CLSC – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 05 Dec 2024 16:52:55 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png CLSC – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Les gens vivent plus vieux grâce à nous https://www.csn.qc.ca/actualites/les-gens-vivent-plus-vieux-grace-a-nous/ Thu, 05 Dec 2024 16:52:55 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101200 C’est ce que croit fermement Cécile Simba Vembo, auxiliaire en santé et services sociaux (ASSS) depuis 15 ans au CLSC Saint-Laurent à Montréal.

« Je suis la seule personne significative dans la vie de gens qui n’ont pas de famille. Ceux-ci me connaissent et me font confiance. Ils se sentent accompagnés. Les services qu’offrent les ASSS leur permettent de rester dans leur milieu de vie. Dans un environnement connu, leur santé se maintient, mais si on les déplace dans un nouveau milieu, souvent, leur condition se dégrade, beaucoup dépérissent et meurent plus tôt.

Nous sommes bien plus que des « donneuses de bain ». On peut, par exemple, déceler des signes de changement dans l’état de santé de la personne. Mais surtout, au-delà des services qu’on donne, on offre du soutien à des gens qui ont du vécu, qui ont contribué à la société et qui maintenant ont besoin d’aide. Le métier d’ASSS, c’est quelque part leur montrer la reconnaissance qu’on a pour eux. C’est un devoir envers nos aîné-es, envers la société. C’est un métier noble. On change la vie des gens.

On donne aussi du temps et du soutien aux proches aidants qui sont souvent isolés et en détresse. Des membres de la famille nous remercient, parfois je sors de là avec les larmes aux yeux. On est en contact avec le cœur des gens. C’est un métier profondément humain. Malheureusement, de plus en plus, on veut nous ôter ça en calculant le temps alloué pour chaque service. Mais les gens ne sont pas des numéros !

J’apprends chaque jour que nous devons profiter du temps que l’on a ensemble, car on ne sait pas ce qu’il peut arriver demain. Quand on est jeune et en santé, on oublie que la maladie peut frapper tout le monde. Il ne faut rien tenir pour acquis, et surtout, il faut apprécier l’énergie que nous avons et l’utiliser pour aider les autres.

Mon souhait le plus ardent, c’est que ce métier soit mieux connu et reconnu. »

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Rémunération des médecins: la CSN réclame un véritable débat de fond https://www.csn.qc.ca/actualites/remuneration-des-medecins-la-csn-reclame-un-veritable-debat-de-fond/ Wed, 29 May 2024 20:46:13 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=97914 La Confédération des syndicats nationaux invite le gouvernement à évaluer le statut et le mode de rémunération des médecins, à l’occasion de la négociation en cours avec les omnipraticiens, et ce, dans l’objectif de renforcer le réseau public de santé et de services sociaux.

« C’était une erreur dès la création du régime public de ne pas avoir pleinement intégré les médecins et d’avoir maintenu leur statut de travailleurs autonomes, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville.» C’est en effet parce que les médecins sont des travailleurs autonomes qu’on se retrouve à devoir périodiquement négocier avec eux l’organisation et l’accès aux soins et aux services pour l’ensemble de la population. À cela, s’ajoute le fait que les médecins sont majoritairement rémunérés à l’acte de sorte que l’on se retrouve aujourd’hui avec une multiplication des tarifs et des incitatifs financiers de toutes sortes. Plus de 11 000 actes sont codifiés ! « On en perd de vue l’objectif principal : assurer à toutes les Québécoises et les Québécois l’accès aux soins et aux services dont ils ont besoin », poursuit-elle.

La première ligne des services de santé et de services sociaux est pratiquement entièrement entre les mains des médecins autonomes qui travaillent dans les GMF, lesquels sont des entreprises privées dont il faut rediscuter le financement et l’accessibilité. C’est compliqué, c’est lourd, ça ouvre la voie à la médecine entrepreneuriale en plus de perdre les citoyennes et citoyens dans les dédales administratifs. On se retrouve aussi avec des cliniques médicales qui ne fonctionnent que durant les jours la semaine. Pourtant, il y a déjà sur l’ensemble du territoire, des établissements qui ont tout pour être la porte d’entrée générale à toute la population : les CLSC.

La CSN demande une révision du statut et du mode de rémunération des médecins dans un souci d’efficacité et de saine gestion des fonds publics. L’objectif devrait être de reprendre le contrôle public sur l’organisation de la première ligne en santé et services sociaux.

Pour la CSN, c’est la clé de voûte pour assurer la pérennité du réseau public et l’accessibilité aux soins et services pour l’ensemble de la population. La véritable solution n’est pas de créer sans cesse de nouveaux tarifs pour de nouveaux actes. Au contraire, la CSN considère que l’État doit reprendre ses responsabilités en mettant de l’avant une vision globale, notamment en faisant appel à d’autres professionnel-les de la santé et des services sociaux. Ces derniers peuvent contribuer activement à la santé globale d’une population selon une approche d’interdisciplinarité.

« À qui servent les valses perpétuelles entre les associations de médecins et le gouvernement ? questionne Caroline Senneville. Certainement pas aux Québécoises et aux Québécois qui veulent avoir accès aux services ! Pendant qu’on ignore le fond du problème – le mode de rémunération des médecins –, le privé se frotte les mains, y voyant une occasion d’en tirer des profits. Ce dont nous avons besoin collectivement, ce sont des mesures concrètes qui garantiront à toutes les Québécoises et tous les Québécois un réseau vraiment public. »

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN compte plus de 125 000 membres dans le réseau public de santé et de services sociaux, de toutes les catégories de personnel.

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Un pas dans le bon sens… sans grande audace https://www.csn.qc.ca/actualites/un-pas-dans-le-bon-sens-sans-grande-audace/ Wed, 15 Feb 2023 18:45:18 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=87571 L’idéal d’un système VRAIMENT public commande l’affranchissement du réseau public de toute dépendance à l’égard de l’entreprise privée à but lucratif. La première mesure pour redevenir un employeur de choix est d’abolir les agences de personnel et de mettre fin à la concurrence qui prévaut actuellement entre les conditions du secteur public et celles des agences. En outre, il est crucial d’assurer au personnel du réseau public de bonnes conditions de travail et de rémunération pour y ramener les travailleuses et les travailleurs et retenir celles et ceux qui y sont demeurés.

La CSN aurait voulu que le gouvernement fasse preuve de plus d’audace en s’engageant dès maintenant dans un plan visant le rapatriement de l’ensemble des ressources dans le secteur public. Elle invite donc le gouvernement de la CAQ à aller plus loin pour éradiquer complètement les recours aux entreprises de placement de main-d’œuvre en santé et services sociaux.

« Pour mettre fin définitivement aux recours aux agences privées, il lui faudra travailler avec nous, les organisations syndicales, souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Redevenir un employeur de choix, comme réseau public, constitue la pierre angulaire de toute solution à long terme. Pour cela, ce que nous demandons, c’est que le gouvernement soit en mode écoute. Parce que des solutions, le personnel du réseau en a tout plein. Elles sont concrètes et réalistes, mais trop souvent ignorées. »

La CSN réitère la nécessité d’avoir un échéancier indiquant clairement les étapes pour s’affranchir complètement et définitivement de cette dépendance envers l’entreprise privée à but lucratif, parce que l’heure est grave. En définitive, il faudra voir le règlement qui sera adopté par le gouvernement pour savoir si on assiste à un véritable changement de cap.

Un problème généralisé
Le recours à des agences de placement de personnel crée aussi de l’instabilité pour les équipes de travail et nuit à la sécurité et à la qualité des soins et des services. Les agences sont dorénavant partout dans le réseau ! Dans les soins infirmiers, chez les préposé-es aux bénéficiaires, dans les services alimentaires, dans les services sociaux…  Bref, le problème touche plusieurs titres d’emplois et il a également pris beaucoup d’ampleur dans le secteur des centres d’hébergement privés ces dernières années. Là aussi, il faut agir, sinon on ne fait que déplacer le problème.

Pour la CSN, cette situation de dépendance doit alerter toute la population quant aux conséquences réelles de la privatisation en santé et services sociaux, et ce, même quand les frais sont couverts par l’assurance maladie publique. Elle entraîne inévitablement la fuite des ressources et de l’expertise du secteur public vers des entreprises à but lucratif dont l’objectif premier est de réaliser des profits. Des groupes de médecine familiale et centres médicaux spécialisés aux centres d’hébergement privés, aucun exemple de privatisation en santé et services sociaux n’a permis à l’État de payer moins cher que dans le secteur public tout en atteignant les objectifs, notamment en matière d’accessibilité.

