Amérique du Nord – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Sat, 01 Feb 2025 14:44:28 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Amérique du Nord – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Tarifs de 25 % – Les travailleuses et les travailleurs devront être protégés https://www.csn.qc.ca/actualites/tarifs-de-25-les-travailleuses-et-les-travailleurs-devront-etre-proteges/ Sat, 01 Feb 2025 12:17:09 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101943

La CSN condamne fermement la décision du président Trump d’imposer des tarifs de 25 % sur l’importation de produits canadiens aux États-Unis. Face à cette nouvelle réalité, nos gouvernements devront mettre tout en place afin de minimiser l’impact sur les travailleuses et les travailleurs d’ici. Il faudra que tout soutien aux entreprises serve aussi à protéger les emplois et non à servir les seuls intérêts des dirigeants et des actionnaires. Nos membres, qui travaillent d’arrache-pied pour gagner leur vie et qui contribuent au dynamisme de l’économie québécoise et canadienne, ne doivent pas faire les frais des provocations du président américain ni servir de monnaie d’échange dans cette guerre commerciale. – Caroline Senneville, présidente de la CSN.

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La syndicaliste américaine qui veut électrifier les trains https://www.csn.qc.ca/actualites/la-syndicaliste-americaine-qui-veut-electrifier-les-trains/ Thu, 18 May 2023 19:19:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=90633 « On vise l’électrification des trains taxis qui déplacent les wagons dans les gares de triage. Ce serait un gain du point de vue de la justice climatique, de la justice raciale et de la justice en matière de santé », mentionne Kari Thompson, responsable de la formation et de la stratégie internationale pour United Electrical (UE) des États-Unis.

En visite au congrès de la CSN, la syndicaliste américaine explique que les syndiqué-es de Wabtec ont déjà un prototype de locomotive hybride et entièrement électrique. Leur introduction réduirait la pollution pour les travailleuses et les travailleurs des gares de triage et des entreprises ferroviaires. Elle viendrait également diminuer la pollution dans les quartiers où se trouvent ces gares. Dans les grandes villes des États-Unis, ces quartiers sont souvent des endroits où résident des personnes racisées. Le gain est donc triple, pour le quartier, pour les syndiqué-es et pour l’environnement.

Le syndicat de UE ne se contente pas de fabriquer les trains électriques, il milite aussi afin de faire changer les règles qui limitent la pollution des trains de l’Environmental Protection Agency (EPA). « Des règles plus strictes sur les moteurs pourraient forcer les compagnies à acheter électrique », estime Kari Thompson, selon qui l’EPA est en voie de passer à l’action. Or, comme l’industrie ferroviaire du Canada et celle des États-Unis sont interconnectées, le lobby syndical de UE pourrait avoir un effet de notre côté de la frontière.

Solidarité internationale

Au-delà de l’exemple des trains électriques, la solidarité internationale peut s’exprimer de plusieurs façons.

« On doit mieux communiquer entre nous, fait valoir la représentante de UE. Elle précise que les gains en négociation des uns peuvent aider les autres syndicats dans les pays où cette multinationale est établie. Kari Thomson donne l’exemple de syndicats en Belgique, qui profitent de lois sur l’accès à l’information pour les entreprises et qui peuvent parfois informer les syndicats de la même multinationale dans d’autres pays.

La collaboration internationale entre les syndicats peut également s’appliquer lors de la négociation et de la mise en place des accords de commerce international. La représentante de UE rappelle que les derniers accords et programmes de soutien du secteur automobile incluent des exigences de fabrication en Amérique du Nord. Or, si les usines vont au Mexique, les conditions de travail ne seront pas les mêmes, conclut-elle.

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Ottawa doit demander aux États-Unis de bloquer l’aluminium chinois https://www.csn.qc.ca/actualites/ottawa-doit-demander-aux-etats-unis-de-bloquer-laluminium-chinois/ Fri, 28 Aug 2020 13:05:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76245 Le tarif de 10 % réinstauré par l’administration Trump sur l’aluminium canadien est non seulement injustifié du point de vue de la sécurité nationale américaine, il rate aussi sa cible, puisque la baisse du prix de ce métal sur le marché mondial s’explique dans une large mesure par la surcapacité chinoise. La Chine inonde le marché nord-américain de son aluminium polluant transité par le Mexique, un pays qui produit d’ailleurs très peu de  ce métal. Actuellement, s’il y a un problème sur ce marché mondial, c’est loin d’être la faute du Canada. L’administration Trump doit trouver d’autres solutions.

« Ce n’est pas normal que Trump favorise les alumineries de la Chine. Nous demandons à Ottawa d’intervenir auprès du gouvernement américain pour que les deux pays fassent respecter ensemble le nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM ou USMCA en anglais). Celui-ci prévoit 70 % d’aluminium nord-américain dans la production d’automobiles. L’arrivée importante d’aluminium chinois par le Mexique compromet cet objectif et met en danger la sécurité de l’approvisionnement nord-américain », défend Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). L’ACEUM prévoit d’ailleurs une coopération entre les trois pays pour prévenir l’évasion douanière.

Comme la collaboration avec le gouvernement américain n’est plus chose facile depuis l’arrivée du président Trump et qu’il ne se gêne pas à imposer ses tarifs, la FIM–CSN estime que le gouvernement canadien doit pour le moment soutenir activement son industrie de l’aluminium.

 Ottawa devrait donc :

1- Accélérer la mise en place et la promotion d’une certification pour « l’aluminium vert » fabriqué à partir d’hydro-électricité et non à partir du charbon ou du gaz. Ce serait un avantage comparatif important pour l’aluminium canadien si cette réalité était connue des consommateurs. La traçabilité liée à cette certification devrait aussi permettre de prouver la provenance canadienne du métal et éviter les fausses affirmations sur l’origine du produit.

2- Prévoir un soutien financier pour améliorer la compétitivité de l’industrie de l’aluminium qui doit faire face à une concurrence féroce (et moins écologique) tout en naviguant dans une crise économique causée par la COVID-19. Il serait hasardeux d’attendre la fin du conflit pour soutenir l’industrie avec l’argent des tarifs. On ne sait pas dans combien de temps tout va se régler ni combien d’argent sera accumulé par le biais des tarifs.

3- À défaut de collaboration pour renforcer la production nord-américaine et mettre un terme aux tarifs, le Canada devrait répliquer fermement en mettant fin temporairement à l’ouverture prévue dans l’ACEUM pour les produits laitiers et ceux placés sous l’égide du système de la gestion de l’offre. Ce retour temporaire à une gestion de l’offre d’avant l’ACEUM aurait un impact important dans les États agricoles, comme le Wisconsin, qui sont des cibles électorales importantes pour le président Donald Trump.

Retrouver un climat propice à l’investissement

« Si le Canada ne peut plus compter sur son allié de toujours, il doit prendre les moyens pour envoyer un message clair et forcer les États-Unis à revenir à la table pour régler ce conflit injustifié. Les travailleuses et les travailleurs de l’aluminium veulent un marché nord-américain équitable qui permettra aux alumineries du Canada et des États-Unis d’investir. Ce n’est pas le cas en ce moment et l’avenir de notre industrie nationale est compromis », affirme Michel Desbiens, président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau–CSN.

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Des tarifs douaniers qui détruisent deux économies https://www.csn.qc.ca/actualites/des-tarifs-douaniers-qui-detruisent-deux-economies/ Fri, 07 Aug 2020 16:16:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76178 Alors que l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) est entré en vigueur le 1er juillet dernier, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) dénonce l’acharnement de l’administration américaine qui s’en prend à nouveau aux producteurs d’aluminium canadiens (quasiment tous installés au Québec) en imposant des tarifs douaniers de l’ordre de 10 % sur les importations en provenance du Canada.

