La Ville de Gatineau finance la pénurie d’infirmières du CSSSG

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LETTRE OUVERTE DU CONSEIL CENTRAL DE L'OUTAOUAIS-CSN

La Ville de Gatineau finance la pénurie d’infirmières du CSSSG

Par les temps qui courent, il semble qu’il soit de bon ton de réciter les versets du néolibéralisme, dont les croyants prêchent les vertus du libre marché économique et s’opposent systématiquement et aveuglément au maintien de la place de l’État dans les secteurs essentiels comme la santé, l’éducation ou le logement. Plusieurs apôtres de la concurrence, de la productivité et du profit dénoncent haut et fort le monopole de l’État dans le secteur de la santé (et dans bien d’autres secteurs)  en omettant de préciser que ce « monopole » est détenu par les huit millions de citoyens québécois qui préfèrent chanter les refrains du droit à la santé pour tous, de la solidarité et de l’équité sociale.

Les prêcheurs ne manquent pas et cette religion gagne de plus en plus d’adeptes. En effet, les 5, 6 et 7 novembre derniers, se tenait à Saint-Sauveur un sommet mondial ou se réunissaient, à huis clos, des décideurs politiques et des entrepreneurs privés du domaine de la santé, afin d’échanger de l’information « loin des lobbies, des médias et des groupes de pression… ». Il était entre autres questions, à ce qui est convenu de nommer « Davos de la santé », de l’élargissement de la part du secteur privé dans la santé.

On peut aussi penser à la mise sur pied du comité de réflexion sur le financement de la santé présidé par Claude Castonguay. À quoi s’attendre d’un tel comité lorsque l’on connaît les liens étroits entre Castonguay et l’industrie de l’assurance privée au Québec. Inutile de rappeler que les assureurs se frottent les mains à l’idée de voir de plus en plus de services de santé passer au secteur privé et donc éligibles à une couverture d’assurance privée.

En Outaouais…

Le lundi 12 novembre dernier avait lieu, au chic restaurant Le Saint-Estèphe de Gatineau, un 5 à 7 hors de l’ordinaire, afin de souligner le lancement d’une nouvelle entreprise privée de la santé : le SAPSO (Service ambulatoire de prise de sang de l’Outaouais). Le lancement a été entièrement financé par la firme multinationale pharmaceutique suisse Roche. La classe politique était au rendez-vous de cette célébration : le ministre représentant la région de l’Outaouais, M. Benoît Pelletier, le DG du CSSSG, M André O. Rodier, le P.D.G. de l’Agence de la santé de l’Outaouais, M Guy Morissette, ainsi le maire de Gatineau, M. Marc Bureau, sans compter des représentants de la multinationale Roche, des infirmières, des médecins, des pharmaciens, etc. Y’avait du monde à’messe!

Les deux propriétaires du SAPSO sont des ex-infirmières du réseau de la santé de l’Outaouais. Ces deux infirmières qui, malheureusement ne pratiqueront désormais plus dans le réseau public, offriront, au coût de 35 $ la prise de sang, un service actuellement offert gratuitement dans le système public de santé. Le SAPSO nous semble donc offrir un exemple probant d’une des causes de la pénurie d’infirmières, c’est-à-dire le transfert de personnel vers un réseau de la santé parallèle privé.

Lors de cette célébration, le maire de Gatineau prit la parole afin d’exprimer la nécessité d’une telle initiative privée, ainsi que son empressement personnel à y adhérer. Il a surtout annoncé la participation financière de la Ville de Gatineau via le CLD (Centre local de développement) pour un montant de 10 000 $. La Ville n’est pas la seule à encourager ce projet. En effet, la Chambre de commerce de Gatineau et le Carrefour jeunesse emploi Outaouais sont eux aussi impliqués dans la création de ce service privé.

 

Nos élites économiques et politiques régionales ont donc investi, argent, temps et poids politique afin de faire de cette entreprise une occasion d’affaire rentable.  Par le fait même, elles soutiennent le transfert des emplois à fort prix du secteur public vers le secteur privé. Est-ce que ces élites sont conscientes qu’elles participent directement à financer l’aggravation de la pénurie d’infirmières dans le système de santé ? Ne vaudrait-il pas mieux qu’elles investissent temps, argent et poids politiques à réinvestir dans notre système de santé public, propriété de l’ensemble des Québécois, dont les fonds sont détournés vers l’industrie biopharmaceutique et médicale au détriment des services publics de santé et sociaux ?


Source : Conseil central de l’Outaouais-CSN – 6 décembre 2007 François Marchand, Action santé Outaouais Michel Quijada, CSN-Outaouais Vincent Greason, Table ronde des OVEP de l’Outaouais (TROVEPO)

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