Santé et services sociaux – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Sun, 06 Jul 2025 10:18:42 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Santé et services sociaux – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Les paramédics du Québec en grève générale illimitée https://www.csn.qc.ca/actualites/les-paramedics-du-quebec-en-greve-generale-illimitee/ Sun, 06 Jul 2025 09:47:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106301 Sans convention collective depuis avril 2023, les quelque 3300 paramédics membres de syndicats CSN ont déclenché la grève à minuit une ce matin afin de faire pression sur le Conseil du trésor qui n’a toujours pas octroyé les mandats nécessaires à ses représentants afin de conclure un règlement des conventions collectives.

La grève se déroulera selon les paramètres établis par le Tribunal administratif du travail dans une décision rendue vendredi. Les services essentiels, du point de vue de la santé et de la sécurité de la population, seront ainsi maintenus intégralement pendant toute la durée de la grève, laquelle comporte deux volets. D’une part, les paramédics cesseront d’effectuer diverses tâches non essentielles. D’autre part, les paramédics exerceront une grève de temps, en rotation, remplacés à leur poste par le personnel cadre. Rappelons que la CSN a réussi il y a déjà quelques années à faire reconnaître l’obligation pour les cadres de participer au maintien des services essentiels lors d’une grève.

« D’un côté de la bouche, le gouvernement de la CAQ nous dit qu’il trouve qu’il y a trop de grèves au Québec, rappelle le premier vice-président de la CSN, François Enault. Mais de l’autre côté, en négociation, il se traîne les pieds. Il refuse de mettre des propositions sérieuses sur la table tant qu’il ne sent pas dans son cou le souffle de la mobilisation. De notre côté, nous entendons déployer tous les moyens qu’il faudra afin que les paramédics du Québec obtiennent des conditions de travail qui reflètent la pleine valeur de leur contribution à notre société ».

Enjeux
En plus d’une amélioration salariale qui reflète pleinement leurs responsabilités et compétences, les paramédics revendiquent, entre autres, le respect des horaires de travail, afin de lutter contre l’explosion des heures supplémentaires, et la bonification du régime de retraite, pour tenir compte de la réalité de cette profession exigeante, physiquement et mentalement.

En ce qui a trait à la rémunération, les demandes défendues en ce moment par le gouvernement entraîneraient une diminution du revenu des paramédics.

« Le gouvernement est entièrement responsable de cette situation, déplore le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jean Gagnon. Du côté syndical, nous sommes prêts depuis un bon moment déjà à passer en vitesse supérieure à la table de négociation. Nos vis-à-vis patronaux ne semblent tout simplement pas animés du même sentiment d’urgence que nous. C’est déplorable parce que pendant tout ce temps perdu, les milliers de paramédics sur le terrain continuent de se donner corps et âme, chaque jour, pour prendre soin de la population et sauver des vies, sans aucune reconnaissance des autorités. »

« Le gouvernement sait bien que les paramédics ne pourront jamais accepter une baisse de leur rémunération, poursuit la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. Comment se fait-il que, deux ans après l’échéance des conventions, il ne soit même pas encore capable de déposer à la table de négociation les mêmes augmentations de salaire qu’il a négociées avec tous ses autres groupes de salarié-es ? Il devra bien finir par prendre les paramédics au sérieux ! »

Neuf journées de négociation sont au calendrier du mois de juillet.

Régions touchées
La grève des paramédics touche particulièrement les régions de l’Abitibi–Témiscamingue, du Montréal métropolitain, des Laurentides, de Lanaudière, de la Montérégie, de l’Estrie, de la Mauricie, de la grande région de Québec (incluant Charlevoix), du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord et du Bas–Saint-Laurent.

]]>
Les paramédics du Québec en grève à compter du 6 juillet https://www.csn.qc.ca/actualites/les-paramedics-du-quebec-en-greve-a-compter-du-6-juillet/ Thu, 19 Jun 2025 13:05:15 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105949 Les syndicats CSN représentant quelque 3300 paramédics dans tout le Québec envoient aujourd’hui des avis de grève, ouvrant la voie au déclenchement de la grève générale illimitée à compter du dimanche 6 juillet 2025.

« Bien que la grève ait été votée à la mi-mai, nous avons voulu laisser toute la place à la négociation, explique le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jean Gagnon. Le gouvernement n’a pas saisi cette occasion. Plus de deux ans après l’échéance des conventions collectives, on ne sent toujours pas de sentiment d’urgence du côté de la partie patronale. Nous en avons assez de faire du surplace : nous entendons bien tout mettre en œuvre pour que le gouvernement se mette enfin en mode solutions ».

La grève des paramédics sera légale, ce qui implique le maintien intégral des services essentiels. Il reviendra au Tribunal administratif du travail d’évaluer la liste des services essentiels que soumettront les syndicats. Rappelons que lors de grèves précédentes, la CSN avait obtenu l’obligation pour le personnel cadre de contribuer au maintien des services essentiels en remplaçant des paramédics qui exercent une grève de temps. En outre, tous les paramédics observeront une grève de tâches. Certains de ces moyens auront un impact administratif important. À titre d’exemples, lors de grèves précédentes, les paramédics cessaient de transporter la plupart des patients à l’intérieur de l’hôpital ou de remplir certains formulaires administratifs destinés à différents acteurs du réseau.

« C’est un autre échec de la CAQ, poursuit la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps. C’est complètement anormal qu’un groupe de salarié-es aussi indispensables que les paramédics ne soient pas capables d’avoir de vraies offres, plus de deux ans après l’échéance de leurs conventions collectives. Actuellement, on n’a que de grands principes sur la table. En ce qui a trait à leur rémunération, le gouvernement trouve le moyen de leur demander une baisse de rémunération ! La CAQ est complètement déconnectée, même quand vient le temps de reconnaître le travail de personnes qui sauvent des vies, chaque jour ».

Enjeux
En plus d’une amélioration salariale qui reflète pleinement leurs responsabilités et compétences, les paramédics revendiquent, entre autres, le respect des horaires de travail, afin de lutter contre l’explosion des heures supplémentaires, et la bonification du régime de retraite, pour tenir compte de la réalité de cette profession exigeante, physiquement et mentalement.

Négociations
Deux journées de négociation sont prévues les 3 et 4 juillet 2025. Sept autres dates sont au calendrier du mois de juillet.

]]>
Pas de paramédics, pas de Grand Prix! Ça pourrait être pire, pensez-y! https://www.csn.qc.ca/actualites/pas-de-paramedics-pas-de-grand-prix-ca-pourrait-etre-pire-pensez-y/ Fri, 13 Jun 2025 18:32:47 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105903 Ils soulignent ainsi que la présentation du Grand Prix serait impossible sans la disponibilité en permanence de paramédics dédiés. Or, si les pilotes de bolides de course doivent pouvoir compter sur des paramédics prêts à intervenir à tout moment, il devrait en aller de même pour toute la population. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Dans plusieurs villes, la surcharge de travail est telle que cela se fait sentir dans les temps d’intervention. À cause de conditions de travail inadéquates, il est de plus en plus difficile de recruter de nouveaux paramédics et de les retenir dans le secteur.

En guise de clin d’œil au gouvernement qui exige sans cesse davantage des paramédics, comme s’ils étaient des citrons qu’on peut presser à l’infini pour en obtenir plus du jus, les paramédics ont servi de la limonade fraîche aux passants et touristes sur la rue Crescent.

« La population ne sait pas que le gouvernement nous méprise carrément quand vient le temps de négocier nos conditions de travail, explique le président du Syndicat du préhospitalier, Claude Lamarche, représentant les paramédics d’Urgences-santé à Montréal et à Laval. C’est devenu presque un rituel : à chaque négociation, le gouvernement se traîne les pieds pendant des années au lieu de se mettre en marche dès le jour un. Mais cette fois-ci, c’est du jamais vu : les demandes du gouvernement auraient pour effet de baisser notre rémunération. On a laissé la chance à la négociation, mais là assez c’est assez! Le gouvernement doit répondre de ses actes ».

En dehors de Montréal et de Laval, les paramédics travaillent pour des entreprises privées ou pour des coopératives.