« Tout comme l’attaque de 2018, ceci est encore une fois totalement injustifié et inutile. Nous comprenons mal à quel jeu politique joue l’administration Trump. Cette décision nuit à sa propre économie et détériore les relations commerciales avec son allié canadien de longue date. Nous appuyons donc fermement l’intention du gouvernement fédéral d’imposer des mesures de représailles et nous nous réjouissons de la volonté du premier ministre québécois de défendre les travailleuses et travailleurs », défend le vice-président de la FIM–CSN, André Miousse.

Les exportations canadiennes vers les États-Unis ont diminué depuis 2017. Il est donc faux de prétendre que la production canadienne fait disparaître des emplois américains. Les produits d’aluminium canadiens sont complètement différents et aussi complémentaires aux produits américains. Ils viennent combler les besoins des manufacturiers américains à des prix très avantageux pour eux.

« Nos travailleuses et travailleurs sont épuisés de voir le gouvernement américain changer les règles de façon unilatérale. Nous vivons dans l’incertitude. Ces mesures protectionnistes auront un impact négatif dans un contexte déjà fragile avec la crise sanitaire », soutient le président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau–CSN, Michel Desbiens, qui représente 730 membres aux installations d’Alcoa. Le Canada compte 10 000 employé-es dans cette industrie.

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La risée https://www.csn.qc.ca/actualites/la-risee/ Fri, 07 Dec 2018 12:02:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69679 Le mot du président

Bombardier Aviation qui abolit 2500 emplois au Québec. Lowe’s qui décide de fermer une trentaine de magasins Rona. Sico se voit déménagée en Ontario au souhait des patrons de l’américaine PPG — les boss ont eu cette délicatesse de se déplacer à Longueuil et à Beauport pour l’annoncer eux-mêmes à leurs employés… en anglais s’il vous plaît. La Davie qui se meurt, boudée par Ottawa puisque les libéraux fédéraux semblent à la solde des lobbys politiques de Vancouver et d’Halifax — alors que le chantier peut accueillir près de 2000 travailleuses et travailleurs lorsqu’il fonctionne à plein régime, à peine quelque soixante employé-es sont au travail présentement. Et puis Bombardier Transport qui est en voie de perdre un appel d’offres pour le renouvellement de la flotte de trains de l’axe Québec-Windsor puisque VIA Rail lui préférerait l’allemande Siemens. Les trains seront construits en Californie plutôt qu’à La Pocatière, où travaillent près de 400 membres de la CSN.

Le Québec fait tellement rire de lui que je ne serais même pas surpris qu’une énième mauvaise nouvelle ne s’ajoute entre l’écriture de ces lignes et leur lecture.

Certes, les accords de libre-échange compliquent (c’est le cas de le dire, on y perd son latin) la capacité de nos gouvernements d’exiger que tout soit fabriqué ici. Mais ça ne veut pas dire que nous devons rester les bras croisés. Surtout lorsque les pays étrangers, le pays de Trump au premier chef, ne se gênent pas pour exiger du contenu local et mettre de l’avant des mesures protectionnistes.

Pour des emplois de qualité
Certains analystes nous rétorquent que le libre-échange profiterait au Québec. Qu’au total, il y a plus d’acquisitions étrangères effectuées par des entreprises d’ici que l’inverse. On veut bien. Nous pouvons nous réjouir qu’une multinationale implantée au Québec puisse prendre possession d’une usine en Asie. Malheureusement, ce n’est pas de cette façon que nous procurerons de l’emploi de qualité à nos concitoyennes et nos concitoyens. Faire de l’argent avec de l’argent, en transmutant les capitaux de frontière en frontière, sans égard à la valeur réelle du travail, ne signifie à long terme qu’à déposséder les travailleuses et les travailleurs de leur moyen concret à gagner leur vie et faire vivre leur famille.

Devant la volonté de François Legault de créer des « jobs à 30 $, 35 $ de l’heure », nous avons martelé tout au long de la campagne électorale qu’il serait peut-être bien de commencer par hausser le salaire minimum à 15 $. Nous sommes tentés d’ajouter, aujourd’hui, qu’il faudrait aussi commencer… par préserver les bonnes jobs qu’on a.

Il est plus que temps de responsabiliser nos sociétés d’État, nos entreprises et l’ensemble des paliers de nos gouvernements. Voilà pourquoi nous avons formellement invité le nouveau premier ministre à convoquer tous les acteurs concernés, tant patronaux que syndicaux, afin qu’ils puissent collectivement réfléchir à des mesures concrètes pour stopper cette désolante hémorragie.

Lors de sa mise à jour économique, le gouvernement de François Legault annonçait des surplus de 3,9 milliards de dollars. Nous sommes d’avis qu’après des années d’austérité, il a aujourd’hui pleinement les moyens d’améliorer les conditions de travail des salarié-es du secteur public, de rehausser l’accès aux services publics pour l’ensemble de la population, mais aussi de mettre en place des mesures structurantes afin de développer l’emploi au Québec, et cela, au bénéfice de toutes et de tous.

Nous n’avons peut-être pas une multitude d’atomes crochus avec la Coalition avenir Québec, j’en conviens. Mais pour ce qui est de la défense de l’emploi québécois, le nouveau gouvernement pourra compter sur notre pleine collaboration.

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Trump veut manger des milliers d’emplois québécois https://www.csn.qc.ca/actualites/trump-veut-manger-des-milliers-demplois-quebecois/ Tue, 09 Oct 2018 09:59:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=68904 « On est présent dans les cinq productions sous gestion de l’offre. On ne sera jamais capable de concurrencer les États-Unis s’ils obtiennent ce qu’ils veulent. On va perdre des jobs, on va se faire manger », lance David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN. Ce dernier fait valoir qu’une seule usine d’œufs de consommation aux États-Unis produit autant que le Québec au complet.

Le président de la FC–CSN fait aussi remarquer que le secteur des produits sous gestion de l’offre (lait, œufs, volaille) a déjà servi de monnaie d’échange pour conclure l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste et celui de l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne. En plus d’une perte d’emplois, les concessions canadiennes sur la gestion de l’offre feraient en sorte que l’on voit plus de produits américains sur nos tablettes d’épicerie sans que ceux-ci respectent les mêmes normes de qualité.

Au-delà des dernières pressions des États-Unis, David Bergeron-Cyr remarque que même le président Obama avait commencé à mettre en place une politique de relance manufacturière, notamment avec la préférence pour l’achat de produits du pays (Buy American). « Je n’ai pas l’impression que nos gouvernements ont fait grand-chose pour répliquer », ajoute David Bergeron-Cyr, qui rappelle que des usines ont déjà été délocalisées vers les États-Unis ou le seront prochainement (Glutino, biscuits Christie, BlueWater Seafood).

Dans tout cet enjeu, les secteurs manufacturier et agricole ont des intérêts communs, puisque les produits supplémentaires qui seraient importés remplaceraient des produits agricoles d’ici qui sont transformés localement. « On ramasse le lait tous les jours chez les producteurs et ils sont très inquiets », confirme Steeve Guay, président du STT de Nutrinor (CSN).

« La gestion de l’offre permet de maintenir des emplois de qualité, de faire des achats locaux dans toutes les régions et de mieux redistribuer la richesse », renchérit Alexandre Giguère, vice-président de la FIM–CSN, qui vient de l’usine de yogourt Aliments Ultima. Ce dernier a d’ailleurs participé à une manifestation à Ottawa le 19 septembre en compagnie des producteurs de lait du Québec et de l’Union des producteurs agricoles (UPA).

Perte d’un contrat de 750 millions de dollars
Les secteurs de l’acier et de l’aluminium sont à l’avant-plan de la guerre commerciale de Trump, composant avec des tarifs déjà en place de 25 % ou 10 %. « On a perdu un super beau contrat de 750 millions qui allait durer cinq ou six ans. Personne ne voulait payer les 25 % de tarif », explique Donat Thibault, président du STT de ADF (CSN) de Terrebonne. Une période de mise à pied et de temps partagé a suivi cette annonce en mars dernier. « J’ai vu des gars pleurer quand ils ont perdu leur job. Je n’avais jamais vu ça », raconte le président. Heureusement, 220 des 285 emplois ont été récupérés depuis.

