Conflit à la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda
La CRT ordonne à Noranda de cesser de recourir à des briseurs de grève
La Commission des relations du travail du Québec ordonne à Mines Noranda de “cesser et de s’abstenir d’utiliser en tout temps… tout salarié hors de l’unité…” de même, le commissaire Michel Denis ordonne à Noranda de cesser d’utiliser dans son établissement les services “de toute personne à l’emploi d’un autre employeur ou d’un entrepreneur afin d’accomplir… le travail normalement exécuté par tout salarié de l’unité de négociation en grève.”
Cette décision, de l’avis du président du Syndicat des travailleurs de Mines Noranda, Raymond Desabrais, vient confirmer les appréhensions entretenues depuis le début du conflit à l’effet que l’employeur ne pouvait maintenir sa production sans recourir à des briseurs de grève. “Il s’agit de voir maintenant comment la direction va se conformer à l’ordonnance émise.”
L’ordonnance du commissaire Denis est provisoire jusqu’à l’audience qui statuera sur le fond des plaintes formulées par le syndicat. Cette audience est prévue pour les 14 et 15 avril prochains à Rouyn-Noranda.
Rappelons qu’à la suite du dépôt d’une plainte en vertu de l’article 109 du Code du travail de la part du Syndicat des travailleurs de Mine Noranda, affilié à la CSN, deux enquêteurs de la Commission des relations du travail du Québec (CRT) avaient constaté des infractions à la loi anti-briseurs de grève dans le conflit qui oppose les 560 salarié-es en grève de la Fonderie Horne à la compagnie Noranda, le Syndicat des travailleurs de Mines Noranda, affilié à la CSN.
Les enquêteurs de la CRT avaient en effet constaté, en se rendant dans l’usine les 17 et 18 février derniers, qu’au moins cinq employé-es de la Fonderie Horne contrevenaient aux dispositions du Code du travail en remplaçant des salariés en grève. Pour ce qui est de travaux effectués par des entreprises de sous-traitance, les enquêteurs concluaient qu’ils n’étaient pas en mesure de tirer des conclusions concrètes. Sur ce dernier point, cependant, la direction du syndicat est convaincue qu’il y a transgression de l’article 109 du Code. Cette présomption est aujourd’hui partagée par le commissaire de la CRT.
“En agissant de la sorte, commente Raymond Desabrais, président du syndicat, la compagnie Noranda prolonge indûment le conflit faisant perdre 400 000 dollars par semaine à l’économie de notre région. Noranda se comporte comme un vampire en Abitibi-Témiscamingue, en siphonnant toutes les ressources humaines et naturelles de la région et en se désintéressant du sort des familles des travailleurs et de celui des commerçants qui vivent des revenus que touchent les 560 employés de la fonderie.”
En grève depuis le 18 juin 2002, les 560 travailleurs de la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda défendent leur sécurité d’emploi, le respect de l’ancienneté et l’exécution des tâches par les syndiqués et non par des entreprises sous-traitantes. Déjà, Noranda, alors que le conflit perdure, a annoncé la perte de 125 emplois et le Syndicat soupçonne l’entreprise de vouloir quitter la région pour poursuivre ses activités à l’étranger, notamment en Amérique du Sud.
Source : CSN 25-03-03 Renseignements: Raymond Desabrais, président du syndicat, cell. : (819) 763-0982; Jean-Claude Larouche, conseiller syndical, CSN, cell. : (819) 856-8843.