« Nos employeurs s’en lavent les mains, dénonce le président du Syndicat des paramédics Laurentides–Lanaudière, Danny Leggo Beaudoin. Le gouvernement, qui paie presque entièrement les services, leur a garanti leurs marges de profits quoi qu’il advienne. Alors, ils voient bien que les conditions de travail qu’ils offrent ne tiennent pas la route. Ils vont chercher, à grands frais, du personnel d’agences privées pour combler les remplacements et c’est le gouvernement qui paie, à leur place, les sommes supplémentaires. C’est indécent ! Le vérificateur général a dénoncé cette mauvaise gestion dans son dernier rapport, mais le gouvernement semble faire exprès de regarder ailleurs ».

« La CAQ annonce de nouveaux investissements ces temps-ci pour améliorer les temps de réponse, poursuit le président du Syndicat des paramédics et du préhopitalier de la Montérégie, Gaétan Dutil. Tant mieux si le gouvernement réalise que les ressources sont insuffisantes sur le terrain. Ces ajouts sont bienvenus. Mais ce qu’on constate au quotidien, c’est qu’il est de plus en plus difficile d’attirer de nouveaux paramédics et qu’il y a en plein qui décident finalement de réorienter leur carrière, à cause de conditions de travail qui ne sont pas à la hauteur. Alors, la CAQ a beau ajouter des camions de plus, on s’en réjouit, mais il ne faudrait pas oublier que le préhospitalier, c’est d’abord et avant tout des paramédics. Ce sont eux qui donnent les soins ».

Moyens de pression

Les 3300 paramédics membres de syndicats CSN détiennent des mandats de grève générale illimitée. La grève pourrait être déclenchée à tout moment. Les prochaines rencontres de négociation se tiendront les 16 et 17 juin 2025.

 

 

 

 

]]>
Un investissement et non une dépense https://www.csn.qc.ca/actualites/un-investissement-et-non-une-depense/ Wed, 14 May 2025 12:02:20 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105065 La ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger, est actuellement à élaborer une nouvelle politique nationale de soutien à domicile (SAD). Tout indique qu’elle s’apprête à accroître le recours à la sous-traitance et à la tarification des services.

Nous, auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) du réseau public, souhaitons dénoncer cette situation et nous adresser à l’ensemble de la population.

Notre rôle est méconnu du public. Notre voix est trop souvent absente des débats. Nous sommes en grande majorité des femmes et notre apport est essentiel au bon fonctionnement du système de santé tout entier.

Chaque jour, nous sommes déployées sur le terrain partout au Québec. Nous sommes qualifiées et formées spécifiquement pour dispenser des soins aux gens directement à leur domicile, et ce, dans des contextes variés et souvent complexes.

Les personnes à qui nous prodiguons des soins sont souvent en situation de vulnérabilité. Elles sont aux prises avec des incapacités psychologiques, physiques ou sociales, parfois sévères et complexes. Elles doivent pouvoir recevoir des soins sécuritaires et de qualité, là où elles vivent, dans le respect de leur dignité. C’est l’ADN même de notre profession. Pour le système de santé, cette approche est également la moins onéreuse. Le SAD permet de réduire significativement les visites aux urgences, l’hospitalisation et l’hébergement. Le recours au SAD public permet de rendre le système de santé plus efficace⁠1, comme le souhaite d’ailleurs le gouvernement de la Coalition avenir Québec. Notre contribution au virage que le Québec doit prendre en SAD est stratégiquement indispensable.

Sous-traitance et tarification

Or, la sous-traitance de notre travail, comme le propose la ministre, est une avenue à laquelle il faut renoncer, tout comme la tarification. La sous-traitance à des entreprises privées est déjà largement répandue. Chaque jour, nous en constatons les conséquences néfastes sur le terrain. Les soins sont discontinus, les intervenantes isolées et mal payées. Elles n’ont pas accès aux équipes multidisciplinaires du réseau public où se trouvent l’expertise et le soutien nécessaire à la prise en charge de problèmes de santé complexes.

De plus, leur formation est déficiente. Pour la personne qui reçoit des soins, cette situation implique des changements incessants d’intervenants, des atteintes à sa sécurité et à sa dignité. En somme, la sous-traitance s’avère totalement inefficace.

Alors même que le gouvernement tente de se sevrer des agences privées dans le reste du réseau de la santé et des services sociaux en raison de l’explosion des coûts, comment expliquer que la ministre Bélanger y voit une réelle solution ?

Cette idée n’est sûrement pas étrangère à son intention de tarifer les usagers, des gens parmi les plus vulnérables de notre société.

Dans le but de résoudre ces problématiques, nous proposons de faire des ASSS du réseau le fondement d’un virage majeur vers le SAD public, universel et gratuit. Notre profession d’ASSS doit être valorisée. Nous devons aussi obtenir le soutien nécessaire. Nous pourrons ainsi améliorer l’efficacité du SAD et en faire le pilier de notre système de santé.

De cette façon, la population bénéficierait d’une plus grande stabilité des intervenants, de soins humains offerts avec dignité, d’une meilleure détection des besoins et de soins mieux adaptés aux personnes qui les reçoivent, ce que la sous-traitance ne permet pas.

Nous, ASSS du secteur public, croyons fermement que nous faisons partie de la solution.

]]>
Une agence de personnel s’installe dans les services préhospitaliers de la région https://www.csn.qc.ca/actualites/une-agence-de-personnel-sinstalle-dans-les-services-prehospitaliers-de-la-region/ Fri, 09 May 2025 15:46:37 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104986 Pour la première fois, Services préhospitalier Laurentides-Lanaudière a fait appel à une agence de placement de personnel le week-end dernier. Le syndicat, qui représente plus de 250 paramédics de l’entreprise dénonce cette orientation à courte vue de l’employeur, laquelle va à l’encontre de l’objectif du gouvernement de se sevrer des agences privées dans les services de santé. Si on ne s’attaque pas à l’amélioration sérieuse des conditions de travail, la CSN estime qu’il y a un danger réel que le secteur préhospitalier ne se retrouve à son tour complètement dépendant des agences à moyen terme.

« On pourrait améliorer la prévisibilité des besoins de main-d’œuvre et on pourrait aussi offrir des incitatifs aux paramédics déjà sur le terrain. Il y en a qui choisiront de faire des heures supplémentaires si c’est avantageux, si les besoins sont affichés d’avance, explique le président du Syndicat des paramédics Laurentides–Lanaudière–CSN, Danny Leggo-Beaudoin. Les agences, ça devrait être un dernier recours, pour éviter un bris de service quand on a épuisé les autres solutions. Nous sommes très préoccupés de voir que ça devient un outil de gestion comme un autre aux yeux de l’employeur ».

« On ne comprend vraiment pas comment le gouvernement peut se fermer les yeux sur ce qui est en train de se passer dans les services préhospitaliers de la région, poursuit la présidente du Conseil central des Laurentides CSN, Chantal Maillé. On voit assez clairement où cela nous a menés dans les soins de santé et les services sociaux et à quel point c’est difficile de s’en défaire en certains endroits. Ce n’est certainement pas la voie à suivre pour l’avenir ! »

« Pourquoi ne pourrait-on pas prévoir d’avance la prise des congés fériés et les garantir ? Concrètement, on n’en a pas souvent, des fériés. Ça se fait ailleurs au Québec, pourquoi pas chez nous ?, illustre Danny Leggo-Beaudoin. Je suis convaincu que si l’employeur offrait de meilleures conditions de travail, des conditions qui existent dans d’autres régions dont on pourrait s’inspirer, il n’y aurait pas besoin d’agences ! ».

 

À propos

Le Syndicat des paramédics Laurentides–Lanaudière représente plus de 250 paramédics. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) comptant plus de 3300 paramédics au Québec. La Confédération des syndicats nationaux (CSN). Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable.

 

 

]]>
Campagne de signature de la déclaration, le bal est lancé https://www.csn.qc.ca/actualites/campagne-de-signature-de-la-declaration-le-bal-est-lance/ Wed, 07 May 2025 14:08:29 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104921 Une large coalition d’organisations issues des milieux communautaire autonome, de défense des droits de la personne, syndical et médical s’est réunie aujourd’hui devant l’Assemblée nationale du Québec pour ouvrir au public sa campagne de signature en faveur de la déclaration « Le privé, tout sauf santé ». Après que plus de 540 organisations aient apporté leur soutien à la déclaration, cet événement marque une étape déterminante dans la mobilisation citoyenne pour la défense du réseau public de santé et de services sociaux (RSSS), amorcée à la suite de la présentation de la réforme Dubé.

