La CSN recommande un vote utile et stratégique
Le comité exécutif de la CSN recommande aux 250 délégué-es réunis à l’occasion d’une réunion de son conseil confédéral d’adopter une résolution visant un vote utile et stratégique lors du scrutin fédéral du 14 octobre prochain.
« Cette élection est certainement la plus risquée et la plus dangereuse pour les travailleuses et les travailleurs que nous représentons et pour la population en général », a déclaré la présidente, Claudette Carbonneau.
Pour la leader syndicale, le Parti conservateur représente la formation politique la plus à droite depuis des décennies. « Laisser-faire économique dans les secteurs manufacturier et forestier, coupes dans les OSBL oeuvrant dans le développement économique, aide minimale accordée aux chômeurs et aux travailleurs âgés, pillage de la caisse d’assurance emploi et refus d’adopter des mesures anti-briseur de grève, mise à mort du Protocole de Kyoto et développement débridé de l’exploitation des sables bitumineux dans l’Ouest canadien, détermination à réduire l’État à des fonctions primaires, obsession pour les affaires militaires et la sécurité, désintéressement pour les programmes sociaux et la culture, opacité et conservatisme moral : ce beau programme, Stephen Harper se l’est payé à partir d’un gouvernement minoritaire. Imaginons l’avenir que nous réserverait un gouvernement conservateur majoritaire ! »
Pour la CSN, un gouvernement majoritaire conservateur représente une menace. C’est ainsi que le comité exécutif de la CSN recommande, comté par comté, de voter pour le candidat le plus en mesure d’empêcher l’élection d’un candidat conservateur. La CSN n’est pas dupe de l’offensive des conservateurs qui font campagne au Québec sur la pertinence du Bloc pour tenter de régner sans partage. Dans deux tiers des comtés québécois, les luttes se font à deux, entre candidats bloquistes et conservateurs. « En démocratie, le vrai baromètre de la pertinence d’un parti, c’est l’appui populaire qu’il suscite », rappelle la présidente de la CSN.
Rappelons que les statuts et règlements stipulent que la CSN est une centrale syndicale indépendante de tous les partis politiques, mais ils prévoient également qu’elle peut exercer une action de portée politique notamment pour combattre tout gouvernement, administration publique, programme, projet de loi et situation qui nuisent aux intérêts fondamentaux des Québécoises et des Québécois.
Le privé à nos portes
Pour une deuxième année consécutive, la CSN entend faire de sa lutte contre la privatisation du système de santé, une priorité. Le passage de Philippe Couillard vers le privé avec l’absolution complète du gouvernement, l’annonce d’un PPP nouveau genre pour la construction d’un CHSLD en Montérégie dans lequel tout ira au privé y compris les soins, les tractations du CHUM avec des cliniques privées pour leur sous-contracter une partie des services, notamment l’ophtalmologie ; tout cela doit nous inquiéter au plus haut point », a indiqué Claudette Carbonneau.
« Après avoir tout mis en place pour ouvrir un marché privé de la santé au Québec, il est évident que l’ancien ministre Philippe Couillard ne pourra s’abstenir de partager sa profonde connaissance d’un système qu’il a lui-même réformé. Il est inconcevable que le gouvernement ne réagisse pas plus fortement. » La présidente de la CSN demande au nouveau ministre de la Santé et au gouvernement d’indiquer leurs véritables intentions. Veulent-ils poursuivre dans la même veine ?
Pour la CSN, le gouvernement Charest doit faire la démonstration que son attachement au système de santé public n’est pas qu’une façade pour gagner des élections, mais qu’il est bien réel et doit se transformer en politiques publiques de protection, de consolidation et de développement du réseau public.
Revoir le régime de négociation du secteur public
En plus de la poursuite de la campagne sur la santé, la CSN se fixe d’autres priorités. La révision du régime de négociation dans le secteur public est de ce nombre.
Depuis le milieu des années 1980, les salarié-es du secteur public québécois sont sous le coup d’un chapitre d’exception du Code du travail qui met passablement à mal leur droit de négocier. Non-négociabilité des salaires, approche rigide et abusive en matière de services essentiels, négation du droit de grève et aucun mécanisme pour résoudre les impasses sont au nombre des multiples reproches que le mouvement syndical québécois a toujours adressé à la loi 37.
« Nous avons répondu positivement à l’appel de Mme Jérôme-Forget, présidente du Conseil du trésor. Voilà pourquoi nous mettrons tous les efforts requis pour réussir cet objectif à l’intérieur d’un calendrier qui, à notre demande, n’entache pas la reprise des négociations pour nous sortir des décrets qui nous ont été imposés jusqu’en mars 2010. On ne souhaitera pas prêter flanc à une prolongation des décrets. Cette échéance fixée à décembre 2008 est serrée, mais demeure tout à fait réaliste si la bonne volonté est au rendez-vous », de poursuivre la présidente de la CSN.
La mise en route des résolutions du 62e Congrès de la CSN concernant la lutte à la discrimination en fonction des statuts d’emploi, la définition d’un cadre pour les agences de placement et la mise en oeuvre de mesures de conciliation famille-travail dans les milieux de travail seront également des chantiers prioritaires en 2008-2009.
La CSN compte actuellement 9 conflits de travail qui touchent 1284 membres : 5 lock-out et 4 grèves. Elle représente au total plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant des secteurs privé et public.
Source : CSN – 17 septembre 2008
Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, cellulaire : 514 894-1326