans le dernier budget fédéral. Par exemple, la bonification de l’Allocation canadienne pour les travailleurs, destinée aux salarié-es qui peinent à joindre les deux bouts, est une bonne nouvelle. Les mesures déjà annoncées au cours des dernières semaines pour aider les familles à faible revenu à affronter la hausse du coût de la vie, soit le doublement du crédit d’impôt pour la TPS et, surtout, le supplément de l’Allocation canadienne pour le logement, sont également des mesures qui vont dans le bon sens », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« En revanche, la réforme du programme d’assurance-emploi qu’on attend depuis trop longtemps n’est nulle part en vue, alors que le ralentissement économique actuel et la possible récession à venir accentueront inévitablement les pertes d’emplois. Puisque le gouvernement et la banque centrale provoquent sciemment le recul de la croissance pour casser l’inflation, il ne serait que normal qu’un programme d’assurance-emploi bonifié soit au rendez-vous pour soutenir celles et ceux qui perdront leur emploi. Malheureusement, c’est silence radio sur toute la ligne », déplore la présidente.

« Par ailleurs, il est prometteur de voir que le gouvernement fédéral mise sur un crédit d’impôt pour les technologies propres, une mesure intéressante tant du point de vue environnemental qu’industriel. Il encouragera notamment la création de bons emplois inclusifs, décents et propres pour les personnes qui rêvent de faire partie de la classe moyenne. »

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Un congrès fort engagé au Conseil central du Cœur du Québec–CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/un-congres-fort-engage-au-conseil-central-du-coeur-du-quebec-csn/ Fri, 20 May 2022 17:27:38 +0000 http://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=83878 Le 10e Congrès du Conseil central du Cœur du Québec s’est conclu, ce midi, à l’hôtel Victorin de Victoriaville. Tout au long de la semaine, ce rendez-vous trisannuel des 160 syndicats de la Mauricie et du Centre-du-Québec affiliés à la CSN a réuni plus d’une centaine de participantes et de participants.

Les congressistes présents ont pu échanger sur de nombreux enjeux touchant le monde du travail : la pénurie de main-d’œuvre, qui touche tous les secteurs, et la nécessité d’améliorer les conditions de travail générales afin de pallier les problèmes de recrutement; les impacts de la Loi 27 sur la santé et la sécurité du travail et le nécessaire travail de prévention dans nos milieux; l’impact des changements technologiques en matière d’informatisation et de robotisation; l’importance des régimes de retraite pour les travailleuses et les travailleurs, etc.

Au cours de ces quatre journées de séances plénières, de présentations et d’ateliers, les délégué-es ont ainsi pu déterminer les pistes d’action et les orientations générales du Conseil central du Cœur du Québec de la CSN.

« Nous ressortons de ce congrès très stimulés ! », s’est réjoui Paul Lavergne, réélu président du comité exécutif du Conseil central. « Les militantes et les militants présents ont pu débattre, échanger et prioriser les actions que nous devons prendre afin d’améliorer les conditions de travail des membres que nous représentons et de viser une société plus juste et plus égalitaire pour l’ensemble de la population du Cœur du Québec. »

Les congressistes ont également élu au comité exécutif Sylvain Pratte au poste de secrétaire général et trésorier, Karine Bolduc à la première vice-présidence et Mario Pellerin à titre de deuxième vice-président.

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Le 10e Congrès du Conseil central du Cœur du Québec est lancé ! https://www.csn.qc.ca/actualites/le-10e-congres-du-conseil-central-du-coeur-du-quebec-est-lance/ Tue, 17 May 2022 19:04:20 +0000 http://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=83833 Le 10e Congrès du Conseil central du Cœur du Québec a été lancé ce matin à l’hôtel Victorin de Victoriaville. Sous le thème « Se choisir », le rendez-vous triannuel des 160 syndicats de la Mauricie et du Centre-du-Québec affiliés à la CSN réunira, jusqu’à vendredi, près d’une centaine de participantes et de participants lors de l’ouverture.

D’entrée de jeu, le président du conseil central, Paul Lavergne, a placé les enjeux auxquels le mouvement syndical est confronté en cette période de sortie de crise : « Nous devons faire le choix de nous respecter mutuellement, en assurant à tous et à toutes de bonnes conditions de travail, pour vivre dignement et en santé. Nous faisons le pari du syndicalisme, puisqu’il nous permet de faire primer l’intérêt collectif sur l’individualisme grandissant. Enfin, nous misons sur un modèle de société basé sur l’équité et la justice sociale. C’est ça, le syndicalisme d’aujourd’hui que nos membres veulent mettre de l’avant ! »

Des propos salués par la présidente de la CSN, Caroline Senneville, qui a rappelé l’engagement de la CSN pour un salaire minimum à 18 $ l’heure et un rehaussement général des conditions de travail et salariales dans le contexte actuel de la pénurie de main-d’œuvre. Celle-ci, a-t-elle rappelé, mine les capacités de développement économique et social du Cœur du Québec.

« Il y a encore trop d’employeurs, visiblement, qui n’ont pas encore compris que les travailleuses et les travailleurs sont en droit d’exiger de bonnes conditions d’emploi. Tant dans le secteur privé, où certains employeurs peinent à recruter de la main-d’œuvre, que dans le secteur public, où les années d’usure et d’épuisement ainsi que les heures supplémentaires forcées ont entraîné l’effondrement de nos réseaux publics durant la pandémie », a affirmé Caroline Senneville, invitant les congressistes à poursuivre leur engagement syndical envers une société plus juste.

Les délégué-es réunis auront la semaine pour se pencher sur les orientations du prochain mandat du Conseil central du Cœur du Québec de la CSN. Des ateliers portant sur la santé mentale et la santé et sécurité en milieu de travail, les transformations technologiques et les impacts des changements climatiques, notamment, auront cours tout au long de la semaine. Les congressistes auront également l’occasion d’élire les membres du comité exécutif du conseil central ainsi que de pourvoir les postes des différents comités de travail.

