Droit de parole – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 12 Jan 2017 20:34:34 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Droit de parole – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 La CSN dénonce l’intransigeance de la direction du CISSSO https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-denonce-lintransigeance-de-lemployeur/ Wed, 11 Jan 2017 15:30:41 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57674 La CSN dénonce le refus du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) de revenir sur sa décision en ce qui a trait à des mesures disciplinaires qui ont coûté six et trois mois de suspension à deux employés. Ceux-ci avaient fait appel aux médias pour alerter la population concernant l’inutilisation d’un laboratoire médical nouvellement construit qui a coûté plusieurs centaines de milliers de dollars provenant des coffres de l’État.

« Deux citoyens ont agi en leur âme et conscience dans cette affaire et ont jugé qu’il était nécessaire d’alerter la population sur ce qui se passe dans le réseau. Avec ses compressions de plusieurs milliards dans le système de santé, le gouvernement a mis à mal de nombreux services tout en engrangeant des surplus faramineux. Dans ce contexte, il est complètement inadmissible de laisser dormir des installations qui pourraient servir à des gens qui en ont besoin », s’est indigné le président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CSN), Michel Quijada.

« Nous enjoignons à nouveau l’employeur de renoncer à ses mesures disciplinaires, a renchéri le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Christian Meilleur. Nous allons poursuivre la pression jusqu’à ce qu’il entende raison, d’autant plus qu’il est lui-même incapable d’expliquer à la population les mesures complètement injustifiées qu’il a prises envers deux personnes qui ont exercé leur devoir de citoyens. »

La présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé de Gatineau – CSN, Josée McMillan, reproche par ailleurs au CISSSO la réduction de quatre rencontres mensuelles à une seule pour le règlement des mésententes. « À l’heure actuelle, plusieurs griefs sont pendants entre l’employeur et des employé-es. Pour un meilleur climat et des relations de travail plus harmonieuses, il est absolument nécessaire que les parties puissent se rencontrer sur une base régulière afin de tenter de régler les litiges ; mais voilà que l’employeur réduit cette possibilité. Ce n’est pas digne de ses responsabilités envers les syndiqué-es auxquels il est lié par la convention collective. »

« La décision de l’employeur de suspendre deux personnes alors qu’elles ont toujours eu un comportement exemplaire a soulevé l’indignation dans la région et partout au Québec, a conclu le président de la CSN, Jacques Létourneau. Les gens se sont élevés contre le traitement qui leur a été réservé, car ce genre d’action est essentiel à toute démocratie. La CSN va les appuyer inconditionnellement dans cette affaire, car nous défendons coûte que coûte le droit du public à être informé, qui plus est dans un contexte où le projet Optilab du gouvernement met en péril la qualité des soins aux patients. »

 

 

]]>
Le syndicat somme l’employeur de revenir sur sa décision https://www.csn.qc.ca/actualites/le-syndicat-somme-lemployeur-de-revenir-sur-sa-decision/ Sun, 18 Dec 2016 17:13:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57566 Le syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé de Gatineau (CSN) a déposé des griefs à la suite de la suspension injustifiée de deux employé-es du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), qui ont fait appel aux médias pour alerter la population sur une aberration entourant la construction d’un laboratoire médical.

« L’employeur a voulu museler des personnes qui jugent inadmissible l’inutilisation d’un laboratoire médical alors que plusieurs centaines de milliers de dollars provenant des coffres de l’État ont servi à sa construction. Nous avons bien entendu contesté ces mesures disciplinaires complètement exagérées ; nous exigeons ni plus ni moins que la réintégration des deux travailleurs », a d’abord commenté la présidente du syndicat, Josée McMilen.

« L’employeur dispose de quatre jours civils à partir du dépôt de nos griefs pour réagir, ce qui nous conduit à jeudi. Sur certaines tribunes, il a fait planer le flou quant au sort des deux travailleurs. Nous l’enjoignons à faire marche arrière dès maintenant et à renoncer aux mesures disciplinaires qui pèsent injustement contre les employé-es concernés », a ajouté le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux, Christian Meilleur.