En raison de la bonne tenue de l’économie, l’impact de ces tarifs n’est pas encore majeur à l’aluminerie Alcoa à Baie-Comeau. « C’est Alcoa qui absorbe les tarifs pour le moment. Ce qui nous inquiète à long terme, c’est qu’il y aura moins de profits et ça va être plus difficile de financer des projets à l’usine », fait valoir Michel Desbiens, président du Syndicat national des employé-es de l’aluminium de Baie-Comeau. Ce dernier se dit néanmoins rassuré, car pour le moment, il n’y a tout simplement « pas assez d’usines d’aluminium aux États-Unis ».

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ALENA : les travailleurs et les agriculteurs québécois, victimes de l’administration Trump https://www.csn.qc.ca/actualites/alena-les-travailleurs-et-les-agriculteurs-quebecois-victimes-de-ladministration-trump-estime-la-csn/ Mon, 01 Oct 2018 10:11:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=68726 Alors qu’un nouvel accord de libre-échange nord-américain vient d’être conclu in extremis entre les négociateurs canadiens et américains, la CSN s’inquiète du sort réservé aux travailleurs et aux agriculteurs du Québec.

« Nous allons bien sûr prendre le temps d’examiner l’ensemble des détails de l’entente lorsqu’ils seront rendus publics, indique Jacques Létourneau, président de la CSN. Mais selon les informations qui ont été publiées jusqu’à maintenant, force est de constater que les travailleurs et les agriculteurs du Québec font malheureusement partie des victimes de l’attitude bulldozer de Donald Trump. »

« Le président américain a amorcé les négociations comme un véritable éléphant dans un magasin de porcelaine, menaçant l’économie et le sort de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs nord-américains, poursuit le président de la CSN. Nous attendrons les détails de l’entente avant d’affirmer que les négociateurs ont pu réussir à sauver les meubles. »

« Nous sommes passablement abasourdis que les négociateurs canadiens n’aient pu obtenir, dans le cadre de cette entente, le retrait des tarifs douaniers imposés sur l’acier et l’aluminium », déplore Jacques Létourneau.

« Nous sommes également particulièrement préoccupés par l’ouverture entre 3 % et 4 % du marché laitier accordée aux producteurs américains. Rappelons que 50 % de la production laitière du Canada provient du Québec. Pendant ce temps, le gouvernement canadien serait parvenu à préserver les protections du secteur automobile ontarien. On a un peu l’impression de rejouer dans le mauvais film », dénonce M. Létourneau.

La CSN salue néanmoins le fait que le Canada ait pu préserver le principe d’exemption culturelle.

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La CSN salue la décision https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-salue-la-decision/ Wed, 29 Aug 2018 17:56:47 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=68496 La CSN et la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui représente notamment des travailleuses et les travailleurs de l’industrie forestière, accueillent avec satisfaction la décision de la Commission du commerce international des États-Unis de rejeter la plainte de concurrence illégale déposée par le producteur américain North Pacific Paper.

« Les prétentions non fondées du gouvernement américain n’ont pas passé le test de la commission. North Pacific Paper n’a pas prouvé que nos entreprises canadiennes bénéficiaient de subventions cachées, et l’objectif de faire perdre du terrain aux entreprises d’ici, dans un marché en grande perte de vitesse, n’aura pas fonctionné, s’est réjoui Louis Bégin, président de la FIM–CSN. C’est grâce à la productivité de nos entreprises qu’elles réussissent à mieux performer. Plutôt que de porter plainte, les Américains devraient revoir leur stratégie et investir dans leurs installations afin de demeurer concurrentiels. »

La disparition de la menace de voir le papier journal canadien imposé de droits compensatoires variant entre 23,47 % et 54,97 % devrait permettre aux entreprises canadiennes de procéder aux investissements attendus. « Depuis des mois, les entreprises freinent des projets importants sous prétexte de cette menace. Puisqu’elle est dorénavant écartée, nous nous attendons à ce que les investissements voient le jour », a renchéri Louis Bégin.

« Les velléités protectionnistes de Donald Trump menacent non seulement plusieurs secteurs économiques canadiens, elles mettraient également à mal plusieurs industries américaines, dont celle de la presse écrite passablement mal en point, a souligné le président de la CSN, Jacques Létourneau. C’est donc avec satisfaction que nous constatons aujourd’hui que les délires du président américain ne passent tout simplement pas la rampe des institutions commerciales de son propre pays. »

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Une annonce inquiétante aux allures de bonne nouvelle https://www.csn.qc.ca/actualites/une-annonce-inquietante-aux-allures-de-bonne-nouvelle/ Fri, 09 Mar 2018 21:33:47 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=66654 Attendue depuis déjà quelque temps, c’est le 8 mars dernier que l’annonce de l’imposition d’une taxe supplémentaire sur l’acier et l’aluminium est tombée. En effet, le président Trump a exempté le Canada et le Mexique de l’application de cette nouvelle mesure protectionniste en affirmant vouloir laisser libre cours aux travaux actuels sur la renégociation de l’ALENA.

Alors que les inquiétudes étaient grandes de ce côté de la frontière, la nouvelle de l’exemption du Canada a permis aux salarié-es des industries concernées de souffler un peu. À la FIM-CSN, on se réjouit de cette annonce, mais on reste vigilant pour l’avenir. ” Il n’y a rien de bien rassurant à l’horizon, affirme Louis Bégin, président de la FIM-CSN. L’évolution des pourparlers sur l’ALENA ne semble pas des plus positives et il ne faut pas oublier que d’autres secteurs de l’industrie manufacturière subissent actuellement les contrecoups de la politique protectionniste américaine, comme celui du bois d’œuvre. ”

Plus de détails à venir dans la prochaine édition de L’Affirmation, le journal syndical de la FIM-CSN.

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L’ALENA doit permettre une hausse des salaires et favoriser le respect des droits de la personne https://www.csn.qc.ca/actualites/lalena-doit-permettre-une-hausse-des-salaires-et-favoriser-le-respect-des-droits-de-la-personne/ Tue, 10 Oct 2017 15:10:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64315 Lettre adressée à Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères, et à Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) vous transmettent la présente correspondance concernant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Étant donné que l’ALENA n’a pas respecté ses promesses pour les travailleuses et travailleurs des trois pays, nous vous rappelons l’importance de faire primer le respect des droits de la personne et ceux des travailleuses et des travailleurs sur les intérêts des entreprises transnationales.

Nous saluons votre ouverture à faire valoir les enjeux sociaux dans le cadre de ces négociations. Toutefois, force est de constater que nous ne pouvons pas juger de l’évolution des discussions, considérant le manque de transparence de ce processus, qui se déroule trop souvent en dehors des institutions démocratiques. Or, les peuples de la planète s’attendent à une amélioration de leur rémunération, comme le démontre la Confédération syndicale internationale dans un récent sondage. D’ailleurs, on y constate que 81 % de la population canadienne ne trouvent pas que le salaire minimum est suffisant pour avoir une vie décente.

En tant qu’organisme de solidarité internationale, le CISO collabore depuis nombre d’années avec plusieurs partenaires mexicains. Depuis l’adoption de l’ALENA, il a observé la dégradation non seulement des conditions de vie et de travail, mais aussi du respect des droits fondamentaux au Mexique. Le dumping de produits agricoles et l’accaparement des terres par les compagnies minières ont mené à la destruction du mode de vie traditionnel paysan et à une dégradation de la souveraineté alimentaire. La masse de la population paysanne pauvre et désoeuvrée a créé un bassin de main-d’oeuvre bon marché pour les grandes transnationales, affaiblissant du coup l’économie locale. Au Mexique, rappelons qu’uniquement 10 % de la population est syndiquée et que, parmi ces 10 %, 90 % le sont par des syndicats « jaunes », très proches de l’État, défendant le plus souvent les intérêts des grandes compagnies. Tout cela se déroule dans un climat de répression et de violence généralisée ciblant en particulier celles et ceux qui défendent les droits de la personne.

