Pour l’équité salariale
Débrayage et manifestations des travailleuses des centres de la petite enfance
Les négociations sur l’équité salariale pour les travailleuses des centres de la petite enfance, en cours depuis plusieurs mois entre la CSN et les représentants du gouvernement et des associations patronales, sont rompues depuis tôt ce matin. En conséquence, les travailleuses s’apprêtent à débrayer demain et, à défaut d’un déblocage d’ici là, les lundi et mardi 6 et 7 juin. Selon la CSN, le positionnement du gouvernement dans le dossier des CPE laisse croire, non seulement qu’il n’a pas l’intention de régler correctement l’équité pour ces travailleuses, mais également qu’il veut s’en prendre à l’intégrité du fonctionnement des CPE.
Depuis plusieurs jours, les échanges entre les parties se sont intensifiés et les rapprochements semblaient possibles. Selon Ginette Lavoie, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), les positions des porte-parole du ministère se sont subitement figées. « Après nous avoir donné des signaux positifs, on vient de nous annoncer que le règlement sur l’équité salariale que l’on était prêt à nous concéder en serait un à rabais », s’indigne-t-elle. Jeff Begley, vice-président de la FSSS-CSN, renchérit : « Le gouvernement met de côté les principes qui sous-tendent la démarche devant mener à l’équité salariale pour nous déposer une offre purement comptable sans lien avec les réalités observées. Il fait en sorte que les comparateurs masculins qu’il a lui-même reconnus par voie législative ne deviennent que de vagues repères permettant de faire osciller la valeur des titres d’emploi féminins dans les CPE selon l’humeur et les objectifs du Conseil du trésor », s’insurge-t-il.
Selon Claudette Carbonneau, présidente de la CSN, le gouvernement libéral est à semer les graines d’une dilution de la mission des CPE. « Le contexte de crise que la ministre Théberge est à monter de toute pièce nous amène tout droit à une tentative de retour en arrière. Possible relégation des garderies en milieu familial hors du réseau des CPE, remise en cause de la gestion des centres de la petite enfance autour de cas isolés et atypiques, blocage d’un règlement sur l’équité qu’elle voudra présenter comme étant une demande exagérée : autant de gestes et de déclarations de la ministre qui nous indiquent comment son gouvernement entend agir pour, d’une part, affaiblir la nature communautaire du réseau et, d’autre part, s’en prendre aux droits des travailleuses », analyse la présidente de la CSN.
Les 7800 travailleuses qui seront en grève à compter de demain représentent près de 95 % de toutes celles qui sont syndiquées et environ 30 % des travailleuses des CPE. Mardi, lors de la troisième journée de débrayage, elles participeront à de grands rassemblements à Montréal et à Québec auxquels toutes les travailleuses de CPE, qu’elles soient syndiquées ou non, sont conviées.
Source : CSN – 2 juin 2005
Pour renseignements : Roger Deslauriers, Service des communications de la CSN, tél. : 514 598-2378, cel. : 514 916-8041