Présents en Abitibi-Témiscamingue depuis hier, le président de la CSN, M. Jacques Létourneau et le président de la Fédération du commerce, M. Serge Fournier, ont accompagné le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec, M. Donald Rheault, afin de discuter avec les membres des syndicats des trois marchés d’alimentation de la bannière Loblaws (Provigo), dont deux sont toujours en lock-out.
Pour le président de la CSN, il ne fait aucun doute que les parties négociantes doivent maintenir l’opportunité de négocier pour ainsi se donner la chance d’en arriver à une entente : « En 2013, on ne peut déposer une offre et refuser que l’autre partie nous revienne avec une contre-proposition. Une réelle négociation comporte des allers-retours permettant à chaque partie de faire des compromis et de faire progresser les discussions », de dire le président de la CSN. Il est plutôt rare de voir des conflits de travail débuter avant même la négociation de certains des principaux enjeux, dont l’aspect monétaire, non négociable par surcroît pour l’employeur, parce que les membres veulent améliorer le contenu de leur convention collective. C’est pourtant la réalité à Témiscaming (Provigo) et au Maxi Rouyn-Noranda. Au Maxi, aucune discussion ne s’est tenue depuis le 8 novembre 2012, faisant perdurer le lock-out imposé aux travailleuses et aux travailleurs depuis maintenant plus de six mois.
Pour sa part, Serge Fournier, président de la Fédération du commerce, atteste que le dossier du Provigo Témiscaming, tout comme celui du Maxi Rouyn-Noranda, pourrait se régler avec une réelle volonté de négocier : « On ne peut parler de négociation lorsqu’on souhaite imposer des conditions de travail par des coups de force, en laissant planer des menaces de fermeture, à moins que ce soit l’objectif poursuivi », de déclarer le porte-parole de la fédération. D’ailleurs, il sera intéressant de surveiller ce qui se passera au Loblaws où les négociations et où les échanges vont se poursuivre les 6, 21 et 22 mars prochains. Le président de la fédération a tenu à réagir aux prétextes de l’employeur qui invoque depuis un long moment les termes « plate-forme universelle » pour freiner la négociation. Nous nous questionnons sur cette façon de faire, puisque, dans les trois dossiers actuellement en négociation, les demandes patronales sont pratiquement similaires, ce qui ne nous a pas empêchés d’essayer de faire évoluer chacun des dossiers. De part et d’autre, nous souhaitons inclure d’importantes clauses dans les conventions collectives, tout en s’assurant de tenir compte de la réalité locale.
Le président du conseil central, M. Donald Rheault, réitère pour sa part que des travailleuses et des travailleurs ont été mis sur le trottoir parce qu’ils souhaitaient, après plusieurs années de compromis, améliorer leurs conditions de travail. D’un point de vue régional, nous sommes d’avis que la main-d’œuvre doit avoir accès à un minimum de respect, et ce, peu importe le secteur d’activités, syndiqué ou non, afin que l’économie régionale se porte bien. « Depuis décembre dernier, nous le constatons à Témiscaming, le lock-out de la seule épicerie a des effets néfastes pour l’économie locale ». En fait, à titre de conclusion, à l’instar de messieurs Létourneau et Fournier, le porte-parole syndical en région considère qu’il est toujours souhaitable de maintenir un canal de communication tant que c’est possible, plutôt que de vouloir imposer ses conditions. À ce moment, nous pourrons vraiment parler de négociation.