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Le plan de retour à l’équilibre budgétaire

La CSN demande au gouvernement de revoir son échéancier

Devant les délégué-es du conseil confédéral réunis à Québec, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a qualifié d’irréaliste le plan gouvernemental de retour à l’équilibre budgétaire. « Abaisser le niveau de croissance des dépenses de 4,6 % à 3,2 % est tout simplement catastrophique. Cette compression de 900 millions de dollars par année, près de 4 milliards sur 4 ans, va non seulement toucher notre capacité de continuer à dispenser les services névralgiques que sont la santé et l’éducation, mais laminera, à toutes fins utiles, les autres missions de l’État : environnement, travail, agriculture, culture, développement économique et régional, famille, et j’en passe. »

C’est ainsi que la CSN rejette les solutions qui reposeraient sur des compressions budgétaires, la privatisation des services publics, les partenariats public-privé et la sous-traitance qui coûte extrêmement cher ou l’instauration de tarifications pour un panier de biens et de services jugés essentiels.

« Le premier ministre Jean Charest, qui avait annoncé un grand débat sur les finances publiques au début de l’automne, accouche d’une souris. On nous sert plutôt une opération de routine : consultations sur Internet et rencontres prébudgétaires sont au menu, alors que c’est à la définition d’un projet de société que nous avait conviés le ministre des Finances. Quel genre de Québec veut-on ? Cette question sitôt posée, on nous enferme dans un échéancier et un train de mesures qui conduisent à l’impasse », de poursuivre la dirigeante syndicale.

Le retour des années noires du déficit zéro À la veille d’une rencontre prébudgétaire avec le ministre des Finances, elle estime que le gouvernement fait la sourde oreille et semble avoir décidé de tout. « Le carcan de 3,2 % d’augmentations des dépenses nous projette tout droit dans la trajectoire des coupes massives des années noires de l’ère du déficit zéro. Jean Charest se félicite de sa bonne gestion des deniers publics. Le Québec, dit-il, prendra seulement quatre ans pour revenir à l’équilibre budgétaire alors d’autres prendront sept ans. Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser, lorsqu’on sait que son plan est basé sur un taux de croissance des dépenses qui ne tient pas la route et un échéancier irréaliste. »

Tout en reconnaissant que l’équilibre budgétaire constitue un objectif souhaitable, la CSN réitère qu’il ne faut pas élever ce concept au rang de dogme, surtout lorsque les circonstances invitent à une plus grande prudence. Le gouvernement fédéral et celui de l’Ontario se sont donné un échéancier sur une plus longue période. C’est ainsi que la CSN demandera au gouvernement de ne pas nuire à la sortie de crise de l’économie et d’étaler l’introduction des diverses mesures sur une période de temps suffisante pour relancer le Québec.

Pour la présidente de la CSN, le débat sur les finances publiques est trop important pour se résumer à un débat de chiffres. « La CSN s’est toujours opposée au désengagement de l’État parce que cela génère moins de prospérité, plus de pauvreté, de disparités, d’inégalités et d’exclusion. En période de crise, c’est encore plus vrai. C’est pourquoi j’affirme que le premier enjeu de ce débat, c’est de combattre avec fermeté toute velléité de coupes et de rétrécissement du rôle et de la capacité d’agir de l’État. »

La CSN rappelle que le gouvernement Charest s’est privé de revenus importants depuis 2003 en réduisant les impôts, créant ainsi un déficit structurel qui est devenu insoutenable compte tenu des choix collectifs qui ont été faits en matière de services.

Aller au-delà d’un simple exercice comptable Claudette Carbonneau appelle le gouvernement Charest à mettre en place les paramètres d’une véritable consultation et à ne pas détourner le débat. « Nos finances publiques doivent soutenir le Québec que nous voulons et non l’inverse. Le gouvernement Charest ne doit pas s’enfermer dans un exercice comptable où il suffit d’équilibrer certaines colonnes de chiffres, comme celles des tarifications, de la taxe de vente et des compressions des dépenses, sans en regarder d’autres comme celles de l’imposition des revenus et des investissements straté¬giques. L’ensemble de la population du Québec doit pouvoir améliorer son niveau de bien-être tout en contribuant beaucoup plus activement à la prospérité du Québec. »

La CSN a toujours été partante pour une refonte en profondeur de la fiscalité. Une fiscalité plus progressive qui assure le financement des services et des programmes publics par une juste contribution des individus et des entreprises. Une fiscalité qui permet aux Québécoises et aux Québécois de compter sur toute une gamme de programmes et de services garantissant l’égalité des chances, une meilleure répartition de la richesse, un développement durable et un avenir pour notre planète.

La présidente de la CSN appelle le gouvernement Charest à faire preuve de vision et à identifier des politiques publiques susceptibles d’améliorer le sort des 43 % de Québécoises et de Québécois qui gagnent moins de 19 000 $ par an et qui n’ont pas les moyens de payer des impôts. « Permettre à cette population de tirer son épingle du jeu et de mieux assurer, entre autres, par un niveau accru d’éducation, son autonomie financière est un projet autrement plus mobilisateur que celui du moins d’État, de dette et plus d’exclusion que le gouvernement propose. Le Québec que nous voulons, c’est un Québec audacieux, un Québec qui a de la voilure, un Québec qui vise l’inclusion, qui est soucieux d’offrir à tous ses citoyens les moyens de faire face aux défis du XXIe siècle. Monsieur Charest, ce dont on a besoin, ce n’est pas d’un gouvernement de comptables, c’est d’un gouvernement de visionnaires et de bâtisseurs ! »

La présidente et le trésorier de la CSN, Claudette Carbonneau et Pierre Patry, rencontreront le ministre des Finances à l’occasion de ses consultations prébudgétaires, le 11 décembre prochain, à compter de 14 heures, à ses bureaux de Montréal.

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