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La CSN salue le lancement de l’appel de projets du programme Ambition-Compétences par le ministre Jean Boulet https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-salue-le-lancement-de-lappel-de-projets-du-programme-ambition-competences-par-le-ministre-jean-boulet/ Mon, 07 Feb 2022 17:24:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81536 La CSN salue l’annonce ce matin par le ministre du Travail et la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), dont fait partie la centrale syndicale, d’un budget de 46 millions de dollars pour soutenir le rehaussement des compétences et la requalification dans les entreprises en transformation. Tant au niveau de la transition verte que de la transition technologique, les travailleuses et travailleurs affectés ont un besoin urgent de formation et de requalification pour leur permettre de conserver leur emploi ou de développer leurs compétences.

Transition verte et juste
Depuis plusieurs années, la CSN est préoccupée par l’impact des changements climatiques sur les travailleurs et travailleuses et réclame une transition juste, c’est-à-dire la création d’emplois de qualité dans les technologies propres et des mesures permettant de limiter les pertes d’emplois dans les secteurs à risque. « Les changements climatiques engendrent de grands bouleversements en matière d’emploi. Des mesures phares pour favoriser la requalification des travailleuses et des travailleurs sont attendues depuis longtemps », déclare Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN et représentante de la centrale à la CPMT.

Un exemple concret ? Les alumineries et la production d’acier, dont la modernisation pour une transition écologique est incontournable. « Les travailleurs reçoivent des formations pointues pour œuvrer dans ces domaines, mais d’intégrer à leur formation des éléments concernant la transition verte aidera grandement les entreprises à passer au niveau supérieur. Le travailleur a un rôle concret à jouer dans la transition de son entreprise, et ça passe par la formation », ajoute Mme Arguin.

Transition technologique
Un autre exemple : le secteur des médias, qui est en pleine transformation numérique. Soutenir cette transition, notamment pour les plus petits joueurs souvent régionaux, est nécessaire. Aussi, certains secteurs du monde de la culture, comme les musées par exemple, pourraient développer davantage de diversité dans leur offre et rejoindre un public plus large s’ils avaient la possibilité de se développer numériquement. Idem pour le milieu de l’agroalimentaire, où l’on fait face à de nombreux enjeux en lien avec l’automatisation des procédés de travail.

« Tout est en place pour que les joueurs concernés dans les secteurs qui en ont le plus besoin présentent des projets permettant le rehaussement des compétences et la requalification des salarié-es, conclut la secrétaire générale. C’est dès maintenant qu’il faut passer à l’action. »

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Alstom : un investissement qui bénéficie à l’ensemble du Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/alstom-un-investissement-qui-beneficie-a-lensemble-du-quebec/ Tue, 09 Mar 2021 17:16:15 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78571 La CSN se réjouit de l’annonce du gouvernement du Québec d’un prêt de 56 millions $ pour la modernisation de l’usine d’Alstom à La Pocatière. Pour la centrale syndicale, cet investissement représente un bénéfice pour l’ensemble du Québec, tant sur le plan environnemental que sur celui du maintien et de la création d’emplois de qualité au Québec.

« Lorsque la construction des trains du REM a été envoyée en Inde, la Caisse de dépôt et placements du Québec (CDPQ) avait le beau jeu de dire que l’usine de La Pocatière n’avait pas la “technologie appropriée” pour répondre à la demande, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le précédent gouvernement avait ignoré nos nombreuses demandes visant à appuyer la modernisation de l’usine afin, justement, de pouvoir répondre aux nombreux projets de transport en commun à venir au Québec. »

Ainsi, la CSN estime qu’avec cet investissement, l’usine de La Pocatière, cédée par Bombardier à l’entreprise Alstom l’an dernier, sera en bien meilleure position pour répondre aux nombreux projets de transport prévus pour Montréal, Québec et leurs banlieues.

« Le gouvernement de François Legault pose un geste important aujourd’hui, souligne Jacques Létourneau. Maintenant, s’il veut être cohérent avec lui-même, il doit enclencher rapidement les mécanismes d’appels d’offres pour les projets de transport en commun tant attendus et, surtout, y inclure l’ensemble des dispositions permises par les accords de libre-échange afin de favoriser le maximum de retombées économiques au Québec. Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de La Pocatière ont démontré toute la qualité de leur savoir-faire au fil des ans. Les commandes du métro Azur venant à échéance très prochainement, le Québec ne peut se permettre de risquer une perte d’expertise entraînée par un arrêt des activités de l’usine de La Pocatière, de l’autre usine québécoise d’Alstom à Sorel et de nombreux sous-traitants. »

La centrale syndicale demande également au gouvernement du Québec de rappeler à l’ordre la CDPQ afin de favoriser un maximum de contenu local dans ses projets.

« Le gouvernement ne peut se cacher derrière l’indépendance de la Caisse pour justifier que des contrats aussi importants soient envoyés en Inde, comme cela a été le cas pour la première phase du REM. Cette institution québécoise, largement constituée de l’épargne-retraite des salarié-es du secteur public, a une énorme responsabilité envers les Québécoises et les Québécois. Il tombe sous le sens que le gouvernement doit leur rappeler leurs obligations sociales envers la population du Québec.

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Projet 42 Québec : la FNEEQ demande un suivi scrupuleux des conditions exigées https://www.csn.qc.ca/actualites/projet-42-quebec-la-fneeq-demande-un-suivi-scrupuleux-des-conditions-exigees/ Wed, 08 Jul 2020 20:39:09 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76137 La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) accueille avec circonspection l’annonce faite le 2 juillet dernier par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. Jean Boulet, de l’octroi, de concert avec la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), d’un financement de cinq millions de dollars sur cinq ans à Québec numérique afin de l’aider à mettre en œuvre le projet 42 Québec. Ce programme de formation non créditée gratuit se base sur l’apprentissage par projets, une approche qu’on qualifie de pédagogique dans ce contexte en dépit de l’absence d’enseignantes et d’enseignants pour encadrer les étudiantes et les étudiants, pour les évaluer et pour s’assurer de l’atteinte des compétences par ces derniers.

