Le trésorier de la CSN, Pierre Patry, invite le premier ministre du Québec, Jean Charest, à mesurer avec extrêmement de prudence les solutions avancées en fin de semaine par l’aile jeunesse de son parti visant la hausse des tarifs des services publics. « Une telle solution est beaucoup trop restrictive. Quant à nous, on ne peut établir une politique d’équilibre budgétaire sans revoir l’ensemble des sources de revenus de l’État – impôts, tarification, taxes, etc –, et ce, autant pour les individus que pour les entreprises », d’affirmer Pierre Patry. Pour la CSN, l’étude des revenus de l’État ne peut se faire sans celle des besoins sociaux, culturels et économiques. On doit parvenir à obtenir les revenus nécessaires afin d’assurer le financement adéquat des services publics dans une perspective d’équité sociale. « Chaque choix comporte des impacts différents sur les revenus des familles et des individus. Hausser strictement la tarification des services, ce n’est pas la même chose que de revoir le régime fiscal. Les jeunes du Parti libéral auraient dû notamment s’opposer à la promesse de leur chef, faite lors de la dernière campagne électorale, de réduire les impôts d’un milliard de dollars et inciter ce dernier à occuper le terrain fiscal délaissé par le fédéral qui a abaissé la TPS, décisions qui ont lourdement privé l’État de revenus », de rappeler Pierre Patry. Pour le trésorier de la CSN, le débat public doit aussi tenir compte des attentes de la population qui imposent de bonifier des mesures portant sur le soutien au développement économique, les services à domicile, les places en centre d’hébergement, la pérennité du régime d’assurance parentale, ainsi que des efforts additionnels en éducation, en environnement et au chapitre du transport en commun. « Bref, il ne s’agit pas seulement de rééquilibrer les finances publiques, mais d’établir une base budgétaire qui permet au Québec de remplir l’ensemble de ses missions dans une perspective d’équité fiscale », de conclure le trésorier de la CSN.