Rappelons que le salaire minimum au Mexique ne s’est pas amélioré : seulement cinq dollars américains par jour. En solidarité avec la population mexicaine, nous souhaitons que votre gouvernement fasse pression pour que les salaires y soient augmentés et que les droits fondamentaux soient mieux protégés.

Salaire minimum à 15 $
Le RQIC, pour sa part, a fait connaître ses considérations sur le bilan de l’ALENA dans un mémoire transmis en juillet aux Affaires globales du Canada. La répartition inégale de la croissance des 23 dernières années, au bénéfice du 1 %, des grandes corporations transnationales et de leurs personnes dirigeantes, doit cesser. La hausse du salaire minimum à 15 $ est impérative dans cette perspective. D’ailleurs, la mobilisation s’intensifie aux États-Unis et au Canada en ce sens. Déjà plusieurs provinces ont emboîté le pas. Nous demandons que votre gouvernement applique la même politique dans sa juridiction du travail et qu’il fasse la promotion d’une hausse significative du salaire minimum auprès de ses partenaires dans le cadre de l’ALENA.

Le CISO et le RQIC soutiennent la déclaration trinationale adoptée par des organisations de la société civile du Canada, des États-Unis et du Mexique. Nous partageons l’idée qu’il faille une nouvelle approche des accords commerciaux. Nous souhaitons de meilleurs salaires et l’accès à l’emploi décent dans les trois pays, tout comme le respect des normes internationales du travail, la promotion de la démocratie syndicale, de la liberté d’association et de la négociation collective transnationale. Nous considérons que la ratification des huit conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail par les États-Unis et le Mexique est essentielle pour la conclusion d’une nouvelle entente commerciale en Amérique du Nord.

Ces actions seraient un premier pas vers la mise en place d’une manière plus solidaire de voir les relations entre peuples, où nous pouvons plaider pour la défense des droits, tout en nous souciant de ceux des autres. Le jeu à somme nulle n’existe pas en cette matière. Les droits des populations doivent primer le profit, tout comme la souveraineté des États qui ont la responsabilité de gouverner pour le bien commun.

Cette lettre est signée par :
Michèle Asselin, directrice générale de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale
Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Nancy Bédard, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleuses et des travailleurs du Québec (FTQ)
Ronald Cameron, coordination du Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC)
Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Donald Cuccioletta, président d’Alternatives
Marc-Édouard Joubert, président du Conseil régional du Montréal métropolitain (FTQ)
Carolle Dubé, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Sylvain Lapointe, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des postes – Québec (FTQ)
Jean Murdock, président du Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (CSN)
Manon Perron, secrétaire générale du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN)
Richard Perron, président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Claude Vaillancourt, président d’Attac-Québec

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Viser un commerce juste et équitable pour les travailleuses et les travailleurs https://www.csn.qc.ca/actualites/viser-un-commerce-juste-et-equitable-pour-les-travailleuses-et-les-travailleurs/ Mon, 14 Aug 2017 18:07:19 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=62914 Pour la Confédération des syndicats nationaux, bien que plusieurs des objectifs que poursuivra le gouvernement fédéral dans la renégociation de l’ALENA visent juste, la vigilance restera de mise. Ainsi, la CSN s’inquiète des conséquences que pourrait avoir cette entente pour l’épanouissement de la culture québécoise et les services publics. Par ailleurs, la réouverture de l’ALENA doit être l’occasion de renforcer les mécanismes de défense des droits du travail et de protéger la capacité des États à intervenir pour défendre le bien commun sans risquer des poursuites abusives de la part d’investisseurs s’estimant lésés.

La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, rencontrera demain la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, pour faire le point sur les nombreux enjeux soulevés par la renégociation de l’ALENA. « Des déclarations officielles du gouvernement canadien, nous comprenons que les enjeux liés au travail, à l’égalité entre les genres, aux droits des autochtones et à l’environnement, seront au cœur des priorités canadiennes : c’est une bonne nouvelle, explique Caroline Senneville. Par exemple, les mécanismes prévus actuellement pour défendre les travailleuses et les travailleurs s’avèrent inefficaces dans le contexte de la libéralisation du commerce qui entraîne une pression à la baisse sur les conditions de travail. La ministre reconnaît elle-même que les inégalités de revenu sont une préoccupation pour le Canada et que trop de villes et trop de vies ont été brisées par les fermetures d’usines et par le travail précaire. Il faut nous assurer que les travailleuses et les travailleurs des trois pays signataires profitent du commerce, que ses fruits soient plus équitablement distribués ».

De plus, un traité de libre-échange ne peut remplacer la mise en place d’une politique industrielle proactive capable de générer des emplois de qualité et un véritable développement économique dans les diverses régions du pays.

Marchés publics
Par ailleurs, la CSN sera vigilante face à la volonté affichée des gouvernements d’ouvrir davantage les marchés publics. Il ne faudrait pas que cela mène à une privatisation de facto, sans débat, de nos services publics. L’approvisionnement local, notamment par l’entremise d’exigences de contenu local, ne constitue-t-il pas une pièce maîtresse dans la lutte aux changements climatiques, le maintien des emplois locaux et le développement des régions ?

Des secteurs à protéger
La CSN partage la volonté d’Ottawa de maintenir l’exception culturelle existante à l’ALENA. Toutefois, les nouvelles technologies numériques ont transformé radicalement le paysage culturel depuis la signature de l’ALENA. Par exemple, des géants du Web ont bouleversé le domaine culturel, notamment en réalisant des profits à partir de contenus qu’ils n’ont pas créés, sans contribuer au fonds des médias et à la fiscalité nationale. Le gouvernement fédéral est en train de revoir actuellement les règlementations et les politiques à cet égard et il ne faudrait pas que l’ALENA vienne fermer la porte à tout changement en ce sens.

 De même, la CSN appuie la reconduction de la protection de la gestion de l’offre en agriculture, mais déplore l’absence de toute référence à la nécessité d’exclure les services publics des négociations dans le récent discours de la ministre Freeland.

Protection du bien commun
Enfin, la CSN souhaite que la réouverture de l’ALENA permette de retirer le chapitre 11 de l’accord en vertu duquel des entreprises qui se sentent lésées  par des lois ou des règlements visant à protéger le bien commun peuvent poursuivre les États. Plusieurs poursuites engagées par les entreprises visent des décisions légitimes prises démocratiquement par les élu-es pour protéger l’environnement ou les droits de la personne. Rappelons la poursuite de 250 millions de dollars de Lone Pine Ressources à la suite du moratoire contre l’exploitation et l’exploration de gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent.

Transparence
« Nous devons souligner que, cette fois, le gouvernement canadien a opté pour une approche plus transparente en consultant les institutions de la société civile, en présentant clairement ses objectifs. Nous saluons cette approche, enchaîne Caroline Senneville. C’est la seule façon de construire l’unité à l’interne et de permettre aux représentants canadiens de demeurer fermes sur les enjeux qui nous tiennent particulièrement à cœur ».

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Relever les salaires plutôt que lever des murs ! https://www.csn.qc.ca/actualites/relever-les-salaires-plutot-que-lever-des-murs%e2%80%89/ Tue, 18 Jul 2017 20:30:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=61162 Vingt-trois ans après son entrée en vigueur, l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), est revenu à l’avant-plan des discussions dans le sillage de l’élection de Donald Trump.

