Le Parti québécois réaffirme sa position sur le rapport Castonguay

Articles récents

Les auxiliaires d’enseignement de McGill obtiennent 15,5 % d’augmentation

Les auxiliaires d’enseignement de McGill obtiennent 15,5 % d’augmentation

Réunis en assemblée générale jeudi soir, les 1600 auxiliaires d’enseignement de l’Université McGill ont mis fin à…
Avenir de la forêt : La CSN s’inquiète de l’avenir de la scierie Petit Paris

Avenir de la forêt : La CSN s’inquiète de l’avenir de la scierie Petit Paris

La CSN s’inquiète de l’avenir de Produits Forestiers Petit Paris à Saint-Ludger-de-Milot, au Lac-Saint-Jean. L’entreprise pourrait…
Une nouvelle clinique Lacroix pour accentuer les problèmes du réseau de la santé

Une nouvelle clinique Lacroix pour accentuer les problèmes du réseau de la santé

Nous apprenions dernièrement par les réseaux sociaux qu’une nouvelle clinique de médecine privée allait ouvrir à…
Résidence Le Dufresne : il y a une limite à presser le citron

Résidence Le Dufresne : il y a une limite à presser le citron

Confinés au seuil du salaire minimum, les employé-es de la résidence pour aîné-es Le Dufresne dénoncent…
À moins d’avancées en négociation, l’école de langues ILSC–Montréal se dirige vers la grève

À moins d’avancées en négociation, l’école de langues ILSC–Montréal se dirige vers la grève

Après des mois de négociation, les enseignantes et les enseignants de l’école de langues ILSC–Montréal lancent…
Budget fédéral  2024: un pas vers plus de justice fiscale

Budget fédéral  2024: un pas vers plus de justice fiscale

La CSN salue les augmentations d’impôt sur les gains en capital de plus de 250 000 $.…

Libre opinion

Le Parti québécois réaffirme sa position sur le rapport Castonguay

Pour un système public et contre le statu quo

Lors de la publication du rapport Castonguay, certaines personnes ont prétendu que la position du Parti québécois n’avait pas été claire. Je souhaite donc réitérer la position présentée le jour même de la publication du rapport. Notre choix est de continuer à travailler au maintien d’un système public de santé fort, accessible, de qualité et bien financé. Soigner notre monde, améliorer la qualité de vie des gens, assurer leur égalité devant la maladie: voilà ce qui doit être selon nous les missions premières du réseau.

Nous ne croyons pas qu’il faille élargir la place du privé d’autant que l’accroissement constant de la proportion du privé au cours des dernières années n’est pas venu résoudre les problèmes de notre système de santé. C’est pourquoi nous sommes opposés à l’élargissement des assurances privées dans la santé et au décloisonnement de la pratique médicale. Cela reviendrait selon nous à siphonner les ressources des établissements publics pour les détourner vers le privé. Un raccourci, réservé à quelques privilégiés, serait ainsi ouvert, alors que l’attente ne diminuerait pas pour l’ensemble des usagers.

Contre le statu quo

Mais être en faveur du public ne veut pas dire appuyer le statu quo. Nous investissons 24 milliards de dollars par année dans ce système et nous devons arriver à en avoir plus pour notre argent. C’est là une préoccupation constante du groupe de travail dirigé par Claude Castonguay.

Il y a des ressources mal utilisées dans notre réseau, tous les intervenants qui s’y trouvent le confirmeront. D’ailleurs, on s’explique mal la décision du ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, de donner en sous-traitance à des cliniques médicales privées la tenue de centaines d’opérations, alors que de nombreuses salles d’opération sont sous-utilisées dans nos propres établissements. Encore une fois, cela revient à sortir les ressources du système public, multiplier les acteurs et augmenter les coûts.

Mettons les choses au clair : nous sommes en faveur d’un système public fort. Mais il faut se le dire, le nôtre a besoin d’être dépoussiéré et chacun doit faire sa part pour le rendre plus efficace. Il faut mettre en place des mécanismes pour améliorer la productivité, assurer la transparence et mesurer la performance.

Leadership demandé

Mais pour améliorer le système, il faut surtout, du leadership. Le chef de l’Action démocratique du Québec, Mario Dumont, peut bien se dire opposé à une hausse du fardeau fiscal des Québécois, il appuie néanmoins l’imposition d’un ticket modérateur. Alors que cette proposition est proprement odieuse, particulièrement pour la classe moyenne.

Quant au gouvernement Charest, on ne peut que s’étonner de son cynisme, lui qui, au cours des deux dernières années, a renoncé à près de 3,5 milliards de dollars en refusant de s’approprier le champ fiscal abandonné par le fédéral, en utilisant la hausse des transferts fédéraux pour diminuer les impôts. Cela témoigne de son manque de vision ainsi que d’une abdication de ses responsabilités sociales face à l’avenir.

Ce qu’il faut retenir du rapport Castonguay, c’est que les solutions existent. Il s’agit de faire preuve d’imagination et d’audace.

Clarté et fermeté

Mais, surtout, il importe d’être clair et ferme dans notre choix de développer le système de santé public du Québec et de cesser d’envoyer le message que le gouvernement tergiverse. C’est une question de leadership. C’est aussi une question de respect à l’endroit des malades et des milliers de travailleurs et de professionnels de tous les établissements de santé. Ce sont eux qui tiennent le réseau à bout de bras et c’est vers eux qu’il faudra se tourner pour en assurer la pérennité.

Être pour un système public de santé tout en rejetant le statu quo : c’est le choix que nous proposerons aux Québécois lorsqu’ils seront appelés à choisir leur prochain gouvernement. C’est là où loge le Parti québécois.

Bernard Drainville est député de Marie-Victorin et porte-parole du Parti québécois en matière de santé

Source : Le Devoir, page A-6, 3 mars 2008

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest WeChat Mix Pocket

À LA UNE

Le Point syndical  automne 2023