« L’indignation dans la région et partout au Québec est palpable : les gens sont outrés du traitement réservé à ces deux travailleurs qui ont voulu informer la population dans un esprit de libre démocratie. La population a le droit de savoir ce qu’il advient des impôts qu’elle paie, qui plus est dans un contexte où le projet Optilab du gouvernement met en péril la qualité des soins aux patients », a poursuivi le président du conseil central de l’Outaouais (CSN), Michel Quijada.

« Il est clair que les réactions vont fuser de toutes parts si le CISSSO n’agit pas dans le sens d’une réintégration en bonne et due forme. Nous nous attendons à ce qu’il entende raison ; de toute façon, il n’arrive pas lui-même à soutenir le bien-fondé de sa décision », a conclu la présidente du syndicat.

]]>
La direction du CIUSSS de la Capitale-Nationale accusée de mauvaise foi https://www.csn.qc.ca/actualites/la-direction-du-ciusss-de-la-capitale-nationale-accusee-de-mauvaise-foi/ Thu, 20 Oct 2016 17:56:49 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=56017 Après plusieurs années de relations de travail tendues, le syndicat au CSSS de la Vieille-Capitale accuse la direction de faire preuve de mauvaise foi.

Dans un grief déposé auprès de la direction ce matin, le syndicat dénonce la direction et ses représentantes et représentants de faire preuve d’un « comportement discriminatoire, arbitraire, abusif et de mauvaise foi en ne contribuant pas à établir des rapports ordonnés entre les parties, ni à favoriser de bonnes relations avec les salarié-es ».

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Québec-Sud (CSN) réclame donc, la somme d’un million de dollars pour les préjudices subis durant les onze dernières années.

« Nous trouvons malheureux d’être rendus à ce stade, mais nous n’en pouvons plus et les personnes que nous représentons non plus. Quand les personnes viennent nous voir avec des problèmes, nous savons que leurs droits ne sont pas respectés. Nous faisons les démarches que l’on doit faire, malgré que nous sachions que la direction s’en fout. Nous nous sentons totalement impuissants », s’exclame Jacques Guérin, président du syndicat. « Nous avons tenté par tous les moyens d’améliorer les choses, par des rencontres, des appels et même de la médiation à deux reprises. À chaque fois, à titre d’exemple, la direction s’engage à respecter le processus et le délai d’affichage des postes alors que dès le lendemain, son jeu recommence. Et que ce soit au niveau des problèmes d’affichage de poste ou du surcroît de travail, la direction finit par reconnaître le problème, la plupart du temps, quelques jours seulement avant l’arbitrage qui était prévu. Ce qui a pour effet d’occasionner des dépenses inutiles pour le syndicat et pour l’employeur. Le lendemain, rien ne va plus encore une fois et le stratagème recommence. Nous sommes tannés, la direction rit de nous ».

Cette situation perdure depuis au moins onze ans et risque de s’étendre avec la création du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale qui est le nouvel employeur de plusieurs gestionnaires des anciens Centres de santé et des services sociaux (CSSS) de la région, donc de plusieurs gestionnaires de la Vieille-Capitale, qui eux, sont à l’origine du problème que dénonce le syndicat. Il y a lieu de s’inquiéter quand la nouvelle directrice des ressources humaines qui était auparavant au CSSS de la Vieille-Capitale déclare : « Si on doit déroger à la convention collective pour le bien-être de l’organisation, on va le faire ».

