Une injonction a été émise le 25 mars par la Cour supérieure du Québec visant à limiter le nombre de piqueteurs à cinq devant les portes de l’UQAM et dans un périmètre de cinq mètres de celles-ci. C’est à la demande du recteur Claude Corbo et des membres de la direction de l’UQAM, qui ont fait parvenir aux professeurs et aux maîtres de langue une mise en demeure annonçant la demande d’une injonction, que cette dernière a été accordée par la Cour supérieure. Les professeurs de l’UQAM sont dans l’attente d’une réponse de la direction concernant le renouvellement de leur convention collective échue depuis mai 2007. Depuis le début de la grève des professeurs le 16 février, la direction, sauf une lettre envoyée aux professeurs le 24 mars, est restée muette. C’est le Conseil du trésor qui, en lieu et place de l’administration, proposait vendredi dernier de différer d’une autre année le règlement du conflit. Les professeurs ont répondu par un vote massif, le 20 mars en assemblée générale, pour un retour à la table de négociation. Le 25 mars, la direction réagissait en judiciarisant ce conflit et en limitant la liberté d’expression des professeurs à travers une injonction. L’injonction contre le SPUQ s’ajoute à une précédente injonction contre certaines associations étudiantes, obtenue il y a un an. Ces deux moments, parmi tant d’autres, illustrent clairement les difficultés d’établir un dialogue entre une direction retranchée dans ses bureaux et une communauté universitaire inquiète de l’avenir de son université et de sa mission.