La CSN–Construction fera campagne sur les chantiers de construction pour inviter les travailleuses et les travailleurs de ce secteur à boycotter le Journal de Montréalet à joindre le mouvement d’appui aux 253 lock-outés du quotidien du la rue Frontenac. Réunis en bureau fédéral à Montréal depuis hier, les délégués des syndicats régionaux ont voté en faveur d’une proposition pour participer activement à la campagne de boycottage menée par la CSN.

« Quebecor s’affiche comme le pire employeur au Québec et nous devons nous serrer les coudes autour des lock-outés pour rééquilibrer le rapport de force, a déclaré le président de la CSN–Construction, Aldo Miguel Paolinelli. Le boycott du Journal de Montréalpermettra d’exercer une pression accrue sur l’entreprise, car les annonceurs doivent aussi sentir qu’ils portent une grande responsabilité dans ce conflit de travail. »

Pour la fédération qui représente quelque 18 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans toutes les régions du Québec, la pression doit aussi se faire sentir au plan politique pour amener le gouvernement libéral à moderniser le Code du travail afin que les dispositions anti-briseurs de grève s’appliquent au secteur des communications. « Par son inaction, le gouvernement Charest permet à Quebecor de mettre en place un système qui fait perdurer le conflit en recourant au travail de l’ensemble de ses salles de presse pour alimenter le Journal de Montréal, a poursuivi le porte-parole syndical. Cette pratique est non seulement contraire à l’esprit de la loi, mais cette convergence est néfaste pour le droit du public à l’information et joue contre notre démocratie. »

La CSN–Construction a déjà eu des échanges avec les quatre autres organisations syndicales du secteur pour qu’elles participent à cette campagne de boycottage. « Au cours de la dernière période de négociation, nous avons fait preuve d’une grande solidarité pour maintenir et améliorer nos conditions de travail devant des patrons qui voulaient diminuer nos acquis, a mentionné Aldo Miguel Paolinelli. La lutte des 253 lock-outés en est aussi une pour le respect et la dignité et il est indispensable de créer un large mouvement d’appui pour mettre fin à ce conflit. Les travailleurs du bâtiment doivent mettre l’épaule à la roue et rejoindre le mouvement de boycottage. »

Les discussions se poursuivront en ce sens avec les représentants des autres organisations syndicales de la construction.

Au cours des prochaines semaines, les objectifs de la campagne de la CSN seront partagés avec les membres de la CSN–Construction entre autres lors de la prochaine tournée d’assemblées générales qui commence à la mi-novembre. Sur les chantiers, les affiches invitant les ouvriers à boycotter le Journal de Montréalseront apposées et ces derniers seront appelés à signer la pétition lancée par la CSN et à participer à la mobilisation déployée pour permettre aux lock-outés d’obtenir une entente qui les satisfasse.