Pour connaître les solutions mises en avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

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Santé et services sociaux : quelles portes la CAQ ouvrira-t-elle ? https://www.csn.qc.ca/actualites/quelles-portes-la-caq-ouvrira-t-elle/ Tue, 31 Jan 2023 20:32:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=87048 Des travailleuses et travailleurs membres de syndicats CSN des secteurs public et privé se sont donné rendez-vous ce matin, rue des Parlementaires, pour sensibiliser les élu-es de l’Assemblée nationale, qui reprennent leurs travaux aujourd’hui aux enjeux majeurs qui se profilent en santé et services sociaux. Pour l’occasion, ils ont déployé une immense bannière symbolisant une porte donnant sur un système plus coûteux et inégalitaire. La CSN invite les député-es et toute la population à la vigilance devant les choix que posera le gouvernement.

« Notre système de santé et de services sociaux est à la croisée des chemins, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Depuis une trentaine d’années, nos gouvernements ont centralisé à outrance le réseau public, ils ont miné son caractère démocratique, ils ont choisi la privatisation plutôt que le renforcement de son caractère public. Pour nous, continuer d’aller dans ce sens ne ferait qu’empirer les problèmes que nous vivons. Au contraire, nous invitons le gouvernement à faire preuve de courage en ouvrant la porte aux idées des travailleuses et des travailleurs qui sont les véritables experts en la matière puisque ce sont eux qui prodiguent les soins et services à la population ».

Pour la CSN, les décisions que prendra le gouvernement auront un impact non seulement pour les salarié-es du réseau public, mais pour l’ensemble de la population, dont bien entendu les travailleuses et les travailleurs de tous les autres secteurs de la société. « Notre réseau public est un acquis précieux pour toutes les travailleuses et les travailleurs qui n’ont pas à se soucier de l’épaisseur de leur portefeuille lorsqu’ils ont besoin de soins et de services, ajoute le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, présent lors du rassemblement de ce midi. On aura beau tenter de nous rassurer voulant que l’assurance-maladie universelle demeure, on sait bien que plus on ouvrira grande la porte au secteur privé, qui coûte systématiquement plus cher que le secteur public, plus les pressions seront fortes pour reconsidérer le panier de services offerts dans le secteur public. »

Porte grande ouverte au privé
La CSN redoute notamment la cession annoncée au secteur privé de la gestion des activités dans deux nouveaux hôpitaux. La grande majorité du personnel de ces établissements flambants neufs proviendra forcément du réseau public, qui vit déjà actuellement de sérieux problèmes de main-d’œuvre. D’autres mesures annoncées par le gouvernement, notamment un récent décret consacrant l’ouverture au privé du secteur des soins virtuels, sont fort préoccupantes, car elles favorisent un système à deux vitesses.

Pour un réseau Vraiment public
Les données sont claires, le Canada est un des pays développés où le secteur privé est déjà le plus présent en santé et services sociaux. Il y a un mythe bien implanté au Québec qui voudrait que le recours au secteur privé en santé et services sociaux soit une idée nouvelle. Pourtant les exemples d’inefficacité du secteur privé dans notre système sont légion. Des groupes de médecine familiale (GMF) qui n’ont jamais rempli leurs promesses d’accessibilité, aux agences privées de personnel qui ont pris tant d’ampleur qu’elles constituent désormais un véritable casse-tête financier et organisationnel, en passant par les centres d’hébergement privés qui facturent d’énormes montants mensuels à leurs usagères et usagers tout en offrant à peine plus que le salaire minimum à leur personnel, le privé en santé et services sociaux fait généralement plus partie du problème que de la solution.

Non au statu quo
La CSN ne défend pas le statu quo. Plus importante organisation syndicale du réseau, représentant plus 125 000 travailleuses et travailleurs de toutes les catégories de personnel du réseau public ainsi que des milliers d’autres relevant d’établissements privés de santé et de services sociaux, la CSN souhaite apporter sa contribution dans la recherche de solutions réalistes et concrètes, émanant des travailleuses et travailleurs eux-mêmes. Plusieurs de ces solutions sont identifiées dans le site Web : www.csn.qc.ca/vraiment-public.

Décentraliser, démocratiser, déprivatiser
Pour la CSN, il faut corriger certaines lacunes issues des précédentes réformes. Le système est aujourd’hui beaucoup trop centralisé. Il faut redonner de l’autonomie aux établissements et amener de nouveau la démocratie. De plus, il faut renforcer le secteur public. Les recours au secteur privé ne sont pas une « addition », mais bien une « soustraction », car toutes les ressources dirigées vers le privé proviennent du public.

Les CLSC comme porte d’entrée
Entre autres exemples, la CSN invite les élu-es à considérer les CLSC comme la porte d’entrée de tout le système. Dans toutes les régions, c’est le lieu par excellence pour coordonner l’ensemble des soins et services de première ligne. Les CLSC pourraient être ouverts en tout temps, avec des équipes multidisciplinaires prêtes à traiter tous ces cas qui, faute d’alternative, doivent présentement se tourner vers les urgences des hôpitaux, eux-mêmes déjà surchargés.

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Le bien commun comme boussole https://www.csn.qc.ca/actualites/le-bien-commun-comme-boussole/ Tue, 13 Dec 2022 14:08:44 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=86267 La présidente de la CSN, Caroline Senneville, rencontrait hier le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, au moment où le réseau public a besoin de nouvelles idées et de réinvestissement substantiel. Accompagnée du président de la Fédération de la santé et des services publics (FSSS–CSN), Réjean Leclerc, et du président de la Fédération des professionnèles–CSN (FP–CSN), Danny Roy, elle a insisté sur quelques grands changements qui apparaissent nécessaires aux yeux des travailleuses et des travailleurs, soit la déprivatisation des services, leur décentralisation et la démocratisation du système.

Pour la CSN, le réseau public se trouve à un moment charnière. L’intention du gouvernement de faire davantage appel au secteur privé est d’autant plus inquiétante qu’une foule de solutions publiques existent afin de pallier les lacunes en ce qui a trait, notamment, à l’accessibilité et au temps d’attente. La CSN entend promouvoir ces pistes de solution, ciblées par les travailleuses et les travailleurs qui assurent les soins et les services au quotidien, à l’occasion d’une campagne publique qui sera lancée prochainement.

Rappelons que des représentantes et représentants de la CSN participent actuellement à un forum de discussions avec le ministère de la Santé et des Services sociaux autour d’une table réunissant presque tous les acteurs du système afin d’échanger sur les changements que souhaite apporter le ministre.

Déclarations

– CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN
En tant qu’organisation syndicale représentant du personnel dans toutes les catégories d’emploi du réseau public de même que dans de nombreux autres services gravitant autour du réseau, par exemple dans le secteur communautaire, le préhospitalier ou les ressources de type familial nous faisons partie de la solution. Aujourd’hui, le ministre a pris soin de nous présenter sa vision. Le ministre doit aussi entendre ce que nous avons à proposer. Nous voulons un réel dialogue. C’est nécessaire car le réseau public a besoin de changements importants maintenant et pour qu’on améliore vraiment les choses, la participation et la consultation des travailleuses et des travailleurs sera cruciale.

– RÉJEAN LECLERC, président de la FSSS–CSN
L’ouverture de mini-hôpitaux privés est une mauvaise idée, et ce, même si les services y sont couverts par l’assurance maladie. D’une part, le privé, en santé, ça coûte plus cher que le public. C’est vérifié partout dans le monde. L’argent qu’on investit là, on ne l’investit pas dans les besoins urgents ailleurs ! Rappelons-nous seulement toute la saga des CHU en PPP, les scandales qui les ont entourés, les dépassements de coûts et d’échéancier pour des installations qu’il a fallu réparer, dès le jour un. Par ailleurs, on ne fera pas apparaître du personnel comme par magie. On ne fera qu’aggraver la crise dans le secteur public qui peine déjà à retenir ses salarié-es. Nous ne voyons pas en quoi le secteur privé serait une solution gagnante pour les citoyennes et les citoyens alors qu’il est déjà bien implanté partout, des agences de personnel aux CHSLD privés en passant par la sous-traitance, le soutien à domicile et les groupes de médecine familiale, et que cette présence nuit à l’atteinte des objectifs de santé publique.

–DANNY ROY, président de la FP–CSN
Les solutions que nous proposons sont porteuses. Elles sont aussi concrètes et réalistes. Par exemple, nous pensons que les CLSC devraient jouer pleinement leur rôle de véritable porte d’entrée pour les citoyennes et les citoyens. Comme ils sont déjà présents partout sur le territoire, ils sont tout désignés pour être les établissements vers lesquels se tourner pour toute consultation ne nécessitant pas un passage à l’urgence de l’hôpital, qu’il s’agisse de voir une infirmière, un ou une autre professionnel-le ou encore un médecin. Si on pouvait compter sur des CLSC ouverts tous les jours et toutes les nuits, il y a fort à parier que la pression sur les hôpitaux, notamment sur les urgences, serait moins forte. À cet égard, les groupes de médecine familiale et les cliniques privées ont clairement échoué.