« Nous sommes en droit de savoir si tout cela n’est pas voulu et planifié », avance Denis Bertrand, vice-président régional pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Rappelons-nous que la création du CIUSSS de la Capitale-Nationale découle de la réforme du ministre de la Santé et des Services sociaux. Les cadres ont été nommés et mis en place par M. Barrette, incluant ceux de la Vieille-Capitale qui occupent aujourd’hui des postes stratégiques à la direction des ressources humaines. Est-ce le ton que le ministre a voulu donner à cette structure monstrueuse ? Est-ce que le ministre croit vraiment que cela va améliorer l’environnement de travail ou la motivation des salarié-es ? »

« Ce n’est pas juste parce qu’on ne s’entend pas sur la portée des clauses de la convention collective, mais c’est cette espèce d’attitude de « je-m’en-foutisme » et de non-respect qui émane de la direction et des gestionnaires qui exaspère. Ce sont des personnes qui sont payées par nos taxes et impôts pour bien gérer nos établissements de santé et ils préfèrent jouer au chat et à la souris avec les salarié-es, qui croulent sous une charge de travail excessive, qui sont démotivés et dévalorisés. Le comportement de la direction écœure. C’est inacceptable et nous avons la ferme intention de tout mettre en œuvre pour que les salarié-es soient entendus et respectés », affirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

« Les gestionnaires ont tout le temps pour s’acharner sur notre monde, pour les faire rentrer au travail alors qu’ils sont encore malades ou blessés, mais ils n’ont pas le temps de nous donner une réponse dans les délais prescrits à la convention collective. C’est un monde malade, c’est certain », conclut M. Guérin.

]]>
La CSN invite les parlementaires à mettre la partisannerie de côté https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-invite-les-parlementaires-a-mettre-la-partisannerie-de-cote/ Tue, 27 Sep 2016 15:26:33 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=55069 Les parlementaires auront l’occasion ce soir de se saisir de pétitions importantes notamment celle demandant un moratoire sur les transferts de ressources publiques vers les GMF et celle réclamant le maintien du poste de Commissaire à la santé et au bien-être, deux initiatives soutenues par la Confédération des syndicats nationaux. La CSN invite les députés siégeant à la Commission de la santé et des services sociaux à étudier ces questions avec rigueur et à mettre de côté la partisannerie politique comme ils ont su si bien le faire sur la question des conditions de vie des adultes hébergés en Centre d’hébergement et de soins de longue durée. La CSN avait salué la pertinence de ce rapport de la commission, déposé en juin dernier.

« Nos préoccupations sur ces deux enjeux sont connues et elles sont partagées par une partie significative de la population, et pas seulement dans les milieux syndicaux, explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Mettre les ressources publiques des CLSC au service des médecins dans les GMF, des groupes qui ont pour vocation de générer des profits, est une décision lourde de sens qui a de nombreuses implications. Cette commission est toute désignée pour poser un regard objectif sur cette nouvelle orientation que veut donner le gouvernement à notre réseau. Quels sont les risques, pour l’accessibilité aux services ou pour l’autonomie professionnelle des intervenants ? Qu’est-ce qui doit être mis en œuvre pour protéger les personnes les plus vulnérables qui ont besoin des services actuellement offerts en CLSC ? ».

Plusieurs mois après les premiers transferts de ressources vers le privé, la CSN milite toujours pour l’instauration d’un moratoire. Pour la confédération syndicale représentant plus de 120 000 travailleuses et travailleurs du réseau public, les réponses tentées par les établissements et par le gouvernement sont insatisfaisantes.

Commissaire
De même, la CSN espère que cette commission saisira l’occasion d’étudier les conséquences de la disparition du poste de Commissaire à la santé et au bien-être. Véritable chien de garde indépendant, le rôle du commissaire est plus important que jamais en cette période de bouleversements majeurs induits par les réformes pilotées par le ministre Gaétan Barrette. « De son propre aveu, le ministre a plus que jamais centralisé tous les pouvoirs entre ses mains. On ne peut pas accepter que, parallèlement, il fasse disparaître le seul organisme indépendant capable d’évaluer globalement le réseau. Dans le passé, les interventions du commissaire ont souvent permis de corriger ou d’améliorer plusieurs volets de nos services sociaux et de santé. Son rôle est essentiel », explique Jean Lacharité.

Ma place en santé, j’y tiens
L’instauration d’un moratoire sur les transferts de ressources publiques vers les GMF et le maintien du poste de Commissaire à la santé et au bien-être font partie des revendications portées par la CSN dans le cadre de la campagne Ma place en santé, j’y tiens.

