Plan d’action québécois pour le secteur manufacturier
Un bon signal selon la CSN
« Le plan d’action dévoilé, ce matin, par le gouvernement du Québec pour appuyer le secteur manufacturier en crise constitue un bon signal », a estimé le trésorier de la CSN, Pierre Patry.
La CSN salue notamment la mise sur pied d’un fonds vert, les crédits d’impôt pour la formation et la bonification du crédit de taxe sur le capital, une mesure qui selon le trésorier, Pierre Patry, devrait d’ailleurs être privilégiée par rapport à l’abolition de la taxe sur le capital prévue en 2011. « Une mesure générale comme celle de l’abolition de la taxe sur le capital ne permet pas d’évaluer correctement si les entreprises réinvestissent dans la modernisation de leurs installations. C’est pourquoi nous préférons, de loin, une augmentation du crédit de taxe sur le capital qui passera de 10 à 15 % ».
La CSN est aussi favorable à la mise en place d’une politique d’achat public visant à favoriser les entreprises manufacturières québécoises. La centrale syndicale reproche, cependant, au plan de demeurer insuffisant. « Trois cent millions d’argent frais, c’est trop peu devant l’ampleur de la crise. Au Québec, c’est 135 000 emplois manufacturiers qui ont été perdus, soit l’équivalent d’un emploi sur cinq, depuis le 31 décembre 2002, dont 65 000 depuis l’arrivée des conservateurs », rappelle Pierre Patry.
Ottawa doit faire sa part
La CSN dénonce, par ailleurs, l’inaction du gouvernement fédéral, alors que des surplus de 11 milliards de dollars sont attendus cette année encore. « Ottawa devrait augmenter considérablement la mise et mettre notamment en place des mesures pour favoriser la recherche et le développement ainsi que le renouvellement des équipements et de la machinerie, à la faveur d’un dollar élevé », a martelé le trésorier de la CSN.
Ce dernier a présenté une série de pistes de solution, plus tôt cette semaine, devant le Comité permanent des Finances de la chambre des Communes. La CSN estime que le gouvernement fédéral doit rapidement faire sa part et instaurer un programme de prêts et de garanties de prêts avantageux qui permettrait aux entreprises qui manquent de liquidités d’investir dans la modernisation de leur entreprise.
Le gouvernement fédéral doit également soutenir les nombreux travailleurs en difficulté, en bonifiant le régime d’assurance-emploi et en mettant en place un programme de soutien du revenu pour les travailleurs âgés qui ne pourront se recycler et qui viendrait établir un pont entre les prestations d’assurance-emploi et celles de la Régie des rentes.
La Banque du Canada doit aussi réagir
Le boom pétrolier albertain, qui est pour une bonne part à l’origine de l’appréciation trop rapide du dollar canadien, génère une inflation que la Banque du Canada cherche à contenir en pratiquant des taux d’intérêt trop élevés, ce qui contribue aussi à l’appréciation du dollar. C’est ainsi que le développement économique de l’Ouest canadien se fait aux dépens de l’Ontario et du Québec, où l’on trouve 80% du secteur manufacturier canadien.
« Pour arriver à juguler la crise actuelle, il faut que tous les acteurs mettent l’épaule à la roue. La Banque du Canada doit pratiquer une politique monétaire moins restrictive et réduire les taux d’intérêt de court terme, ce qui fera diminuer la valeur du dollar canadien », de conclure Pierre Patry.
La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les types de milieux de travail, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.
Source : CSN – 23 novembre 2007
Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, cellulaire : 514 894-1326