Le plan libéral en santé
Un bazar de la sous-traitance
Le chapitre sur les soins de santé du ¨programme du Parti libéral du Québec démarre sur une note positive, puisqu’il vante les mérites d’un système public et universel. ” Sous bien d’autres aspects, le programme du PLQ déçoit largement “, constate Pierre Lamy, président de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.
Le programme du PLQ ouvre une large porte à la gestion des services par l’entreprise privée, que ce soit pour les services médicaux, l’hébergement de longue durée et les soins à domicile. On retrouve en effet, dans le chapitre sur les soins de santé, certaines idées déjà fort contestées du rapport de Michel Clair, qui vont dans le sens du délestage des services publics au profit d’entreprises privées. ” Pour nous, c’est inacceptable! “, de dire Pierre.Lamy.
” C’est comme si on voulait ouvrir un immense bazar de sous-traitance et confier de grands pans du système à des entreprises protégées de la syndicalisation et pouvant lésiner sur la qualité des services et sur les conditions de travail, afin de dégager leur marge de profit. Il est particulièrement déplorable que le PLQ aille jusqu’à mettre de côté les CLSC dans le développement de services à domicile. Ce sont des idées que nous allons combattre “, ajoute le président de la FSSS.
Selon Pierre Lamy, le parti pris du PLQ en faveur de l’entreprise privée est entièrement idéologique, puisqu’il n’y a aucune preuve de la supériorité du secteur privé sur l’administration publique dans le domaine de la santé. ” C’est plutôt la démonstration contraire qui a été faite “, soutient-il.
Outre les soins médicaux et infirmiers, le PLQ ne se soucie aucunement des autres professions du réseau où les signes d’épuisement et de manque de relève abondent.
Sur l’intention de libéraux de mettre en oeuvre une politique du médicament, le président de la FSSS estime qu’il reste à voir comment ce parti entend prendre ses distances face au lobby des compagnies pharmaceutiques et des assureurs privés. Très présents auprès des partis politiques, ces groupes d’intérêt ont depuis toujours mis tout leur poids pour empêcher la mise en place d’un régime entièrement public et universel d’assurance-médicaments, seul moyen réel de contrôler les coûts et d’assurer l’accessibilité à tous.
Le programme libéral prévoit une augmentation des dépenses en santé se inférieure à six pour cent par année pendant six ans et ne prévoit pas d’injection supérieure à court terme pour répondre aux besoins de rattrapage. “Au rythme auquel croissent les coûts des médicaments et les frais liés aux nouvelles technologies et en ajoutant les effets du vieillissement et de la croissance démographique, à moins de six pour cent, le projet des libéraux en est un de croisière sans plus”, estime Pierre Lamy.
La FSSS-CSN regroupe 96 000 membres dans le secteur public de la santé et des services sociaux.
(Source: FSSS 16-09-2002 — Pour renseignements : Claude Saint-Georges 514-258-7124)