Les 3400 paramédics regroupés au sein de trois syndicats affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont voté à plus de 98 % en faveur de la grève générale illimitée. Au terme d’assemblées générales tenues au cours des dernières semaines, les trois syndicats du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, soit la Fraternité des paramédics et employé-es des services préhospitaliers du Québec (provenant de diverses régions du Québec, sauf Montréal, Laval et Québec), le Syndicat du préhospitalier (Montréal et Laval) ainsi que l’Association des travailleurs du préhospitalier (Québec), se sont donc prononcés presque unanimement en faveur d’un débrayage qui pourra être déclenché au moment jugé opportun. Les paramédics sont exaspérés par l’extrême lenteur du gouvernement à démarrer la négociation concernant leur intégration à la nouvelle échelle salariale, convenue en 2006. Cependant, avant de recourir au moyen ultime que représente l’arrêt de travail, ils comptent entreprendre diverses actions pour inciter le gouvernement à bouger. Ils sont déterminés à obtenir satisfaction. Historique Les représentants gouvernementaux et ceux du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN s’étaient alors entendus pour réévaluer le titre d’emploi de technicien ambulancier (paramédic) en fonction des nouvelles exigences (détention d’un DEC) et de la description de tâches. Quelques mois plus tard, la négociation de la convention collective à la Corporation d’Urgences-santé avait notamment permis de fixer la rémunération maximale des paramédics à 30,40 $ l’heure, soit le rangement 17 du système d’évaluation des emplois du gouvernement. Cependant, une première rencontre entre le Conseil du trésor et le secteur préhospitalier, le 17 juin dernier, n’avait permis que de constater le fossé qui séparait les parties. La négociation porte essentiellement sur l’intégration des paramédics dans une nouvelle échelle salariale, en tenant compte de leur degré de scolarité et de leur expérience, par exemple. L’insertion des paramédics dans la nouvelle échelle salariale doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain, mais le gouvernement a maintes fois repoussé la date des négociations et observe un mutisme suspect. Au cours de l’hiver dernier, pour justifier son inaction, il invoquait des problèmes informatiques retardant sa capacité à calculer les coûts de sa proposition. Le 19 mars dernier, devant le silence de leurs vis-à-vis, les délégués au conseil fédéral de négociation du secteur préhospitalier ont convenu d’un plan d’action incluant la possibilité de recourir à la grève. Le 3 avril, le gouvernement faisait savoir qu’il était « confiant dans sa capacité de commencer la négociation dans la semaine du 18 mai 2009 ». Le vice-président à la coordination de la négociation du secteur privé à la FSSS–CSN, Jeff Begley, commente : « Le temps presse. La balle est depuis longtemps dans le camp du gouvernement. À lui de jouer, et sérieusement. »