La FSSS-CSN se réjouit de la publication du rapport du CPJ sur les centres jeunesse et déplore la réaction du Premier ministre Charest
La Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN se réjouit de la publication du rapport du Conseil permanent de la jeunesse sur les services de réadaptation dans les centres jeunesse.
« Nous partageons les grands constats du rapport du conseil et nous croyons que les recommandations adressées au gouvernement et aux responsables du réseau demandent un suivi immédiat, car les problèmes identifiés sont connus et dénoncés depuis trop longtemps », estime Pierre Lamy, président de la FSSS.
Au cours des dernières années, la FSSS-CSN a fait des appels répétés pour que les services à la jeunesse obtiennent l’attention du gouvernement. La fédération a particulièrement déploré la pauvreté des moyens consentis aux services de réadaptation des centres jeunesse. Le surpeuplement des unités, l’instabilité des équipes d’éducatrices et d’éducateurs, le manque de continuité dans l’intervention nuisent à la qualité des services que les jeunes en difficulté sont en droit de recevoir, a prétendu la FSSS dans ses interventions.
Constatant une importante dégradation des services, la FSSS a fait appel en 2002 à la Commission des droits de la personne et à la Protectrice des usagers pour qu’ils prennent conjointement l’initiative d’entreprendre une consultation publique sur les services à la jeunesse au Québec. Dans une déclaration publique, le Conseil permanent de la jeunesse avait endossé cette demande, estimant préoccupant l’état des services offerts aux jeunes dans les différentes régions du Québec.
D’année en année, des organismes comme l’Association des centres jeunesse et la FSSS pressent le gouvernement d’augmenter le budget des centres jeunesse. Les choix budgétaires du gouvernement indiquent malheureusement que les services sociaux à la jeunesse ne sont pas une priorité, malgré les engagements du Parti libéral lors de la dernière compagne électorale.
« Trop d’appels à l’action ont été lancés au cours des dernières années par de multiples intervenants préoccupés de la qualité de l’aide donnée aux jeunes en difficulté. Cette fois-ci, le gouvernement ne doit pas ignorer cette nouvelle demande pressante venant du Conseil permanent de la jeunesse », réclame Pierre Lamy.
Réaction inopportune du Premier ministre
« Telle que rapportée dans les journaux aujourd’hui, la réaction du premier ministre Charest à la sortie du rapport du CPJ est inopportune et contraire à la réalité », de dire le président de la FSSS. « Il est inexact de prétendre que le gouvernement a ajouté des budgets pour réduire le nombre de jeunes par intervenant, tant chez les intervenantes et les intervenants sociaux dans les services de protection de la jeunesse que chez les éducatrices et les éducateurs dans les services de réadaptation. Nous rappelons au premier ministre que, lors des dernières élections, son parti s’était engagé à ajouter des ressources dans les centres jeunesse pour réduire les délais d’attente et permettre un suivi plus intensif des jeunes. Selon nous, la situation n’a pas bougé depuis qu’il est au pouvoir », estime Pierre Lamy.
Selon le président Lamy, « les jeunes au Québec doivent pouvoir grandir dans le respect de leurs droits et dans des milieux stables et sécurisants qui assurent leur développement physique, social et psychologique. Les intervenantes et les intervenants sociaux, les éducatrices et les éducateurs et l’ensemble du personnel des centres jeunesse souscrivent à cet idéal, mais ils peinent à le réaliser tant le contexte est difficile. Il est urgent de les aider à accomplir leur mission ».
La FSSS déplore que les phénomènes d’instabilité, de précarité de l’emploi et d’insuffisance de support et des ressources conduisent à un taux élevé d’épuisement professionnel chez nombre d’intervenantes et d’intervenants dans les services de réadaptation pour jeunes. L’absence au travail pour des raisons de santé a augmenté de 27 % au cours des six dernières années chez les éducatrices et les éducateurs. Elle est deux fois plus élevée dans ce groupe que parmi l’ensemble de la population en emploi.
La FSSS est la principale organisation syndicale dans les services à la jeunesse. Elle compte 7200 membres sur l’effectif de 11 500 salarié-es des centres jeunesse.
Source : FSSS– CSN – 05-08-2004
Pour renseignements : Claude Saint-Georges, Information FSSS-CSN, 514-598-2213