« Ce projet, sous prétexte d’innovation et de volonté de rejoindre des populations ne trouvant pas leur place dans les modes d’enseignement traditionnels, ne donne pas accès à un diplôme sanctionné par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) et n’est pas encadré par ce dernier en termes de pédagogie et de conditions d’apprentissage », souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN. « Il constitue une attaque frontale contre la profession enseignante. On nous dit qu’on étudiera, en collaboration avec des cégeps et des universités, la faisabilité d’une démarche de reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) pouvant mener à l’obtention d’un diplôme de formation créditée. Pourquoi ne pas avoir conçu dès le départ un tel programme crédité fondé sur des approches pédagogiques permettant d’attirer les personnes qu’on dit vouloir former, à savoir celles qui ont des parcours d’apprentissage atypiques ou encore qui sont moins représentées dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment les femmes? On complique les choses pour rien », ajoute Mme Quesnel. La FNEEQCSN compte suivre de près la situation afin de s’assurer que, comme le stipule l’une des 15 conditions imposées par la CPMT pour le financement du projet, il y ait confirmation, d’une part, que les futures étudiantes et les futurs étudiants seront informés par écrit que 42 Québec ne mène à aucune diplomation reconnue par le MEES et, d’autre part, que celles-ci et ceux-ci en seront conscients.

Parmi les autres conditions dont la Fédération demande un suivi rigoureux, mentionnons l’engagement de Québec numérique à effectuer la promotion de 42 Québec auprès de populations faisant partie de groupes sous-représentés sur le marché du travail ainsi qu’à ne pas solliciter directement les étudiantes et les étudiants actuellement inscrits à des programmes dans le système d’éducation du Québec et, ce qui s’avère particulièrement important en cette période où une vague de dénonciations frappe l’industrie du jeu vidéo, la confirmation écrite des mesures mises en place pour garantir un milieu de formation exempt de harcèlement, notamment sexuel. « On peut s’interroger, vu le rôle inexistant du MEES dans ce projet, sur la façon dont on pourra garantir que ce projet promeut une culture dénuée de toute forme de violence, de misogynie et de discrimination », poursuit la présidente de la FNEEQCSN.

En terminant, signalons que, contrairement à ce qu’affirme le communiqué de presse du ministre Boulet, la formation conçue par Québec 42 n’est pas ouverte à toutes et à tous malgré le fait que son démarrage dépend en grande partie de l’injection de fonds publics. En effet, l’admission dépend du succès dans la passation de deux tests en ligne, de la participation à une séance d’information au cours de laquelle on présente la philosophie du programme et, surtout, de la réussite de l’expérience de la « piscine », qui consiste en un séjour intensif de 28 jours visant à sélectionner les gens qui seront en mesure de développer la créativité et l’empathie nécessaires à ce type d’apprentissage. Qui jugera de ce potentiel?  En fonction de quelle grille critériée? Malheureusement, à cet égard, nous avons droit au silence radio et l’évocation d’une éventuelle solution de rechange pour les candidatures non retenues (appelée « projet Simplon ») ne s’avère guère rassurante.

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Le Plan d’action numérique du MEES sur une mauvaise pente https://www.csn.qc.ca/actualites/le-plan-daction-numerique-du-mees-sur-une-mauvaise-pente/ Wed, 12 Feb 2020 21:23:18 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=73790 La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) et la Fédération des professionnèles (FPCSN) s’inquiètent de la tangente prise par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan d’action numérique. Il semble évident que le ministère en sous-estime les implications sur les relations de travail et se méprend sur le rôle des établissements d’enseignement supérieur au Québec.

Dans son appel de propositions lancé le 4 février auprès des directions des cégeps et des universités, le Ministère souhaite développer des cours en ligne ouverts massivement (CLOM), supposément « pour répondre à des besoins de formation à grande échelle ». Pour les fédérations, cet appel hors cadres et hors conventions collectives brûle les étapes quant à l’objectif et à la population visés, quant à l’implication du milieu et même quant à la pertinence de ces formations.

Le Ministère a déterminé quatre thématiques pour ces CLOM : la profession enseignante au 21e siècle, l’intelligence artificielle, le développement de la compétence numérique et la formation à distance. « Le choix des thématiques est plutôt étonnant, quant à nous, car il semble très loin des besoins prioritaires de développement des compétences à l’échelle provinciale. En quoi une formation sur l’intelligence artificielle ou sur la profession enseignante au 21e siècle pourrait-elle régler les problèmes actuels de pénurie de main-d’œuvre ? », questionne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN. « C’est pourtant l’objectif de cette mesure du Plan d’action numérique. Cet appel du Ministère nous semble totalement improvisé. »

Des litiges à l’horizon
Bien que les fédérations partagent la nécessité de s’attaquer aux pénuries de main-d’œuvre et aux besoins importants de formation et de développement continus des compétences, elles croient que le projet du MEES suscitera une vive opposition.

Le Ministère exige que ces cours soient entièrement produits sous forme de ressources éducatives libres afin de rendre leur réutilisation et adaptation possibles. On semble ici oublier que personne n’est au-dessus des lois. Le Ministère ne peut pas rejeter du revers de la main les droits de suite et intellectuels inscrits dans les conventions collectives. L’idée de développer des cours en ligne accessibles à l’ensemble de la population demeure intéressante, mais cela nécessite qu’on le fasse avec précaution, en collaboration avec le milieu et en respectant la liberté académique ainsi que les instances de concertation auxquelles siègent les différentes catégories de personnel.

« Avec cet appel de propositions, le gouvernement cherche à imposer au milieu de l’enseignement supérieur une approche en tous points conforme aux manières de l’entreprise marchande : appel à la concurrence entre les ordres d’enseignement et entre les établissements, marchandisation de la formation, délais ridiculement courts », déplore Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire à la FPCSN.

La FNEEQ et la FP demandent au Ministère de mettre fin immédiatement à cet appel de propositions et lui demandent d’inviter tous les acteurs du milieu à participer à une véritable réflexion sur la mise en œuvre du Plan d’action numérique en enseignement supérieur.

