Texte de la présidente de la CSN
Le lock-out au Journal de Montréal est né d’un geste brutal qui a jeté à la rue 253 salarié-es. Des femmes et des hommes qui ne refusent pas le changement, mais qui demandent simplement que dans un règlement négocié, on puisse aussi prendre en compte le droit du public à l’information, le respect des artisans, l’amour du métier et la passion d’offrir une information de qualité. Aujourd’hui, jour pour jour, ça fait un an que cette sourde violence dure. C’est assez !
Le lock-out au Journal de Montréal a quelque chose de tout à fait hors-norme, pour ne pas dire abusif, étant le 14e lock-out successif chez Quebecor. La direction a beau prétendre avoir signé 100 conventions collectives, la comparaison reste impitoyable, c’est 14 fois plus de lock-out que chez les autres employeurs québécois !
Voilà un bien triste championnat. Voilà surtout des coups de force à répétition qui doivent nous questionner sur le type de relations de travail que l’on tolère au Québec.
Le lock-out au Journal de Montréal a quelque chose de pathétique, voire même de tragique. Deux cent cinquante-trois femmes et hommes que l’on prive de leur droit au travail et dont on méprise la contribution et les états de service, pour leur passer dans la gorge un plan d’affaires dans lequel il n’y a pas le moindre espace pour leurs points de vue, leurs besoins, leurs aspirations. À l’autre bout du spectre, une publication phare dans l’univers médiatique québécois est transformée depuis un an en une simple circulaire, oui, une circulaire, parce que Quebecor s’entête à essayer de maintenir artificiellement son lectorat en donnant le journal, comme s’il s’agissait d’un publi-sac. Quel saccage !
Les ingrédients d’un immense gâchis sont réunis. Il me semble que la folle croisade d’un pseudo Don Quichotte s’amusant à pourfendre les syndicats a aussi assez duré. Elle doit faire place à la négociation. Les défis, on connaît ça, et on en a relevé plus d’un avec succès, encore très récemment.
Mais ce soir, je souhaite qu’on se concentre sur ces 253 femmes et hommes au cœur de cette tourmente. Je leur dis, vous n’êtes pas seuls. Vous pouvez compter sur l’engagement, l’appui et la solidarité agissante de toute la CSN. Ce soir, laissez-vous bercer par le souffle chaud de cette solidarité !
Bonne soirée ! On est avec vous. Claudette Carbonneau Présidente de la CSN
Photos du show du cadenas des lockoutés du Journal de Montréal