Élections québécoises 2008
De l’hypocrisie à l’insolence
Consterné d’entendre la promesse électorale de Jean Charest de bonifier les conditions de travail des infirmières et des infirmières auxiliaires par des primes salariales pour les attirer et les maintenir dans le réseau public, le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) dénonce avec véhémence cette tentative de récupération du chef du Parti libéral du Québec.
Pour le conseil central, cette promesse relève d’un mépris affiché et d’une ignorance de la réalité quotidienne que vivent l’ensemble des salarié-es du réseau qui doivent composer avec une rareté de main-d’uvre et une dégradation marquée de leurs conditions de travail depuis plusieurs années.
Rappelons que le gouvernement libéral de Jean Charest a modifié radicalement la configuration du réseau de la santé et des services sociaux avec le projet de loi 25 adopté à l’Assemblée nationale sous le bâillon en décembre 2003. De la même façon, son gouvernement a fait adopter le projet de loi 30. Celui-ci imposait un mode de représentation syndicale invalidé ensuite par la Cour supérieure du Québec. Cette loi renvoyait aussi unilatéralement la négociation d’une vingtaine de matières de la convention collective au niveau local sans droit de grève et sans mécanisme de règlement de différends pour l’avenir.
Ce même gouvernement de Jean Charest en a rajouté. Il a imposé par décret en 2006 l’ensemble des conditions de travail des syndiqué-es du secteur public ainsi que des augmentations salariales en deça du taux annuel d’inflation, ce qui a augmenté l’écart défavorable du secteur public avec le secteur privé « comparable », selon l’Institut de recherche et d’information sur la rémunération.
De plus, le parti libéral de Jean Charest veut se donner une bonne image de protecteur du réseau public alors que, par sa loi 33, il ouvre toutes grandes les portes de la santé à une plus grande intrusion du secteur privé qui vient arracher littéralement des ressources déjà manquantes au secteur public, avec de surcroît du financement en provenance de l’État.
Cette situation est intolérable et inacceptable. Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) demande donc au prochain gouvernement de garantir un réseau de santé et de services sociaux public de qualité, accessible et universel, offrant de bonnes conditions de travail et salariales à l’ensemble de ses salarié-es, ce qui va bien au-delà des clips partisans de la présente campagne électorale.
Source : CSN – 18 novembre 2008
Pour renseignements : Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, tél. : 418 573-0080