« Les révélations faites par les médias sur le contenu du rapport d’enquête de l’unité anticollusion sont plus qu’inquiétantes. Nous réitérons notre demande d’instituer une commission d’enquête publique, et ce, dans les plus brefs délais. La population est en droit d’avoir toute l’information entourant ce qui ressemble de plus en plus à tout un système de fraude et de corruption qui touche aussi l’institution politique. Pour le premier ministre du Québec, persister à refuser d’instaurer une commission d’enquête minerait vraiment sa crédibilité », de déclarer le président de la CSN, Louis Roy.
La CSN réclame une telle enquête depuis longtemps, car même avant la connaissance des éléments de ce rapport « secret », la confédération estimait que tous les ingrédients étaient là pour justifier sa tenue. « Ce dernier rapport ne fait qu’ajouter de l’eau au moulin et de l’eau assez trouble. Il semble confirmer que les fonds publics, et on parle de milliards de dollars, sont mal utilisés et que le gouvernement réduit son expertise professionnelle au profit des firmes privées. Et, on comprend que la Loi sur le financement des partis politiques est bafouée. Si aux yeux du gouvernement ces seuls deux points ne valent pas une enquête publique, il en est tout autrement pour plusieurs acteurs de la société civile et de la population, insiste Louis Roy. S’ajoute à cela que ces malversations semblent se faire au vu et au su de bien des intervenants dans l’appareil gouvernemental et dans les firmes de génie conseil, le tout étant contaminé par l’entourage de la mafia. »
Pour la CSN, le gouvernement ne peut plus se contenter des quelques gestes qu’il a posés jusqu’à ce jour s’il souhaite vraiment mettre de l’ordre dans l’industrie de la construction et dans le financement des partis politiques.
La CSN, fondée en 1921, représente 300 000 membres répartis dans les secteurs public et privé.