Le gouvernement fédéral frappe les employés de Radio-Canada—CBC et leurs syndicats en modifiant unilatéralement et de façon rétroactive les conventions collectives antérieures et en fixant jusqu’en 2011 le taux des augmentations salariales. La CSN, à laquelle est affilié le Syndicat des communications de la Société Radio-Canada (SCSRC) a entrepris de contester la constitutionnalité de loi C-10 qui permet cette violation du droit à la négociation. Au moment de son dépôt le projet de loi prévoyait ne concerner que la fonction publique fédérale, la SRC et d’autres sociétés d’État n’y ont été incluses que subséquemment. Selon Alex Levasseur, président du Syndicat des communications de la SRC, l’addition des interventions fédérales auprès de Radio-Canada—CBC fait craindre le pire. « Au moment où nous amorçons à peine le processus de renouvellement de notre convention collective, on nous annonce des coupes budgétaires importantes et on nous dit que tout le volet des taux d’augmentations salariales ne peut plus être l’objet de discussion entre la direction de la SRC et ses syndicats. L’autoritarisme lourd dont fait preuve le gouvernement nous mène, ainsi que la direction de la SRC, vers un goulot d’étranglement dans lequel les choix deviendront de plus en plus limités. L’État fédéral voudrait-il réduire considérablement la place qu’occupe la société d’État au Québec et au Canada qu’il ne s’y prendrait pas autrement », d’expliquer le président du SCSRC. La loi C-10 est une loi omnibus dite d’exécution du budget 2009. Elle a, entre autres, pour effet de réduire à 1,5 % les augmentations salariales déjà négociées et d’imposer ce plafond aux salariés visés jusqu’en 2011.