Face à l’érosion continue du système public sous l’effet de politiques favorisant le développement de la place du privé dans la santé et les services sociaux, des dizaines d’organisations se sont réunies les 21 et 22 février dernier pour dénoncer les impacts de ces choix politiques. L’augmentation des délais d’attente, la précarisation des conditions de travail, la centralisation excessive et l’effritement des services de proximité sont autant de conséquences directes de cette tendance inquiétante. Et l’instauration de Santé Québec par le gouvernement en place ne fait qu’accentuer cette dérive.

« Il faut arrêter de faire croire au monde que le réseau public ne fonctionne pas. Ce sont nos gouvernements qui le sous-financent, qui négligent ses travailleuses et ses travailleurs et qui organisent tranquillement l’exode vers le privé. Ce n’est pas une fatalité, c’est un choix politique. Et c’est la population québécoise qui en paie le prix », s’indigne Émilie Charbonneau, vice-présidente de l’APTS, au nom des organisations syndicales du réseau de la santé et des services sociaux.

« Une écrasante majorité de la population croit en la valeur inestimable de notre réseau public », renchérit Sophie Verdon, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé. « Il est urgent d’y réinvestir massivement pour le renforcer plutôt que de le saper en s’en remettant à des intérêts privés dont les marges de profit atrophient nos finances publiques et, à terme, les services disponibles », poursuit-elle.

Vania Wright-Larin, coordonnateur au RÉPAC 03-12, rappelle également le rôle crucial joué par le milieu communautaire : « Les groupes communautaires sont aux premières loges pour constater les impacts ravageurs d’un système de santé à deux vitesses. Sur le terrain, la dégradation orchestrée du réseau public au profit du privé provoque un débordement sans précédent vers les organismes qui continuent d’être largement sous-financés et dont la mission n’est pas de pallier les ratés du système de santé. Pour améliorer la santé globale de notre société, il est capital de respecter le rôle distinct du secteur communautaire et de reconnaître la valeur de sa contribution sociale », explique-t-il.

Ce rassemblement citoyen a été l’occasion, pour la population et les acteur•rice•s de la société civile, d’exprimer leur opposition à cette privatisation rampante. Plusieurs personnes représentantes des partis d’opposition étaient présentes afin de lancer officiellement la campagne en étant les premières signataires de cette déclaration commune. Cet engagement public visait à envoyer un message fort : la santé est un droit fondamental et ne doit pas être traitée comme une marchandise.

La coalition appelle la population québécoise à soutenir cette initiative en signant la déclaration en ligne et en participant aux diverses actions de mobilisation qui suivront. Vous pouvez signer la déclaration, ici!

]]>
Journée internationale des sages-femmes : les projets de maisons de naissance doivent redémarrer https://www.csn.qc.ca/actualites/journee-internationale-des-sages-femmes-les-projets-de-maisons-de-naissance-doivent-redemarrer/ Mon, 05 May 2025 15:10:43 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104903 En cette Journée internationale des sages-femmes, nous célébrons une profession essentielle, fondée sur le respect, l’écoute et la reconnaissance du pouvoir des femmes à enfanter dans la dignité. « Alors que les sages-femmes pourraient rendre plus de services, notamment dans les régions où l’obstétrique conventionnelle est moins accessible, le gouvernement gèle tous les projets en développement partout au Québec, dont les constructions de nouvelles maisons de naissance. Ça empêche notamment Laval, la Côte-Nord ou la Montérégie-Est d’avoir accès à des suivis qui sont des plus appréciés par les femmes et les familles », affirme Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN.

La profession de sage-femme est reconnue légalement au Québec depuis plus de 25 ans. Pourtant, leur pratique demeure encore méconnue et inégalement accessible. « Pour garantir un accès équitable à ces soins humains, sécuritaires et respectueux, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) doit s’engager à investir de manière significative et durable. On ne doit pas mettre le pied sur le frein. L’accès aux services de sages-femmes ne doit pas être un privilège, mais un droit », mentionne Amaili Jetté, présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec.

Un moment charnière : les États généraux de la pratique sage-femme

La tenue du Sommet, dans le cadre des États généraux de la pratique sage-femme, prévus à l’automne, représente une occasion historique pour repenser collectivement l’avenir de la profession. Ce rendez-vous de réflexion doit permettre au système de santé de mieux bénéficier du regard unique que les sages-femmes posent sur le monde de la périnatalité — un regard profondément enraciné dans la confiance envers les femmes, le respect de la physiologie, la continuité des soins et une relation égalitaire entre la femme ou la personne enceinte et l’équipe de sages-femmes.

La Coalition pour la pratique sage-femme (CPPSF) souhaite que cet exercice mène à des recommandations ambitieuses, sans compromettre l’essence même de la pratique. « Il est primordial que l’approche sage-femme et sa philosophie soient préservées, et que l’on évite toute dérive vers une médicalisation accrue ou une recentralisation hospitalière des suivis », ajoute Marie-Eve Blanchard, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme.

Pour un accès équitable : un investissement politique et humain

Alors que les besoins en périnatalité évoluent et que les pressions sur le système de santé s’intensifient, la pratique sage-femme offre une réponse humaine et durable, à condition que la spécificité qui la caractérise soit pleinement prise en compte dans nos politiques publiques. Cette spécificité, axée sur une approche globale et féministe de la santé, la protection de la physiologie et la relation de confiance, répond à un besoin exprimé depuis des décennies par les femmes et les familles.

Présence et rencontre au Salon Maternité Paternité Enfants

Pour parler des enjeux actuels, des services offerts par les sages-femmes et des droits entourant la grossesse et l’accouchement, la population est invitée à venir rencontrer des sages-femmes et des membres de la Coalition au Salon Maternité Paternité Enfants (SMPE) à Montréal, les 10 et 11 mai. Dans un nouvel espace convivial intitulé Carrefour des ressources, né d’un partenariat entre Mieux-Naître à Laval et le SMPE, plusieurs organismes seront présents afin d’outiller les parents et leur permettre de faire des choix éclairés et centrés sur leurs réalités.

En ce 5 mai, célébrons et agissons

Célébrons aujourd’hui le travail exceptionnel des sages-femmes du Québec, leur approche respectueuse et leur engagement envers les familles. Et appelons à la mise en place de politiques publiques ambitieuses, inclusives et cohérentes avec la philosophie portée par la pratique sage-femme.

À propos

La Coalition pour la pratique sage-femme (CPSSF) milite pour l’accès aux services de sage-femme et aux maisons de naissance, dans toutes les régions du Québec, au sein du système public de la santé et services sociaux. Composée de 17 groupes, elle travaille pour que les sages-femmes puissent soutenir et protéger l’accouchement physiologique, en reconnaissant que les processus liés à la maternité appartiennent aux individus.

La Coalition pour la pratique sage-femme est actuellement coordonnée par le Regroupement Naissances Respectées (RNR). Les membres de la Coalition sont : l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec (AESFQ), l’Association féministe d’éducation de l’action sociale (AFÉAS), l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), l’Association québécoise des doulas (AQD), la Confédération des Organismes Familiaux du Québec (COFAQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), les Cercles des Fermières du Québec, la Fédération québécoise des organismes communautaires famille (FQOCF), la Fédération des femmes du Québec (FFQ), la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), le Mouvement pour l’autonomie dans l’enfantement (MAE), le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ), le Regroupement Naissances Respectées (RNR), L’R des centres de femmes du Québec, le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF), le Réseau des Centres de ressources périnatales du Québec (RCRPQ), Serena Québec, l’Institut National de Portage des Enfants (INPE).

Le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RFSQ) regroupe près de 280 membres répartis dans une vingtaine d’établissements de santé. Il est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux, de l’économie sociale et de l’action communautaire, ainsi que dans le secteur privé.

 

 

 

]]>
Prolongation de l’entente sur l’équipe volante publique : une réponse nécessaire aux besoins criants de main-d’œuvre https://www.csn.qc.ca/actualites/prolongation-de-lentente-sur-lequipe-volante-publique-une-reponse-necessaire-aux-besoins-criants-de-main-doeuvre/ Thu, 10 Apr 2025 17:46:33 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104027 La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP–FTQ) se sont entendus cette semaine avec le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) pour la prolongation d’un an de l’entente sur le déploiement de l’équipe volante publique, soit jusqu’au 30 mars 2026.

La prolongation permet d’assurer la continuité des efforts visant à répondre aux besoins urgents de main-d’œuvre dans plusieurs établissements du réseau de la santé et des services sociaux, notamment dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, de l’Outaouais, de Chaudière-Appalaches et de la Côte-Nord.

