La privatisation de l’hébergement : une proposition odieuse – Pierre Lamy, président de la FSSS-CSN
« En fermant des lits dans le secteur public et en confiant au secteur privé la création de ressources d’hébergement le gouvernement québécois fait acte de vandalisme et brade nos services publics de santé au plus offrant. Qui en paiera le prix ? Les personnes âgées en perte d’autonomie et les personnes qui donnent les soins. Qui gagnera ? Les entrepreneurs de l’hébergement, qui pourront faire des profits faciles en limitant les services, en offrant de piètres conditions de travail à leurs employés et en imposant des frais aux personnes hébergées », a déclaré Pierre Lamy, président de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN. Le président de la FSSS réagissait ainsi à la nouvelle de La Presse qui annonce la fermeture de lits dans le secteur public pour confier au privé le développement de milliers de places d’hébergement.
« Le gouvernement Charest avait promis de faire de la santé sa priorité. Tout ce qu’il a fait depuis, c’est de couper les vivres au réseau public et à le fragiliser pour faire émerger ses options de privatisation et de sous- traitance. L’approche gouvernementale est indéfendable. Ce qui est en cause ce sont les choix de solidarité que le Québec a fait avec les personnes les plus vulnérables et c’est aussi la destruction progressive des instruments collectifs que nous nous sommes donné en santé et en services sociaux. Pourtant, notre système public de santé est un modèle d’efficacité en Amérique du Nord. Pourquoi vouloir sa perte, pourquoi le privatiser, sinon par aveuglement idéologique ? », ajoute Pierre Lamy.
Il faut se rappeler que le gouvernement a préparé de longue main cette attaque sournoise en faisant adopter la loi 7 en décembre 2003 qui empêche le personnel des ressources intermédiaires de se syndiquer. L’expérience actuelle dans les services privés d’hébergement est de mauvais augure. Il est de notoriété que les entrepreneurs privés, qui n’offrent souvent que le salaire minimum, sont incapables de conserver un personnel stable et la qualité des soins en souffre.
« Il est clair que nous combattrons avec toute la vigueur dont nous sommes capables cette proposition de privatisation et de destruction de nos outils collectifs en santé et services sociaux », termine Pierre Lamy.
La FSSS représente plus de 113 000 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Source : FSSS-CSN– 12 mai 2005
Pour renseignements : Claude Saint-Georges, responsable de l’information, FSSS-CSN, 514 258-7124