Le 17 mars, les délégué-es de 75 syndicats CSN du secteur privé ont pris part à une importante rencontre nationale, à Montréal, sur la francisation des entreprises. Ils ont fait le point sur les enjeux actuels et échangé sur des pistes d’action.
Encore aujourd’hui, en 2011 beaucoup de travail reste à faire pour assurer le droit de toutes et de tous à travailler dans un environnement francophone. Si la loi 101, adoptée en 1977, et d’autres mesures ont permis de faire des progrès énormes, de nouveaux défis sont apparus au fil des ans. Pensons à l’intégration de nouveaux arrivants ne parlant pas le français une situation de plus en plus fréquente, et à l’explosion des nouvelles technologies de l’information et des communications. Dans le Grand Montréal, selon des données compilées par l’Office québécois de la langue française, il n’y a plus que 25 % des entreprises de moins de 50 employé-es où on peut travailler sans connaître l’anglais.
C’est dans ce contexte préoccupant que la CSN a invité des militants de ses syndicats affiliés à partager leurs bons coups et à échanger sur les obstacles qu’ils vivent au quotidien dans leurs démarches visant à franciser leur milieu de travail. L’action syndicale en matière de francisation vise autant à franciser l’entreprise, ses communications et ses outils de travail qu’à favoriser la formation des salarié-es pour qu’ils soient en mesure de comprendre et se faire comprendre de leurs collègues, en français. Les lois confèrent aux organisations syndicales des droits et des responsabilités à cet égard. Historiquement, la CSN et ses syndicats affiliés ont toujours joué un rôle proactif sur cet important enjeu.
Une journée stimulante La journée de réflexion fut ponctuée de l’intervention de plusieurs invité-es et de périodes d’échanges entre les participants. L’objectif de la journée était de dresser un portrait de la situation afin notamment de se donner une stratégie, notamment pour offrir des cours de français dans les entreprises. Il s’agit non seulement de défendre davantage le français comme langue commune, mais également de favoriser une meilleure intégration des nouveaux arrivants.
Parmi les invités, notons : Des représentants du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles et de la Commission des partenaires du marché du travail ; Des représentants de l’Office québécois de la langue française, notamment sur les enjeux liés à la francisation des technologies de l’information et des communications en milieu de travail ; Jean-Nicolas Blais, jeune président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Bridor-CSN, qui s’est beaucoup impliqué dans la francisation de son entreprise ; Le «slammeur» IVY qui ouvrira la journée dans la bonne humeur.
La CSN donnera suite à cette rencontre, notamment en préparant un guide d’intervention à l’intention de ses syndicats affiliés du secteur privé, qui les aidera à lancer et poursuivre leurs démarches en francisation. D’autres initiatives seront mises en avant en lien avec cette importante journée de réflexion.
Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux regroupe aujourd’hui 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Elle a toujours milité pour le droit au travail en français, considérant qu’il s’agit là d’une condition de travail en bonne et due forme sur laquelle les syndicats peuvent et doivent agir.