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Santé et services sociaux : les solutions résident dans un réseau public fort https://www.csn.qc.ca/actualites/les-solutions-resident-dans-un-reseau-public-fort/ Thu, 20 Oct 2022 20:30:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=85376 La CSN invite le ministre de la Santé, Christian Dubé, celui des Services sociaux, Lionel Carmant, tous deux nouvellement reconduits dans leurs fonctions, et plus largement le gouvernement de la CAQ, à faire preuve d’écoute et d’ouverture à l’égard des travailleuses et des travailleurs, qui proposent de multiples pistes de solutions afin de corriger les lacunes du système de santé et de services sociaux.

 « Après plus de deux ans de pandémie, force est de constater que les services dans la santé et les services sociaux peuvent et doivent être renforcés, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Des années d’austérité budgétaire et de réformes centralisatrices ont laissé notre réseau en bien mauvais état pour faire face à la crise. Certains seront tentés de profiter de cet état de fait pour promouvoir encore plus la privatisation. Bien au contraire, nous sommes d’avis que ce qu’il faut prescrire pour le réseau, c’est la déprivatisation, la décentralisation et la démocratisation. Nous ne ferons pas que le clamer, nous en ferons la démonstration. »

Dès les prochaines semaines, la CSN mettra de l’avant de nouvelles initiatives afin d’insuffler un vent de changement positif dans le réseau. La CSN entend nouer des alliances avec d’autres partenaires qui ont à cœur l’avenir des services publics. Elle continuera à prendre part à toute discussion avec le gouvernement concernant l’avenir du réseau. Rappelons que la CSN et d’autres acteurs du réseau mènent actuellement des discussions avec des représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux pour dégager des voies de solution, suivant l’annonce du plan santé par le gouvernement en avril. De plus, la CAQ a récemment annoncé son intention de favoriser l’émergence de mini-hôpitaux complètement privés qui viendraient notamment exacerber l’exode de la main-d’œuvre hors du secteur public.

Vraiment public
Or, contrairement à ce qui est parfois véhiculé, la place occupée par le privé dans nos services de santé et nos services sociaux est déjà beaucoup plus importante qu’ailleurs dans les pays industrialisés. « Évidemment, les tenants de la privatisation nous la présentent comme un ajout se greffant au système existant, mais dans les faits, on constate que le privé coûte globalement plus cher et qu’il est plus inégalitaire et plus complexe à encadrer pour les pouvoirs publics. L’avenir du réseau public concerne l’ensemble des travailleurs et travailleuses de tous les secteurs d’activité et, plus largement, tous les citoyens et citoyennes. Nous devons avoir une voix au chapitre. On ne veut plus de réformes imaginées dans des bureaux feutrés. Les solutions viendront du terrain », de conclure Caroline Senneville.

Un rôle accru pour les CLSC
« Le débat sur la privatisation des services n’a rien de nouveau, poursuit le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc. Un vieux dicton dit que la meilleure façon de noyer un chien est de crier qu’il a la rage, mais le réseau public doit vivre, car il n’a pas la rage. Par exemple, 20 ans après leur création, force est de constater que les groupes de médecine familiale (GMF), qui relèvent du privé, ont échoué tant en ce qui a trait à l’accès de la population aux services qu’au désengorgement des urgences. Les CLSC, qui devraient être la porte d’entrée de première ligne, ont plutôt vu une partie de leur personnel être transférée dans les GMF. Au contraire, nous croyons que les CLSC doivent jouer un rôle accru. »

Déterminants sociaux de la santé
« La santé physique et mentale de la population, ça ne se limite pas à ce qui se fait dans les établissements, enchaîne le président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Danny Roy. Il faut avoir une approche globale prenant par exemple en compte les déterminants sociaux de la santé tels que le logement, l’accès à l’éducation et aux services de garde éducatifs, l’amélioration des conditions de travail ou encore les moyens à mettre en place pour assurer à toutes et à tous un niveau de revenu décent. Par ailleurs, bien du travail doit être fait à plusieurs égards, notamment pour assurer une offre adéquate en soutien à domicile, pour renforcer les services à la jeunesse, pour relever les énormes défis auxquels nous faisons face en santé mentale ou encore pour contrer les pénuries de main-d’œuvre. Ce ne sont que quelques-uns des chantiers qui nous attendent. »

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Le plus important syndicat du milieu de la santé annonce ses revendications https://www.csn.qc.ca/actualites/le-plus-important-syndicat-du-milieu-de-la-sante-annonce-ses-revendications/ Tue, 20 Sep 2022 20:14:52 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=84763 En vue des élections du 3 octobre prochain, la FSSS–CSN dévoile ses revendications afin de permettre au réseau de la santé et des services sociaux de regagner la confiance de la population et de ses salarié-es. Ces revendications représentent à nos yeux des solutions concrètes à la crise actuelle.

Un système 100 % public
En santé, l’intérêt général de la population doit primer. C’est pourquoi nous croyons que le financement, la gestion ainsi que l’offre de soins et services doivent être à 100 % public, afin de servir le bien commun. D’ailleurs, les CLSC ont levé la main pour dire qu’ils peuvent en faire plus. Nous croyons qu’ils doivent reprendre leur place centrale en première ligne. C’est le meilleur moyen de donner accès à des services de qualité et de proximité. Toute autre option que le public aurait comme conséquence de créer un système à deux vitesses ou encore de faire payer les contribuables pour les profits des entreprises privées.  En effet, les services offerts par le privé coûtent plus cher, car il doit y avoir une marge de profit pour que cela soit rentable. Même si c’est le gouvernement qui paye via la carte soleil, finalement c’est la société qui paye et ce n’est pas ce que nous voulons.

De meilleures conditions
On a vu récemment plusieurs cas de professionnel-les de la santé quitter le public pour le privé où ils avaient de meilleures conditions, cet exode contribuant directement à l’augmentation des listes d’attente au public. Pour la FSSS–CSN, les employé-es du public méritent mieux et nous revendiquons que leurs conditions soient revues. Cela implique naturellement de meilleurs salaires, mais aussi une vision globale de la santé des usagers. Pour Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN « les gens qui travaillent en santé le font avec cœur, mais s’ils doivent travailler comme sur une chaîne de montage, il y a une perte de sens. Les soins doivent impérativement être re-humanisés. Ça passe aussi par la collaboration entre les différents secteurs et la pleine utilisation des compétences de chacun. »

Une plus grande contribution des personnes concernées
Une autre revendication incontournable est celle d’une plus grande contribution de la population et du personnel quant aux décisions de gestion et d’organisation des soins et services. Ce sont eux les mieux placés pour proposer les meilleures solutions, puisque c’est la réalité de leur milieu et qu’ils en vivent les impacts directs. Une décentralisation de l’organisation des soins et services est nécessaire afin de prendre en considération les réalités locales et d’avoir un meilleur accès aux services. Cette manière de faire favoriserait également la prévention et les actions sur les déterminants sociaux de la santé, qui sont beaucoup plus rentables socialement et économiquement que le strict curatif.

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Faire du réseau un employeur de choix ? Oui et ça presse ! https://www.csn.qc.ca/actualites/faire-du-reseau-un-employeur-de-choix-oui-et-ca-presse/ Wed, 30 Mar 2022 16:18:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=82100 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) accueille avec ouverture le plan présenté mardi par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, tout en demeurant sceptique sur certaines orientations. La CSN y retrouve de nombreuses pistes de solution qu’elle met de l’avant depuis plusieurs années. L’intention du gouvernement de faire plus de place au secteur privé constitue toutefois une mauvaise idée, tant pour le personnel que pour les citoyennes et citoyens et la CSN s’emploiera à en faire la démonstration. À l’instar de toute l’Intersyndicale en santé et services sociaux, la centrale syndicale appelle le ministre à mettre en place un lieu où les représentants des salarié-es pourront contribuer à bonifier le plan Dubé et participer à sa mise en œuvre.

« Nous tendons la main aujourd’hui au ministre Dubé pour que le rôle des organisations syndicales soit reconnu, plaide la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous souhaitons être des alliés du gouvernement dans cette vaste entreprise, parce que nous sommes attachés au réseau public de santé et de services sociaux. Nous sommes convaincus que l’amélioration des services à la population passe entre autres par une meilleure écoute des travailleuses et des travailleurs, en les plaçant au cœur de la recherche de solutions. »

Convenir paritairement de mesures pérennes
La CSN relève plusieurs mesures intéressantes dans le plan ministériel dévoilé aujourd’hui, lesquelles devront toutefois être précisées. Notons en premier lieu l’engagement du gouvernement à faire du réseau un employeur de choix, ce qui implique d’améliorer les conditions de travail du personnel, de favoriser la conciliation famille-travail-études et de procéder à plus d’embauches. La pandémie a révélé à quel point les conditions de travail sont inadéquates. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) invitent le gouvernement à discuter sans attendre avec les agents négociateurs sur des solutions à mettre en place rapidement, considérant l’urgence d’agir.