Des ajustements ont été apportés à l’entente afin d’améliorer l’accès au temps supplémentaire et de mieux encadrer le remboursement des indemnités kilométriques, en veillant à respecter le lieu de résidence des personnes salariées déployées dans les régions bénéficiaires.

« Nous réitérons notre appui à ce projet novateur qui permet de stabiliser les équipes sur le terrain et d’assurer l’accessibilité des soins et des services à la population, tout en respectant les droits des travailleuses et travailleurs syndiqués », affirme Fanny Demontigny, présidente du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).

« L’Équipe volante publique représente une alternative concrète à la dépendance aux agences privées de personnel. C’est l’un des outils de transition essentiels pour reprendre le contrôle sur notre réseau public et reconstruire des équipes stables, compétentes et engagées dans le long terme », ajoute Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Des conditions d’hébergement qui demeurent préoccupantes

Malgré cette prolongation, plusieurs obstacles à la bonne réussite de ce projet persistent, notamment le manque de logement et, par conséquent, les conditions d’hébergement dans les régions bénéficiaires. Cette réalité pousse souvent les travailleuses et travailleurs de l’équipe volante à vivre en colocation, ce qui est loin d’être idéal étant donné la grande variation dans les horaires de travail.

« Ce phénomène nuit grandement à l’attractivité de l’équipe volante, souligne Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN. Il sera très difficile pour celle-ci de remplir ses promesses tant que ce problème ne sera pas réglé. »

Dans les mois à venir, les trois organisations syndicales poursuivront les discussions avec la partie patronale en vue d’aboutir à une entente définitive sur le fonctionnement et les conditions de travail des personnes salariées de l’équipe volante publique.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux ainsi qu’en services de garde éducatifs à l’enfance. Force reconnue du syndicalisme au Québec, elle compte plus de 140 000 membres, dont 80 % sont des femmes.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux, de l’économie sociale et de l’action communautaire, ainsi que dans le secteur privé.

Comptant 143 000 membres au Québec, le SCFP représente près de 30 700 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux au Québec. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les communications, l’éducation, les universités, l’énergie, les municipalités, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et terrestre, le secteur mixte, le transport maritime ainsi que le secteur incendie. Il est le plus grand syndicat affilié à la FTQ.

]]>
Pour que la gratuité, l’accessibilité et l’universalité ne soient pas qu’un poisson d’avril https://www.csn.qc.ca/actualites/pour-que-la-gratuite-laccessibilite-et-luniversalite-ne-soient-pas-quun-poisson-davril/ Tue, 01 Apr 2025 17:02:36 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103816 Si la réforme Dubé est bel et bien engagée, ses promesses semblent avoir été avalées par les flots de cet immense rebrassage de structures. Créature de la CAQ, l’agence de gestion Santé Québec nous montre déjà, après à peine quatre mois, qu’elle est beaucoup plus intéressée à privatiser le réseau public qu’à le décentraliser et en assurer la pérennité. Le cuisinier a beau porter un nouveau chapeau, la recette suivie par l’agence demeure la même : couper dans les budgets des établissements publics pour mieux justifier le détournement des fonds publics vers des soins et services privatisés, avec une marge de profit à la clé.

La Coalition Solidarité Santé (CSS) profite de la période entourant le 1er avril pour alerter les Québécoises et les Québécois à l’urgence d’agir et elle dénonce les fausses promesses faites par le ministre Dubé quant à la réforme en santé et services sociaux. Dans la région, la CSS a fait des visites dans l’ensemble des bureaux des député-es de la région pour dénoncer cette réforme.

« Les décisions de la CAQ en santé et services sociaux n’ont pas amélioré le réseau public, déplorent les porte-paroles de la CSS lors des visites des bureaux des député-es. Force est plutôt de constater une explosion de l’offre de soins et services à but lucratif pendant que le réseau public peine plus que jamais à accomplir sa mission. Après avoir centralisé tous les établissements publics au sein d’une seule entité, Santé Québec, le gouvernement lui donne comme première mission de couper 1,5 milliard $. La réforme Dubé promettait d’améliorer l’accessibilité aux services pour la population : n’était-ce qu’un leurre ? ». Pendant que l’on coupe dans le réseau public, on ouvre les vannes au secteur privé à but lucratif : un non-sens!

« Au coeur de ces services, on trouve des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs dévoués au quotidien qui n’ont aucun mot à dire sur des décisions prises à Québec par une équipe de “top-guns” qui ne connaissent rien à la réalité sur le plancher », enchaîne Véronique Verreault de Solidarité populaire 02 et porte-parole de l’évènement. « Nous pensons que le gouvernement fait fausse route : au contraire, il faut décentraliser la gestion du réseau et fermer la porte à l’expansion du secteur privé ».

« La privatisation du réseau de la santé est la conséquence du désengagement grandissant de l’État envers son filet social. Cela nous fait craindre un délestage supplémentaire vers les organismes communautaires autonomes qui seront encore malheureusement considérés comme de simples prestataires de services, mettant au passage en péril leur autonomie », ajoute Véronique Verreault.

La privatisation et la centralisation accrues du réseau de la santé et des services sociaux pavent la voie à un système de soins inéquitable, coûteux et inefficace, mettant du même coup en péril la gratuité, l’accessibilité et l’universalité des soins et services.

]]>
Mobilisation contre l’octroi de permis de cliniques médicales à but lucratif https://www.csn.qc.ca/actualites/mobilisation-contre-loctroi-de-permis-de-cliniques-medicales-a-but-lucratif/ Tue, 18 Mar 2025 18:26:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103297 Rassemblés devant la clinique Global MD ce midi, une soixantaine de militantes et de militants de la CSN ont réclamé la fin de l’octroi de permis de cliniques médicales à but lucratif. Selon la centrale syndicale, la prolifération de ce genre de cliniques fait de moins en moins consensus dans la population.

« Ces cliniques continuent de prendre de l’importance dans la région en s’implantant désormais au Lac-Saint-Jean alors qu’elles ne font qu’empirer la crise d’accès aux soins », explique Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

De nombreux médecins non participants à la RAMQ travaillent dans ces cliniques à but lucratif où la tarification se fait au gré de l’offre et de la demande. Pour les services en médecine spécialisée, aucune limite de prix facturé au patient ou à la patiente n’existe. Le prix d’un remplacement de hanche peut donc varier entre 15 000 $ et 40 000 $.

« Si je comprends bien, des médecins entrepreneurs peuvent facturer ce qu’ils veulent dans une clinique entièrement privée? C’est inacceptable, la santé ne devrait jamais être une occasion d’affaires », a conclu Manon Tremblay. Le nombre de cliniques médicales qui offre des services de médecine spécialisée est en croissance au Québec.

Un plan d’urgence

Mettre fin à l’octroi de permis de cliniques privées à but lucratif est la deuxième d’une série de trois revendications que la CSN demande au gouvernement de mettre en place afin de répondre rapidement à la crise d’accès aux soins de santé. Celles-ci devront être appliquées d’ici le 1er mai prochain, sinon la centrale promet de faire monter la pression.

1. Freiner l’exode des médecins vers le secteur privé, une fois pour toutes;

2. Cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif dès maintenant;

3. Instaurer un moratoire sur tous les types de privatisation du travail et des tâches accomplies au public à l’heure actuelle. On parle d’agences de placement, de buanderies, de l’entretien des bâtiments, du transport de patientes et de patients, etc.

]]>
Les angles morts de la paresse https://www.csn.qc.ca/actualites/les-angles-morts-de-la-paresse/ Wed, 12 Mar 2025 21:25:49 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103203 Loin de faire l’apologie du self-care individuel, le recueil de textes féministes Libérer la paresse exprime et dénonce la difficulté à ralentir et à réévaluer notre rapport souvent drainant au travail, à la parentalité, au corps et surtout, à la performance. Pour les autrices, l’épuisement est genré. Si le monde continue de rouler malgré les différentes vagues d’austérité, c’est grâce au travail invisible des femmes.

Le repos dont les coautrices ont besoin semble particulièrement difficile à atteindre pour celles qui cumulent les rôles, à l’heure du girlbossing libéral. Ces travailleuses, mères, conjointes et élues n’en peuvent plus du tabou qui accompagne la paresse.

