À la suite d’une plainte en vertu de l’article 12 du Code du travail pour entrave et ingérence, la Commission des relations du travail (CRT) vient une fois de plus de rendre coupable la direction ainsi que le conseil d’administration du Carrefour jeunesse-emploi Rimouski-Neigette, des gestes reprochés.
Par sa plainte à la CRT, le syndicat reprochait essentiellement à l’employeur d’avoir cherché à trois reprises à s’ingérer dans les affaires syndicales dans le but de les entraver. La partie patronale qui lors de l’audience a tenté de banaliser ses gestes de toutes sortes de façon n’a pas réussi à duper le tribunal.
Pour le président du syndicat, Martin Poirier, il s’agit là d’une belle victoire pour le droit d’association, mais surtout, pour le droit au respect de ses collègues de travail.
Une culture abjecte et viscérale Ce n’est pas d’hier que les relations de travail sont à ce point pourries au Carrefour jeunesse-emploi Rimouski-Neigette (CJERN). Pour sa part, le syndicat a commencé au début 2010 à dénoncer publiquement ce qui se passait au sein de l’organisme.
Toutefois, déjà en 2005, plusieurs avaient remarqué un changement d’attitude de la direction. Au fil des ans, la situation n’a cessé de se détériorer si bien que, même en excluant du calcul la personne congédiée, sur 13 postes au total, depuis 2009, il y a eu 10 départs, totalisant plus de 61 ans d’expérience au sein de l’organisme.
Devant un tel constat d’acharnement antisyndical et de gaspillage de fonds publics, la présidente du Conseil central du Bas-St-Laurent, Nancy Legendre, ne peut s’empêcher de se demander : « dans un si petit organisme, OSBL par surcroît, pendant combien de temps et combien d’argent des contribuables, un conseil d’administration peut-il se payer une telle vendetta sans avoir de compte à rendre à quiconque? Devrions-nous nous questionner sur la provenance des gens qui composent ce conseil d’administration? »
Des chiffres qui parlent Des gens, ça peut parler, mais des chiffres aussi peuvent parfois en dire assez long. En comparant les états financiers de l’organisme, on constate qu’entre 2008 et 2010, la masse salariale a diminué de près de 100 000.00 $ dollars alors que la convention collective prévoyait des augmentations de 4 % à 6 %.
Curieusement, au cours de la même période, les honoraires pour “services professionnels” eux, ont presque doublé, passant de 27 280 $ en 2008 à 48 762 $ en 2009 puis à 46 243 $ en 2010.
Pour Nancy Legendre, “on voit bien où sont les priorités du conseil d’administration…”
Dans un petit organisme comme celui-là, quand le conseil d’administration se recrute, s’élit et se cautionne lui-même, il peut arriver que certains finissent par s’imaginer que l’organisme leur appartient et qu’ainsi en découle, un acharnement borné.
Aujourd’hui, nous faisons cette sortie publique bien sure, pour informer les contribuables, mais surtout pour affirmer haut et fort que cette situation a assez duré et dans ce sens, réclamer publiquement la démission immédiate du conseil d’administration du CJERN.
Le Syndicat des professionnelles d’organismes communautaires du Bas-St-Laurent – CSN (SPOC – CSN) est affilié au Conseil central du Bas-St-Laurent (CSN) qui compte 10 000 membres sur son territoire, à la Fédération des professionnèles et à la CSN qui regroupe plus de 300,000 membres.