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Attention aux mirages https://www.csn.qc.ca/actualites/attention-aux-mirages/ Tue, 10 Dec 2019 16:46:28 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=73119 Plus que jamais, les syndicats et leurs membres doivent faire preuve de vigilance, s’informer et prendre les devants pour ne pas devenir les victimes des nouvelles technologies. Le colloque Bilan et perspectives, organisé par la CSN, qui s’est tenu les 6 et 7 novembre dernier à Trois-Rivières, avait justement pour but de mieux les préparer à jouer leur rôle.

À l’heure des pénuries de main-d’œuvre, quel employeur ne rêve pas la nuit de robots, de logiciels miracles ou de procédés magiques qui permettraient à la fois de réduire les coûts, d’augmenter les cadences, de réaliser de gros profits et, pourquoi pas, de se passer de travailleurs. Malheureusement pour eux, cette combinaison parfaite n’existe pas, mais l’ivresse technologique en fait saliver un bon nombre. Les innovations ont connu une poussée fulgurante ces dernières années. Entre 2015 et 2017, on estime que 60 % des entreprises canadiennes ont procédé à des changements technologiques. Le coût des robots industriels a beaucoup diminué ; on parle de plus en plus d’intelligence artificielle et de « l’usine du futur ». Les travailleuses et travailleurs sont de plus en plus reliés aux machines qui leur disent quoi faire. C’est le cas des préparateurs de commandes dans les entrepôts, nous dit Denys Denis, ergonome professeur-chercheur à l’Université de Montréal. « Autrefois dans les entrepôts, on fonctionnait avec des listes de commandes. Aujourd’hui, les employé-es sont dotés d’un casque d’écoute qui leur dit quoi faire : va dans telle allée, prends tel produit et confirme l’opération. C’est une mécanisation complète du travail qui déstabilise les travailleurs, les collectifs de travail et supprime l’interaction entre les personnes. L’employé-e en est réduit à parler toute la journée avec une machine qui ne comprend pas toujours ce qui se passe. C’est assez impressionnant, on voit des travailleurs qui donnent l’impression de se parler tout seul, qui se fâchent contre la machine et se déplacent un peu comme des robots dans l’entrepôt. Ils sont au service de la machine. Toutes les compétences qu’ils avaient développées, leurs façons de travailler, sont évacuées, parce qu’ils ne peuvent plus organiser le travail comme ils le souhaitent. »

Changements imposés : échec assuré
Les changements technologiques viennent donc modifier les méthodes de travail et la vie des travailleuses et des travailleurs. On demande aux gens de désapprendre et de réapprendre, souvent en un temps record et sans formation suffisante. Et plus les changements sont rapides, moins ils ont de succès. La robotisation peut, bien sûr, permettre d’alléger les tâches pénibles, dangereuses ou aliénantes, mais trop souvent, nous dit Laurent Vogel, chercheur à l’Institut syndical européen, « les changements sont implantés de façon unilatérale par l’employeur, de manière autoritaire, sans consultation. Ce qu’il faut, c’est le respect du travail réel. Souvent on fait un changement à partir d’une fausse conception du travail réel, avec les erreurs qui en résultent et les dangers que cela implique pour la santé et la sécurité des travailleurs. »

Illustration : Benoît Tardif

C’est exactement ce qui s’est produit à Boucherville, dans les installations de Sysco-Québec. Depuis le rachat de leur entreprise par le géant de la distribution alimentaire, les employé-es vivent au quotidien le chaos de la désorganisation, comme l’explique Serge Monette, président du syndicat. « Le lundi matin, quand on est entré au travail après le déménagement, ç’a été une catastrophe. L’entrepôt était beaucoup trop petit, on ne connaissait pas le nouveau système informatique qui sert autant aux inventaires qu’aux achats, à la préparation de commandes ou aux livraisons. Ç’a été toute une commotion, il n’y avait rien qui fonctionnait. Les gens ont été forcés à faire des heures supplémentaires. Nous, on fait 55-60 heures par semaine. La surcharge de travail est énorme. Je transporte 700 caisses par jour en moyenne. Avant, je les manipulais une seule fois, aujourd’hui c’est trois fois, à cause du mauvais logiciel de préparation des commandes, qui m’oblige à défaire et à refaire des palettes. »

Selon Élise Ledoux, ergonome et professeur à l’UQAM, ce qui s’est produit chez Sysco-Québec, c’est l’exemple ultime d’un mauvais changement organisationnel. « On a implanté un système de gestion de la chaîne d’approvisionnement qui a conduit à une diminution de la qualité du service, à un épuisement des travailleurs, à des départs multiples. Les accidents de travail ont augmenté sur la route et dans les entrepôts. Des gens sont partis en épuisement professionnel, d’autres ont quitté l’entreprise, ce fut une perte d’expertise importante. Les retards de livraison ont détérioré le lien de confiance avec les clients. L’insatisfaction s’est généralisée. »

Trop souvent, l’implantation d’une technologie n’apporte pas les effets désirés parce qu’elle ne répond pas aux besoins réels de l’entreprise. Le marketing des vendeurs de technologie est féroce, les entreprises y succombent facilement et les travailleuses et travailleurs en deviennent les victimes. Une étude menée par le Boston Consulting Group révèle que 70 % des changements technologiques conduits en 2018-2019 n’ont pas atteint les objectifs et les performances attendues et ils ont coûté beaucoup plus cher que prévu. Comme le souligne Jean-Pierre Brun, expert-conseil et professeur de management, « quand les travailleurs disent que ça ne marche pas ce truc-là, il faut les écouter, ce sont eux les experts qui passent au minimum 2 000 heures par année dans leur poste de travail. »

Quand la technologie nuit au travail
Dans le monde de la santé et de l’éducation, les compressions budgétaires des trois dernières années et la pénurie de main-d’œuvre ont entraîné une surcharge de travail et une hausse de près de 40 % des déclarations d’accidents. Les auxiliaires en santé et services sociaux (ASSS), qui travaillent auprès des personnes à domicile sur le territoire du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, y ont particulièrement goûté. Laissées à elles-mêmes avec douze interventions par jour, une réduction du temps de déplacement, un alourdissement des clientèles, elles se sont vues imposer, sans consultation, une nouvelle technologie qui devait, selon l’employeur, faciliter leur travail. Comme l’explique Éric Clermont, vice-président du syndicat, « l’application téléphonique “Celltrack” obligeait dorénavant les auxiliaires à entrer des données à chaque étape des soins : le temps alloué pour un bain, pour un glucomètre, pour une médication ou pour toute autre intervention. Elles devaient cliquer sur leur appareil après chaque soin. C’était une immense perte de temps juste pour entrer des données. Tout ça créait une distance avec les bénéficiaires. Les personnes âgées se plaignaient, en disant “qu’est-ce que vous faites avec votre téléphone ? Vous n’êtes pas avec moi” ».

