La CSN dit non à toute agression contre l’Irak
“La CSN rejette et condamne toute agression armée contre l’Irak et demande au gouvernement canadien de rejeter et de condamner cette possible agression. Nous exigeons que le Canada et les Canadiens ne soient en rien associés à une telle agression.”
C’est en ces termes que la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a lancé un appel pressant au gouvernement canadien devant l’imminence d’une agression armée contre l’Irak, en s’adressant aux quelque 200 militantes et militants réunis à Québec au premier conseil confédéral à se tenir depuis le congrès de la CSN, en mai dernier. A cette occasion, la présidente a rappelé que la CSN appuie le renforcement et l’application de mécanismes multilatéraux de contrôle de la production et du stockage des armes dans tous les pays, ainsi que les mécanismes multilatéraux de maintien de la paix et de résolution pacifique des conflits.
“Sur une note plus heureuse, a poursuivi la présidente, la terre a tremblé au Brésil, dimanche dernier, et ce n’était pas une catastrophe naturelle. ” Claudette Carbonneau a souligné la victoire au premier tour des élections présidentielles de Lula Luiz da Silva, syndicaliste métallurgiste et leader du parti des travailleurs. “Nous souhaitons pouvoir fêter avec eux dans trois semaines.”
Plus près de nous, la présidente de la CSN a salué le consensus élargi à la société civile intervenu hier au Forum sur le déséquilibre fiscal : “Ce front commun élargi se veut une force accrue pour appuyer les premiers ministres des provinces et des territoires qui font pression actuellement sur le gouvernement fédéral pour trouver une réponse structurante à un problème structurel en vue de donner de l’oxygène à la santé, l’éducation et aux mesures de soutien à la famille.”
Du même souffle, la présidente de la CSN a dénoncé les nouvelles incursions du gouvernement fédéral dans les champs de compétence provinciale, avec notamment son nouveau programme pour les familles aux prises avec un parent ou un enfant gravement malade. “Les surplus de la caisse d’assurance- emploi vont-ils financer ces nouveaux programmes au lieu de profiter aux chômeurs qui ont vu réduire la durée et le niveau de leurs prestations ?”, s’est demandé la présidente, qui attend de pied ferme le prochain budget fédéral de Jean Chrétien. “Reste à voir ce que ce si grand ami du Québec nous concoctera, lui qui ne se cache déjà pas de ses velléités centralisatrices.”
Par ailleurs, concernant la scène québécoise, la présidente de la CSN a souligné la légèreté des discours en cette campagne pré-électorale. “Il faut relever le niveau du débat politique et la CSN s’y emploiera au cours des prochains mois, puisque pour l’instant, le débat est plutôt clinquant et boule de Noel, comparativement à l’importance des enjeux.” Taux d’imposition unique, système de santé à deux vitesses, privatisation à tous vents des services publics, des garderies qui subsistent sur un organigramme mais qui en arrachent parce que le financement leur échappe, haro sur la formule Rand, mort à la sécurité d’emploi, la présidente de la CSN n’a pas été tendre à l’endroit des changements auxquels nous convie l’ADQ de Mario Dumont. “Si la Dumonterie ne frappait que les Marcel Dutil, nous pourrions nous en accommoder, surtout que les déclarations de la fin de semaine noyaient tous les repères habituels entre la droite et la gauche.”
Claudette Carbonneau espère que la campagne électorale ne sera pas une source de paralysie pour le gouvernement du Québec, qui doit se pencher sur le projet de loi visant l’élimination de la pauvreté et la révision en profondeur des normes du travail.
En matière syndicale, la présidente a souligné la 5e ronde de négociations dans l’hôtellerie qui a permis des gains spectaculaires. Cette ronde s’est d’ailleurs bouclée hier par un règlement au Hilton de Québec. L’instauration du régime de retraite pour les travailleurs et travailleuses des garderies a également marqué un immense pas en avant, même si le gouvernement et les CPE contestent actuellement le droit de syndicalisation des éducatrices en milieu familial. “Les employeurs et le gouvernement doivent cesser cette guérilla d’arrière-garde et s’asseoir à la table des négociations pour faire progresser les conditions de travail et l’organisation des services.”
La présidente a également réitéré son appui indéfectible aux travailleurs de Cargill en conflit depuis 31 mois, de même qu’aux 500 travailleurs de la mine Horne de Rouyn-Noranda en grève depuis le 18 juin. “Alors que Noranda enregistre un bénéfice net de 43 millions au deuxième trimestre, ce qu’elle offre à ses travailleurs signifierait un recul de 25 ans dans leurs conditions de travail.” Les travailleurs de Noranda, qui manifestent aujourd’hui dans la région de Montréal, viendront demain au conseil confédéral pour expliquer leur lutte. Le conseil confédéral, qui se tient au Centre des congrès de Québec, se termine vendredi.
(Source: CSN 09-10-2002 — Renseignements: Michelle Filteau, cell : 514-598-2155)