Le ministre Couillard doit empêcher la fermeture de l’unité de soins palliatifs à Notre-Dame-de-la-Merci
Alors que le manque de ressources en soins palliatifs au Québec est dénoncé par de nombreux intervenants, une sérieuse menace de fermeture plane au-dessus de l’unité de soins palliatifs du pavillon Notre-Dame-de-la-Merci dans le nord de Montréal.
Parce qu’aucune nouvelle admission n’a été acceptée, le nombre de patients est passé, en moins d’un mois, à quatre alors qu’il est normalement de dix. Pourtant, le 4 février, le nombre de patients sur la liste d’attente s’élevait à 22. L’expertise et le dévouement du personnel et des bénévoles qui y oeuvrent pourraient, sans plus d’égard, être soustraits des ressources destinées aux patients en phase terminale.
Selon Claudette Carbonneau, l’intervention du ministère est urgente : « Laisser s’appliquer la décision inacceptable de la direction du CSSS de fermer, soi-disant temporairement, l’unité de soins palliatifs du pavillon NDM serait une démonstration d’incohérence soutenue du ministère de la Santé et des Services sociaux. D’un côté, M. Couillard fait montre d’une compassion envers les patients en fin de vie, à laquelle on s’attend d’un ministre de la Santé, de l’autre non seulement son ministère n’injecte-t-il pas les fonds nécessaires pour assurer des soins palliatifs, il laisserait fermer une unité de soins aussi précieuse, efficace et appréciée que celle de Notre-Dame-de-la-Merci. Le ministre a le devoir de s’interposer », insiste la présidente de la CSN.
Au Québec, seulement 10 à 15 % des gens atteints de longues maladies, comme le cancer, reçoivent des soins palliatifs en fin de vie. Prenant acte de la situation, le ministre de la Santé et des Services sociaux indiquait, le 23 avril 2004, que les nouvelles sommes investies cette année-là allaient permettre aux équipes de lutte contre le cancer d’embaucher des infirmières pivots, des professionnelles capables d’informer, d’orienter et de rassurer les patients. Il ajoutait : « Le champ des soins palliatifs pourra aussi profiter de ce réinvestissement. » Pourtant aucune somme spécifique n’a été prévue dans les derniers budgets du Québec pour assurer une intervention davantage planifiée pour les personnes en fin de vie.
Pour sa part, Madeleine Bernèche, la porte-parole des infirmières et des infirmières auxilliaires du Pavillon Notre-Dame de la Merci affirme que le personnel et les bénévoles vivent des jours sombres, mais qu’ils refusent de baisser les bras : « Le manque de transparence de l’employeur laisse planer toutes sortes d’hypothèses concernant la véritable nature de la décision qui a été prise. Cette décision relève-t-elle d’un problème budgétaire ou d’un manque de médecins ? Est-elle une conséquence de la création toute récente du CSSS ou de nouvelles orientations administratives ou ministérielles ? Rien n’est limpide. Une chose est sûre, les décideurs locaux devront s’expliquer davantage. Nous sommes incapables d’accepter que la fermeture de l’unité de soins pour les personnes en fin de vie, dans laquelle nous uvrons, soit le simple fait d’une approche comptable ou le résultat d’une lutte intestine.
Créée en 1990, l’unité de soins palliatifs de Notre-Dame-de-la-Merci accueille, depuis, des personnes en fin de vie du territoire Nord de l’île de Montréal. Cet établissement est devenu, depuis juillet 2004, un pavillon fusionné au sein du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Nord de l’île et Saint-Laurent.
Source : CSN – 23-02-2005
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