Le chef de l’ADQ solutionne par le mauvais bout la reconnaissance salariale des groupes d’emplois dans le secteur public
Plutôt que de faire du favoritisme le principal critère de la structure salariale du secteur public, le député de Rivière-du-Loup et chef de l’ADQ, Mario Dumont, devrait garder l’oeil ouvert sur ce qui devrait constituer une structure salariale juste et équitable dans le secteur public en s’assurant que le gouvernement du Parti québécois mène à terme les travaux en cours sur l’équité salariale.
Réagissant à l’entrevue de Mario Dumont au quotidien “Le Soleil”, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, s’est dite étonnée que le chef de l’ADQ omette de parler des travaux en cours sur l’équité salariale. S’il est élu, le chef de l’ADQ annonce qu’il n’hésitera pas à accorder des traitements de faveur à certains groupes d’emplois. C’est vraiment solutionner par le mauvais bout les problèmes salariaux que rencontrent certains groupes d’emplois dans le secteur public. Pour la présidente de la CSN, “il s’agit d’un biais dangereux puisque l’arbitraire l’emporte sur la valeur réelle du travail accompli dans toutes les catégories d’emplois ainsi que de la discrimination salariale fondée sur le sexe.”
Monsieur Dumont devrait savoir que les travaux sur l’équité salariale, une opération d’une envergure sans précédent, passe au peigne fin plus de 600 catégories d’emplois féminines et masculines. Autour de 13 000 enquêtes sont en train de se réaliser pour définir les nouvelles valeurs à accorder aux catégories d’emplois féminines et masculines et, en conséquence, la hauteur des rajustements salariaux à convenir avec le gouvernement pour les emplois à prédominance féminine, d’ici le 31 décembre 2002. Le travail des infirmières comme celui de milliers d’autres femmes, regroupées dans diverses catégories professionnelles, fait présentement l’objet d’une réévaluation.
Claudette Carbonneau déplore que le chef de l’ADQ marque une nette préférence pour les infirmières avant même la conclusion de ces travaux. On peut comprendre que la pénurie d’infirmières pose une problématique particulière, cependant une structure salariale de l’ampleur de celle du secteur public ne peut être considérée à la pièce. Il y a un équilibre à établir entre les différentes catégories d’emplois et une cohérence à préserver. Il n’y a pas que les infirmières qui vivent les pressions d’un système de santé essoufflé. Pensons, à titre d’exemple, au personnel de l’équipe soignante composé des infirmières auxiliaires et des préposés aux bénéficiaires, ou encore aux travailleuses et travailleurs sociaux et aux éducatrices et éducateurs qui travaillent auprès des jeunes en difficulté, ainsi qu’au personnel administratif et de soutien.
Quant à l’intention du chef de l’ADQ de revoir le régime de négociation dans le secteur public, la présidente de la CSN souhaite qu’il ne s’agisse pas là d’une autre déconstruction “dumontiste” dans l’offre des services publics au Québec. Il ne saurait être question que la décentralisation recherchée par Mario Dumont signifie en bout de ligne l’abandon de normes nationales dans la dispensation des services à la population. “Il ne s’agit pas ici d’ériger le mur à mur en système, mais tout simplement de s’assurer que la population, quelle que soit sa région d’appartenance, reçoive les mêmes services. Telle est notre préoccupation lorsque nous négocions les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs dans le secteur public”, a conclu Claudette Carbonneau.
La Confédération des syndicats nationaux représente 270 000 travailleuses et travailleurs dont 140 000 dans le secteur public et parapublic québécois.
(Source: CSN 02-10-2002 — Renseignements: Thérèse Jean, (514) 598-2172)