Une décision capitale pour 10 000 femmes, éducatrices en milieu familial
Le tribunal du travail entendra, à compter du mercredi 2 octobre, l’appel de deux centres de la petite enfance concernant le droit à la syndicalisation des éducatrices en milieu familial. La CSN, à qui le juge Garant avait donné raison dans la cause des éducatrices en milieu familial du CPE La Ribouldingue, à Québec, défendra le droit de ces travailleuses de se syndiquer pour négocier leurs conditions de travail.
“La thèse selon laquelle ces femmes seraient des travailleuses autonomes, sans droit de se syndiquer, n’a jamais été rien d’autre qu’une supercherie pour les maintenir dans des conditions de travail déplorables”, affirme Claudette Carbonneau, présidente de la CSN. “Plus de 40 pour cent des places à cinq dollars dans les CPE reposent sur la garde en milieu familial. Ce sont 10 000 travailleuses qui assurent ces services dans leur propre demeure. Pour elles, les 50 heures obligatoires de présence auprès des enfants s’additionnent au temps qu’elles doivent consacrer à l’approvisionnement, à l’entretien, aux rencontres avec les parents et à l’administration. Elles n’ont pas droit aux avantages sociaux, n’ont pas de congés fériés ni de vacances payées, ne sont pas protégées par l’assurance-emploi, n’ont pas droit à l’équité salariale ni à la protection de la CSST en cas d’accident de travail, ni à des congés de maternité”, de poursuivre Claudette Carbonneau.
Pour la présidente de la centrale syndicale, le gouvernement, qui soutient la partie patronale dans sa contestation contre les éducatrices, ne met pas les priorités au bon endroit. “L’attitude du gouvernement dans cette affaire n’a pas été des plus progressistes. Plutôt que de consacrer ses efforts à contrer le droit à la syndicalisation de ces travailleuses, il devrait s’employer à relever les conditions de travail de ces personnes, en grande majorité des femmes, parmi les plus exploitées”, de conclure Claudette Carbonneau.
La CSN est en attente d’accréditation pour plus de 400 éducatrices en milieu familial. Elle a déposé 26 requêtes en accréditation qui sont réparties dans six régions du Québec. Dans le secteur des CPE, la CSN représente plus de 90 pour cent des syndiqué-es, soit au-delà de 5 500 travailleuses et travailleurs.
Le tribunal du travail, situé au 255 Crémazie est, 7e étage à Montréal, entendra la cause à compter de 9 heures 30, le mercredi 2 octobre.
(Source: CSN 01-10-2002 — Renseignements: Roger Deslauriers, (514) 598-2378)