L’expérience pilote menée pendant trois mois a dû être abandonnée par le CIUSSS, parce que les auxiliaires et leur syndicat ont su démontrer que la technologie « Celltrack » alourdissait leur travail au lieu de le simplifier.

Prendre sa place, refuser d’être victime de la technologie
À la Centrale de coordination santé de la région de Québec, l’arrivée d’un nouveau logiciel de prise d’appel et de répartition ainsi que l’augmentation du nombre d’appels ont mis à rude épreuve les 42 répartiteurs médicaux d’urgence, déjà soumis à une tension extrême. Problèmes de tendinites, troubles de la vision, surcharge de travail, détérioration du climat de travail, détresse psychologique, absences répétées et démissions. Il a fallu toute la détermination des officiers syndicaux pour remettre le bateau à flot et convaincre la direction des changements à apporter, nous dit Marjorie Guay, agente de grief au STT de la Centrale de coordination des urgences de la région de Québec. « Quand on s’est assis avec l’employeur, on a dit “là, il faut que ça arrête ! Est-ce qu’on peut s’aider entre nous à aider les gens ?” La directrice générale nous a presque donné carte blanche. On a rencontré tous les membres, monté un cahier de travail, formé un comité paritaire et mis en place une démarche de prévention. » Le travail minutieux du syndicat a permis de faire le « grand ménage » dans les procédures, la formation, l’embauche, le soutien aux employé-es et la reconnaissance. Le milieu de travail est toujours aussi extrême, mais la solidarité des répartiteurs médicaux d’urgence a repris sa place et le climat s’est amélioré.

Les exemples de changements technologiques mal préparés ne manquent pas, qu’on songe aux techniciennes en service de garde forcées d’utiliser des oreillettes et qui éprouvent des problèmes d’acouphène. Qu’on pense aux caissières de supermarchés qui, depuis l’arrivée des lecteurs optiques, doivent manipuler tous les produits, ce qui alourdit leur travail et entraîne des problèmes de santé. Sans compter les caissières responsables des caisses libre-service, qui sont soumises continuellement à la mauvaise humeur des clients mécontents.

La mise en place de changements technologiques est inévitable, mais les travailleuses et travailleurs et les syndicats demeurent les meilleurs remparts contre les abus des employeurs. Comme le souligne le chercheur Laurent Vogel : « Les syndicats doivent développer leur propre analyse, poser les bonnes questions, faire preuve d’anticipation. Il faut résister à “l’UBERisation” des conditions de travail, qui s’attaque aux organisations syndicales, dans un monde où il n’y a plus d’employeur, plus d’organisation du travail, juste des plateformes où chacun est devenu une mini-entreprise à lui tout seul. Il ne faut jamais oublier qu’on ne perd que si on renonce à se battre. »

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Cafouillage informatique à la STM : 606 autobus sur la voie de garage https://www.csn.qc.ca/actualites/cafouillage-informatique-a-la-stm-606-autobus-sur-la-voie-de-garage/ Wed, 20 Nov 2019 21:33:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=72845 Les travailleuses et les travailleurs du Syndicat du transport de Montréal (STM-CSN) dénoncent le cafouillage causé par un nouveau programme informatique qui ralentit indûment les travaux de réparation ou d’entretien des véhicules et fait en sorte que 606 autobus étaient immobilisés la semaine dernière, en attente de réparation.

Le « projet vision », un nouveau système informatisé d’approvisionnement des pièces et de répartition des tâches, ne permet pas d’organiser le travail de façon efficace. Des problèmes d’approvisionnement des pièces mécaniques sont occasionnés, ce qui provoque des délais pour que les mécaniciens puissent faire leur travail et effectuer les réparations nécessaires des autobus. « Certains travailleurs sont payés en temps supplémentaire même s’il manque parfois de pièces pour faire les réparations », souligne Gleason Frenette. En temps normal, ceux qui réusinent les pièces travaillent plus d’heures en ce moment pour que les tablettes soient pleines quand le plus dur de l’hiver arrivera. Or, ce n’est pas le cas en ce moment. On attend plutôt que le système informatique donne les ordres.

« Les employé-es sont préoccupés par la sécurité du public et par le fait que de plus en plus de tâches sont confiées à l’externe », a déclaré Gleason Frenette, président du STM-CSN.

Ce dernier rappelle que dans le conflit de travail de l’an dernier, la STM avait traîné le syndicat devant le Tribunal administratif du travail en affirmant que les services essentiels n’étaient pas assurés. Plus de 600 autobus étaient alors en attente de réparation. « Pourquoi c’était urgent et essentiel de régler le problème en 2018 et que ce ne le serait pas maintenant », s’interroge Gleason Frenette, qui estime que le respect des services essentiels ne devrait pas être assuré seulement quand l’employeur en fait la demande lors d’un conflit de travail.

Travaux à l’externe
Une autre variable nuit à l’efficacité des travaux d’entretien : les rappels de service demandés par le constructeur sont effectués à Saint-Nicolas, près de Québec, ce qui fait perdre du temps en transport des autobus. Il serait pourtant possible de faire le travail à l’interne, à Montréal, comme cela s’est déjà fait dans le passé.

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Cap sur le congrès https://www.csn.qc.ca/actualites/cap-sur-le-congres/ Fri, 04 Oct 2019 15:01:53 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=72362 Le mot du président

C’est dans un contexte de profondes mutations de l’économie et de nos milieux de travail, qui changent la nature même du travail ainsi que notre rapport à celui-ci, que se tiendra en mai prochain le 66e Congrès de la CSN.

