Le retard salarial du secteur public se perpétue – ,Conséquence de choix politiques à courte vue

Articles récents

Les auxiliaires d’enseignement de McGill obtiennent 15,5 % d’augmentation

Les auxiliaires d’enseignement de McGill obtiennent 15,5 % d’augmentation

Réunis en assemblée générale jeudi soir, les 1600 auxiliaires d’enseignement de l’Université McGill ont mis fin à…
Avenir de la forêt : La CSN s’inquiète de l’avenir de la scierie Petit Paris

Avenir de la forêt : La CSN s’inquiète de l’avenir de la scierie Petit Paris

La CSN s’inquiète de l’avenir de Produits Forestiers Petit Paris à Saint-Ludger-de-Milot, au Lac-Saint-Jean. L’entreprise pourrait…
Une nouvelle clinique Lacroix pour accentuer les problèmes du réseau de la santé

Une nouvelle clinique Lacroix pour accentuer les problèmes du réseau de la santé

Nous apprenions dernièrement par les réseaux sociaux qu’une nouvelle clinique de médecine privée allait ouvrir à…
Résidence Le Dufresne : il y a une limite à presser le citron

Résidence Le Dufresne : il y a une limite à presser le citron

Confinés au seuil du salaire minimum, les employé-es de la résidence pour aîné-es Le Dufresne dénoncent…
À moins d’avancées en négociation, l’école de langues ILSC–Montréal se dirige vers la grève

À moins d’avancées en négociation, l’école de langues ILSC–Montréal se dirige vers la grève

Après des mois de négociation, les enseignantes et les enseignants de l’école de langues ILSC–Montréal lancent…
Budget fédéral  2024: un pas vers plus de justice fiscale

Budget fédéral  2024: un pas vers plus de justice fiscale

La CSN salue les augmentations d’impôt sur les gains en capital de plus de 250 000 $.…

Le retard salarial du secteur public se perpétue – ,Conséquence de choix politiques à courte vue

Le retard salarial du secteur public se perpétue

Conséquence de choix politiques à courte vue

L’Institut de la statistique du Québec confirme, cette année encore, l’appauvrissement des salarié-es du secteur public par rapport à celles et ceux du secteur privé. Pour le vice-président de la CSN, Louis Roy, cette situation déplorable découle de choix politiques malheureux des gouvernements.

L’ISQ a dévoilé ce matin les résultats de son étude annuelle comparative sur la rémunération dans les secteurs public et privé. Selon l’Institut, pour un même travail, les salarié-es du secteur public reçoivent un salaire inférieur de 13,6 % par rapport à celui qui est versé aux autres employés syndiqués. Lorsqu’on prend en compte l’ensemble des avantages sociaux, le retard se creuse à 15, 4 %. L’ampleur des écarts varie selon les catégories d’emploi. Ainsi, les salaires versés aux ouvriers du secteur public sont de 30, 1 % inférieurs à ceux versés dans le secteur privé pour des emplois comparables.

Appauvrissement

La situation n’est pas en voie de se corriger. Les salarié-es du secteur public ont reçu des augmentations de 2 % au cours de la dernière année alors que pour les salarié-es syndiqués du secteur privé, elles se chiffrent à 2, 6 %. Ainsi, compte tenu de l’inflation qui devrait atteindre 2,5 % en 2008, les salarié-es du secteur public verront leur pouvoir d’achat diminuer pendant que l’ensemble des autres salarié-es amélioreront légèrement leur sort.

« Nos grands réseaux de services publics connaissent d’importants problèmes de pénuries de main-d’œuvre. Ce fléau s’étend sans cesse à de nouvelles catégories d’emploi. La rémunération n’est pas le seul levier dont dispose l’État pour que ce soit attrayant de faire carrière dans le secteur public, mais c’est sans contredit un facteur important », souligne Louis Roy. Certes, la victoire historique des femmes et de la CSN pour établir l’équité salariale dans le secteur public entraîne des effets bénéfiques, bien que le programme ne soit pas encore avalisé par la Commission de l’équité salariale. Néanmoins, il demeure que les salaires versés dans le secteur public ne sont pas à la hauteur des défis qui nous attendent.

Le coup de la sacoche : ça suffit !

« Mme Jérôme-Forget ne peut avoir une sacoche à géométrie variable selon ses volontés politiques ; vide quand elle veut décréter les salaires et pleine quand elle est en élection ! La population veut être rassurée sur les finances publiques. Mais elle veut aussi de bons services publics. Et ça, ça passe aussi par une amélioration des conditions de travail. Les missions de l’État doivent être assurées par un personnel stable, qualifié, rémunéré à sa juste valeur, qui n’est pas en surcharge de travail constante et qui est impliqué dans l’organisation du travail, souligne Louis Roy. Pour relever ce défi, le gouvernement doit en faire une priorité sérieuse. En saupoudrant des millions à certaines clientèles ciblées durant la campagne électorale, Jean Charest laisse entendre qu’il n’a aucune intention de se pencher sérieusement sur le problème de façon globale ».

Choix politiques

Si la situation s’est dégradée à ce point c’est bien parce que les gouvernements qui se sont succédé l’ont choisi. Début 2008, la CSN a compilé l’ensemble des nouvelles dépenses récurrentes engagées par le gouvernement provincial depuis l’adoption du décret du 15 décembre 2005. Celles-ci totalisaient, en janvier 2008, plus de 6 milliards $. À titre de comparaison, la demande salariale portée par les 200 000 salarié-es du front commun CSN-FTQ, qui n’a fait l’objet d’aucune négociation, équivalait à un investissement annuel récurrent de 2, 3 milliards. Pourtant, Jean Charest prétendait à l’époque qu’il décrétait les conditions de travail parce que l’État n’avait pas la capacité de payer davantage. Dans les faits, le gouvernement Charest avait simplement choisi d’affecter ailleurs ses marges de manœuvre budgétaires.

« Que pensent nos chefs politiques du retard salarial des employé-es de l’État et des conséquences que cela entraîne ? », questionne Louis Roy.

Le droit de négociation : une preuve à faire sous peu

Les syndicats CSN du secteur public se préparent actuellement à une prochaine ronde de négociations. Bien que le décret vienne à échéance à la fin mars 2010, ils seront prêts à s’engager dans les négociations dès l’automne 2009 et ils souhaitent qu’elles débouchent dans les meilleurs délais sur une entente négociée qui remplacera les décrets. Le prochain gouvernement sera-t-il au rendez-vous ? Respectera-t-il le droit de négocier de ses 400 000 employé-es ? Pour la CSN, c’est là un passage obligé vers la revalorisation de l’emploi et des services à la population dans le secteur public.

Fondée en 1921, la CSN compte aujourd’hui 300 000 membres dont 150 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur public comptant parmi ses membres plus de 100 000 salarié-es de tous les titres d’emploi et de tous les types d’établissement dans la santé et les services sociaux. Elle regroupe aussi plus de 25 000 employé-es de soutien des commissions scolaires et des cégeps ainsi que deux enseignants de cégep sur trois. Les employé-es de plusieurs organismes gouvernementaux sont également membres de la CSN.


Source : CSN – 28 novembre 2008

Pour renseignements : Jean-Pierre Larche, Communications secteur public CSN (514) 605-0757

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest WeChat Mix Pocket

À LA UNE

Le Point syndical  automne 2023