Mars 2003 – Soins hospitaliers de longue durée : un enjeu majeur du réseau de la santé laissé dans l’ombre par les partis politiques

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Mars 2003 – Soins hospitaliers de longue durée : un enjeu majeur du réseau de la santé laissé dans l’ombre par les partis politiques

Soins hospitaliers de longue durée

Un enjeu majeur du réseau de la santé laissé dans l’ombre par les partis politiques

La CSN invite les partis politiques à rendre publics leurs engagements à l’égard du développement des soins hospitaliers de longue durée au Québec. “Comment se fait-il que pas un parti ne parle de cet enjeu majeur alors qu’on sait qu’un effort substantiel doit être fait pour y améliorer les services ; que la croissance de la demande pour les soins de longue durée va augmenter plus rapidement que la demande pour les soins hospitaliers de courte durée ; et que le manque de places actuellement dans les centres hospitaliers de longue durée empêche les hôpitaux généraux de libérer des lits pour désengorger les urgences”, affirme la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher qui était accompagnée de la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, et de la vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux, Sylvie Desnoyers, lors d’une tournée au Centre d’hébergement du Fargy.

Selon une enquête du Regroupement des centres d’hébergement et de soins de longue durée de la région de Montréal-Centre, les deux tiers des patients dans les CHSLD sont des personnes qui souffrent de la maladie d’Alzheimer ou autres démences. Le nombre de personnes de 85 ans et plus a augmenté de 36 % entre 1996 et 2003 au Québec, et de 40 % pour la grande région de Québec. On prévoit qu’il augmentera de 20 % au cours des cinq prochaines années. Faut-il le rappeler, comme le faisait le rapport du Vérificateur général du Québec, les soins de longue durée vont connaître une croissance rapide puisqu’une personne sur trois de plus 85 ans est atteinte de la maladie d’Alzheimer ou de démences connexes. Or, les partis politiques n’abordent nullement cette nouvelle réalité avec laquelle nous devons vivre. Qu’entendent-ils faire?

Les dépenses totales des services du réseau de la santé et des services sociaux ont connu une croissance annuelle de 2,4 % entre 1994-1995 et 2000-2001. Les dépenses pour les CLSC ont augmenté de 9,2 % et celles des CHSLD de 1,5 %.

Une situation alarmante

Bon nombre de rapports au fil des ans, dont le rapport du Vérificateur général du Québec, ont mis en lumière les lacunes d’accessibilité et de services des centres hospitaliers de soins de longue durée du Québec :

– Le manque de lits

Le temps d’attente pour obtenir une place dans un CHSLD varie de deux mois à près d’un an et demi, y compris dans la région de Québec, de telle sorte que les hôpitaux généraux doivent accueillir des personnes nécessitant des soins de longue durée, pendant que leurs patients attendent dans des civières à l’urgence.

– Des soins de santé bien en deçà du nécessaire

Dans les CHSLD, le taux de réponse aux besoins essentiels des patients tourne autour de 70 %, selon plusieurs études et rapports. Et dans certains centres, ce taux de réponse n’est que de 55 %. Au Centre du Fargy, où 80 % des patients souffrent de la maladie d’Alzheimer ou de démences, la plupart des résidents dorment attachés parce qu’il n’y a que trois personnes la nuit pour s’occuper de 64 patients répartis sur trois étages. Le jour, les repas doivent être écourtés, le bain donné une fois la semaine, les draps changés une fois par mois. “On arrive difficilement à assurer leur sécurité et à combler les besoins essentiels. Nos plans d’intervention ne sont pas ajustés à leur réalité. Ils ont pourtant le droit comme toute autre personne à des soins de qualité”, souligne le président du syndicat du Centre du Fargy, Jacques Allaire.

Les plans d’intervention en matière de soins dans les CHSLD ne tiennent pas compte des besoins particuliers liés aux problèmes cognitifs, selon le rapport du Vérificateur général du Québec pour l’année 2001-2002.

– Épuisement du personnel et manque de formation.

Dans le réseau de la santé, le ratio d’heures assurance-salaire versus les heures travaillées est le plus élevé dans les CHSLD. Il a augmenté de 29 % entre 1998-1999 et 2001-2002. Une enquête menée par l’Université Laval montre un niveau de détresse psychologique élevé chez les intervenants en contact direct avec les patients des CHSLD. Le manque de personnel pour donner les soins explique en partie ce taux de détresse. Au centre du Fargy, il manque sept personnes pour répondre aux besoins essentiels des résidants. En outre, malgré que les centres d’accueil soient devenus des CHSLD, le personnel de ces centres n’a pas reçu de formation pour répondre aux nouvelles exigences de leur travail et l’organisation du travail et le milieu de vie des patients n’ont pas été réaménagés en fonction des nouvelles réalités.

Que prévoient les partis politiques pour accroître l’accessibilité ?

Quels sont leurs engagements pour assurer la qualité des soins de longue durée et les adapter aux nouvelles réalités?

Quels sont leurs objectifs pour diminuer le fardeau de la tâche et améliorer la formation des personnels ?

Quel financement public entendent-ils y allouer?

La plate-forme CSN

Dans sa plate-forme concernant la campagne électorale, la CSN s’oppose à toute politique qui aurait comme résultat d’augmenter le rôle du privé. Elle souligne qu’il faut continuer à réinvestir dans le réseau de la santé et des services sociaux. En plus d’un effort important dans les CHSLD, elle souligne, entre autres, la nécessité de poursuivre le développement des services de première ligne, notamment les soins à domicile, et d’accroître les services psychosociaux destinés aux personnes vulnérables. Elle demande aussi aux partis politiques de prendre l’engagement d’adopter une politique du médicament afin d’exercer un contrôle sur les prix et d’éviter les pratiques abusives et frauduleuses.

Source : CSN 31-03-03 Renseignements : Maroussia Kishka, Service des communications de la CSN, tél : 514-598-2166 ou cellulaire 514-349-1300.

   


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