Notons d’abord les changements démographiques importants que traverse le Québec actuellement. Le vieillissement de la population et les nombreux départs à la retraite subséquents ont entraîné l’une des plus grandes vagues de renouvellement de main-d’œuvre de notre histoire récente. Les employeurs, tous secteurs confondus, se butent à de réels problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre. Les conséquences pour les travailleuses et les travailleurs sont loin d’être négligeables : hausse du recours aux heures supplémentaires, augmentation des charges de travail, pression pour augmenter l’âge de la retraite, pour ne nommer que celles-là.

On serait porté à croire que le mouvement syndical, dans un tel contexte, puisse tirer son épingle du jeu et améliorer les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs. Il est vrai que certains employeurs concèdent actuellement des augmentations salariales de 4 %, 5 %, voire 6 %, afin d’améliorer leur capacité à recruter de la main-d’œuvre, mais cette situation est-elle généralisée ? D’un autre côté, doit-on craindre que les salarié-es, forts de leur propre pouvoir de négociation (« octroie-moi des vacances, boss, sinon je vais travailler chez ton concurrent »), puissent être tentés de délaisser l’action syndicale collective pour privilégier l’approche individuelle ?

Au même moment, la révolution technologique modifie grandement nos façons de travailler. L’arrivée du numérique, de la robotique et de l’intelligence artificielle n’a pas entraîné les pertes d’emplois que certains craignaient, mais elle transforme la nature même du travail ainsi que les modèles d’affaires des entreprises.

Le fait que certaines et certains profitent très bien de cette situation (avec des emplois nécessitant une forte scolarisation), alors que d’autres sont condamnés à des emplois de plus en plus précaires (parce qu’ils ne bénéficient pas de la formation professionnelle requise pour s’adapter aux nouvelles réalités du travail), risque fort d’entraîner une polarisation et une accentuation des inégalités.

Par ailleurs, le déploiement de plateformes numériques – on n’a qu’à penser aux Uber de ce monde – s’accompagne de nouvelles formes de travail atypiques qui ne cadrent pas avec les lois du travail et qui remettent en question nos formes de représentation collective et nos modèles de syndicalisation.

On l’a vu ces derniers jours avec la mani­­festation monstre qui a mobilisé un demi-million de personnes dans les rues de Montréal et des dizaines de milliers dans la capitale et les régions du Québec, la conscientisation sur l’urgence d’apporter des solutions aux changements climatiques n’a jamais été aussi élevée. Des transformations radicales s’imposent, non seulement dans nos comportements de consommation, mais également dans nos modes de production afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Dans certains cas, les changements pourraient considérablement bouleverser nos façons de travailler et la nature de nos emplois. Le mouvement syndical devra être excessivement proactif afin de s’assurer que les travailleuses et les travailleurs reçoivent une formation adéquate pour s’adapter à ces changements et que cette nécessaire transition énergétique soit juste pour toutes et tous. De toute évidence, les compétences et les expertises qui seront exigées seront fort différentes.

Si l’essence même du travail est appelée à se transformer en fonction des bouleversements technologiques, démographiques et climatiques, il va sans dire que l’on doit repenser le sens de notre action syndicale, que ce soit en matière de négociation, de mobilisation ou de syndicalisation. Personnellement, je ne vois pas de meilleure fenêtre de réflexion pour les syndicats de la CSN que notre prochain congrès. C’est pour cette raison que je vous invite à y participer en grand nombre

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L’indifférence de François Legault https://www.csn.qc.ca/actualites/lindifference-de-francois-legault/ Fri, 19 Apr 2019 10:07:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=71074 Le mot du président

L’objectif paraît fort louable. Viser des jobs à 30 ou 35 $ l’heure, rehaus­ser le revenu médian au Québec à la moyenne de nos voisins ontariens. On serait mal avisé de reprocher à notre nouveau premier ministre de convoiter notre confort et notre bien-être.

Créer de la richesse, en remet­tre dans les poches d’une classe moyenne prise au piège de la stagnation des salaires depuis 40 ans, voilà bien un message qui, admettons-le, obtient une certaine résonnance auprès de l’électorat québécois – ou une résonnance certaine, c’est selon.

Néanmoins, comme le répète trop souvent l’adage, la vie ne se résume pas à une colonne de chiffres. La richesse du Québec ne peut être comprise qu’à travers les réalités vécues par les huit millions de citoyennes et citoyens qui le composent. Par leur travail quotidien pour nourrir leur famille. Par leur volonté d’offrir la meilleure éducation à leurs enfants. Par les sacrifices qu’ils font pour prendre soin de cette génération précédente qui leur a donné les meilleures chances pour réussir leur vie. Et, pourquoi pas, s’offrir le luxe d’une semaine de vacances auprès de leurs proches au cours de l’été qui vient.

Il est ainsi désolant de voir le gouvernement Legault dérèglementer le secteur du taxi qui, certes, connaît ses difficultés. Cette industrie a néanmoins permis à des milliers de travailleurs de faire vivre leur famille décemment. Nombre d’immigrants, constatant que la société québécoise refusait de reconnaître leurs compétences académiques et professionnelles, sont parvenus à régler leurs fins de mois et à accumuler de l’épargne qu’ils ont par la suite investie dans l’économie du Québec. Autant de familles aujourd’hui sacrifiées à l’abreuvoir des Uber de ce monde.

La richesse québécoise, c’est aussi le dur labeur de ces hommes et ces femmes qui, chaque matin, prenaient la route de l’aluminerie de Bécancour. La remarque du premier ministre ces derniers jours, après 15 mois de lock-out décrété par ABI ? Les syndiqués sont trop gourmands — ignorant par le fait même que les salaires ne sont aucunement au cœur du litige. Et ce, à peine quelques jours après que ceux-ci eurent le culot, il va sans dire, de refuser une nouvelle offre… nettement inférieure à celle déposée par l’employeur l’an dernier. Une intervention inacceptable de la part d’un premier ministre dans une libre négociation.