]]>
Bilan de la tournée d’information du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue https://www.csn.qc.ca/actualites/bilan-de-la-tournee-dinformation-du-cisss-de-labitibi-temiscamingue/ Tue, 20 Sep 2016 14:03:20 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=54906 Annoncée en catastrophe par le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS AT) le 8 septembre dernier, la tournée d’information de la Direction des programmes en santé mentale et dépendance (DPSMD) a pris fin vendredi à Amos, après avoir fait le tour des MRC de la région.

« Nous avons pu faire une fois de plus le constat de l’improvisation du CISSS, comme c’est le cas depuis l’entrée en vigueur de la réforme Barrette. Une tournée d’information et non une consultation, puisque celle-ci est à venir, qui avait tout l’air de répondre à des directives d’imputabilité provenant de haut lieu », considère le vice-président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ–CSN), Donald Rheault.

De son côté, la vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Annick Trottier, constate une fois de plus le peu de respect et de reconnaissance envers les membres du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. « L’exercice mis en place par la DPSMD, bien que louable et très important, nous laisse un peu sceptiques. Quand une direction souhaite vraiment consulter tous les intervenants, il nous apparaît tout aussi important que l’ensemble du personnel, peu importe le titre d’emploi, soit intégré à la démarche. À ce chapitre, nous sommes intervenus à chaque reprise sur ce volet. Nous avons également indiqué notre mécontentement quant à la façon dont le CISSS AT s’est comporté dans la gestion des moyens à prendre pour faciliter la participation des représentants syndicaux. Des correctifs à ce chapitre seront apportés, aux dires de la personne déléguée du CISSS AT », de dire la porte-parole de la FSSS. « De plus, lorsqu’on prend une démarche semblable vraiment au sérieux, on s’assure de prendre tous les moyens pour faciliter la participation des gens et non le contraire », d’ajouter madame Trottier.

Pour les porte-parole de la CSN, cette façon de faire est plus que contestable et ne fait qu’ajouter aux inquiétudes et au scepticisme du personnel, qui risque en outre d’assumer en double les conséquences d’une improvisation dans la dispense des soins de santé et services sociaux en région.

Bien que le CISSS AT laisse entendre que rien n’est encore décidé, les personnes représentante de la CSN en région invite la population à demeurer vigilante. « Si la tournée annoncée à la fin septembre pour la population ressemble à celle qu’on vient d’assister la semaine dernière, honnêtement, il n’y a rien de rassurant, bien au contraire. Si tel était le cas, le CISSS AT devra revoir son slogan Unis dans l’action pour faire ensemble. », concluent le vice-président du conseil central et la vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

 

]]>
Ma place en santé, j’y tiens https://www.csn.qc.ca/actualites/ma-place-en-sante-jy-tiens/ Tue, 21 Jun 2016 13:00:29 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=52959 C’est sous l’impulsion du mouvement syndical, notamment celle des ouvrières et des ouvriers du secteur privé, que s’est mis en place au Québec un système public où les citoyens ont dorénavant droit à des services en fonction de leurs besoins, sans égard à leur situation financière familiale, ce que seuls leurs patrons pouvaient jusqu’alors se payer. Cet acquis précieux est en danger.

C’est pourquoi, fin mai, la CSN lançait une vaste campagne : Ma place en santé, j’y tiens. Certes, le gouvernement libéral de Philippe Couillard n’est pas le premier à appliquer au réseau une médecine de cheval néolibérale. Toutefois, par son ampleur et par son opacité, la réforme pilotée par le Dr Gaétan Barrette, plus que jamais, ouvre la voie à un système à deux vitesses. Ce sont les fondements mêmes de notre réseau public qui sont menacés.

Ainsi, la CSN entend bien démontrer au cours des prochains mois qu’il est totalement faux de prétendre, comme le fait le gouvernement, que sa réforme améliore les services et qu’elle renforce le réseau. C’est bien le contraire. Et ce qui est inacceptable, par-dessus tout, c’est que ce démantèlement s’opère sans débat public : le gouvernement n’en a certainement pas le mandat!