Alors que le mandat de renégociation de l’ALÉNA se faisait attendre, des organisations de la société civile du Québec, du Canada, des États-Unis et du Mexique ont organisé les 26 et 27 mai dernier une rencontre à Mexico afin de développer une position unitaire. Plus de 60 organisations du sous-continent y étaient présentes, avec une représentativité très importante pour le mouvement syndical des trois pays.

L’intention réelle du gouvernement états-unien

En campagne électorale, Trump condamnait l’ALÉNA en raison des délocalisations et de pertes d’emploi massives qui ont déprimé l’économie de plusieurs villes du nord-est des États-Unis. De notre côté de la frontière, la perspective d’une montée des tarifs inquiète, à juste titre, l’ensemble des acteurs dans les nombreux secteurs qui exportent massivement aux États-Unis. Rappelons que 20 % du PIB du Québec dépend du commerce avec ce pays. Les menaces de hausser les taxes sur le bois d’œuvre ainsi que la mise en œuvre de la politique Buy American nourrissent la crainte d’un nouveau protectionnisme, sans doute asymétrique.

Toutefois, les nombreuses entreprises états-uniennes installées au Mexique profitent des conditions déplorables qu’on y trouve, et les chaînes de production en Amérique du Nord sont très intégrées. La majorité des acteurs qui suivent le dossier croient plutôt que le gouvernement états-unien cherchera à moderniser l’ALÉNA en partant des avancées réalisées dans le cadre du Partenariat transpacifique, avec une plus grande libéralisation dans la gestion de l’offre, dans les secteurs des télécommunications, de la culture, du commerce électronique, etc. Au moment de mettre sous presse, nous attendions pour le 17 juillet la divulgation des objectifs de négociation des États-Unis, puisque la loi l’exige du représentant au commerce.

Les peuples et la planète avant les profits

Un consensus fort a émergé de la rencontre des organisations sociales à Mexico. Il apparaît évident que l’ALÉNA n’a pas rempli ses promesses d’amélioration des conditions de vie et de travail, particulièrement au Mexique, où les droits syndicaux sont bafoués et où le salaire minimum est d’environ 5 $ US par jour. Non seulement cela ne permet pas aux travailleuses et travailleurs mexicains de subvenir à leurs besoins, mais cela met aussi une pression importante sur les salaires dans les autres pays. Pour les participants, ce qui pose problème ce ne sont pas les échanges commerciaux, mais les règles de l’ALÉNA qui donnent énormément de pouvoir aux entreprises multinationales sans offrir une protection adéquate des droits de la personne et du travail ainsi que de l’environnement.

La déclaration adoptée à la fin de l’événement appelle donc « à construire un nouveau modèle d’intégration, de coopération et d’échange entre les pays ». Elle demande également l’inclusion de « mesures, dans la législation et dans les pratiques, qui augmentent les salaires et l’accès à l’emploi décent dans les trois pays, et qui font la promotion de la démocratie syndicale, de la liberté d’association et de la négociation collective transnationale, dans les cas où un employeur opère dans deux ou plusieurs pays ». S’il est vraiment question de renégocier un accord plus juste pour les travailleurs comme le prétend Trump, ou encore « progressiste » comme le réclame le gouvernement canadien, l’application de telles mesures permettrait de réelles avancées plutôt que d’ériger un mur pour empêcher les femmes et les hommes qui veulent échapper à la misère de passer la frontière.

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La grande menace est à nos portes https://www.csn.qc.ca/actualites/la-grande-menace-est-a-nos-portes/ Tue, 18 Jul 2017 20:30:02 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=61204 Partout sur la planète, le populisme d’extrême droite fait des ravages. L’élection de Donald Trump en est un exemple frappant. La machine à broyer les libertés resserre son étau et le mouvement ouvrier est le premier à en subir les conséquences. Comment vaincre le populisme ? Pour répondre à cette question, le 65e Congrès de la CSN a organisé un séminaire international auquel ont participé des syndicalistes de cinq pays. Le spécialiste de la politique américaine, Donald Cuccioletta, s’est aussi adressé aux délégué-es.

«Il ne suffit pas de dire que Donald Trump est un “fou”, un “malade mental”, qui ne sait pas ce qu’il fait, car il sait très bien ce qu’il fait, mais ce n’est pas lui qui décide. Donald Trump n’est pas tombé du ciel, c’est l’aboutissement d’un travail entrepris par les républicains sous Ronald Reagan dans les années 80. Il est un pur produit de la classe capitaliste du 1 % les plus riches. » Donald Cuccioletta connaît bien la politique américaine, et la lecture qu’il fait des conséquences de l’élection de Donald Trump a de quoi glacer le sang. Les États-Unis sont en mode recul. Les dégâts s’accumulent et les républicains vivent une heure de gloire qui risque de s’éterniser. Majoritaires au Sénat et à la Chambre des représentants, ils sont en position de force dans 36 états sur 50 et sont en voie de transformer radicalement l’Amérique, nous dit le chercheur de la Chaire Raoul-Dandurand : « Ce que veulent les extrémistes de droite, les idéologues du parti républicain comme le vice-président Mike Pence ou Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants, c’est retourner 100 ans en arrière. “Make America Great Again”, ça veut dire revenir au capitalisme sauvage de la fin du 19e siècle. Ils veulent retrouver leur pouvoir hégémonique, sur le plan économique et militaire, et s’isoler de tous ceux qui ne veulent pas suivre leurs volontés. Ce que les extrémistes de droite ne comprennent pas, c’est que le monde a changé. Les pays ne peuvent vivre indépendants les uns des autres. »

À ceux qui croient que le départ de Donald Trump est la solution, le chercheur fait cette mise en garde : « Avec Donald Trump, on pense que le ciel nous est tombé sur la tête, mais dites-vous bien que le vice-président Mike Pence est pire. Et si ce n’est pas Mike Pence qui le remplace, ce sera Paul Ryan, qui lui, est pire que les deux autres. »

Partenariats économiques et syndicaux en péril

Selon Donald Cuccioletta, nous risquons de vivre une période de chaos prolongée qui touchera aussi le Canada, principal partenaire économique des États-Unis. Donald Trump menace de déchirer l’ALÉNA, et ses attaques contre le bois d’œuvre, ses menaces contre Bombardier ou le secteur de l’aluminium, mettent en péril nos emplois. Le chercheur lance donc un appel à la résistance. L’opposition devra se construire avec le Mexique, le Canada et le Québec. Mais, ce ne sera pas facile, fait-il remarquer : « Il y aura beaucoup de travail à faire du côté américain. Jusqu’où les syndicats américains sont-ils prêts à se battre ? Plusieurs d’entre eux sont convaincus que les emplois perdus en raison de l’ALÉNA sont allés au Canada. »

S’il faut en croire Kari Thompson, de la United Electrical Radio and Machine Workers of America, le mouvement syndical américain est mal préparé à faire face aux attaques des populistes d’extrême droite au pouvoir à Washington. « On se demande ce qu’il adviendra du mouvement syndical aux États-Unis. La participation syndicale est en déclin, à cause de la désindustrialisation qui a mené à un manque d’emplois traditionnels. On observe aussi la montée du travail précaire et des attaques soutenues contre le mouvement syndical. Les gens moins éduqués ont été gagnés par les mensonges de Trump, qui promettait un retour à une économie manufacturière des années 60. L’ironie, c’est que si ces emplois étaient si bons à l’époque, c’est parce que ces secteurs étaient syndiqués. » Un espoir toutefois, selon Kari Thompson, dans ce pays dominé par l’extrême droite populiste, des organisations de gauche connaissent un véritable regain de popularité depuis l’élection de Donald Trump. « Nous projetons de faire des coalitions pour renforcer notre capacité à mettre de l’avant une série de politiques de gauche pour notre pays. »