Notre richesse, c’est également les réseaux publics que nous avons collectivement d’abord revendiqués, puis construits. Le réseau des centres de la petite enfance et des services de garde en milieu familial en fait certainement partie. Ce secteur a largement contribué, notamment dans la région de Montréal, à l’intégration puis à l’essor des communautés immigrantes — en plus de répondre plus qu’adéquatement aux besoins de nos enfants. En voulant imposer des maternelles 4 ans partout au Québec, François Legault vient directement fragiliser ce réseau. De plus, sans rassurer personne, les récentes annonces de son gouvernement quant à la création de places en garderie menacent tout particulièrement les responsables de services de garde en milieu familial, dont plusieurs risquent de perdre leur emploi.

On ne parle même pas du sort des 18 000 immigrantes et immigrants qui, après avoir logé une demande de résidence permanente, devront retourner à la case départ sans réclamer 200 $. Avec leur famille, on parle de plus de 50 000 individus confinés aux limbes des nouveaux logiciels du ministère de l’Immigration qui peinent à traiter une infime fraction des requêtes.

Diriger le Québec ne peut se résumer à une lecture comptable de la situation. Encore faut-il chercher à comprendre la complexité de la richesse québécoise, qui s’affirme d’abord et avant tout par le travail, le savoir-faire et les acquis de ses citoyennes et citoyens. Balayer du revers de la main autant de luttes menées par la population du Québec n’est certainement pas compatible avec son confort et son bien-être. L’indifférence du premier ministre non plus.

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Syndicats de Demix contre ‘Optimizer’ : une mobilisation de longue haleine https://www.csn.qc.ca/actualites/demix-contre-optimizer-une-mobilisation-de-longue-haleine/ Fri, 07 Dec 2018 12:03:10 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69682 Pour cette nouvelle baladodiffusion, l’équipe du Point syndical vous propose un entretien entre Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, et Jimmy Caron, opérateur de bétonnière et président du syndicat de Demix à Saint-Eustache. Un échange éclairant sur la dure réalité des camionneurs et l’arrivée d’un système d’intelligence artificielle qui nuit énormément au bien-être des travailleuses et travailleurs de Demix. En voici quelques extraits.

Jean : Toi, tu te promènes dans la grande région de Montréal ou à travers le Québec ?

Jimmy : On peut faire des livraisons jusqu’à Saint-Jovite, mais je peux facilement me retrouver à Vaudreuil ou à Saint-Hubert. On couvre vraiment un grand territoire.

Jean : Donc, toute la reconstruction des infrastructures, tu vis ça péniblement tous les jours ? Les travaux, les détours, l’embouteillage, ça doit peser sur le stress au travail ?

Jimmy : Surtout que Demix se spécialise dans de la construction de ponts ou de [projets comme] l’échangeur Turcot. Ce sont de gros chantiers. On est appelés à changer de place souvent parce qu’il y a énormément de travail dans la région de Montréal. Quand tu commences à jouer un peu plus là-dedans avec les portes d’entrée pour les camions ou les no-trucks, effectivement, ça devient un peu stressant à la longue.

Jean : Dis-moi, qu’est-ce que tu aimes de ton métier ?

Jimmy : On ne fait jamais la même chose ! Tu embarques dans ta bétonnière et tu ne sais pas où tu vas aller, alors c’est quand même un petit côté le fun. Je pense que les opérateurs en général n’aiment pas être enfermés. Le fait d’être à l’extérieur, conduire, c’est ce qui est agréable du métier.

Jean : Et que trouves-tu le plus difficile de ton travail ?

Jimmy : J’ai un horaire qui est fait la veille. À 20 h, je prends mon horaire pour le lendemain. En plus, tous les soirs, tu ne sais pas à quelle heure tu vas rentrer. C’est un peu difficile pour la famille ou si tu veux avoir une certaine stabilité. Tu prépares un souper, mais tu ne sais pas si tu vas être là. T’invites des amis, mais tu ne sais pas si tu vas être là. C’est la dure réalité d’être opérateur de bétonnière.

Jean : Et maintenant, il y a quelque chose de nouveau qui provoque des bouleversements à travers les cinq syndicats Demix dans la région de Montréal. Peux-tu nous en parler ?

Jimmy : On appelle ça « Optimizer ». C’est une intelligence artificielle. Une grosse boîte qui vient gérer les camions, mais aussi les conventions collectives. Elle calcule tout, alors elle va envoyer le camion le plus rentable sur certains chantiers. Mais, nous, on n’y croit pas. On se rend compte que l’ancienneté est bafouée. C’est devenu un peu le bordel. À un moment, j’étais à Lachute et la machine me disait de me diriger vers LaSalle. Demix a toujours prôné l’environnement, mais quand je dois prendre mon camion et passer devant mon plan de Saint-Eustache et m’en aller dans le trafic pendant une heure et demie pour remplir à LaSalle… côté environnement, on s’entend que ce n’est pas terrible.

Jean : Comment avez-vous réagi, vous, les syndicats ?

Jimmy : Tout le monde a embarqué. Il y a des gens que ça fait vingt ans qu’ils sont là, et ça ne s’était jamais vu les cinq accréditations de la CSN réunies dans une même salle. On n’avait jamais vécu ça. Maintenant, c’est juste de ne pas lâcher. C’est un travail de longue haleine.

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Presse écrite : le péril est-il évité ? https://www.csn.qc.ca/actualites/presse-ecrite%e2%80%89-le-peril-est-il-evite%e2%80%89/ Fri, 07 Dec 2018 12:01:29 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69654 Il était minuit moins une. On pouvait craindre le pire pour plusieurs journaux jusqu’à la récente annonce d’un soutien fédéral de 600 millions de dollars sur cinq ans pour les médias.

L’abolition de postes et la fermeture de titres de journaux s’accéléraient ces derniers mois. On risquait fort de se retrouver avec plusieurs déserts d’information au Québec et au Canada au même titre que certains villages et quartiers vivent déjà dans un désert alimentaire. L’aide d’Ottawa donne un répit, mais le problème de fond de l’érosion des revenus publicitaires n’est toujours pas réglé.

