« Vendredi dernier, le 5 février, devant l’incapacité de répondre à ce délai, une citoyenne est décédée des suites d’un arrêt cardiaque », déplore Dany Cossette, président du syndicat CSN des paramédics d’Amos. « Les deux véhicules en service étaient occupés. L’un en direction de Rouyn-Noranda pour un transfert, l’autre revenant de Lac Gauvin avec à son bord, un patient en direction du centre hospitalier d’Amos. Il aura fallu 15 minutes pour se rendre au lieu d’intervention, 8 minutes de trop pour sauver une vie. Totalement inacceptable », de conclure le président syndical. Pour maintenir un service ambulancier efficace, sécuritaire et un délai d’intervention répondant à des considérations d’ordre clinique, il faut un temps de réponse de 8 à 10 minutes. Les paramédics affiliés à un syndicat CSN à Amos revendiquent depuis longtemps l’amélioration des services ambulanciers sur le territoire de la MRC de l’Abitibi. En 2007, une campagne d’envergure menée par les paramédics à travers l’Abitibi-Témiscamingue avait pour but de recueillir l’appui des municipalités et de ses citoyens afin d’obtenir des horaires à l’heure pour diminuer le temps de réponse. À Amos, rappelle Valérie Roy, « nous avions reçu l’appui de 5500 pétitionnaires. Cette pétition a été remise au ministère de la Santé. Depuis, rien n’a été fait dans notre MRC, comparativement aux autres villes d’importance en région. » En effet, le ministère de la Santé a alloué des enveloppes budgétaires supplémentaires d’abord à Rouyn-Noranda et à La Sarre, puis en 2008, à Val-d’Or pour l’ajout de véhicules et d’effectifs. Qu’en est-il à Amos ? Dans le secteur d’Amos, il y a une augmentation de 422 appels depuis 7 ans. Pour Valérie Roy, « Est-ce raisonnable de penser que 2 ambulances sur des horaires de faction suffisent pour couvrir les urgences de ce grand secteur de 7459,79 kilomètres carrés, avec 24 271 de population ? » « Depuis 7 ans, notre charge de travail a augmenté de 30 %. La moyenne en 2002-2003 était de 550 heures et en 2008-2009, de 780 heures par technicien ambulancier paramédic », rappelle Dany Cossette. De toute urgence, le syndicat réclame l’ajout d’un véhicule à l’heure pour la sécurité des citoyens à Amos. M. Michel Roy, directeur général de la MRC d’Abitibi, rappelle l’appui des élus aux revendications des paramédics. « Il est tout à fait inacceptable que la vie des citoyens soit en danger sur notre territoire. » Pour Donald Rheault, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec, le ministre de la Santé Yves Bolduc doit bouger et accorder les montants nécessaires à l’agence régionale pour financer un service adéquat sur le territoire de la MRC. « Pierre Corbeil, ministre responsable de la région, doit cesser de faire la sourde oreille et répondre aux besoins de la population en matière de services de santé. Lorsqu’on pense que son gouvernement songe à réduire la croissance des dépenses de l’ordre de 1,4 % pour cette année, qui peut atteindre près de 900M$, il est raisonnable de penser que ce sont les services essentiels à la population qui en seront affectés. Pour la CSN, le temps n’est pas aux coupures, lorsque des services essentiels comme celui des soins d’urgence ambulanciers sont déjà affectés. Il est question de vie humaine », rappelle-t-il. La CSN représente 2200 paramédics au Québec qui sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Le Conseil central représente 7000 membres répartis dans 75 syndicats. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres parmi ses syndicats affiliés.