Elles critiquent la pression sociale qui pousse à l’optimisation de toutes les sphères de leur vie pour toujours être au sommet de leur carrière et de leur désirabilité.

En réaction à leur épuisement, plusieurs plumes du collectif choisissent ainsi le travail autonome dans la tentative de reprendre le contrôle de leur quotidien. On devine que ces artistes, professeures et intellectuelles ont les moyens de faire les sacrifices économiques pour obtenir davantage de liberté et de souplesse dans leur horaire.

Si le livre amorce une réflexion intéressante, il occulte les travailleuses d’une autre classe sociale, celles qui, plutôt que de vendre le fruit de leurs réflexions, épuisent leur corps en faisant du ménage et en prenant soin des autres. Certains textes soulignent brièvement l’apport des éducatrices et des préposées qui peuvent rendre la vie plus facile… mais on aurait pu les entendre directement au lieu de les voir relayées à un rôle de figuration. Naturellement, ces femmes manquent de temps pour écrire…

Libérer la paresse pose des questions essentielles sur notre rapport collectif à la fatigue et au repos, mais donne peu de réponses. Pourtant, comme le simple fait de refuser de s’épuiser semble aujourd’hui subversif, l’exercice de réflexion ici proposé demeure pertinent. Interroger l’état d’urgence qui règne dans plusieurs aspects de nos vies est un premier pas qui mène à reconsidérer notre système économique. Après tout, la productivité est au cœur du mirage capitaliste.

Pour consulter : librairie@csn.qc.ca

]]>
Cet écran de fumée gouvernemental https://www.csn.qc.ca/actualites/cet-ecran-de-fumee-gouvernemental/ Wed, 12 Mar 2025 21:24:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103146 Le gouvernement caquiste n’a qu’un mot en tête lorsqu’il négocie avec des salarié-es en santé : flexibilité. Les syndicats de la CSN doivent trouver le moyen de composer avec cette demande répétée tout en obtenant des gains pour leurs membres.

La flexibilité en santé peut impliquer, pour un employeur, l’affectation d’une ou d’un salarié-e à un poste ailleurs dans l’établissement ou sur un autre site de travail au sein d’un même territoire régional. Lors de la négociation du secteur public de 2023, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, revendiquait plus de flexibilité dans les conventions collectives. Toutes les négociations avec le gouvernement suivent depuis la même recette.

Le même vieux film

À présent, « flexibilité » est le terme pour exprimer un penchant patronal : le problème, c’est la lourdeur des conventions collectives. « Quand on voit l’ampleur de la crise qui frappe nos services publics, de l’austérité en passant par la surcharge de travail, ça prend une vision biaisée pour penser que le problème, c’est la lourdeur des conventions. Pour bien des travailleuses et des travailleurs qui font toujours plus avec moins, cette demande de flexibilité est bien mal reçue », explique de François Enault, premier vice-président de la CSN.

Il suffit d’analyser la façon dont cette flexibilité s’est matérialisée dans les contrats de travail pour constater à quel point le gouvernement vise surtout à s’en prendre aux syndicats à travers un exercice de relations publiques.

Les conventions collectives du réseau

Les nouvelles conventions collectives de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) ont permis de baliser les préoccupations gouvernementales tout en encadrant les rôles et les responsabilités des gestionnaires.

« Durant les négociations, le gouver­nement revendiquait l’ancienneté pour l’ensemble du réseau et la bonification des quarts défavorables. On a trouvé des terrains d’entente tout en rappelant qu’il faudrait en faire davantage pour que l’état du réseau s’améliore. Les nouvelles conventions nous positionnent mieux qu’avant, mais le gouvernement doit en faire plus ! », insiste le président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc.

C’est primordial, alors que l’on constate le mal causé par le retour de l’austérité. La solution pour un réseau plus efficace, ce n’est pas davantage de flexibilité pour les gestionnaires, mais plus de stabilité pour le personnel », conclut Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN.

]]>
Agressions au travail : un phénomène alarmant https://www.csn.qc.ca/actualites/agressions-au-travail-un-phenomene-alarmant/ Wed, 12 Mar 2025 21:24:00 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103152 «J’ai subi des tentatives de morsures, on a cherché à me frapper, on m’a craché dessus, lancé des liquides biologiques. Les menaces, je ne les compte même plus. Ça fait maintenant partie de notre travail, mais cette violence est vraiment pire qu’avant. » Le témoignage de Xavier Therrien Telasco, agent correctionnel (ASC) depuis 11 ans à l’établissement de détention de Saint-Jérôme, en dit long sur le climat à l’intérieur des murs. Il évoque une situation explosive, en raison de la hausse des problèmes de santé mentale et de la surconsommation des drogues dures. « Ces substances-là qui arrivent par drones amènent des cas plus fréquents de psychoses qui augmentent la violence dans les établissements », souligne-t-il. La prolifération des armes artisanales en circulation rend aussi le travail des agents très périlleux.

Entre 2018 et 2023, on a recensé 270 agressions à l’endroit des agentes et agents, nous dit Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN. « Il y a un alourdissement de la population carcérale. On est rendu avec une majorité de gangs de rue et de gens du crime organisé, ce qui entraîne plus de confrontations physiques, d’intimidation et de menaces envers le personnel. Juste en décembre dernier, des agressions physiques majeures ont entraîné des séquelles importantes sur des agents de Sorel, de Québec et de Bordeaux. »

Les agressions sont en hausse, parce que les détenus violents ne sont pas assez sanctionnés, nous dit Xavier Therrien Telasco. « Trop souvent, quand un individu violent menace un agent ou tente de l’agresser, l’agent est retiré du secteur alors que c’est le détenu qui devrait être transféré dans un autre centre de détention. On est doublement pénalisé par la violence des détenus. »

Un point de vue que partage son collègue Martin Jacques, agent à l’établissement de détention de Sorel-Tracy : « On avait le phénomène des « enfants-rois », on a maintenant celui des « bandits-rois ». Ils font des crises, brisent du matériel, menacent et agressent et il ne faudrait pas trop les punir pour leurs actes. On leur apprend à bafouer les règles parce qu’il n’y a pas vraiment de conséquences pour eux. »

Pour Mathieu Lavoie, il est urgent de modi­fier l’approche face aux comportements violents des détenus. « Avec la population actuelle, il faut un changement de mentalité, il faut porter des accusations criminelles et sanctionner ceux qui commettent des gestes illégaux. »

« Les secteurs sont pleins. Faute de personnel, les agents sont obligés de faire des heures supplémentaires, ce qui entraîne des congés de maladie et des démissions. »

Autre problème très sérieux selon lui, la surpopulation des prisons. « Plusieurs établissements sont à 110-120 % de leur capacité d’occupation. Les secteurs sont pleins. Faute de personnel, les agents sont obligés de faire des heures supplémentaires, ce qui entraîne des congés de maladie et des démissions. Bon an mal an, entre 400 et 500 postes ne sont pas pourvus ou occupés. »

On embauche de nouveaux agents, mais on peine à les retenir en raison de la violence et de la surcharge de travail, nous dit Xavier Therrien Telasco. « La violence, on baigne là-dedans tous les jours et ça provoque un niveau de détresse psychologique très élevé. Aujourd’hui, des agents de 10-15 ans d’expérience quittent leur emploi, ce qu’on ne voyait pas avant. »

La prolifération des drones qui livrent directement des téléphones, de la drogue ou des couteaux aux fenêtres des cellules complique beaucoup le travail des agents et empoisonne le climat carcéral.
Des solutions existent pour limiter l’usage des drones, mais le problème est complexe et le ministère de la Sécurité publique tarde à les appliquer. Entretemps, le climat se détériore et la sécurité des agentes et des agents est de plus en plus compromise.

Les artisans des médias ciblés plus que jamais

Chaque jour, depuis l’arrivée des médias sociaux, les artisans de l’information sont victimes de harceleurs.