Hébergement et soins de longue durée
La Confédération des syndicats nationaux salue la volonté gouvernementale de créer de nouvelles places en CHSLD et de rénover les installations existantes. D’un même souffle, elle enjoint le gouvernement à intégrer les centres d’hébergement privés non conventionnés dans le secteur public afin que la qualité des soins de longue durée ne soit plus menacée par la recherche de profit de certains propriétaires. Une solution à long terme doit aussi être mise en place dans les résidences pour personnes âgées (RPA), notamment en intégrant aux équipes de soutien à domicile des établissements publics le personnel qui y dispense des soins et services. Encore une fois, pour mettre en place des solutions durables, il faut inclure davantage les travailleuses et les travailleurs, ce qu’ils réclament depuis des années, car des solutions, ils en ont à proposer. 

Accessibilité
En matière d’accessibilité, la CSN considère qu’il est grand temps de permettre à des professionnel-les, autres que les médecins, de recevoir des patientes et des patients pour des consultations. Ce décloisonnement doit assurer que les personnes requérant des soins et services seront prises en charge par le ou la professionnelle la mieux outillée pour évaluer son cas.

Préhospitalier
Quant à la volonté d’élargir le rôle des paramédics dans le système de santé en leur accordant plus d’autonomie, la CSN souligne que les syndicats font de telles propositions en ce sens depuis longtemps. Toutefois, doit-on rappeler qu’ils sont sans convention de travail depuis le 31 mars 2020 et que les négociations visant à établir un juste salaire piétinent actuellement ?

Rémunération médicale
Selon la centrale syndicale, il faut sortir du mode de rémunération à l’acte, qui crée un lien direct entre le volume d’actes posés et le revenu du médecin, sans tenir compte de la qualité ni de la pertinence des soins. Des formules mixtes de capitation et de salariat devraient être envisagées.

Plan d’urgence
Le gouvernement semble tirer leçon de la pandémie de COVID-19, notamment en voulant doter le réseau de la santé et des services sociaux de plans solides pour faire face à de prochaines crises. Pour la CSN, il est important que les organisations syndicales en soient parties prenantes, car la gestion par arrêtés ministériels sans consultation génère d’énormes frustrations sur le terrain.

Décentralisation et protection des missions sociales
Pour la CSN, la décentralisation du réseau doit constituer la pierre d’assise de la refondation. Elle salue notamment l’engagement du gouvernement à compléter la mise en œuvre les recommandations de la Commission Laurent pour réformer le système de protection de la jeunesse et protéger les enfants vulnérables.

La CSN insiste toutefois sur la nécessité d’une réelle décentralisation basée sur l’autonomie organisationnelle des missions sociales, ce qui implique aussi l’octroi d’un financement qui y est dédié. Elle invite donc le gouvernement à mettre en place des échanges avec l’ensemble des partenaires pour revoir en profondeur l’organisation du réseau.

Des écueils
Plusieurs éléments du plan suscitent de vives inquiétudes

La volonté affirmée du gouvernement d’aller de l’avant avec le financement axé sur le patient est inquiétante, étant donné les risques de dérives associés à ce type de financement. C’est l’analyse des besoins de la population qui doit primer.

Plus grande place au secteur privé
Le gouvernement doit s’atteler dès maintenant à développer la capacité du réseau public à répondre adéquatement aux besoins de la population. La CSN réclame un moratoire sur tout nouveau projet de privatisation. Le plan présenté par le ministre repose en grande partie sur des acteurs privés, entre autres les Groupes de médecine familiale (GMF), alors qu’une réelle solution doit plutôt reposer sur le réseau public.

Agences de placement
La centrale syndicale déplore également que le gouvernement se contente dorénavant de vouloir mieux encadrer les agences privées de placement de personnel plutôt que de viser l’indépendance complète du réseau public à l’égard de la main-d’œuvre indépendante.

Des interrogations
Pour la CSN, le plan annoncé comporte également des zones de grandes incertitudes.

Soutien à domicile
La CSN suivra de près les travaux de la Commissaire à la santé et au bien-être portant sur l’analyse et l’amélioration du soutien à domicile. Le virage majeur en faveur du soutien à domicile que doit prendre le Québec ne peut plus attendre. La Confédération des syndicats nationaux espère que cette démarche permettra notamment de confirmer le pont essentiel que sont les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) entre la personne à domicile et l’équipe multidisciplinaire de professionnel-les et de techniciennes et techniciens du CLSC. En ce sens, si la CSN revendique l’amélioration des conditions de travail dans les EESSAD, elle s’oppose à ce que le personnel du secteur privé ou communautaire se substitue au travail des ASSS. La CSN souhaite un investissement massif dédié aux services de soutien à domicile, en santé physique comme mentale.

Rôle des CLSC
La CSN s’explique mal le silence du gouvernement quant au renforcement du rôle des CLSC en matière notamment de soutien à domicile, d’aide psychosociale et de services sociaux en général. Les CLSC sont pourtant la pierre d’assise du renforcement des services de première ligne dans le secteur public, tant sur le plan médical que psychosocial.

Financement
Enfin, toutes ces mesures ne pourront être mises en place si elles ne s’accompagnent pas du financement nécessaire. À cet égard, la CSN croit qu’il faudra faire davantage notamment en revoyant la fiscalité, afin d’assurer un financement adéquat, stable et prévisible des services publics.

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Projet de loi 15 en protection de la jeunesse : Ce ne doit pas être la fin, mais le début https://www.csn.qc.ca/actualites/projet-de-loi-15-en-protection-de-la-jeunesse-ce-ne-doit-pas-etre-la-fin-mais-le-debut/ Tue, 08 Feb 2022 14:02:58 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81541 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) appuie globalement le projet de loi 15 modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse, lequel sera étudié cette semaine en commission parlementaire.

Pour la CSN, c’est l’occasion de réitérer la nécessité de décentraliser le système de santé et d’assurer le financement adéquat des services en protection de la jeunesse. Le manque de budget, le délestage, le roulement de personnel et les nombreux postes non comblés dans les centres jeunesse compromettent des programmes destinés aux jeunes vulnérables.  Il faudra également renforcer la première ligne en CLSC pour offrir des services aux familles vulnérables, au moment opportun. On doit donc aller au-delà du projet de loi 15, dans l’intérêt des enfants.

« La protection de la jeunesse, c’est aussi s’assurer que tous les enfants puissent avoir un toit, manger à leur faim, accéder à des services de garde éducatifs, à la culture et à des services professionnels au moment voulu, et que leurs parents aient un revenu adéquat pour assurer ces frais.. En ce sens, la CSN veut qu’on aille beaucoup plus loin et surtout que l’on agisse de façon préventive », explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

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Les femmes en ont assez de se faire mener en bateau https://www.csn.qc.ca/actualites/les-femmes-en-ont-assez-de-se-faire-mener-en-bateau/ Mon, 08 Mar 2021 18:59:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78565 La CSN profite du 8 mars 2021 pour interpeller le gouvernement sur la question du travail des femmes et lui demander de prendre des mesures concrètes pour le reconnaître enfin à sa juste valeur.

« Le thème Écoutons les femmes du 8 mars cette année en dit long sur l’état d’esprit des femmes. Celles-ci se démènent face à cette crise sans précédent et pourtant, elles ne se sentent pas écoutées. Les travailleuses de la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine nous le confirment. Et même si tout tend à démontrer qu’elles sont lourdement affectées par les impacts de la crise, même si elles sont nombreuses à être épuisées, mal payées, en détresse, le gouvernement de la CAQ ne fait rien pour les aider », souligne Tony Savino, vice-président Gaspésie du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN).

La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, rappelle pour sa part que les négociations du secteur public sont au point mort et que François Legault persiste à faire la sourde oreille face à leurs revendications, même si une majorité de femmes tient à bout de bras les services à la population.

