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Manifestation aujourd’hui à l’usine Kruger de Crabtree

Les syndiqués de l’usine Kruger manifestent ce matin et cet après-midi devant l’usine à Crabtree. Les 500 travailleuses et travailleurs syndiqués à la CSN sans contrat de travail depuis le 1er mai 2023 sont en pleine négociation pour bonifier et mettre au goût du jour leur convention collective issue de près de 100 ans de luttes syndicales.

Rappelons qu’au cours des 20 dernières années, les renouvellements des conventions collectives des syndiqués de l’usine de Crabtree se sont trop souvent réalisés de façon très rapide et ciblée sous promesse d’investissements et de consolidation des emplois. La conjoncture économique actuelle et le désir fortement partagé des syndiqués de faire de cette ronde de négociation nommée « Leurs demandes, leurs négociations » a guidé naturellement la partie syndicale pour s’approprier le processus de refonte approfondie de la convention collective, afin de moderniser celle-ci et de la coller aux différentes pratiques développées au fil des années en matière de relations et de conditions de travail.

« Il y a un travail d’actualisation important à faire, c’est vrai. Il n’en demeure pas moins qu’il aura fallu faire preuve de solidarité pour amener l’employeur à négocier sérieusement et en profondeur notre convention collective échue. Grâce à l’appui de nos membres, depuis le retour des fêtes, on peut affirmer que l’employeur s’est réellement mis en mode négociation », affirme monsieur Éric Sourdif, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers de Crabtree – CSN.

Le 12 février prochain, les syndiqués assisteront à la seconde assemblée générale depuis le début des négociations en septembre dernier. Ce sera l’occasion de faire le point sur l’état de la négociation et ce sera également l’occasion de discuter des moyens de pression à accentuer afin d’entamer la négociation des enjeux monétaires dans les semaines à venir.

Les syndiqués manifestent aujourd’hui pour rappeler à l’employeur que le rythme des négociations des dernières semaines doit se maintenir. Ils souhaitent également sensibiliser la population de la région à l’importance de leur négociation.

« Moderniser c’est bien beau, mais bien évidemment, il y aura des enjeux monétaires importants à négocier. La rétention de la main-d’œuvre et l’attraction de celle-ci à Crabtree sont des enjeux qui n’épargnent pas Kruger. Nos membres ont aussi subi les hausses fulgurantes de l’inflation au cours des dernières années. Leur pouvoir d’achat a fondu comme neige au soleil. Nos emplois doivent demeurer compétitifs pour assurer la pérennité de l’usine et pour nous permettre de continuer de contribuer adéquatement à l’économie régionale. Nous comptons bien mener la lutte nécessaire pour y arriver » d’ajouter monsieur Sourdif.

Après le 12 février, les parties doivent poursuivre les négociations à raison de quelques journées par semaine.

 

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers de Crabtree – CSN représente plus de 500 membres de l’usine de Kruger à Crabtree. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière-CSN (FIM-CSN) qui compte plus de 320 syndicats affiliés, représentant environ 25 000 membres œuvrant dans le domaine industriel québécois. Il est également affilié au Conseil central de Lanaudière – CSN qui représente plus de 14 000 membres répartis en près de 81 syndicats sur son territoire.

Mandat de grève à l’usine d’emballage Kruger de LaSalle

Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des employés de Kruger LaSalle (CSN) ont voté à l’unanimité en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, à exercer au moment jugé opportun. Les 140 travailleuses et travailleurs fabriquent et fournissent divers types d’emballages de carton pour les entreprises clientes dans cette usine située dans l’arrondissement de LaSalle, à Montréal. Alors que quelques rencontres de négociation sont au calendrier des prochains jours, les salarié-es ont également rejeté la dernière offre patronale et ils envoient le message qu’ils entendent bien se tenir debout jusqu’au bout pour obtenir leur juste part de la richesse qu’ils génèrent.

Les salarié-es veulent des augmentations d’au moins 3 % pour chaque année de leur prochaine convention collective. Ils cherchent également à bonifier certaines primes ainsi qu’une augmentation de la contribution de l’employeur au régime de retraite hybride, au bénéfice des plus jeunes travailleuses et travailleurs.

« Actuellement, notre usine se démarque par sa productivité. Nous sommes les meilleurs au Québec, explique le président de syndicat, Pierre Gagnon. Il s’en est passé des choses dans notre industrie depuis que nous avons signé notre dernière convention collective 2014-2021. C’est l’occasion pour nous d’améliorer les choses. C’est ce qu’on dit à l’employeur aujourd’hui : reconduire la convention au statu quo, c’est non. »

« La conjoncture du secteur est bonne actuellement, enchaîne le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Louis Bégin. Quand ça allait moins bien, les entreprises ont exigé des reculs dans les conditions de travail et des sacrifices des travailleuses et des travailleurs. C’est maintenant l’heure pour Kruger de redonner leur juste part ».

Deux rencontres de négociation sont prévues les 23 et 25 novembre 2021. « Les travailleuses et les travailleurs de Kruger de LaSalle sont loin d’être seuls dans cette bataille, poursuit la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) Dominique Daigneault. Ils ont l’appui de toute la CSN. Il y a tout l’espace qu’il faut pour que le syndicat et l’entreprise puissent convenir d’une entente et éviter le recours à la grève. Cependant, si la grève s’avère nécessaire, il est certain que nous serons prêts à soutenir le syndicat sur tous les fronts pour maintenir la pression jusqu’à ce que ses membres obtiennent satisfaction ».