Une étude menée par des chercheuses et chercheurs de l’UQAM auprès de 264 journalistes, chroniqueuses, chroniqueurs, animatrices et animateurs dans les médias québécois révèle que 58 % des répondantes et répondants ont été victimes de cyberharcèlement. L’étude réalisée à la demande de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN et publiée en 2022 témoigne d’une situation alarmante, souligne la présidente de cette fédération, Annick Charette. « Les réseaux sociaux sont devenus un égout à ciel ouvert. Il y a eu, je dirais, une décomplexion des gens et ils réagissent en s’en prenant aux journalistes. Les hommes sont attaqués sur leurs valeurs, leur intelligence, leur capacité à rapporter les faits. Pour les femmes, on ajoute à cela des commentaires sexistes et disgracieux sur leur apparence, des commentaires sexuels et tout. »

Les artisans des médias sont devenus une cible privilégiée pour les harceleurs, des hommes à 80 %. En fait, les employé-es des médias sont 10 fois plus victimes de cyberharcèlement que la population en général, ce qui est très inquiétant, selon Annick Charette. « C’est devenu plus difficile pour plusieurs journalistes, sans compter les équipes de tournage et les photographes qui vont sur le terrain et qui se font bousculer et agresser. On ne parle plus seulement de cyberharcèlement. On est obligés, dans certains cas, d’enlever les identifiants sur les véhicules et les caméras.

Cette hausse du harcèlement sous toutes ses formes a des conséquences réelles, comme l’illustrent ces témoignages de journalistes recueillis par les chercheuses et chercheurs de l’UQAM. « J’ai supprimé ma photo sur Facebook et j’écris très rarement sur les réseaux sociaux en ma qualité de journaliste. Ces épisodes de harcèlement ont modifié ma façon de faire sur les réseaux sociaux. »

« Un homme m’a écrit plusieurs fois sur Twitter pour me reprocher de ne pas lui faire de place en ondes […]. Comme je ne lui répondais pas, il a commencé à me traiter de pute. Après plusieurs messages, il m’a dit qu’il viendrait en studio pour me violer. »

Personne n’est préparé à subir pareille violence. Soixante-dix pour cent des répondantes et répondants de l’étude avouent avoir vécu du stress, des problèmes de concentration, de l’anxiété ou de la détresse. Pour éviter le cyberharcèlement, ces personnes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer l’autocensure, nous dit Annick Charette. « Des journalistes préfèrent ne pas couvrir certains sujets pour se soustraire à ces avalanches de commentaires agressifs ou grossiers. Pour nous, c’est un gros problème parce qu’on parle ici d’un muselage volontaire, ce qui est mauvais pour la qualité de l’information.

Plusieurs employeurs prennent très au sérieux la montée du cyberharcèlement. Auparavant, les médias demandaient à leurs journalistes de répondre sur les médias sociaux, mais ce n’est plus maintenant une obligation liée à l’emploi. Et si les employeurs ont l’obligation légale de protéger leurs employé-es, il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour contrer le cyberharcèlement.

Violence à l’école, des témoignages qui ébranlent

« En 2019, j’ai été frappée par un élève autiste de 25 ans et j’ai été un an et demi en arrêt de travail et en thérapie. J’ai reçu des coups de poing sur la tempe gauche. Depuis, j’ai des séquelles, des maux de tête, je prends des Tylenol en quantité et mon œil n’est pas rétabli. » Le témoignage de Nicole, technicienne en éducation spécialisée (TES), n’est pas uni­que. Nombre de ses collègues vivent chaque jour des épisodes de violence, particulièrement dans les écoles primaires.

Annie Charland, la présidente du secteur du soutien scolaire à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, a longtemps œuvré comme TES au primaire. « Le côté violence, je peux vous en parler longtemps. Je dis toujours, une chance que je porte des verres, parce qu’il me manquerait un œil aujourd’hui. Il y a un jeune qui m’a lancé un crayon dans les lunettes ».

Annie constate que la situation s’est vraiment détériorée dans nos écoles. L’an dernier, un de ses syndicats locaux a recensé 1 275 dossiers de violence : coups de pied, coups de poing, égratignures, crachats, objets lancés ou autres projectiles comme des chaises, sans compter les agressions verbales. « Souvent, on est obligés de sortir les élèves de la classe pour les calmer, mais on doit aussi sortir tous les autres pour les protéger. Moi, j’ai vu des classes presque totalement détruites. »

Mais comment explique-t-elle cette montée de la violence ? D’abord, par la hausse du nombre d’enfants avec des troubles du comportement. Les enfants sont aussi beaucoup plus stressés qu’auparavant. « Ce qu’on voit beaucoup, ce sont des problèmes d’anxiété de performance ; des enfants qui n’ont pas eu de bonnes notes viennent “ tout croche ’’. Ce n’est pas drôle de constater l’anxiété des enfants au primaire ou de les voir faire une dépression. Ils ont besoin d’aide, mais tout va trop vite et nous on manque de temps pour les aider comme il faut. »

Manque de temps et d’effectifs pour soutenir les enfants, mais surtout, manque de personnel pour faire de la prévention. Présentement, faute d’heures de travail, les intervenantes doivent jouer à la pompière, gérer les crises. « Depuis la pandémie, on constate que les enfants ont plus besoin d’aide pour travailler leurs émotions et pour diminuer leur anxiété. C’est ça, le gros problème dans nos écoles en ce moment. » Dans ce contexte, les TES sont plus que jamais essentielles et ce qui les motive, nous dit Nicole, « c’est l’amour de ces enfants-là souvent négligés par leurs parents. Ce sont des enfants qu’on ne peut pas abandonner. C’est un peu comme une vocation. »

]]>
Privatisation en santé : des cas concrets https://www.csn.qc.ca/actualites/privatisation-en-sante-des-cas-concrets/ Wed, 12 Mar 2025 21:23:14 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103171 Tant qu’on utilise sa « carte soleil », les frontières entre ce qui est géré par l’État et ce qui est délégué à des compagnies privées peuvent sembler floues.

Or, tous les jours, les employé-es du réseau constatent la baisse de la qualité des soins, les coûts souvent exorbitants et les raccourcis empruntés par celles et ceux pour qui la santé est une occasion d’affaires.

De personnel qualifié à agents de sécurité

Dans un grand hôpital de Montréal, les patients en garde préventive étaient habituellement surveillés par des préposé-es aux bénéficiaires. Depuis trois ans, ce sont des agentes et des agents de sécurité qui effectuent ce travail. Comme ils ne sont pas formés pour intervenir auprès des patients qui ont souvent des problèmes cognitifs ou d’agressivité, ils doivent faire appel à des préposé-es aux bénéficiaires affectés à d’autres tâches lorsqu’un enjeu survient. Cette réalité vient donc augmenter la charge de travail des préposé-es.

Les enjeux de surcharge provoqués par le recours à la sous-traitance sont largement remarqués et dénoncés par les syndicats de la CSN, partout où les employeurs ont décidé d’avoir recours à cette stratégie pour réduire les frais.

La sous-traitance grandissante de tâches traditionnellement accomplies au public vers le privé peut avoir des impacts sur les conditions de travail dans le réseau.

Mélange des genres à l’hôpital

Dans un autre hôpital de Montréal, deux laboratoires d’orthèses et de prothèses se côtoient à quelques mètres seulement. Entre le laboratoire privé et le public, les gens qui fréquentent l’hôpital ne font pas la différence et parfois, le personnel non plus. La méprise est compréhensible : l’hôpital est public, n’est-ce pas ?

« Pourquoi confier cette tâche à une clinique privée alors que le personnel public pourrait le faire ? Pourquoi ne pas avoir une seule grosse clinique publique ? » s’interroge une travailleuse.

Vu l’opacité qui entoure la gestion de ce genre de clinique privée, difficile de savoir si le choix de l’hôpital est rentable et réellement avantageux pour le public.

Du camping en attendant le privé

La sous-traitance grandissante de tâches traditionnellement accomplies au public vers le privé peut avoir des impacts sur les conditions de travail dans le réseau. C’est ce qu’ont appris à leurs dépens des travailleuses et des travailleurs du Bas-Saint

Laurent en attendant plusieurs mois qu’une compagnie privée effectue le câblage de leur lieu de travail. Historiquement accomplies au public, ces tâches étaient réalisées par des employé-es du réseau, disponibles en tout temps. Depuis que les postes ont été supprimés en raison de la nouvelle austérité imposée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, ce sont des sous-traitants qui s’en occupent, à pas de tortue. Entretemps, le réseau public doit s’arranger avec des systèmes d’appoint dignes d’une sortie en camping au parc du Bic.