« Les femmes sont au front, c’est le cas de le dire. Depuis un an, elles travaillent sans relâche pour endiguer la crise. Elles sont nombreuses en santé et services sociaux où elles luttent au quotidien contre le virus, dans le réseau de l’éducation où elles parviennent à maintenir un enseignement et des services de qualité malgré le peu de ressources mises à leur disposition, ainsi que dans tout le secteur public. La tâche a été également ardue dans les services éducatifs à la petite enfance où les travailleuses ont dû faire face à la crise, notamment sans matériel adéquat. Nous aurions pu croire que François Legault, après avoir louangé sans cesse ces travailleuses et travailleurs lors de ses points de presse, allait enfin leur accorder une reconnaissance concrète. Mais hélas, il semble qu’il ne s’agisse que de relations publiques. »

Tony Savino souligne également que les personnes au bas de l’échelle, évoluant souvent dans le secteur privé, ont elles aussi largement aidé la population à passer à travers la crise. « On ne peut plus tolérer que ces personnes exercent un travail qui leur permet à peine de joindre les deux bouts à la fin du mois. La CSN demande depuis des années au gouvernement de hausser le salaire minimum de manière à sortir pour de bon les gens de la pauvreté, principalement des femmes, faut-il le rappeler ».

« Si l’égalité entre les sexes veut dire quelque chose pour François Legault, il sait ce qu’il a à faire. Les travailleuses du Québec le regardent aller attentivement », conclut Caroline Senneville.

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Le musée des horreurs https://www.csn.qc.ca/actualites/le-musee-des-horreurs/ Thu, 11 Feb 2021 21:01:34 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78438 Éditorial de Jacques Létourneau, président de la CSN

Des employé-es forcés de travailler malgré la fièvre. Des tâches de désinfection abandonnées pendant plus d’une semaine après que la responsable, malade, ait dû s’isoler. Des mouvements de personnel fréquents entre zones chaudes et froides. Une absence de mesures de prévention et de contrôle des infections. Des équipements en nombre tellement insuffisant qu’on doit se les partager entre collègues.

La lecture de l’enquête menée par les journalistes de La Presse ce matin donne froid dans le dos. Après avoir épluché les rapports d’intervention de la CNESST dans plus de 230 centres d’hébergement et autres établissements du réseau de la santé et des services sociaux, les journalistes en arrivent à la conclusion que 20 % d’entre eux ont enfreint les règles sanitaires les plus élémentaires.

À 20 %, le gouvernement ne peut prétendre qu’il ne s’agit que d’exceptions isolées.

Le gouvernement François Legault aura beau prétexter que nous sommes devant une pandémie à l’ampleur inégalée, un fait indéniable demeure : notre réseau de santé et de services sociaux, qui souffre de sous-financement chronique depuis des années, n’était absolument pas en mesure de répondre au moindre soubresaut.

Pourtant, l’ensemble des exemples révélés par les journalistes – qui relèveraient de l’anecdote s’ils n’étaient à ce point généralisés – ont pour origine deux causes bien documentées : le manque flagrant de personnel dans le réseau de la santé et des services sociaux, ainsi que l’hypercentralisation de son mode de gestion.

Deux réalités que les syndicats de la CSN dénoncent depuis des années. Encore faudrait-il que le gouvernement, peu importe sa couleur, prenne la peine de les écouter.

Depuis plusieurs négociations, les travailleuses et les travailleurs du secteur public martèlent que les faibles salaires et les surcharges de travail constituent le principal frein au recrutement de personnel en éducation et en santé. Quand un gestionnaire doit forcer quelqu’un à faire des heures supplémentaires ou à travailler malgré la présence de symptômes reliés à la COVID, quand on tolère involontairement que la désinfection d’un centre d’hébergement ne soit plus assurée en pleine pandémie, c’est qu’on n’a tout simplement pas les bras nécessaires.

« Des infirmières, on ne peut pas en inventer ! », se défendait François Legault mardi dernier. On lui accorde. Mais encore faudrait-il être en mesure d’attirer le personnel soignant avec des conditions de travail intéressantes, et de faire de même pour l’ensemble des employé-es du secteur public, frappés, à des degrés divers, par des problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre.

Quant au manque d’équipement de protection individuelle, François Legault persiste et signe : le Québec n’en a jamais manqué, il n’y a que des établissements qui « n’ont pas levé la main » pour signifier la rupture de stock. Tout pourrait s’expliquer par… l’absence d’un patron dans chaque CHSLD.

À défaut d’être naïfs, les membres de la CSN n’ont pas non plus cette magique poignée dans le dos.

Depuis 20 ans, le réseau de la santé et des services sociaux a été de deux opérations successives visant à centraliser la gestion et la prise de décision des établissements. D’abord, sous le règne Charest-Couillard, la fusion des CHSLD, des CLSC et des centres hospitaliers au début des années 2000, varlopant au passage les Agences régionales de santé et de services sociaux. Puis, sous celui de Couillard-Barrette, la mise en œuvre de la malheureuse réforme portant le nom de ce dernier. Cette hypercentralisation des pouvoirs s’est également accompagnée d’une vision de plus en plus hospitalo-centriste du réseau, confirmant ainsi l’hégémonie des médecins, tant généralistes que spécialistes.

Doit-on rappeler au gouvernement la première décision qu’il a prise en mars dernier ? Libérer 6000 lits en centres hospitaliers afin de pouvoir accueillir les éventuels malades de la COVID. Les directions des CIUSSS et des CISSS ont ainsi déplacé des milliers de patientes et de patients soignés dans des hôpitaux… dans des CHSLD où aucune mesure n’avait été prise.

Dès le printemps dernier, la CSN a exigé une commission d’enquête publique sur les conditions d’hébergement des aîné-es et l’ensemble de la gestion chaotique de la pandémie par le réseau de la santé et des services sociaux. Après avoir – bien brièvement – évoqué la nationalisation des centres d’hébergement privés, le gouvernement de François Legault a préféré confier à la commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, le soin d’examiner la performance du réseau lors de la première vague.

Plusieurs ont été déçus de ce mandat édulcoré. Pourtant, la commissaire pourra jouir de presque tous les pouvoirs conférés à une commission d’enquête. Encore faudra-t-il qu’elle les utilise à bon escient. La CSN y veillera.

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Les travailleuses et travailleurs de la santé enfin mieux protégé-es face à la COVID-19 https://www.csn.qc.ca/actualites/les-travailleuses-et-travailleurs-de-la-sante-enfin-mieux-protege-es-face-a-la-covid-19/ Tue, 09 Feb 2021 16:06:04 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78413 Comme le réclame la FSSS–CSN depuis le début de la pandémie, les travailleuses et travailleurs de la santé qui travaillent auprès des patients atteints de la COVID-19 pourront utiliser des appareils de protection respiratoire N-95 ou leur équivalent pour se protéger.

Rappelant que plus de 30 000 travailleuses et travailleurs de la santé ont contracté la COVID-19 et que certains y ont laissé leur vie, la FSSS–CSN se réjouit du fait que la CNESST affirme enfin et sans ambiguïté que les appareils de protection respiratoires constituent des moyens de prévention nécessaires pour réduire les risques d’exposition des travailleurs et travailleuses de la santé œuvrant en zone chaude.

Cette nouvelle directive vient calmer l’indignation que la récente décision du comité sur les infections nosocomiales (CINQ) de l’INSPQ avait provoquée au sein du personnel du réseau. En effet, tout en indiquant vouloir protéger le personnel de la santé et leur donner accès aux masques N-95, le CINQ recommandait de ne considérer offrir ces respirateurs N-95 que dans les cas d’éclosion non contrôlée et au terme d’une longue démarche bureaucratique, ainsi que d’une série de conditions restreignant considérablement leur accès au moment opportun.

« Ça fera bientôt un an que la pandémie est en cours. Il est plus que temps que la CNESST intervienne pour s’assurer que le personnel de la santé soit bien protégé. La CNESST doit s’imposer en matière de prévention en santé et de sécurité au travail. C’est son travail, et il était impératif d’intervenir en réponse aux directives du CINQ de l’INSPQ », affirme Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La décision de la CNESST est l’aboutissement d’une longue lutte des organisations syndicales et de certains scientifiques et professionnels de la santé qui revendiquent ce droit depuis les débuts de la pandémie. Face à la flambée des cas au sein du personnel, mais aussi de la population, tout a été mis en œuvre pour obtenir ce changement d’orientation. Des recours juridiques ont été entrepris, des représentations constantes ont été faites auprès des organisations en cause, des documents ont été déposés et les médias alertés. Ces recours multiples ont finalement fait entendre la voix de la raison. Mieux vaut tard que jamais, surtout que nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux variants.

« Nous n’avons ménagé aucun effort et nous continuerons de le faire, de telle sorte à s’assurer que le personnel soit bien protégé au travail à l’avenir, mais aussi pour s’assurer qu’une telle situation, où pendant un an on met la santé et la sécurité du personnel à risque, ça ne puisse plus se reproduire », ajoute Judith Huot, première vice-présidente à la FSSS–CSN.

Cette victoire démontre, une fois de plus que la mobilisation et l’organisation sont les seuls garants de la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et travailleuses.

