La CSN juge insultants les ajustements versés aux femmes le 29 juin 2003
Le 29 juin 2003, le gouvernement du Québec va verser des ajustements de salaire à plusieurs travailleuses des secteurs public et parapublic : 60 millions de dollars en rétroactivité pour les périodes finissant le 21 novembre 2001 et le 21 novembre 2002. À terme, en 2006-2007, il y aura un ajout , par année, de 210 millions de dollars à la masse salariale soit, globalement, moins de 1 % d’augmentation. Cette masse salariale totale des employé-es de l’État est de 24 milliards annuellement. Les ajustements sont insuffisants et ne constituent EN RIEN une résolution au problème grave de la discrimination vécue par les femmes. NON, l’État n’est pas conforme à l’esprit de la Loi sur l’équité salariale avec ces miettes jetées aux quatre vents. Le travail reste donc à faire pour le nouveau gouvernement libéral.
Un bref rappel de quelques dates importantes :
- En 1996, la Loi sur l’équité salariale est adoptée et la Commission de l’équité salariale est mise en place ;
- En 1998, le gouvernement dépose un rapport à la Commission pour faire approuver son plan de relativité salariale avec les employées de l’État ; rapport que la CSN dénonce comme étant non conforme à la loi ;
- En 1999, le gouvernement signe une lettre d’entente avec la CSN prévoyant la création d’un groupe de travail pour réaliser un véritable programme d’équité salariale ;
- En 2000, la Commission approuve le rapport gouvernemental de 1998 à l’exception de la méthode de calcul des écarts entre les salaires des emplois féminins et masculins. La CSN porte alors la cause devant les tribunaux puisque ce plan de relativité salariale perpétue la discrimination et ne rend pas justice au travail des femmes ;
- En 2001, le gouvernement rencontre la CSN, la CSQ, la FIIQ, la FTQ et le SFPQ et leur propose d’engager une démarche d’équité salariale en intersyndicale ;
- Le 29 juin 2003, pour se conformer la décision de 2000 de la Commission, le gouvernement commence à verser des ajustements salariaux, ce qui ne règle pas le problème de l’équité salariale.
Donc, depuis deux ans, des travaux intenses se sont déroulés entre le gouvernement et les syndiqué-es de la CSN, de la CSQ, de la FIIQ, de la FTQ, et du SFPQ dans le cadre d’une démarche d’équité salariale. Une besogne colossale, jamais effectuée au Québec, a été abattue. Un travail technique, un travail de moine: 10 000 enquêtes dans tous les secteurs d’emplois, des centaines d’évaluations de catégories d’emplois féminins et masculins menées par des militantes et des militants du secteur public et par le gouvernement. Mais tout ce labeur doit maintenant donner des fruits : le nouveau gouvernement ne peut se décharger de ses obligations et doit terminer la démarche. Nous attendons avec impatience une rencontre avec Monique Jérôme-Forget, la présidente du Conseil du trésor, qui tergiverse depuis mai dernier quant à la poursuite des travaux d’équité.
Au delà de la partisanerie politique, le gouvernement doit donner suite aux engagements pris par l’État depuis deux ans. Sinon, le 29 juin 2003 sera gravé dans les mémoires comme une grossière tromperie des femmes du secteur public québécois qui ne vont pas se contenter de ce bonbon empoisonné.
Source : CSN – 28-06-2003
Pour renseignements : Sylvie Joly (514) 598-2428 Interviews possibles avec Louis Roy, 1er vice-président à la CSN