Lors d’une rencontre avec le ministre des Finances du Québec, dans le cadre de ses rencontres prébudgétaires, la CSN lui a demandé de reconsidérer ses choix dans l’élaboration de son prochain budget. « Malheureusement, les choix politiques que le gouvernement du Québec a effectués pour confectionner ses derniers budgets ont fait en sorte d’accentuer la détérioration des services publics. Nous invitons le gouvernement à s’inscrire plutôt dans une démarche budgétaire qui redonne à l’État toutes les marges de manœuvre pour assumer correctement les missions qui lui sont dévolues et mieux redistribuer la richesse entre les citoyens. Tout en se privant de revenus importants par sa politique de réduction des impôts, le gouvernement optait pour des hausses de tarification, refilant ainsi la facture aux individus », explique le président de la CSN, Louis Roy.
Ainsi, la CSN souhaite que l’échéancier pour l’atteinte du déficit zéro soit reporté bien au-delà de 2013-2014 et que la croissance des dépenses de programme soit ajustée pour répondre aux besoins de la population du Québec. Rappelons que le gouvernement, par son plan de retour à l’équilibre budgétaire, a réduit la progression de ces dépenses de 4,6 % à 2,05 % en moyenne. « Impossible dans ce contexte de ne pas diminuer les services à la population. De surcroît, ces choix budgétaires ont pour conséquences d’accélérer la marchandisation de certains services et d’en faire reporter les effets sur les individus. La contribution santé et la hausse des droits de scolarité en sont des exemples éloquents », dénonce le trésorier de la CSN, Pierre Patry.
Hausse des droits de scolarité Pour la CSN, le gouvernement fait fausse route avec l’augmentation des droits de scolarité. Il est évident que cette hausse participera à accroître l’endettement des étudiants et réduira l’accessibilité aux études supérieures, notamment pour les étudiants provenant des classes moins nanties ainsi que de la classe moyenne. L’éducation est un enjeu déterminant pour l’avenir du Québec. L’intégration et le maintien en emploi des personnes constituent les moyens les plus sûrs de lutter contre les inégalités sociales. « De plus, le gouvernement ne doit pas créer les conditions pour amplifier les pénuries de main-d’œuvre annoncées depuis fort longtemps. C’est carrément irresponsable et les employeurs devraient être les premiers à s’en soucier », d’ajouter Louis Roy.
Ressources naturelles Avec le dossier des gaz de schiste et plus récemment avec celui du Plan Nord, le débat sur les redevances minières et gazières a repris de la vigueur. Pour les représentants de la CSN, le gouvernement ne peut se permettre de passer à côté d’une telle source de revenus. On doit garantir aux Québécoises et aux Québécois que leurs ressources naturelles seront exploitées dans l’esprit d’un développement durable et qu’ils obtiendront une juste part de la valeur de celles-ci. « Le Québec doit établir un régime de redevances juste et équitable qui génère à la fois un revenu net pour l’État et un maximum de retombées économiques », soutient Pierre Patry.
Vieillissement de la population Il y a beaucoup à dire sur les services de santé et les services sociaux. Les représentants de la CSN ont tenu à souligner la problématique du continuum de services offerts aux personnes âgées en perte d’autonomie. « Le gouvernement privilégie le développement de places privées d’hébergement de longue durée, notamment en PPP. Pourtant, ces résidences sont confrontées souvent à des problèmes de qualité et de certification et les coûts y sont supérieurs à ceux du secteur public. Nous pensons qu’une réflexion doit être faite sur les besoins des personnes âgées et qu’elle doit comporter l’étude de modèles alternatifs d’hébergement communautaire et public, qui nous croyons sont plus à même de répondre à un ensemble de besoins », explique Louis Roy.
Régimes de retraite Au chapitre des régimes de retraite, la CSN souhaite que le gouvernement du Québec soit beaucoup plus audacieux. Trop de travailleuses et de travailleurs se retrouvent encore de nos jours à la retraite avec des moyens financiers insuffisants. La CSN réclame qu’un comité tripartite soit mis sur pied afin de trouver des solutions acceptables aux problèmes que rencontre le système de retraite québécois. De plus, les représentants de la centrale réitèrent leur demande d’assurer que toutes les travailleuses et tous les travailleurs soient couverts par un régime de retraite, et ce, avec contribution patronale comme cela se fait en Australie et dans les Pays-Bas.
La CSN, fondée en 1921, représente 300 000 membres répartis dans les secteurs public et privé.