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Le gouvernement ne met pas en place les conditions gagnantes https://www.csn.qc.ca/actualites/vaccination-des-salarie-es-du-reseau-de-la-sante-et-des-services-sociaux/ Fri, 22 Jan 2021 19:47:03 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78305 Au cours des derniers jours, la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS–CSN) reçoit des échos fort préoccupants des salarié-es de divers établissements quant à la campagne de vaccination en cours dans le réseau. En effet, plusieurs salarié-es souhaitant être vaccinés se voient forcés d’y renoncer à cause des conditions mises en place, notamment les coûts que cela engendrerait pour eux.

Selon les règles édictées par le gouvernement et les responsables patronaux des établissements, les travailleuses et les travailleurs du réseau peuvent recevoir le vaccin durant leur temps de travail et ne pas perdre de rémunération. Cependant, du même coup, ils offrent la possibilité aux employeurs de mettre en place divers autres scénarios et cela laisse place à des iniquités entre les membres du personnel d’un même établissement et entre les établissements. Par exemple, pour obtenir le vaccin, des personnes doivent, en plus de leur journée de travail, voyager plusieurs heures pour recevoir le vaccin à un point de service éloigné de leur lieu de travail habituel, sans aucune autre compensation, ni en temps, ni en frais de déplacement. Cela met en péril le succès de la campagne de vaccination.

La FSSS–CSN a interpellé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à ce sujet de même que les représentantes et les représentants patronaux. La solution proposée est simple : dédommager pleinement les salarié-es qui doivent recevoir le vaccin, tant en ce qui a trait aux frais de déplacement qu’au temps requis pour recevoir le vaccin. Si l’on veut favoriser et faciliter la vaccination, il est important de mettre en place des conditions équitables pour toutes et tous.

« À la FSSS–CSN, nous souhaitons que cette campagne de vaccination fonctionne et que les salarié-es y adhèrent largement, si l’on veut se donner les meilleures chances de protéger rapidement les usagères et les usagers, la population et le personnel, explique le président de l’organisation, Jeff Begley. Depuis le début de cette crise, le gouvernement mise sur l’engagement, la passion et le professionnalisme du personnel pour qu’il tienne le fort dans des conditions inacceptables. Il refuse de verser des primes COVID à une écrasante majorité du personnel au front depuis le début de la crise. Il refuse également de rendre disponibles les équipements de protection individuels nécessaires. Il laisse traîner les négociations du secteur public tout en formulant des promesses en conférence de presse qui sont en complet décalage avec ce qu’il offre à la table de négociation. Il ne faut pas s’étonner ici que plusieurs salarié-es calculent que se faire vacciner leur coûterait beaucoup trop cher actuellement. »

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Transport médical : Le gouvernement doit agir https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-doit-agir/ Tue, 08 Dec 2020 16:51:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77701 Le gouvernement doit faire son devoir et octroyer les sommes nécessaires afin que le personnel œuvrant en transport médical bénéficie d’une prime COVID-19 de 4 $ l’heure. C’est le message lancé aujourd’hui par le Syndicat des employé-es de transport médical de la Capitale Nationale (SETMCN–CSN) et le Syndicat des employé-es de transport médical Cœur-du-Québec (SETMCDQ–CSN), qui représentent plus de 90 chauffeurs-accompagnateurs. Ceux-ci unissent leur voix à celle de leur employeur, Transport médical de la Capitale-Nationale, dont les demandes en ce sens au ministère de la Santé et des Services sociaux sont demeurées lettre morte. 

 « Le niveau de stress des chauffeurs-accompagnateurs, occasionné par la COVID-19, est de plus en plus élevé. Tous les jours, nos membres transportent des personnes vulnérables, qui subissent des traitements contre le cancer, d’hémodialyse ou des coronarographies, à titre d’exemple. Nous sommes en contact avec des résidents des centres d’hébergement privés, des usagers des hôpitaux et des CHSLD. Les risques de contracter le coronavirus sont très élevés », explique Pierre Labrecque, président du SETMCN–CSN.

 « Nous ne sommes pas seulement des chauffeurs, mais aussi des accompagnateurs qui doivent rassurer les patients à propos de leurs inquiétudes face à la pandémie et des dangers qui l’accompagnent », relate pour sa part le président du SETMCDQ–CSN, Michel Guillemette. « Nous ne sommes pas à l’emploi direct des différents CISSS et CIUSSS que nous desservons. C’est pourquoi, depuis mars 2020, nous exigeons une prime de 4 $ l’heure, car comme pour les paramédics, les primes versées aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public ne s’appliquent pas à nous.  »

 Depuis maintenant neuf mois, le gouvernement se traîne les pieds dans ce dossier. « Alors que le Québec est frappé de plein fouet par une deuxième vague de COVID-19, le gouvernement doit y mettre du sien et reconnaître que les chauffeurs-accompagnateurs mettent leur santé en péril pour effectuer un travail qui est considéré comme un service essentiel par le gouvernement », concluent les deux présidents.

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On s’en va dans le mur, selon la vaste majorité du personnel du réseau de la santé https://www.csn.qc.ca/actualites/on-sen-va-dans-le-mur-selon-la-vaste-majorite-du-personnel/ Mon, 30 Nov 2020 21:42:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77629 La vaste majorité du personnel du réseau de la santé et des services sociaux considère que les offres gouvernementales de la négociation ne permettront pas d’améliorer la situation. C’est ce qui ressort d’un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Des offres gouvernementales qui ne règlent pas la crise

Le sondage électronique a été mené du 17 au 24 novembre 2020 et a permis de recueillir les réponses de 2350 répondantes et répondants. C’est 96 % des répondants au sondage de la FSSS–CSN qui considèrent que les offres gouvernementales pour la négociation du secteur public ne vont pas permettre d’attirer et de retenir le personnel dans le réseau. Pour les répondants, les offres gouvernementales sont loin d’améliorer les choses, principalement :

  • Parce que l’offre salariale est insuffisante;
  • Parce que l’offre gouvernementale ne permet pas d’améliorer la situation pour l’ensemble des titres d’emploi du réseau;
  • Parce que l’offre gouvernementale ne permet pas de réduire la charge de travail du personnel.

Par son attitude dans la négociation, le gouvernement Legault ne prend pas en compte l’ampleur de l’épuisement et de la surcharge de travail du personnel selon 95 % des répondants.

Les solutions du personnel sont ignorées par le gouvernement

Pourtant, des solutions existent et le personnel en identifie plusieurs qui sont portées par la FSSS–CSN à la table de négociation. Pour le personnel, pour parvenir à améliorer la situation dans le réseau, il faut notamment :

  • Avoir de meilleurs salaires;
  • Rendre les emplois plus attrayants pour la relève et plus intéressants pour les expérimentés, en reconnaissant mieux les responsabilités et les compétences et en améliorant les compensations pour inconvénients;
  • Diminuer la charge de travail;
  • Avoir une plus grande stabilité des postes.

« Les travailleuses et travailleurs qui sont au front depuis le début de la pandémie sont insatisfaits de l’attitude du gouvernement dans la négociation. Ils le disent clairement dans ce sondage. Pour sortir notre réseau de la crise, ça va prendre un changement à la table de négociation et ça presse! », lance Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La parole au personnel

  • « L’offre gouvernementale ne règle pas les problèmes structurels du réseau : gestion intransigeante, travail en silo, charge de travail, absence totale de reconnaissance, absence de suivis dans la prestation de soins auprès des patientes et des patients, climat de travail malsain. »
  • « Le manque d’écoute criant envers la détresse des salarié-es et l’attitude de je-m’en-foutisme du gouvernement envers nous font mal à notre besoin de reconnaissance. »
  • « Il est temps que le gouvernement reconnaisse l’importance de nos emplois et que l’on soit payé à notre juste valeur. On ne se le cachera pas, le salaire est la première forme d’attraction dans le système de la santé. Il est temps de rééquilibrer les budgets, et que les professions occupées majoritairement par les femmes soient reconnues. »
  • « Il faut redorer les emplois du réseau de la santé en valorisant tous les titres d’emploi. Le salaire n’est pas tout. Il faut considérer et prendre soin des employé-es afin de les mobiliser et les garder motivés. Il y a une grande iniquité actuellement dans le réseau avec la pandémie et toutes les primes offertes. »

 

 

 

 

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Le réseau de la santé doit redevenir un employeur de choix https://www.csn.qc.ca/actualites/le-reseau-de-la-sante-doit-redevenir-un-employeur-de-choix/ Wed, 29 Jan 2020 20:04:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=73675 N’eût été la sévère pénurie de main-d’œuvre, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale aurait fait un déficit de 14 M$ en 2019. À la place, l’organisation a atteint l’équilibre budgétaire. La différence entre les prévisions et le résultat final ? 150 000 heures de travail qui n’ont finalement pas été payées faute de personnel pour donner les services à la population.

