Services ambulanciers : les paramédics CSN ont rencontré le ministre Philippe Couillard sur les délais de réponse en région
En fin de matinée, hier, les représentants de près de 3000 ambulanciers-paramédics CSN ont rencontré, à Québec, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, relativement au problème des longs délais de réponse des ambulances en région. Celui-ci a accepté d’étudier le plan d’amélioration des services préhospitaliers soumis par le Rassemblement des employés techniciens ambulanciers-paramédics du Québec (RETAQ) et l’Association des travailleurs du préhospitaliers (ATPH), affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN).
Le ministre s’est ainsi avancé auprès des représentants des paramédics après qu’ils lui eurent présenté l’état des services préhospitaliers dans plus d’une cinquantaine de zones ainsi qu’une proposition qui réduirait significativement les temps de réponse. Le ministre a, par conséquent, suggéré de mettre en place un groupe de travail composé de représentants des paramédics et du ministère de la Santé et des Services sociaux, dès novembre. Une tierce personne, qui est à nommer, agira à titre de président du groupe de travail dans le but d’assurer le bon déroulement des travaux.
Les représentants du RETAQ et de l’ATPH entendent donc y participer bien qu’aucune date de rencontre n’ait été fixée. Des interrogations subsistent sur le mandat du groupe de travail et l’échéancier des travaux, sur les orientations à privilégier ainsi que la façon de prioriser les changements qui devront être apportés dans 55 zones affectées par des temps de réponse supérieurs aux délais normalement requis.
« Cette avancée du ministre est un début, affirme Jeff Begley, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux. Nous allons toutefois réserver notre jugement sur le sérieux de cette démarche après que le groupe de travail aura convenu des orientations et d’un échéancier serré. Nous espérons que les travaux puissent commencer rapidement afin de trouver des solutions pour corriger la situation vécue en région ».
Cette mise en garde s’explique par le fait que les paramédics attendent depuis des années que le ministère de la Santé et des Services sociaux procède à la transformation des horaires de faction en horaires de travail réguliers. Ce système, mis en place temporairement depuis 1988 dans les régions urbaines et semi-urbaines, a des répercussions importantes sur les services offerts à la population des régions. En effet, parce qu’ils sont en attente chez eux, plutôt que dans leurs ambulances, les paramédics affectés à de tels horaires doivent consacrer plusieurs minutes précieuses uniquement pour prendre possession de leurs ambulances avant d’arriver sur le lieu d’un appel. De six à dix minutes s’ajoutent ainsi aux délais habituellement requis, qui sont de huit minutes dans les grands centres et de quinze minutes en zone urbaine et semi-urbaine.
En décembre 2000, un rapport du Comité national sur la révision des services préhospitaliers d’urgence, aussi appelé rapport Dicaire, avait recommandé la transformation des horaires de faction selon un échéancier s’étalant de juin 2001 à décembre 2005, dans le but de réduire le temps de réaction du système préhospitalier. Or dix mois suivant la fin de ce délai se sont écoulés sans que ce problème ne soit complètement réglé.
Après plus d’une année d’interpellation du ministère, les paramédics ont lancé en mars dernier une vaste campagne de sensibilisation auprès de la population et des principaux acteurs du réseau préhospitalier sur le thème « Pour réduire les délais de 6 à 10 minutes : transformons les horaires ». Hormis le dépôt à l’Assemblée nationale d’une pétition signée par 35 000 personnes, en juin, réclamant la réduction des délais de réponse, les paramédics ont tenu une manifestation la semaine dernière sur la colline parlementaire. Ils ont réitéré leur demande d’une rencontre avec le ministre Couillard, ce qu’il a finalement accepté de faire, hier.
Le RETAQ et l’ATPH représentent plus de 3000 paramédics, employé-es de soutien, répartitrices et répartiteurs au Québec. Ils sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui compte au-delà de 110 000 membres uvrant en grande partie dans le réseau de la santé et des services sociaux. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux regroupe plus de 300 000 membres parmi ses syndicats affiliés.
Source : CSN – 25 octobre 2006
Pour renseignements : François Forget, Information-CSN, 514 919-3241 Yves Coderre, responsable de l’information du RETAQ-CSN, 514 795-0582