Déroute de la gauche

En Europe, le populisme d’extrême droite est devenu un vrai fléau, observe Adolfo Munoz, de Euskal Sindikatua du Pays basque : « Les politiques d’ajustement et les réformes structurelles ont eu un effet dévastateur en faisant exploser les inégalités sociales et le chômage. La crise de la social-démocratie et les échecs des partis de gauche ont divisé les groupes sociaux et progressistes ainsi que le mouvement syndical. La corruption de la classe politique est devenue endémique et le terrorisme, qui frappe le cœur même des pays industrialisés, a propulsé les électeurs vers les partis d’extrême droite qui proposent des solutions radicales. » Il constate que la migration massive de réfugié-es provoque une hausse de la xénophobie dans plusieurs pays. « Les gens affichent ouvertement et avec fierté leur haine contre l’étranger. La solution de la droite, c’est l’expulsion et la fermeture des frontières et la discrimination. »

Au Pays basque, Adolfo Munoz, de Euskal Sindikatua, déplore lui aussi les attaques coordonnées contre le syndicalisme et les mouvements progressistes. « Le but des attaques contre les lois du travail, c’est d’éliminer le mouvement syndical. Nous devons renforcer le syndicalisme. »

Pour Julio Dorval de Fuentes, de la centrale syndicale argentine, Central de Trabajadores de la Argentina Autónoma, « il ne suffit pas de dire que l’extrême droite est mauvaise, il faut réaliser que le bon capitalisme n’existe pas. Il faut cesser de croire que le capitalisme produit du bien-être, de la richesse et du bonheur. On ne peut laisser perdurer le capitalisme sauvage. Nous avons un débat à mener. Les syndicats doivent se donner un rôle ».

En France, pour lutter contre le discours populiste de l’extrême droite, qui séduit une grande partie de la classe populaire touchée par le chômage, la pauvreté et la précarité, la CGT, la Confédération générale du travail, organise depuis des années des campagnes d’information et des journées d’étude sur l’extrême droite. La CGT a fait de la lutte à la xénophobie une priorité, nous dit Jérôme Vivenza. « Les idées d’extrême droite entrent dans le discours de nos membres et ça nous inquiète. Nous devons redonner le pouvoir aux salarié-es pour qu’ils n’accordent plus leur confiance à l’individu le plus charismatique ou à l’organisation la plus populiste. »

Au Brésil, tous les progrès sociaux réalisés sous la présidence de Lula Da Silva et de sa successeure, Dilma Rousseff, sont en voie d’être effacés depuis l’élection de 2014, qui s’est soldée par un coup d’État légalisé par les tribunaux et les députés, selon Carmen Ferreira Ford, de la Central Unica dos Trabalhadores. Elle rappelle que « sous la gouverne de Lula et de Dilma, 40 millions de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté. Ils ont créé des programmes sociaux qui ont transformé les secteurs de la santé, de l’éducation et de la famille. Ils ont introduit un salaire minimum, investi dans les universités et le logement social et ils ont créé 20 millions de nouveaux emplois ».

Aujourd’hui, elle constate que l’extrême droite a repris les pouvoirs avec l’appui du capital et des médias. « Nous vivons une montée en force de la haine, du racisme, de la misogynie et des exclusions de toutes sortes. »

Carmen Ferreira Ford plaide pour la reconstruction de la démocratie : « Nous voulons des élections directes où tout le monde pourra voter. Il y a maintenant une alliance très forte entre les mouvements sociaux et syndicaux. Nous avons vécu en avril dernier la plus grande grève générale de l’histoire du Brésil. Pour l’instant, il n’y a pas encore d’unité entre les centrales pour mettre fin au gouvernement actuel, mais on ne perd pas espoir. »

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Affronter les cauchemars républicains https://www.csn.qc.ca/actualites/affronter-les-cauchemars-republicains/ Fri, 09 Jun 2017 20:26:52 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60986 La carte professionnelle de Kari Thompson du syndicat étasunien United Electrical, Radio & Machine Workers of America (UE) en dit long : The Members Run This Union / Los miembros dirigen esta unión. Les membres dirigent ce syndicat ! Cette philosophie guide l’organisation syndicale de 60 000 membres depuis sa fondation en 1936, mais elle prend davantage d’importance dans le climat politique particulièrement difficile que connaissent les États-Unis depuis les élections du 8 novembre 2016. Bien que l’arrivée de Donald Trump au bureau ovale soit inquiétante, pour Mme Thompson et l’UE, ce n’est qu’une expression de la montée de l’extrême droite, du néolibéralisme et du capitalisme sauvage qui grugent de plus en plus de terrain dans la conscience politique américaine depuis plusieurs décennies. Mais dans les faits, la résistance au pouvoir du capital ne date pas d’hier, et elle ne disparaîtra pas non plus après la destitution du 45e président des États-Unis ou même après l’élection d’un candidat démocrate lors des prochaines élections. 

Dans les faits, le gouvernement fédéral ne représente qu’une seule partie du casse-tête cauchemardesque auquel le mouvement syndical étasunien fait face. Plusieurs États sont sous le règne des républicains qui se font un grand plaisir de nuire à la capacité des travailleuses et des travailleurs de s’organiser et de négocier collectivement. En Iowa, qui est déjà un État dit right-to-work, les législateurs ont récemment décidé d’imposer des contraintes invraisemblables sur les sujets qui peuvent être abordés lors d’une négociation. « Pour l’instant, les employeurs n’ont pour seule obligation que de négocier le salaire de base avec les syndicats », explique Mme Thompson. « Même les discussions entourant les horaires de travail et les heures supplémentaires sont interdites. C’est absurde ! Ça vaut quoi, précisément, un salaire de base si ces autres éléments sont soustraits du calcul ? » 

Quels autres cadeaux les républicains ont-ils offerts aux patrons d’entreprises de l’Iowa ? Eh bien, il est maintenant contre la loi de négocier les régimes de retraite, les assurances collectives, et même la cotisation à la source. Il va de soi que le chemin est long et la pente très rude pour ces travailleurs dépourvus du Midwest, mais malgré tout, Kari Thompson garde espoir.

« Le climat actuel nous donne la chance de susciter l’intérêt de certains groupes de travailleurs qui s’inquiètent des contraintes que le gouvernement fédéral risque de leur imposer, ou du manque de réglementation en environnement, santé et sécurité au travail. Il y a peut-être un regain d’intérêt dans ces milieux de travail et nous devons saisir l’occasion de les aider à formuler des solutions à ces préoccupations dans des conventions collectives, surtout si elles ne seront pas prescrites dans la loi. »

Aller de l’avant

Le prochain congrès de l’UE se tiendra en août à Pittsburgh, un premier depuis l’élection surprise de Donald Trump. Kari Thompson s’attend à surmonter la scission politique qui est aussi présente au sein du membership de son organisation que dans la population en général, en dépersonnalisant le débat et en se concentrant sur les effets que les politiques de l’administration auront sur la vie des travailleuses et des travailleurs. « C’est certain que nous avons des membres qui ont voté pour Trump ! So what ? Ce n’est plus ce qui est important et l’on n’avancera pas en s’acharnant sur ce fait. En tant que représentant syndical, l’important est d’être à l’écoute pour trouver un terrain commun sur lequel nous pouvons échanger. Montrez-leur que vous écoutez et que vous avez des pistes de solutions aux problèmes auxquels ils font face. Il faut que la conversation soit enracinée dans un enjeu précis. Plus on est dans l’abstraction, plus les noms de politiciens surgissent dans la conversation, plus la conversation risque de tomber à l’eau. Ne nous concentrons pas sur la personne à la tête du pays, mais sur ce que les effets pratiques de ses choix politiques représentent : ça veut dire quoi quand la composition du National Labor Relations Board est dominée par des conservateurs qui ont toujours été contre le droit d’association ? Quel sera l’impact de ces nominations sur notre capacité de négocier nos contrats collectivement ? Et qu’en est-il des nouvelles compressions au Occupational Health and Safety Administation qui était déjà une agence sous-financée ? Le résultat est clair : nos milieux de travail seront moins sécuritaires. Voilà la réalité dans laquelle nous nous trouvons. La façon dont vous avez rempli votre bulletin de vote il y a quelques mois n’est plus importante aujourd’hui. Comment allons-nous aller de l’avant maintenant ? » 