Tout indique que le même scénario va se reproduire en 2020. Le portrait n’est guère plus rose dans le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec et dans le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches, ont révélé les syndicats CSN du réseau de la santé et des services sociaux de la région en conférence de presse ce matin.

Des employé-es à bout de souffle
C’est un fait connu et documenté, une sévère pénurie de main-d’œuvre frappe le système de santé et de services sociaux. Ce qui est peut-être moins connu, c’est que la pénurie touche un très large éventail de titres d’emploi. « Étant donné leur importance dans le système et la sévérité de la pénurie qui les touche, on a beaucoup parlé des préposé-es aux bénéficiaires dans les dernières années, mais la pénurie touche presque tous les titres d’emploi à des degrés divers », explique Richard Boissinot, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale.

« La même situation prévaut du côté des professionnels et techniciens au CIUSSS, on a en permanence 45 assignations à temps plein en éducation spécialisée et en travail social qui ne sont pas comblées en plus d’une quarantaine d’autres dans différents titres d’emplois », explique Nicole Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (SPTSSS).

La pénurie de main-d’œuvre a un impact de plus en plus criant sur les services à la population. « Le personnel soignant est obligé d’aller au plus pressé et ne peut plus donner la qualité de soins auquel les gens ont droit, notamment dans les CHSLD, tandis qu’on voit maintenant des situations inimaginables, comme la fermeture de la cafétéria de l’hôpital de Baie-Saint-Paul pendant les fêtes cette année, faute de personnel », illustre Richard Boissinot. La situation est telle que des bonifications de services, pourtant décidées et financées, sont des plus difficiles à réaliser. « C’est triste, mais les maisons des aînés promises par la Coalition Avenir Québec risquent de connaître le même sort que le deuxième bain dans les CHSLD », prévient le syndicaliste.

La pénurie a le dos large
Tout ne s’explique cependant pas par la pénurie de main-d’œuvre. Certains problèmes découlent plutôt de pratiques de gestion désincarnées qui se sont développées au fil des fusions et des réorganisations constatent les syndicats CSN. « Avant, quand tu travaillais dans le réseau de la santé, tu avais un poste qui était lié à un lieu de travail, aujourd’hui les gens ne savent plus d’avance où ils vont travailler quand ils rentrent le matin », explique Pierre Émond, du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN), « les gestionnaires ne gèrent plus des humains, mais des budgets et se contentent trop souvent d’aller au plus simple, de remplir des cases et de boucher des trous.  Le résultat c’est qu’on est de plus en plus face à un phénomène de portes tournantes, l’an dernier sur 647 embauches dans notre catégorie, il y a eu 503 départs. »

Auparavant, les employé-es avaient un sentiment d’appartenance par rapport à leur lieu de travail. Dans le passé, les gestionnaires avaient une connaissance fine des milieux et arrivaient à gérer de façon humaine les remplacements et le temps supplémentaire en tenant compte des besoins et des réalités des gens avec qui ils travaillaient. « Ce n’était pas plus facile, mais on y arrivait. Aujourd’hui c’est tellement gros et en plus on applique des politiques mur-à-mur ce qui fait qu’on ne tient plus du tout compte d’enjeux propres à chaque salarié comme la conciliation travail-famille », explique M. Émond.

Le personnel du réseau de la santé et des services sociaux a l’impression de se faire presser le citron. « Le résultat de la pénurie de la main-d’œuvre et de la dégradation des conditions de travail c’est que les gens tombent malade ou quittent le réseau », explique Sonya Leboeuf du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches (CSN), « dans notre syndicat, sur 1700 membres réguliers environ, il y en a toujours une bonne centaine sur l’assurance-salaire parce que le travail les a rendus malades. Sur 285 embauches dans notre catégorie au CISSS Chaudière-Appalaches l’an dernier, 80 personnes n’ont même pas fini l’année avec nous. »

Des solutions pour contrer la pénurie
Les syndicats CSN ont des solutions à proposer pour contrer la pénurie de la main-d’œuvre. « Si on veut régler le problème de la pénurie de la main-d’œuvre, il faut être attrayant, le réseau de la santé doit revenir un employeur de choix », dit Nicole Cliche du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale (CSN), « ce n’est pas compliqué : les gens ont besoin d’un bon salaire, de vacances et de stabilité. »

L’expérience récente du syndicat la pousse à croire qu’il faut ramener la gestion plus près des gens. « Il faut éviter le mur-à-mur et la gestion par ratio, il faut revenir à la base et gérer à partir de la réalité terrain des différentes équipes », explique Nicole Cliche, « ce qui importe surtout c’est d’écouter les salarié-es et de travailler avec les syndicats pour trouver des solutions conjointes. Ça crève les yeux : les solutions centralisées et la gestion autoritaire, ça ne fonctionne pas. »

« Il y a des négociations qui s’en viennent, il faut en profiter pour se mettre en mode solution plutôt que de chercher la confrontation comme le fait le gouvernement avec ses offres actuelles. Les employé-es à la base ont des solutions, il est temps de les écouter », croit Ann Gingras, « ce n’est pas qu’une question d’argent, le réseau doit prendre de toute urgence un virage humaniste, il faut laisser de côté la gestion comptable à la petite semaine pour revenir à la base : soigner des gens dans la dignité. » Pour que le système fonctionne, il faut de toute urgence engager plus de personnel pour mettre fin aux situations systématiques de sous-effectif. « Pour être attractif et déjouer la pénurie de main-d’œuvre, on ne peut se permettre de se concentrer que sur un ou deux titres d’emploi, il faut améliorer les conditions de travail de tous les employé-es pour leur permettre de souffler un peu », propose Ann Gingras.

Pour la syndicaliste, afin de redresser la situation, il faut également revenir à un modèle plus décentralisé, proche des gens et des employé-es. « Il faut revaloriser le modèle des CLSC, redonner leur place aux services sociaux et aux services de santé de proximité, reconnaitre l’expertise des employé-es et redonner aux gens la fierté de leur système de santé. »

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Des renforts urgents dans les centres jeunesse https://www.csn.qc.ca/actualites/des-renforts-urgents-dans-les-centres-jeunesse/ Thu, 21 Nov 2019 18:51:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=72863 La CSN demande au gouvernement d’envoyer rapidement des renforts dans les centres jeunesse pour s’assurer que les enfants sous la responsabilité de la DPJ ne soient pas laissés de côté, comme le constate la Vérificatrice générale (VG), Guylaine Leclerc, dans son dernier rapport.

« Le manque de personnel et la surcharge de travail ne sont pas du tout propices à ce que tous les signalements d’enfants en difficulté soient traités à temps et que les services requis soient mis en place en temps utile », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN, qui demande à la ministre Danielle McCann de prendre les mesures appropriées dès que possible pour rendre les postes en centres jeunesse plus attractifs. En attirant et en conservant plus de personnel, la CSN est confiante que l’on pourra diminuer la surcharge de travail de celles et ceux qui sont fidèles au poste et qui tiennent les centres jeunesses à bout de bras. D’ailleurs, la VG souligne que l’organisation du travail dans les DPJ doit être améliorée.

La CSN estime également qu’il faut impérativement renforcer la première ligne, dans les CLSC et les organismes communautaires, pour tenter d’aider les parents et les enfants en amont, avant que la situation ne se détériore. On éviterait ainsi des conséquences graves pour les enfants. Là encore, il faut réinvestir et s’attarder à la prévention de la maltraitance.

« Les constats de la Vérificatrice montrent l’ampleur de l’échec de la réforme Barrette qui a noyé les centres jeunesse dans d’immenses CISSS qui s’occupent, avant tout, de questions médicales », ajoute Jean Lacharité, alors que la grande majorité des membres de la CSN dans le secteur des services sociaux font état du fiasco des CISSS dans leur secteur d’activité. La VG affirme d’ailleurs que les établissements ne soutiennent pas suffisamment les DPJ.

La CSN déposera un mémoire à la Commission Laurent pour expliquer les difficultés actuellement vécues par les intervenantes et intervenants, les lacunes dans les services à la jeunesse et proposer des pistes de solution.

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Investir dans le public pour améliorer les soins https://www.csn.qc.ca/actualites/investir-dans-le-public-pour-ameliorer-les-soins/ Fri, 20 Sep 2019 19:41:27 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=72161 Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la ministre McCann doit indiquer dès maintenant que les investissements en soutien à domicile du dernier budget seront injectés dans le réseau public pour épauler le personnel surchargé et améliorer les soins aux personnes en perte d’autonomie.

L’annonce gouvernementale de ce matin a permis de mieux comprendre où la ministre McCann entend investir les 280 millions de dollars prévus au dernier budget. La FSSS-CSN constate que cette annonce n’est pas pour l’injection de nouvelles sommes dans les soins à domicile, mais bien seulement pour préciser l’annonce du dernier budget. Pourtant, la situation des derniers mois indique l’urgence d’investir davantage pour améliorer les services aux personnes en perte d’autonomie, aussi bien les soins à domicile que ceux offerts en hébergement public.

