L’avenir des Aciers Inoxydables Atlas à Sorel-Tracy
La CSN lance un pressant appel à la négociation
La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a lancé ce matin « un appel pressant » à la négociation à la compagnie Slater Steel dans le but d’examiner avec celle-ci toutes les avenues pouvant conduire à assurer la rentabilité de son usine Aciers Inoxydables Atlas, à Sorel-Tracy.
Sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, Slater Steel pourrait déposer, demain, une requête devant la Cour ontarienne visant à procéder à la liquidation de ses actifs, dont les Aciers Atlas et ses installations à Hamilton.
« Compte tenu des enjeux, plus de 400 emplois sont en péril à Sorel-Tracy, une région en difficulté économique, nous trouvons aberrant que l’employeur n’ait pas participé à des discussions sérieuses et en profondeur avec le syndicat concernant la situation aux Aciers Atlas. Plutôt que d’avoir de véritables échanges, c’est plutôt à une mascarade que nous avons eu droit », a dénoncé Claudette Carbonneau.
Une stratégie inhabituelle
En compagnie du président de la Fédération de la métallurgie de la CSN, Alain Lampron, et de celui du syndicat, elle a aussi affirmé : « Nous ne comprenons pas pourquoi la compagnie ne veut pas tout regarder, tout envisager, pour maintenir ses activités à Sorel-Tracy et les emplois qui y sont rattachés. »
La présidente de la CSN s’est aussi étonnée du fait que « Slater maintient toujours ses demandes de concessions pécuniaires et refuse de considérer toute autre solution pour être plus rentable, comme l’organisation du travail à laquelle est prêt à participer le syndicat. »
Abondant dans le même sens, Alain Lampron s’est aussi interrogé sur la stratégie de Slater. « Pourquoi Slater veut-elle à tout prix liquider ses actifs plutôt que de s’asseoir avec le syndicat et discuter ? C’est assez inhabituel que ce soit la compagnie qui demande la liquidation plutôt que les créanciers. »
Pour sa part, le président du syndicat, Yves Larrivée, a fait valoir que l’aciérie de Sorel-Tracy est en bonne position et rentable : « Le carnet de commandes est plein jusqu’au printemps et Atlas en accepte encore. »
Un mandat clair
« Même après avoir rejeté à 94 % les concessions pécuniaires demandées par l’employeur le 17 décembre, les travailleurs ne nous ont pas dit de fermer les livres. Ils n’ont jamais remis en question le mandat clair qu’ils nous avaient donné en octobre, soit de négocier avec la compagnie pour discuter de l’ensemble de la situation », a précisé Yves Larrivée.
« Le syndicat, a-t-il dit, est prêt à entreprendre des négociations dès aujourd’hui. »
Il a aussi déclaré que, depuis le début, le syndicat a toujours pris soin d’informer ses membres.
Rappel des faits
Dans une lettre adressée ce matin au président de Slater Steel, M. Paul Davis, le syndicat rappelle certains faits.
En mai dernier, le syndicat et la compagnie ont conclu une nouvelle convention collective d’une durée de cinq ans comprenant plusieurs aménagements destinés à assurer la rentabilité de l’usine de Sorel-Tracy, « (…) aux dires mêmes de vos représentants à la table de négociation », peut-on lire dans le message envoyé à M. Davis.
Mais, le 2 juin, la compagnie a décidé de se mettre sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
En août, les représentants de Slater ont rencontré les dirigeants syndicaux de ses usines au Québec et en Amérique du Nord exigeant des concessions de 30 M$, dont 4 M$ à Sorel-Tracy.
Dans la lettre adressée à M. Davis, le syndicat déplore que : « jusqu’ici, nous n’avons pu débattre de l’ensemble de la situation avec vos représentants ou vous-même. Vous avez toujours refusé de considérer toute autre avenue que le maintien de vos demandes en termes de concessions à incidence monétaire. Même si des discussions ont eu lieu, aucune ne s’est déroulée en toute transparence et en toute connaissance de cause quant à l’avenir immédiat et à moyen terme de votre usine de Sorel-Tracy. »
La lettre rappelle également au dirigeant de l’entreprise qu’à l’automne le syndicat lui a proposé une approche visant à remanier l’organisation du travail en vue d’améliorer la rentabilité de l’usine, préalablement à tout échange touchant d’éventuelles concessions à incidence pécuniaire. « Vous avez toujours écarté notre approche en invoquant divers motifs », peut-on y lire également.
« Il est minuit moins cinq. Dans l’intérêt de tous, nous croyons que Slater Steel doit choisir la voie du dialogue plutôt que d’entreprendre des procédures juridiques », a conclu la présidente de la CSN.
Source : CSN – 08-01-2004
Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, (514) 598-2155 Michel Crête, CSN-Information (514) 598-2454