Des victoires syndicales au profit de tout le monde

Si la privatisation rampante du réseau est sur toutes les lèvres, il faut se souvenir qu’elle n’est pas une fatalité. Plusieurs syndicats se sont organisés dans les dernières années pour mener des luttes contre la sous-traitance. Ils ont dénoncé des situations inacceptables dans les médias ; des recours juridiques appuyés par l’article 39 du Code du travail ont également été engagés avec succès pour rapatrier les travailleuses et les travailleurs d’agences au sein de l’unité d’accréditation. Certains syndicats sont ainsi parvenus à rapatrier au sein du réseau des agents de sécurité œuvrant pour des entreprises privées et à les faire reconnaître comme agents d’intervention.

« Des soins publics, c’est mieux pour les conditions des travailleuses et des travailleurs, mais c’est aussi toujours mieux pour les patients. C’est la population qui en sort gagnante », souligne un travailleur du réseau qui a suivi de près la requête déposée en vertu de l’article 39.

]]>
Mouvement populaire contre la privatisation https://www.csn.qc.ca/actualites/mouvement-populaire-contre-la-privatisation/ Wed, 12 Mar 2025 21:20:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103199 Aux côtés de représentantes et de représentants de Québec solidaire et du Parti québécois, le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, a été clair : il est regrettable de voir les gens d’affaires réaliser toujours plus de profits sur la maladie pendant que ne cessent de s’allonger les files d’attente pour accéder aux services requis dans le réseau public

La CSN a demandé au gouvernement de déployer un plan d’urgence en trois mesures concrètes pour répondre à la crise.

  1. D’abord, le ministre de la Santé doit freiner l’exode des médecins vers le secteur privé, une fois pour toutes.
  2. Le gouvernement doit aussi cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif dès maintenant.
  3. Finalement, il doit instaurer un moratoire sur tous les types de privatisation du travail et des tâches accomplies au public. On parle d’agences de placement, de buanderies, de l’entretien des bâtiments, du transport de patients, etc.

Si le gouvernement n’agit pas d’ici le 1er mai, la CSN s’assurera d’augmenter la pression en se dotant d’un plan d’action conséquent.

]]>
Manifestation à l’ouverture d’une clinique de santé privée Lacroix https://www.csn.qc.ca/actualites/manifestation-a-louverture-dune-clinique-de-sante-privee-lacroix/ Mon, 10 Mar 2025 17:42:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103043 À l’occasion de l’ouverture d’une nouvelle succursale des cliniques Lacroix à Sainte-Foy, ce matin, une trentaine de militantes et de militants du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN ont manifesté pour dénoncer un exemple de privatisation du système de santé et réclamer la fin de l’octroi de permis de cliniques de santé privées à but lucratif.

« Ces cliniques poussent comme des champignons dans la région alors qu’elles ne font qu’empirer la crise d’accès aux soins en vampirisant les ressources du public et en chargeant un prix exorbitant », explique Mélanie Pelletier, vice-présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches.

Dans les cliniques Lacroix, on retrouve des médecins non-participants au système public ou qui font des allers-retours pour aller chercher des clients plus fortunés dans les listes d’attentes au public. Sur leur site web, les cliniques Lacroix affichent des abonnements pouvant aller de 800 $ à 5000 $ par année pour bénéficier des services. Une simple consultation avec un médecin est affichée à 250 $.

« On le voit, il n’y a pas de limite à ce que les médecins entrepreneurs peuvent facturer dans une clinique entièrement privée. C’est inacceptable, on n’est pas à la Ronde ici, les plus riches ne devraient pas pouvoir dépasser les autres dans la liste d’attente, tout le monde devrait avoir accès aux soins de santé également. », conclut Mélanie Pelletier.

Mobilisation partout au Québec

Mettre fin à l’octroi de permis de cliniques privées à but lucratif est la deuxième d’une série de trois revendications que la CSN demande au gouvernement de mettre en place afin de répondre rapidement à la crise d’accès aux soins de santé. Celles-ci devront être appliquées d’ici le 1er mai prochain, sinon la centrale promet de faire monter la pression.

]]>
Urgence d’agir pour les personnes en RPA et pour les résidents de Mont-Carmel https://www.csn.qc.ca/actualites/urgence-dagir-pour-les-personnes-en-rpa-et-pour-les-residents-de-mont-carmel/ Wed, 26 Feb 2025 20:14:07 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=102670 Le 31 janvier 2025 marquait le troisième anniversaire de la lutte menée par les résidents de Mont-Carmel contre l’entreprise dirigée par Henry Zavriyev. Le bilan déposé à cette occasion par le Comité Sauvons le Mont-Carmel rappelle la résistance soutenue des résidents qui a dû être menée au quotidien, à l’interne de la résidence, pour préserver leurs droits. Autour de cette résistance, un vaste mouvement de solidarité et d’alliances s’est exprimé à l’échelle du Québec.

Des victoires significatives ont été remportées sur le plan judiciaire. Parmi celles-ci, soulignons le tout récent jugement condamnant la compagnie du propriétaire à verser des amendes totalisant 216 000 $ pour outrage au tribunal, en violation de l’ordonnance de la Cour supérieure l’obligeant à maintenir l’exploitation et la certification de Mont-Carmel à titre de résidence privée pour aînés (RPA). La ténacité des résidents à faire valoir leurs droits a alors eu raison de la mauvaise foi du propriétaire des lieux.

Ces victoires confirment le bien-fondé des démarches des résidents visant à préserver un milieu de vie qui favorise le maintien de la santé et assure la sécurité des résidents, car le droit au logement ne se limite pas au seul droit d’avoir un toit au-dessus de la tête !

Le bilan rappelle toutefois qu’en dépit des gains obtenus, qu’en dépit également des multiples interventions faites auprès du propriétaire et des gestionnaires de l’immeuble, la vie au quotidien des résidents demeure difficile à plusieurs égards, notamment en ce qui a trait à la sécurité.

La situation à Mont-Carmel ainsi que les nombreuses fermetures de résidences privées pour aînés (RPA) survenues depuis les dernières années ont aussi permis de mettre en lumière les lacunes dont fait preuve l’actuel régime des RPA. Ces lacunes d’ordre législatif et réglementaire n’offrent en fait aucune protection efficace aux personnes vivant dans une RPA en cas de réaffectation de l’immeuble par le propriétaire. Tout au plus, les CISSS ou CIUSSS « accompagneront » les personnes dans leur déménagement.

Durant ces trois dernières années, certes, votre gouvernement a adopté quelques mesures qui assurent une protection, quoique limitée, aux locataires aînés contre les évictions. On pense ici au renforcement de la « loi Françoise David » ainsi que l’imposition d’un moratoire de trois ans, lequel prendra fin en juin 2027, sur les évictions pour subdivision, agrandissement substantiel ou changement d’affectation. Cependant, aucune modification n’a été apportée au régime des RPA.

Aussi, en dépit des représentations qui vous ont été faites par les résidents de Mont-Carmel en vue d’une sortie de crise, votre gouvernement n’y a démontré aucun intérêt palpable.

Or, vous avez en main le pouvoir d’agir pour changer la donne.

En ce qui concerne plus spécifiquement le cas de Mont-Carmel, vous n’êtes pas sans savoir que la Ville de Montréal a récemment assujetti l’immeuble de la Résidence Mont-Carmel à un droit de préemption qui donne à Montréal la priorité sur tout autre acheteur, et ce pour une période de 10 ans. Dès lors, voici le bon moment pour le gouvernement du Québec de soutenir concrètement les démarches en cours visant à soustraire cette résidence du marché privé, faciliter sa prise en charge par le milieu communautaire et assurer ainsi une sortie de crise où les résidents seraient associés aux décisions concernant leur milieu de vie.

Par ailleurs, il est grand temps que votre gouvernement use de son pouvoir d’intervention pour mettre un terme au déni de droit des personnes aînées demeurant en RPA. En ce sens, nous vous pressons d’instaurer des obligations liées à la certification des RPA, notamment pour maintenir le statut, les services offerts et réguler les coûts des loyers ainsi que faciliter l’appropriation et la gestion communautaire ou publique de toute RPA à risque de fermeture ou en défaut face à ses obligations.

Monsieur le Premier Ministre Legault, et Mesdames les Ministres Bélanger et Duranceau, faut-il rappeler que Mont-Carmel n’est malheureusement pas un cas isolé ? Nous pensons ici tout particulièrement à chacun des résidents du Manoir Louisiane, à ceux et celles de la résidence du Jardin botanique, à ceux et celles de la Seigneurie de Salaberry, qui se sont retrouvés du jour au lendemain évincés de leur lieu de résidence afin de satisfaire la recherche de profits de propriétaires sans états d’âme. Chaque fois, ce sont des personnes dont la moyenne d’âge est très élevée (à Mont-Carmel, actuellement l’âge de la majorité des résidents oscille entre 75 et au-delà de 85 ans), souvent très isolées et en situation de vulnérabilité, à revenu modeste.