Une table ministérielle sur les services aux personnes en perte d’autonomie pour mettre fin à la crise

La FSSS-CSN demande au gouvernement de mettre en place une table gouvernementale pour s’assurer que les sommes aident à mettre fin à la crise du réseau. Une étude que nous avons dévoilée récemment démontre la dégradation des soins à domicile dans le secteur public. C’est plus de 82 % des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) qui ont vu leur charge de travail s’alourdir depuis le 1er avril 2015.

« Pour les personnes qui reçoivent des soins à domicile, la formule la plus efficace est lorsqu’il y a une équipe qui travaille ensemble pour assurer la cohérence et la qualité des soins. Dans l’annonce du budget au mois de mars et confirmée aujourd’hui, il y a moins de 30 % du budget qui va aller aux équipes multidisciplinaires des CLSC. Nous pensons qu’on va gaspiller une opportunité d’améliorer de façon significative la situation si on ne fait pas plus. Il est encore temps de changer de cap et de mettre toutes les énergies dans notre réseau qui en a tellement besoin », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

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Le gouvernement forcé d’investir dans le personnel, mais continue de faire augmenter le manque à gagner https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-force-dinvestir-dans-le-personnel-mais-continue-de-faire-augmenter-le-manque-a-gagner/ Tue, 26 Mar 2019 20:36:19 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=70799 Face à l’ampleur de la crise du réseau de la santé et des services sociaux, le gouvernement Legault est forcé de répondre en partie aux demandes de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Mais comme il refuse de s’attaquer à la rémunération médicale et aux médicaments, il porte à 9 milliards de dollars le manque à gagner des établissements du réseau depuis 2013-2014. Il annonce de plus le retour à l’austérité dès l’an prochain.

Le gouvernement forcé de répondre aux demandes de la FSSS–CSN

La FSSS–CSN a soumis trois mesures à inscrire au budget 2019 pour mettre fin à la détresse du personnel du réseau. Le gouvernement Legault répond partiellement à ces trois mesures. L’ampleur de la crise et les interventions répétées de la FSSS–CSN ont forcé le gouvernement à agir. Si le gouvernement investit des sommes qui aideront à donner de l’air au personnel, une grande question demeure : comment s’y prendra-t-il ?

Pour la FSSS–CSN, le gouvernement doit maintenant miser sur des initiatives qui permettront d’attirer et de retenir le personnel dans le secteur public : amélioration des conditions de travail et salariales, formation à l’embauche et formation continue rémunérées, mesures de conciliation travail-famille-études, stabilisation des équipes, fin du recours aux heures supplémentaires obligatoires, rehaussement de postes, etc. La FSSS–CSN s’inquiète que le gouvernement profite plutôt de l’occasion pour accentuer le recours au privé, que ce soit dans le soutien à domicile ou encore avec les maisons des aîné-es. Le gouvernement doit intégrer ce projet de maisons des aîné-es dans le secteur public, aussi bien pour la gestion pour que la prestation de services.

Demandes de la FSSS–CSN pour le budget 2019 :
– Un montant de 500 millions de dollars pour l’embauche et l’amélioration des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires;
– Un ajout immédiat de 500 millions de dollars dédiés à des mesures d’attraction et de rétention du personnel;
– Un financement récurrent de 500 millions de dollars en soins à domicile pour augmenter le personnel des CLSC et répondre aux besoins grandissants de la population.

Le gouvernement Legault annonce :

• 15 millions de dollars récurrents à compter de 2019-2020 pour former de nouveaux préposé-es aux bénéficiaires (PAB)
• 70 millions récurrents pour 900 places d’hébergement de longue durée
• L’embauche de PAB et de personnel, ce qui permettra de réduire la surcharge de travail
• 280 millions de dollars pour le soutien à domicile
• 10 millions pour la première ligne en CLSC
• 200 millions pour l’amélioration des services, notamment par l’ajout de personnel en CLSC, CH et CHSLD, pour améliorer les conditions de travail et ajouter des effectifs
• 18 millions pour la mission jeunesse
• 40 millions récurrents pour la consolidation des infirmières praticiennes spécialisées

« Si nous voulons vraiment maîtriser notre avenir, les investissements annoncés par le gouvernement Legault doivent servir à mettre en place des solutions dans le réseau public. Le gouvernement reconnaît l’essoufflement du personnel et l’échec de la réforme Barrette. Il faut maintenant s’assurer que les traitements nécessaires pour sauver le réseau sont les bons », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Le manque à gagner depuis 2013-2014 se chiffre maintenant à 9 milliards

Le gouvernement hausse de 5,9 % les investissements en santé et services sociaux. Mais comme la rémunération médicale coûte maintenant près de 8 milliards de dollars et que le financement des établissements privés augmente de 6 %, la hausse réelle est de seulement 4 % pour les établissements publics du réseau. Cela est en deçà des besoins réels qui sont de 5,2 % par année, ce qui a pour conséquence d’augmenter de 1,5 milliard de dollars le manque à gagner cette année par rapport à 2013-2014.

« Le gouvernement avait promis de remettre de l’ordre dans la rémunération médicale. On a beau chercher, il n’y pas de trace du 1 milliard promis par le gouvernement dans le budget. Il faut revoir le mode de rémunération des médecins et instaurer une assurance médicaments 100 % publique pour assurer le financement adéquat de notre réseau public », poursuit Jeff Begley.

L’austérité au programme dès l’an prochain

Le gouvernement nous annonce un retour ferme à l’austérité dès l’année prochaine avec un taux de croissance des investissements en santé et services sociaux de 4,1 %. « On a un an pour convaincre le gouvernement de ne pas faire rejouer le mauvais film de l’austérité envers le personnel du réseau et les usagères et usagers », de conclure Jeff Begley.

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Trois mesures pour redonner espoir au personnel surchargé https://www.csn.qc.ca/actualites/trois-mesures-pour-redonner-espoir-au-personnel-surcharge/ Fri, 08 Mar 2019 15:22:13 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=70607 Le premier budget du gouvernement Legault doit être l’occasion de réparer les erreurs de l’ère libérale, selon la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). L’état de crise du réseau illustre l’urgence de mettre les sommes nécessaires pour combler le manque à gagner des dernières années. Pour donner une nouvelle impulsion au réseau, la FSSS–CSN suggère trois mesures phares à inscrire dans le budget.

Le gouvernement Legault déposera le 21 mars prochain son premier budget. Ce sera l’occasion de prendre acte de ce qu’il entend faire pour régler la crise de détresse du personnel engendrée par la réforme Barrette et des années d’austérité. Depuis 2013-2014, les établissements du réseau de la santé et des services sociaux doivent s’organiser avec un manque à gagner de 7,5 milliards de dollars, comme l’avait dévoilé la FSSS–CSN dans les suites du dépôt du budget de 2018.

Pour redonner espoir au personnel surchargé et aux usagères et usagers exaspérés par l’attente, la FSSS–CSN propose trois mesures à financer dans le budget du 21 mars :

  1. Un montant de 500 millions de dollars pour l’embauche et l’amélioration des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires;
  2. Un ajout immédiat de 500 millions de dollars dédiés à des mesures d’attraction et de rétention du personnel;
  3. Un financement récurrent de 500 millions de dollars en soins à domicile pour augmenter le personnel des CLSC et répondre aux besoins grandissants de la population.

Pour la FSSS–CSN, ces trois mesures sont le minimum pour redresser le réseau. « Il suffit de parler avec n’importe qui qui travaille dans le réseau pour comprendre l’urgence de réinvestir. Pour que le personnel voit la lumière au bout du tunnel, ça prend des sommes pour aider les préposé-es aux bénéficiaires, pour agir de manière plus large sur la pénurie qui touche l’ensemble du personnel du réseau et un financement récurrent pour enfin prendre le virage vers les soins à domicile », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La première mesure doit permettre de trouver des solutions pour améliorer les soins dans les CHSLD et les conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires. Mais comme la pénurie de personnel et la surcharge touchent l’ensemble du personnel, des professionnel-les en soins, en passant par le personnel paratechnique, des services auxiliaires et métiers, au personnel de bureau, aux techniciennes/techniciens et professionnel-les, un financement distinct de 500 millions de dollars pour la valorisation des emplois permettrait d’améliorer les choses. Pour ce qui est des soins à domicile, une étude de l’IRIS identifiait récemment la nécessité d’un financement de 4 milliards de dollars pour élargir les services offerts à la population. Selon la FSSS-CSN, un financement récurrent de 500 millions de dollars permettra d’attirer le personnel et de le former pour améliorer l’offre publique de soins à domicile.

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