Les employés de la Société d’aide au développement des collectivités Arthabaska-Érable (SADC) sont en lock-out depuis le lundi 26 septembre à 9 h. Ces salariés membres de la Fédération des professionnèles de la CSN ont comme principale mission, de promouvoir le développement communautaire dans les MRC d’Arthabaska et de l’Érable, en assurant la distribution de prêts et de capital de risques à des employeurs de la région.
La convention collective de ce syndicat est échue depuis le 31 mars 2010. Malgré de nombreuses séances de conciliation en présence de la conciliatrice France Racine, les parties n’en sont venues à aucune entente, l’employeur faisant preuve d’une intransigeance peu commune en ne désirant rien de moins que l’élimination du syndicat et du contenu de la convention collective. En effet, l’employeur est en demande sur près de 60 articles de la convention sous prétexte que son contenu est trop rigide et qu’il n’y a plus de place pour l’exercice de ses droits de direction.
Le syndicat a pourtant fait beaucoup d’efforts en acceptant des modifications à la gestion des relations de travail dans le sens où l’employeur le souhaitait, mais les modifications ne sont jamais suffisantes pour lui. Ainsi, il ne veut plus qu’il y ait d’accompagnement de salariés par le syndicat, il veut augmenter la semaine de travail sans compensation, éliminer le Comité de relations de travail, permettre aux cadres de travailler en lieu et place d’une personne syndiquée et obtenir le pouvoir d’effectuer des mises à pied impromptues en tout temps au cours de l’année sans qu’aucun recours ne soit possible de la part des salariés. C’est un retour à une gestion qui date de l’âge de pierre.
Ce lock-out est d’autant plus étonnant, puisqu’il y avait une rencontre de négociation prévue en octobre et que le rythme des pourparlers en présence de la conciliatrice, malgré l’existence de plusieurs embuches, laissait présager une évolution positive de l’état du dossier. Pour l’employeur, ce lock-out vise à favoriser une accélération des négociations en forçant les membres du syndicat à accepter de nombreux reculs. Par ailleurs, le lock-out est très surprenant puisque le syndicat n’a pas reçu d’offre globale de l’employeur sur laquelle il aurait pu se prononcer. « Nous avons été mis en Lock-out sans en connaitre exactement les raisons », a expliqué Marc-André Allard, le président du syndicat.
Le Conseil d’administration et la direction de l’entreprise font preuve d’une étonnante intransigeance à l’encontre du syndicat pour un employeur du secteur communautaire qui doit gérer un grand total de cinq (5) employés!!! Selon nous, ils n’ont jamais eu de considération pour les remarques et critiques du syndicat sur le mode de gestion du directeur actuel, préférant s’en remettre les yeux fermés aux explications et justifications de celui-ci.
Le syndicat en est à son quatrième (4e) renouvellement d’une convention collective. D’autres gestionnaires sont pourtant parvenus à appliquer adéquatement la convention tout en maintenant un mode de gestion qui respectait la prérogative de l’employeur. Peut-être faudrait-il se questionner sur la compétence et la capacité des gestionnaires et des administrateurs actuels de mener à bien les destinées et la mission de cette organisation, et ce, dans le respect des employés.
En terminant, ce conflit a toutes les apparences d’une vendetta, d’une vengeance contre les employés et leur syndicat.