Décès de 16 personnes à Honoré-Mercier
Un rapport rigoureux et un guide pour l’action, selon Nathalie Picard, vice-présidente de la FSSS-CSN
« Le rapport de la coroner, Catherine Rudel-Tessier, contient à la fois une analyse rigoureuse du contexte qui a conduit au décès de 16 personnes infectées par la bactérie C. difficile à l’hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe, mais aussi, par ses recommandations, il propose un guide d’action auquel tous les intervenants du réseau doivent adhérer », a commenté Nathalie Picard, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.
Près de 10 % des 900 000 patients qui fréquentent les hôpitaux du Québec sont atteints de formes plus ou moins sévères d’infections nosocomiales. Pour prévenir leur prolifération et en diminuer le nombre, la coroner Rudel-Tessier invite tout le milieu de la santé à adopter une culture de prévention.
Dans ses recommandations qui s’adressent au ministre, aux responsables de la santé publique et aux directions des établissements de santé, elle signale l’importance de fournir les moyens nécessaires pour que les programmes d’hygiène et de salubrité soient appliqués avec succès.
Manque de ressources à l’entretien
La coroner Rudel-Tessier a fait état du manque de ressources et de la charge très lourde des équipes en prévention et contrôle des infections à Honoré-Mercier. « C’est vrai pour cet hôpital, mais c’est aussi la réalité partout dans le réseau. Les équipes de salubrité ont subi de sévères compressions au cours des 15 dernières années. Près de 2500 postes à l’entretien ont été abolis, soit près de un sur cinq », déplore la vice-présidente de la FSSS. Elle poursuit : « des postes ont été ajoutés récemment mais il faut s’assurer, parmi l’ensemble des mesures de contrôle et de prévention, que les effectifs à l’entretien soient rehaussés pour s’assurer que les infections continuent de régresser ».
« Comme nous l’avons fait dans le passé, Madame Rudel-Tessier, questionne le logiciel PROPRE, utilisé dans plusieurs hôpitaux pour organiser le travail d’entretien et qui s’avère inadéquat pour prévenir l’éclosion des infections », ajoute Nathalie Picard, qui réclame l’adoption de protocoles d’entretien répondant à des critères scientifiques plus rigoureux.
« Nous nous assurerons que le rapport de la coroner soit diffusé à l’ensemble de nos syndicats et nous en ferons un important outil de référence dans nos actions et nos formations en prévention et en sécurité du travail », conclut Nathalie Picard.
Source : CSN – 25 septembre 2007
Pour renseignements : Claude Saint-Georges, Fédération de la santé et des services sociaux–CSN Tél. : 514 258-7124