Le contexte politique et économique actuel, exacerbé par le retour en piste de Donald Trump, ne doit pas occulter les problématiques sociales qui nécessitent une intervention gouvernementale, et celle du droit au logement des personnes aînées en fait éminemment partie.

Trois ans plus tard, les résidents de Mont-Carmel ne cessent de démontrer leur détermination à faire valoir leurs droits et le mouvement de solidarité qui s’est formé autour de ce noyau de résistance, dont nous sommes partie prenante, n’est pas près non plus de lâcher prise !

]]>
Projet de loi 89 – Un projet de loi pour faire plaisir aux patrons https://www.csn.qc.ca/actualites/projet-de-loi-89-un-projet-de-loi-pour-faire-plaisir-aux-patrons/ Wed, 26 Feb 2025 16:50:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=102661 Le projet de loi 89 du ministre du Travail Jean Boulet a été présenté pour faire plaisir aux patrons et affaiblir les travailleuses et les travailleurs. C’est l’essentiel du message livré ce midi devant les bureaux du ministre à Trois-Rivières par Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur du Québec, et François Enault, premier vice-président de la CSN.

 

Sous prétexte d’éviter que ne soit affectée de manière disproportionnée la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population, notamment celle des personnes en situation de vulnérabilité, le ministre du Travail veut se donner le droit d’intervenir dans les conflits de travail, au public comme au privé. « Le ministre a déjà tous les outils pour intervenir lors de conflits et forcer les partis à en arriver à un règlement. Pourquoi venir briser cet équilibre et faire pencher la balance du côté des employeurs ? Pour nous, c’est ni plus ni moins une déclaration de guerre et nous ne nous laisserons pas faire », a averti le premier vice-président de la CSN, François Enault.

 

« Si le gouvernement a tant à cœur le sort des plus vulnérables, pourquoi s’oppose-t-il depuis des années à une augmentation décente du salaire minimum permettant de mieux vivre ? Pourquoi impose-t-il des coupes sauvages dans nos secteurs publics ? Ce sont nous, les travailleuses et les travailleurs en CPE, en santé et services sociaux, en éducation et à bien d’autres endroits, qui nous occupons quotidiennement des plus vulnérables. Qu’on ne vienne pas nous accuser de les abandonner. Le vrai irresponsable, c’est le gouvernement », a renchéri de son côté Pascal Bastarache.

 

La CSN entend se faire voir et entendre dans sa lutte contre ce projet de loi. « M. Boulet rencontrera la CSN sur son chemin », a conclu François Enault.

]]>
Manifestation éclair pour dénoncer l’octroi de permis aux cliniques privées en santé https://www.csn.qc.ca/actualites/manifestation-eclair-pour-denoncer-loctroi-de-permis-aux-cliniques-privees-en-sante/ Tue, 25 Feb 2025 21:33:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=102646 Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) et la CSN dénoncent une concrétisation de la privatisation du système de santé au Centre médical Synase, un grand complexe médical privé situé devant l’Hôpital de l’Enfant-Jésus.

Il est souligné que les cliniques privées font compétition au réseau public et qu’elles nuisent à l’efficience du système de santé pour les Québécoises et les Québécois dans leur ensemble.

« À chaque fois qu’on ouvre une clinique privée, on dédouble les infrastructures, mais on n’a pas plus de médecins ou de salarié-es du milieu de la santé, donc collectivement ça ne fait aucun sens. On réduit peut-être l’attente pour des chirurgies pour les mieux nanties, mais on l’allonge pour les autres et c’est tout le monde qui paye la facture. C’est pourquoi on demande au gouvernement du Québec de cesser immédiatement d’octroyer des permis pour des cliniques privées à but lucratif. » dit David Bergeron-Cyr, 2e vice-président de la CSN.

Les cliniques privées à but lucratif comparées à des sangsues

Les organisatrices et organisateurs de la manifestation critiquent la dépendance des cliniques privées à but lucratif au réseau public en les comparant à des sangsues.

« Quand on voit les cliniques privées vampiriser les médecins et les salariés du public, dépendre du public, s’installer directement devant les hôpitaux publics et nous refiler la facture, ce n’est pas un gain pour la population, c’est comme une sangsue qui s’est accrochée à nous et qui se nourrit de nous. » conclut Barbara Poirier, présidente du CCQCA–CSN.

Depuis plusieurs mois, la CSN se déploie partout au Québec à travers la campagne Pas de profit sur la maladie. Par cette opération massive, elle invite les Québécoises et les Québécois à joindre leur voix à la lutte pour un réseau de la santé et des services sociaux vraiment publics.

À propos

Depuis plusieurs mois, la CSN se déploie partout au Québec à travers la campagne Pas de profit sur la maladie. Par cette opération massive, elle invite les Québécoises et les Québécois à joindre leur voix à la lutte pour un réseau de la santé et des services sociaux vraiment publics. Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches regroupe 240 syndicats représentant plus de 45 000 membres, tant dans le secteur public que privé.

]]>
Le privé est tout, sauf santé! https://www.csn.qc.ca/actualites/le-prive-est-tout-sauf-sante/ Mon, 24 Feb 2025 14:07:11 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=102614 Depuis plusieurs mois, des dizaines d’organisations issues des milieux communautaire autonome, de défense des droits de la personne, syndical et médical dénoncent la place grandissante du privé dans le réseau de la santé et des services sociaux québécois. Au-delà des nombreuses promesses faites par les gouvernements successifs, des faits alarmants persistent : augmentation des délais d’attente, précarisation des organismes communautaires, centralisation excessive, etc. Du même souffle, on assiste à une augmentation de la place occupée par le secteur privé à but lucratif.

C’est dans cet esprit que des centaines de personnes des quatre coins du Québec se sont donné rendez-vous les 21 et 22 février derniers au Collège de Maisonneuve à Montréal. À l’agenda? Une quinzaine de conférencier-ière-s du Québec, du Canada et de l’international réuni-e-s pour parler de privatisation, pour s’inspirer des expériences d’ailleurs et proposer des leviers possibles pour faire barrière à cette privatisation galopante. « Nous n’allons pas rester les bras croisés devant la dérive du réseau de la santé public. Nous refusons d’abdiquer. Nous sommes déterminé-e-s, ensemble, à faire obstruction à cette nouvelle offensive de privatisation incluse dans le plan santé caquiste. Nous croyons profondément que le bien commun de la population passe par un accès universel aux soins et aux services dont elle a besoin, sans égard à l’épaisseur de son portefeuille », de déclarer Sophie Verdon, coordonnatrice à la Coalition solidarité-santé et porte-parole de l’ensemble des organisations présentes à l’événement.

L’apport inestimable des organisations communautaires
Au terme de ces deux jours riches en présentations et en discussions, les organisations présentes ont scellé l’événement par la lecture d’une déclaration commune visant à réaffirmer leur volonté de faire un contrepoids au plan santé du gouvernement de François Legault. Cette déclaration a déjà été signée par plus de 300 organisations provenant des quatre coins du Québec. « La très grande majorité de la population tient au réseau public de santé et des services sociaux et nous devons dès maintenant travailler à la consolidation de ce joyau. Il est également capital de respecter le rôle distinct du secteur communautaire et de reconnaître sa contribution sociale. Tous ces organismes ont une fonction cruciale sur les déterminants de la santé et ainsi, sur l’état de santé générale de la population. Leur apport est immense! », d’ajouter madame Verdon.

Le grand rendez-vous qui vient de se conclure s’inscrit dans une série d’actions déjà en marche depuis quelques mois. Ce mouvement large de contestation continuera de se faire entendre au cours des prochains mois. D’ailleurs, la Coalition Solidarité-Santé et de nombreux partenaires préparent une semaine nationale d’actions régionales du 31 mars au 5 avril 2025. Au cœur des réflexions de cette mobilisation importante : bâtir un mouvement citoyen capable de s’opposer à la privatisation et ainsi, mieux protéger le réseau de santé et des services sociaux publics. « Les Québécoises et Québécois méritent mieux! Ils et elles méritent un vrai réseau public, accessible sur tout le territoire et qui offre des soins et des services de qualité », de conclure madame Verdon.

]]>