Pour Mme Thompson, une partie de la réponse à sa question repose sur les regroupements progressistes comme Our Revolution, et Democratic Socialist of America (DSA). « Le DSA a 50 000 nouveaux membres depuis l’élection de Trump, dont la plupart ont joint l’organisation sans avoir été sollicités. Pour moi, ça représente 50 000 nouveaux organisateurs. C’est très encourageant. Alors oui, j’en ai de l’espoir. Si on n’en avait pas, que faisons-nous même ici ? »  

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Travailler sans salaire https://www.csn.qc.ca/actualites/travailler-sans-salaire/ Wed, 07 Jun 2017 22:52:43 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60780 Les enseignantes et enseignants ont toujours œuvré dans des conditions difficiles en Haïti. Le plus criant pour Georges Wilbert Franck, coordonnateur général de l’Union nationale des normaliens/normaliennes et éducateurs/trices  d’Haïti (UNNOEH), est le problème du salaire. On compte environ 30 000 enseignantes et enseignants au niveau des institutions publiques de formation. Cependant, près de 5000 sont en situation irrégulière et ne reçoivent aucun traitement depuis… cinq ans. Celles et ceux qui reçoivent un salaire – dérisoire – peinent à faire face devant la dégradation de la situation économique, l’augmentation vertigineuse du prix des produits pétroliers et les catastrophes naturelles. La vie est chère et difficile.

Le syndicaliste souhaite des changements majeurs dans son pays. Comme ici et dans plusieurs pays du monde, l’UNNOEH revendique que l’éducation devienne une véritable priorité nationale. L’Union nationale soutient avec fermeté le développement d’un système d’éducation de qualité, universel, accessible et gratuit permettant, à terme, la fin du financement public des écoles privées. Québec, Haïti, même combat !

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Une arme de destruction massive des solidarités https://www.csn.qc.ca/actualites/une-arme-de-destruction-massive-des-solidarites/ Tue, 06 Jun 2017 01:46:09 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60643 Lors du séminaire portant sur le populisme de droite, des syndicalistes de divers pays nous ont partagé un état de situation et une analyse en lien avec un gouver­nement populiste avec lequel ils doivent désormais composer.

Kari Thompson de la United Electrical, Radio and Machine Workers of America (UE) nous a proposé une analyse de l’élection de Donald Trump découlant du bipartisme étatsunien, aussi néfaste qu’au Québec pour l’émergence de tiers partis. En termes socioéconomiques, elle a détaillé le profil des électeurs qui ont choisi Trump en expliquant l’abandon de ces électeurs par les élites politiques démocrates.

Julio Durval Fuentes de la Central de los trabajadores argentinos autónoma a abordé la question sous l’angle du gouvernement Mauricio Macri élu il y a deux ans, un groupe d’entrepreneurs qui poursuit l’agenda néolibéral. Pour lui, le bon capitalisme et le capitalisme à visage humain n’existent pas. En ce sens, il remet également en question la conciliation syndicale et nous invite à une autocritique.

Adolfo Munoz de Euskal Sindikatua (ELA) a résumé le problème auquel la gauche fait face en cinq points : l’hégémonie des politiques économiques néolibérales, la question des migrants et des politiques xénophobes, l’avancée de la droite réactionnaire, la crise politique de la gauche, incluant les mouvements sociaux et syndicaux et la corruption systémique imposée par le modèle économique. Il prône donc un syndicalisme de classe pour contrer la destruction systématique de tout ce qui rassemble les gens autour d’intérêts communs puisque la tentative de détruire le mouvement syndical va exactement en ce sens.

Jérôme Vivenza de la Confédération générale du travail (CGT) a abordé la question du populisme via la perte de l’exercice de la citoyenneté, et ce, autant au travail que dans la cité. En ce sens, il propose de tisser des liens entre les travailleurs et les travailleuses avec les plus précaires et les sans-papiers.

Carmen Ferreira Foro de la Central Única dos Trabalhadores (CUT) du Brésil a commencé par saluer les 20 ans de partenariat entre sa centrale et la CSN. Elle a décrit l’instabilité qui règne depuis le renversement du gouvernement de Dilma Rousseff (PT) qui avait succédé à Lula et la crédibilité de la classe politique qui est à son plus bas. Ce coup d’État opéré par les tribunaux a forcé le retour de l’ordre du jour néolibéral de la droite accompagné d’une misogynie, d’un racisme et d’une homophobie qui divise la gauche, tout en galvanisant les forces de droite.

Toutes et tous étaient en accord sur un point : il y a une guerre qui se mène contre la gauche et la seule solution consiste à regrouper toutes les forces progressistes au niveau mondial.

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Résistance contre désespoir https://www.csn.qc.ca/actualites/resistance-contre-desespoir/ Mon, 24 Apr 2017 20:00:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=59725 Illustration : Alain Reno

L’élection de Donald Trump a créé une onde de choc planétaire. Si quelques personnes, comme le réalisateur Michael Moore, avaient prédit sa victoire, il semble que la vaste majorité des gens ne croyaient pas qu’un personnage aussi grossièrement raciste et misogyne puisse être élu à l’un des postes les plus importants de la planète.

Dans le foisonnement des analyses expliquant sa victoire, on a certainement constaté la défaite des démocrates qui n’ont pas su convaincre de vastes franges d’une classe ouvrière malmenée par trois décennies de politiques néolibérales. Mais qu’un milliardaire appartenant au 1 % gagne la confiance de millions d’Américains appauvris relève d’une réelle stratégie de communication, qui venait d’ailleurs de faire ses preuves.

L’équipe de Trump a eu recours aux services de Cambridge Analytica, une entreprise anglaise, aussi embauchée par le camp du Brexit, qui utilise la psychométrie, ou l’analyse des personnalités, afin d’influencer des électeurs de façon très ciblée. Grâce à une règlementation plutôt laxiste facilitant l’accès à ce type d’analyses aux États-Unis, la firme a pu dresser le profil des 220 millions d’électeurs et s’adresser à eux de façon personnalisée afin de favoriser l’élection de Trump. Par exemple, en inondant les Haïtiens d’origine vivant à Miami de publicités démontrant l’échec des efforts de la Fondation Clinton après le tremblement de terre.

Puis l’inquiétude succède à la surprise, car le scénario Trump peut tout à fait se reproduire ailleurs. On s’inquiète particulièrement des conséquences sur les efforts mondiaux de lutte contre les changements climatiques, sur l’égalité entre les femmes et les hommes, sur la place des médias de communication, sur le respect des droits de la personne, sur les risques de guerre.

Diviser pour régner

Dès le jour de son élection, on a rapporté une croissance des manifestations haineuses envers les personnes racisées qui, de plus, font et feront l’objet de restrictions croissantes pour l’entrée au pays et l’accès à la citoyenneté. Les personnes immigrantes et leur descendance sont en quelque sorte transformées en boucs émissaires des dysfonctionnements caractéristiques du capitalisme étatsunien. Dans cette perspective, ce sont les Mexicains qui ont volé les bons emplois, et non pas les entreprises américaines qui ont délocalisé leur production pour accroître leurs profits.

Au 1er mars 2017, Trump n’avait toujours pas signé de décret pour la renégociation de l’ALÉNA. Par contre, il promettait toujours des allègements fiscaux aux entreprises, une mesure susceptible de faire baisser les coûts de production aux États-Unis et de mettre une pression sur les entreprises installées au Québec. Pour les promoteurs du Right-to-Work (RTW) aux États-Unis — une mesure qui permet aux travailleuses et travailleurs de ne pas payer de cotisations syndicales tout en conservant les avantages de l’adhésion —, les États qui n’ont toujours pas adopté de telles mesures antisyndicales connaîtront une pression supplémentaire pour attirer les investissements.

