Rapport Romanow
Un diagnostic juste, mais des recommandations qui nous plongent directement dans de sérieux problèmes constitutionnels
Pour la CSN, le rapport déposé aujourd’hui par le président de la Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada, Roy Romanow, analyse de façon judicieuse les problèmes qui confrontent les systèmes de santé au Canada. Sauf que ses recommandations principales viennent heurter de front un consensus clair exprimé au Québec, à savoir que les services de santé sont de compétence exclusive du Québec.
Priorité accordée au système public
La CSN salue le fait que M. Romanow lance l’unique pari qu’un système public financé par l’État est plus efficace, plus efficient, plus économique, plus équitable et plus en mesure de répondre aux attentes de la population. Ce rapport est important, a affirmé la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher. ” Après 18 mois de débats, de rencontres et d’études, il vient dire ouvertement aux promoteurs du privé qu’ils n’ont pas été en mesure de prouver que le privé est supérieur au public. À ce titre, je crois que les résultats de cette commission constituent dorénavant un point de repère important .”
Reconnaissance du sous-financement
M. Romanow a reconnu que les compressions dans les transferts du gouvernement fédéral ont fragilisé les services de santé partout au Canada. La CSN se réjouit de la recommandation du rapport visant à accroître de façon substantielle les montants alloués par le fédéral au financement du système de santé.
La CSN se dit aussi d’accord avec l’idée de réviser le transfert social canadien (le TSC) pour que les montants dédiés à la santé soient clairement identifiés.
L’erreur de Romanow
Malgré la volonté de tout mettre en oeuvre pour sauver les systèmes de santé, M. Romanow fait l’erreur de placer les changements qu’il propose directement dans le tourbillon des problèmes constitutionnels. ” Ainsi, souligne Denise Boucher, il risque de paralyser toutes les possibilités d’appliquer des solutions concrètes, innovatrices et urgentes aux problèmes actuels. ”
M. Romanow propose que la nouvelle enveloppe budgétaire soit réservée à cinq programmes nationaux, bien ciblés en fonction de normes nationales. Ces programmes fixent des cibles sur lesquelles le Québec est déjà engagé, notamment les services de première ligne et l’assurance-médicament. Pourtant, ce nouveau financement est conditionnel à un consensus intergouvernemental rendant à toutes fins pratiques la démarche problématique.
Dans un domaine aussi sensible que la santé, la CSN aurait souhaité une approche beaucoup plus flexible, plus respectueuse des réalités particulières du Québec. De toute évidence, le rapport Romanow s’inscrit dans une approche très centralisatrice.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est la plus importante organisation syndicale dans les secteurs de la santé et des services sociaux au Québec. Elle représente plus de 100 000 travailleurs et travailleuses dans ces secteurs d’activité.
(Source: CSN 28-11-2002 — Renseignements : Henri Goulet, (514) 703-0775 (cellulaire) ou Michelle Filteau, (514) 598-2155