« La population doit se questionner à savoir si elle désire recevoir une information de qualité, livrée par des journalistes professionnels. Si elle juge que c’est nécessaire pour une société démocratique, il va falloir mettre les outils en place pour les soutenir adéquatement », lance Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN). Sans presse de qualité, qui détient la confiance de la population, on ouvre la porte à toutes les dérives autoritaires et aux fausses nouvelles. « Le président Trump sème toujours le doute sur les médias, c’est à dessein, c’est pour faire taire la presse », estime la présidente.

Le Point syndical a pris le pouls d’artisanes et d’artisans de divers journaux, qui avaient tous de mauvaises nouvelles à communiquer. Nous nous attarderons aussi aux diverses solutions possibles pour maintenir une presse de qualité.

L’hémorragie s’accélère
« On a perdu quatre titres cet été à Montréal, et trois hebdos sont maintenant publiés aux deux semaines », déplore Johanna Pellus, présidente du Syndicat de l’information de Transcontinental. Le nom de ce syndicat devra d’ailleurs bientôt changer étant donné la vente de ses hebdomadaires par Transcontinental. Deux titres anglophones faisant partie du même syndicat ont également disparu en 2015. « À Montréal, c’est une chute libre, il y a une morosité dans les salles de rédaction », constate Johanna Pellus, qui s’inquiète du remplacement de Transcontinental par de plus petits joueurs aux reins moins solides. La fin de l’obligation de publication des avis municipaux a donné un coup dur en 2018.

Au moment de notre entretien avec la nouvelle présidente du Syndicat des travailleurs de l’information du quotidien La Presse–CSN, Laura-Julie Perreault, on annonçait la suppression de 37 postes au quotidien montréalais.

Il s’agira heureusement de « départs volontaires ». La salle de rédaction comprend toujours 210 syndiqué-es contre environ 300 à son apogée, en 2010, alors que le journal papier et la version électronique du journal étaient produits en même temps.

Les régions subissent également la crise de plein fouet. Le Quotidien de Chicoutimi compte maintenant 15 journalistes réguliers et quatre surnuméraires, alors qu’avant la crise, il y en avait plus d’une vingtaine de réguliers. Les départs à la retraite n’ont tout simplement pas été remplacés et des postes administratifs et de représentant publicitaire ont également été abolis. C’est sans compter les efforts fournis par ceux qui restent. « On a beaucoup réduit les dépenses pour éviter les mises à pied. On parle d’environ 16 millions de dollars pour le Groupe Capitales Médias, mais il y a une limite à diminuer les dépenses », explique Louis Tremblay, président du Syndicat des communications du Quotidien–CSN.

« Le phénomène papier peut résister un peu plus longtemps en région, mais on va prendre la même tangente que les autres. On vit beaucoup de la publicité des commerces de détail en région, mais ils se font cannibaliser par Amazon et les ventes en ligne. C’est une crise profonde qui touche toutes les régions », estime le président

Autres solutions possibles
En plus d’une aide directe comme celle annoncée le 21 novembre par Ottawa, une autre piste est de ramener de l’argent qui circule ailleurs, par exemple chez les fournisseurs d’Internet, un peu comme on le fait avec la redevance de 5 % perçue chez les câblodistributeurs.

On pourrait aussi exiger une contribution ou taxer les grandes plateformes comme Facebook et Google et prendre l’argent recueilli pour la production d’information locale et nationale. Selon une étude publiée en janvier 2017 par le Forum des politiques, taxer Facebook et Google pourrait rapporter quelque 700 millions de dollars au Canada.

L’Union européenne veut forcer les GAFA à négocier une sorte de droit d’auteur (droit voisin) avec les producteurs de contenus comme les journaux. La FNC–CSN travaille sur une approche similaire avec une société de gestion des droits d’auteurs qui va négocier avec les différentes plateformes.

Des taxes en hausse quand le journal disparaît
Quand on parle du rôle de surveillance du pouvoir de la presse, ce n’est pas seulement une question de principe et de démocratie. L’impact peut aussi être financier pour les citoyens.

Selon une étude publiée en juillet dernier par les chercheurs américains Gao, Lee et Murphy, des universités Notre Dame et de l’Illinois, les municipalités des États-Unis qui n’ont pas de média ont un taux d’emprunt allant jusqu’à 11 points de base plus élevé que celles qui en ont un. Ils estiment que le fait de ne plus devoir rendre de comptes à des journalistes contribue à une moins bonne gestion des finances publiques.

Une autre étude de mars 2018 du Massachusetts Institute of Technology indique de son côté que le manque d’adéquation entre le territoire d’un média et un district électoral fait diminuer la couverture de la politique. Le chercheur James M. Snyder établit que dans les régions mal desservies médiatiquement, les gens se souviennent significativement moins du nom de leurs élus et sont moins en mesure de les évaluer. Ces districts sans média attitré reçoivent par ailleurs moins de dépenses fédérales que les autres.

« On constate une corrélation entre l’affaiblissement des médias et la capacité de surveiller les gens de pouvoir », résume Pierre Trudel, professeur en droit public à l’Université de Montréal et chroniqueur au journal Le Devoir. Ce dernier estime que la presse fait partie de « l’écologie démocratique ».

La disparition du Northern Times, dans la municipalité franco-ontarienne de Kapuskasing, donne un avant-goût de ce que peut représenter l’apparition d’un désert d’information. « C’est une tragédie », lance d’emblée le maire sortant de Kapuskasing, Alan Spacek. « Il y a un fossé entre la Ville et les citoyens. Pour une communauté rurale, pour notre société, c’est une perte majeure », renchérit-il dans une entrevue du 1er novembre à #ONfr du Groupe Média TFO. Il ajoute que des « rumeurs » se propageaient dans la dernière élection sans que jamais un journal ne puisse donner l’heure juste.


En chiffres
Depuis 2012 : 38 journaux de moins au Québec
De 2005 à 2015 : 415 journalistes en moins

Source: Marie-Ève Martel, Plaidoyer pour la sauvegarde de l’information régionale
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