Le 24 mai, la CSN lançait une vaste offensive contre le démantèlement du réseau public de santé et de services sociaux. Ci-dessus : le 19 mai, à Trois-Rivières, des militants du Cœur-du-Québec ont manifesté pour la sauvegarde de notre réseau de santé et de services sociaux. | Photo : Thierry Charland
Le 19 mai, à Trois-Rivières, des militants du Cœur-du-Québec ont manifesté pour la sauvegarde de notre réseau de santé et de services sociaux. | Photo : Thierry Charland

Des attaques concertées

Ces deux dernières années, les attaques ont été nombreuses et elles visent toutes les sphères du réseau. Les choix du gouvernement libéral posent des enjeux cruciaux. En voici quelques exemples.

CLSC • Les CLSC devraient être tout désignés pour améliorer l’accès à des services de proximité, puisqu’ils existent déjà sur tout le territoire et qu’ils fonctionnent en interdisciplinarité, c’est-à-dire que les professionnel-les de divers horizons travaillent en équipe pour répondre aux besoins de la population. Le gouvernement a plutôt choisi de créer une cinquantaine de supercliniques privées subventionnées et dirigées exclusivement par des médecins. De plus, il finance directement le déménagement de ressources professionnelles des CLSC vers les groupes de médecine de famille, des cliniques à but lucratif. Faudra-t-il être inscrit à un GMF pour obtenir les services auparavant offerts au CLSC ? Faudra-t-il consulter un médecin pour être référé à une travailleuse sociale ? Ces questions et plusieurs autres sont sans réponse à l’heure actuelle et inquiètent.

Laboratoires • Actuellement, chaque établissement ou presque bénéficie des services d’un laboratoire qui permet au personnel soignant d’obtenir rapidement des analyses sanguines ou autres. Ces services, essentiels, sont donc disponibles dans toutes les communautés sur l’ensemble du territoire. Or, le gouvernement, pour des raisons budgétaires, et ce, sans preuve d’économies à la clé, a décidé de procéder à un regroupement des laboratoires, par région.

Les risques d’erreurs et liés à la sécurité sont nombreux : certains cas ont déjà été recensés dans les médias bien que le processus débute à peine. Dans le milieu, on considère qu’un échantillon doit être analysé dans un délai de deux heures, ce qui sera la plupart du temps impossible.

Soins à domicile • L’État se désengage des soins à domicile. Des entreprises d’économie sociale sont appelées à prendre la place du personnel du secteur public, bien formé au soutien à domicile et expérimenté dans le domaine. La pression se fait également sentir du côté du personnel professionnel qui, faute des ressources, assiste impuissant à l’allongement des listes d’attente tout en sachant fort bien que la conséquence directe sera une dégradation de l’état de santé de leurs bénéficiaires.

Réadaptation • Dans les centres de réadaptation en déficience intellectuelle et troubles envahissants du développement (CRDITED), la poursuite de transferts massifs de résidentes et de résidents vers des ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF) pourrait reprendre. En 2011, la CSN avait obtenu un moratoire sur ces transferts, en faisant valoir que la mission des RI-RTF — maintenir et intégrer les usagères et usagers dans leur communauté — est très différente de celle des CRDITED, seuls établissements véritablement en mesure d’offrir les services spécialisés nécessaires à la réadaptation.

En réadaptation physique et en dépendance, les compressions budgétaires ont entraîné un fort alourdissement de la tâche chez les professionnel-les. Orthophonistes, physiothérapeutes et psychologues, entre autres, voient les listes d’attente s’allonger et les cas s’alourdir.

Centres jeunesse • En quatre ans, les Centres jeunesse ont subi des compressions de 50 millions de dollars. De plus en plus de jeunes sont livrés à eux-mêmes ou placés trop tard en centre jeunesse. Le traitement des demandes est ralenti. Les cas moins urgents, comme la négligence ou les mauvais traitements psychologiques, sont délaissés, afin de pouvoir traiter tous les cas prioritaires, avec moins de ressources qu’avant. Dans plusieurs centres, on n’est plus en mesure d’assurer les interventions de groupe comme celles sur les habiletés parentales ou encore le soutien aux parents de jeunes toxicomanes.

