L’investissement de 16,8 M$ annoncé aujourd’hui par le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Claude Béchard, dans le cadre du Programme de création d’emplois en forêt (PCEF) constitue un pas timide dans la bonne direction. Il s’apparente davantage à l’application d’un diachylon sur une plaie plutôt que sur le traitement approprié d’un malade. Selon le président du Syndicat national de la sylviculture (SNS–CSN), Bernard Forest, la somme injectée améliorera très peu le sort des travailleuses et des travailleurs sylvicoles. Elle permettra tout au plus à une minorité d’entre eux (peut-être 10 à 15 %), qui triment extrêmement dur, de voir leur maigre salaire passé de 10,15 à 11,68 $ l’heure. « Il n’y a vraiment pas de quoi faire la fête ! D’autant plus que la grande majorité des travailleurs sylvicoles, qui travaillent à forfait, ne sont aucunement touchés par l’annonce du ministre. En vertu de ce programme, c’est la société d’État Rexforêt qui répartira la somme promise à des sous-traitants ou même en procédant par tirage au sort à certains endroits. Il n’y a rien pour rassurer l’industrie de l’aménagement forestier et encore moins les travailleurs. « Les salaires versés par l’entremise du PCEF n’avaient pas augmenté depuis 2001. Depuis des années le Syndicat national de la sylviculture a fait parvenir de multiples lettres aux ministres qui se sont succédé pour que les travailleurs concernés puissent être rémunérés de façon plus adéquate. » Les travailleurs sylvicoles payés à forfait, soit la grande majorité, doivent assumer eux-mêmes le coût relié à l’utilisation de leur véhicule pour aller en forêt et de leurs outils de travail. Leur moyenne d’âge est d’environ 50 ans et les jeunes refusent d’exercer ce métier en raison des conditions de travail pénibles et des faibles revenus nets. Luttant sans cesse pour améliorer le sort de ces ouvriers, le SNS–CSN revendique entre autres la création d’une société d’aménagement qui verrait à l’avenir de la forêt québécoise et ferait en sorte que ceux qui la régénèrent puissent jouir de conditions de travail décentes.