Vers un printemps étatsunien ?

Les échos que nous avons de nos camarades indiquent que l’on devrait continuer à assister à d’importantes mobilisations sociales aux États-Unis. Déjà, le 21 janvier dernier, nous avons assisté à une mobilisation sans précédent alors que des millions de personnes ont participé à la marche des femmes dans plusieurs centaines de villes aux États-Unis et ailleurs dans le monde, dont à Montréal. Il est significatif que ce soit les femmes, et particulièrement des femmes racisées, qui aient pris l’initiative dans ce mouvement d’opposition à Trump, et très important que la réponse ait transmis un si fort signal d’unité et de solidarité.

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Si Trump n’aime pas les femmes, elles le lui rendent bien https://www.csn.qc.ca/actualites/elles-le-leur-rendent-bien/ Sun, 22 Jan 2017 02:20:49 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57809 Des femmes et des hommes de tous les continents, dont un demi-million à Washington, ont convergé aujourd’hui dans quelque 300 villes à travers les six continents pour dénoncer le discours rétrograde adopté par Donald Trump tout au long de sa campagne et pour protester contre l’arrivée au pouvoir de ce personnage misogyne à la tête du plus puissant État du monde.

Michèle Delsemme

À Montréal, sur la place de l’Esplanade située devant la Place des arts, des milliers de manifestantes et de manifestants s’entassaient pour pouvoir entendre les discours indignés, enflammés, déterminés de la dizaine de femmes qui se sont succédé au micro. Parmi elles, Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN – la seule organisation syndicale présente sur place – n’y est pas allée de main morte. « Il y a de quoi être fière aujourd’hui. S’il y en a qui pensaient encore que les femmes allaient demeurer les bras croisés devant des propos qui ont toutes les apparences d’assauts envers elles, ils ont affaire à se raviser. Ils vont rencontrer des millions de personnes de tous les horizons et de toutes les cultures sur leur chemin. »

Véronique De Sève a aussi souligné la présence à Washington des Québécoises qui ont fait le trajet pour aller manifester de visu leur solidarité aux manifestantes et aux manifestants américains. Elle a enfin rappelé que les mesures d’austérité néolibérales prises par les gouvernements du monde entier constituent d’autres attaques qui visent les femmes et contre lesquelles il faut continuer à résister à chaque instant.

Michèle Delsemme

Michèle Delsemme

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Ottawa doit agir pour dénouer la crise du bois d’œuvre ! https://www.csn.qc.ca/actualites/ottawa-doit-agir-pour-denouer-la-crise-du-bois-doeuvre/ Fri, 25 Nov 2016 20:59:05 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57224 La Fédération de l’industrie manufacturière–CSN interpelle le gouvernement canadien afin que celui-ci intervienne avec force et conviction pour régler le différend qui l’oppose aux États-Unis dans le dossier du bois d’œuvre. Rappelons qu’avec le dépôt aujourd’hui d’une requête de la part de l’industrie forestière américaine, les autorités réagiront en imposant, six mois plus tard, une surtaxe de 25 % sur le bois canadien.

La FIM-CSN exhorte le gouvernement fédéral à déployer tous les efforts en vue d’un règlement favorable à tous et qui tienne compte des particularités de l’industrie du bois d’œuvre québécoise. « Le compte à rebours est maintenant commencé. Il faut qu’Ottawa passe de la parole aux actes et ce, de façon urgente, autant avec l’administration actuelle qu’avec celle de Monsieur Trump » estime Alain Lampron, président de la FIM–CSN.

Les conflits commerciaux qui opposent les états et les grandes compagnies font toujours les mêmes victimes, « c’est encore des milliers de travailleurs et de travailleuses de l’industrie du bois d’œuvre qui vivent l’incertitude quant à leur avenir. À la veille de la période des fêtes, ils auraient pu s’en passer », déplore Alain Lampron. Selon la FIM–CSN, le gouvernement fédéral doit mettre en place des mesures qui permettront à l’industrie de traverser la crise en assurant la préservation des emplois.

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La CSN réitère son opposition au Right-to-Work https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-reitere-son-opposition-au-right-to-work/ Tue, 16 Jun 2015 10:25:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-reitere-son-opposition-au-right-to-work/ Au moment où le Parti conservateur présente ou adopte une série de lois antisyndicales, à la veille du scrutin fédéral du 19 octobre, Montréal accueille aujourd’hui l’un des piliers du Right-to-Work, le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker. Ce dernier interviendra à 17 heures, cet après-midi, devant les invités du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM),
 qui s’associe pour cette occasion avec 
la Chambre de commerce américaine au Canada, Section Québec (AmCham).

Dans les 25 États où le Right-to-Work est en vigueur aux États-Unis, on a constaté une diminution du taux de syndicalisation, causant baisses de salaires et accidents du travail accrus. Ainsi, le taux d’accidents mortels au travail y est plus élevé de 52,9 %. Selon l’ Economic Policy Institute, les salaires y sont de 3,2 % inférieurs à ceux versés dans les États qui n’ont pas adopté une telle loi, ce qui représente un écart de plus de 1500 $ par année pour un travailleur à temps plein. En outre, le niveau des régimes d’assurance santé assumés par les employeurs est plus bas de 2,6 %, et de 4,8 % en regard de leur part dans les régimes de retraite. Enfin, sur les 10 États qui avaient le taux de chômage le plus haut en 2011, 7 ont adopté une telle législation.

« Bien que cette loi soit souvent invoquée pour stimuler l’économie, ces statistiques démontrent le contraire, elle affecte directement la classe moyenne, soit les travailleuses et les travailleurs qui sont touchés par le processus de désyndicalisation qui suit le plus souvent son adoption, a dénoncé le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Ce n’est certes pas avec des hausses du chômage et des baisses de salaires que l’économie sera revigorée, d’autant moins dans des régions comme ici, déjà frappées par les mesures d’austérité.

« Le Right-to-Workest responsable des inégalités qui ne cessent de se creuser aux États-Unis et il pousse des familles à la misère, a poursuivi Jacques Létourneau. Il n’a définitivement pas sa place au Québec et au Canada. Faite dans un climat d’austérité au Québec, qui frappe particulièrement les employé-es de l’État actuellement en négociation de leurs conditions de travail, et dans un contexte pré-électoral au Canada, l’invitation qui a été lancée au gouverneur Walker est pour le moins singulière. » Cette loi accorde le droit aux salarié-es couverts par une convention collective de ne pas adhérer au syndicat et de ne pas payer de cotisations syndicales, contrairement à ce que prévoit la formule Rand au Canada. De nombreuses études démontrent que les lois antisyndicales de ce genre sont responsables du déclin du taux de syndicalisation dans le secteur privé aux États-Unis, qui atteint aujourd’hui à peine 7,5 %.

Les conservateurs de Stephen Harper s’inspirent ouvertement du courant de droite dominant dans certains États de notre voisin du sud, dont le Wisconsin, pour adopter de telles législations, comme le C-525, ou pour présenter des projets de loi comme C-377.

« Nous dénonçons de telles tactiques qui jouent en faveur du patronat, au détriment des travailleuses et des travailleurs. Le bilan du Parti conservateur pèse lourdement sur la démocratie canadienne, l’environnement et les lois sociales. C’est pourquoi nous invitons nos membres et la population à battre les conservateurs le 19 octobre prochain » , a conclu le président de la CSN. La CSN est aussi membre de la coalition Pas de démocratie sans voix qui a conçu un site pour que les gens puissent dénoncer les attaques répétées du gouvernement conservateur contre la démocratie et les droits humains au Québec et au Canada, avant les élections de l’automne.

La CSN représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité dans quelque 2000 syndicats.

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