La convention collective est échue depuis le 31 mai 2021.

Les choses n’en resteront pas là

Les salarié-es de l’usine de pâtes et papiers de Kruger à Brompton sont prêts pour la lutte. S’ils obtiennent gain de cause dans l’arbitrage qui les oppose à l’employeur, ils entameront sans attendre la négociation de leur convention collective. Et ils comptent bien récupérer leur dû.

Les employé-es sont en colère, car l’employeur ne respecte pas l’entente intervenue entre les deux parties en 2017. Pour comprendre pourquoi était intervenue cette entente, il faut se reporter il y a 10 ans. Le président de Kruger, Joseph Kruger fils, s’était lui-même rendu à l’usine de Brompton pendant la négociation de la convention collective. Devant une foule de salarié-es ébahis, il a retourné ses poches, vides, pour illustrer la situation financière difficile dans laquelle se trouvait l’entreprise.

Voulant protéger leur gagne-pain et aider à maintenir l’entreprise et l’usine à flot, les travailleuses et travailleurs avaient alors accepté d’importantes concessions. C’est ainsi qu’ils ont encaissé une diminution de salaire de 10 %. Transportons-nous maintenant sept ans plus tard, en avril 2017. La société Kruger a survécu et l’usine de Brompton aussi. D’autres défis se dressent toutefois sur leur chemin. La crise des médias continue de s’aggraver et la demande pour le papier journal, qui est alors le seul produit fabriqué à l’usine de Brompton, est en forte baisse. Qui plus est, les États-Unis imposent des tarifs importants sur les papiers d’impression en provenance du Canada, prétendant que les sociétés canadiennes font du dumping.

Kruger juge qu’il est temps de diversifier sa production. L’entreprise décide d’investir afin d’équiper l’usine de Brompton des dispositifs nécessaires pour la production de papier d’emballage alimentaire. Faisant encore planer les perspectives d’avenir incertaines de l’établissement, la papetière sollicite, une fois de plus, la collaboration des salarié-es. Afin de prévoir ses dépenses à long terme et d’avoir les coudées franches pour pouvoir procéder aux investissements qui s’imposent, l’employeur demande aux employé-es de renoncer, deux ans d’avance, à négocier une nouvelle convention collective.

Le syndicat s’est donc à nouveau retrouvé coincé entre son désir d’obtenir les meilleures conditions possible pour ses membres et sa volonté de participer à la pérennité de l’organisation. « Les travailleuses et travailleurs ont de nouveau accepté d’apporter leur contribution durant cette importante phase de transformation », explique le président du syndicat et opérateur de bobineuse-coupeuse depuis 20 ans, Sébastien Carrier Provencher. Une entente visant à prolonger de six ans la convention collective alors en vigueur, sans droit de grève et de lock-out a ainsi été conclue. Selon ses propres termes, l’entente était conditionnelle à « la réalisation du projet de diversification de 53 millions de dollars […] » en réalisant « la séparation des systèmes de cassé et d’eau blanche des deux machines » ainsi que « l’installation d’une tour de blanchiment, d’un système de raffinage de la pâte Kraft et d’une presse encolleuse sur la machine 2 ». L’entente stipulait également que le projet devait être réalisé avant le 31 mai 2019, soit la date d’échéance de la convention collective.

Une « collaboration » à sens unique
Où en est-on aujourd’hui, plus de six mois après l’expiration de la convention collective et de la date butoir pour l’achèvement du projet de diversification ? La tour de blanchiment n’est pas installée et elle ne le sera vraisemblablement jamais, selon le président du syndicat. L’entreprise a finalement opté pour un papier d’emballage brun, que l’usine produit depuis novembre dernier.

« Au lieu d’installer un système de raffinage, ils font passer la pâte Kraft dans les vieux raffineurs, souligne M. Carrier Provencher. Ils ne se sont pas non plus occupés de l’installation d’une presse encolleuse et n’ont pas l’air partis pour s’en occuper un jour. »

L’employeur affirme de son côté avoir rempli ses obligations en investissant 53 millions de dollars dans l’usine. Il estime cela suffisant pour que l’entente soit valide. Une position quelque peu surprenante, considérant qu’il n’a toujours pas versé les augmentations salariales prévues pour l’année 2019. « Il dit qu’il a investi l’argent, mais on ne voit pas où ça a été fait. Les 53 millions, c’était pas pour faire de l’entretien ! », s’exclame-t-il.

Il va sans dire que les syndiqué-es sont déçus et ont l’impression que l’employeur a profité de leur bonne volonté. « Les membres connaissent les concessions qu’ils ont faites pour sauver l’usine et sont frustrés. Aujourd’hui, celle-ci se porte mieux ; le prix du papier journal a recommencé à augmenter depuis, mais l’employeur n’a toujours pas renvoyé l’ascenceur. Les syndiqué-es ne vont pas baisser les bras et sont déterminés à faire invalider l’entente pour négocier dès maintenant. Ils sont résolus à se faire respecter », conclut le président du syndicat.