Depuis l’application de son mandat de grève du 31 mars 2010 à compter de 21 h, le Syndicat des travailleuses en maison d’hébergement pour femmes victimes de violence de la Vallée-de-l’Or, affilié à la CSN, se dit outré des propos tenus par la directrice intérimaire Mme Rolande Clément. « Comment justifier le questionnement de la directrice sur le déclenchement rapide de la grève, alors que celle-ci connaît très bien l’état des relations de travail à l’intérieur de la maison Le Nid », de dire la présidente du syndicat Mme Sandy Leblanc. D’ailleurs, faut-il le rappeler, les travailleuses ont décidé de se syndiquer en mars 2009, principalement pour régler les problèmes de relations de travail qui existaient depuis plusieurs années et non pas seulement pour améliorer leurs conditions de travail, poursuit la porte-parole du syndicat. Aux dires du vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux, M. André Cotten, le climat de travail à l’intérieur ne s’est guère amélioré depuis la dernière année, bien au contraire. C’est d’ailleurs pour cette raison que les travailleuses avaient opté pour la syndicalisation en mars 2009 puisque toutes les tentatives essayées antérieurement n’avaient rien donné. De son côté, le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec se dit particulièrement inquiet du comportement de l’Agence de la santé et des services sociaux qui tente pour une deuxième fois de s’immiscer dans les relations de travail entre l’employeur, la maison d’hébergement Le Nid et le syndicat. « Nous avons dû nous conformer à la Loi sur les services essentiels pour nous assurer que les services aux femmes hébergées et leurs enfants soient maintenus, alors comment l’Agence peut-elle remettre en question l’octroi d’une subvention dans les circonstances ? » de poursuivre M. Donald Rheault, président du conseil central. « La veille du déclenchement de la grève, la directrice, Mme Clément, a tenu ces propos lors d’une rencontre d’équipe à la Maison. Si tel est le cas, nous croyons qu’à l’Agence de la santé, il y a fort probablement mieux à faire que de tenter de déstabiliser les relations de travail en cours de conflit », d’ajouter le porte-parole régional. Si un conflit s’est déclenché le 31 mars dernier, rien ne devrait surprendre l’employeur puisqu’elle a elle aussi une bonne part de responsabilité. « Si la direction continue de faire semblant de ne pas comprendre, le syndicat, avec l’appui de la CSN, de la Fédération de la santé et des services sociaux et du conseil central, va prendre les moyens qui s’imposent pour que la lumière soit faite dans ce dossier qui perdure depuis au moins quatre ans », de conclure le président du CCATNQ-CSN, M. Donald Rheault.