Frais accessoires • Les frais accessoires, bien qu’illégaux selon la loi canadienne, ne sont pas nouveaux. Ce qui est nouveau, c’est la volonté du Dr Barrette de légaliser ces frais que des médecins peuvent facturer lors de consultations, en plus de ce qu’ils reçoivent du régime public. Tout récemment, le ministre faisait volte-face et promettait d’abolir les frais accessoires en profitant des négociations actuellement en cours avec les représentants des médecins… À suivre.

Les structures mammouths • En fusionnant tous les établissements du Québec, de toutes les missions, en quelques méga­établissements, le gouvernement nuit aux communautés éloignées qui ne sont plus représentées dans les conseils d’administration. Tous les services d’une région sont maintenant centralisés autour d’un hôpital. La réforme donne encore plus de pouvoirs aux médecins. Le ministre Barrette va plus loin dans sa quête du contrôle absolu en abolissant le poste de Commissaire à la santé et au bien-être qui a un rôle de chien de garde complètement indépendant du ministère.

Santé publique • La santé publique a été fortement mise à mal par les compressions budgétaires. À la suite de la réforme, il n’y a plus d’organisme régional dédié à la santé publique. Il est à craindre que la santé publique écope, surtout que le travail qui y est associé est souvent accompli dans l’ombre. Et pourtant, comme société, nous gagnons quand le tabagisme recule, quand la violence faite aux femmes diminue, quand des mesures de prévention font diminuer le nombre de chutes des personnes aînées.

Effritement du secteur public

Ce ne sont que quelques exemples, car force est d’admettre que, globalement, le gouvernement a un fort préjugé favorable envers le secteur privé. Les services auxiliaires et administratifs, notamment, sont dans la ligne de mire de celles et ceux qui y voient des occasions d’affaires. La CSN sera là pour les défendre, comme elle a su stopper la privatisation des services de buanderie de Lanaudière et de Québec.

Enfin, ces privatisations vont de pair avec une pression croissante imposée aux salarié-es du réseau public. Dans toutes les catégories de personnel, les surcharges de travail et la dégradation des conditions de travail rendent la tâche encore plus difficile. Les bilans d’accidents de travail et de cas de lésions psychologiques s’alourdissent chaque année dans de nombreux titres d’emploi du réseau public.

]]>
La CSN réaffirme la pertinence du poste de Commissaire à la santé et au bien-être https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-reaffirme-la-pertinence-du-poste-de-commissaire-a-la-sante-et-au-bien-etre/ Thu, 02 Jun 2016 19:04:07 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=52471 Pour la CSN, l’étude comparative des urgences du Québec présentée aujourd’hui par le Commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois, prouve toute la pertinence de maintenir cet organisme de surveillance et de recommandation indépendant du ministère de la Santé et des Services sociaux.

« Notre réseau public de santé et de services sociaux n’est pas une usine de boîtes à chaussures dont on peut évaluer objectivement la performance à l’aide d’une petite grille standardisée. Il est complexe, vaste, différents intérêts corporatistes s’y entrechoquent et il doit servir, en bout de ligne, à préserver la dignité des personnes qui ont des besoins variés, ce qui commande toutes sortes de nuances, rappelle le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Il est important de pouvoir compter sur le regard non partisan, apolitique du Commissaire à la santé et au bien-être qui nous propose encore cette fois-ci de nombreuses pistes de solutions aux problèmes des urgences qui méritent, à tout le moins, d’être sérieusement étudiées. Encore une fois, la CSN demande au Dr Gaétan Barrette de reconsidérer sa décision d’abolir cette fonction qui nous apparaît indispensable à une véritable défense du droit à la santé pour toutes et tous ».

La CSN étudiera en profondeur ce rapport au cours des prochains jours. La CSN revendique le maintien du poste de Commissaire à la santé et au bien-être dans le cadre de la campagne qu’elle mène sous le thème Ma place en santé, j’y tiens.

]]>