L’entreprise, propriété de l’homme d’affaires André Bélanger, avait rompu les discussions en mai dernier après avoir reçu une nouvelle contre-proposition de la part du syndicat qui représente les 50 employés.
Une demande de reprise des négociations a été acheminée cette semaine au ministère du Travail, dont le service de médiation encadre les négociations depuis décembre dernier.
Les lock-outés, qui soulignaient le début d’un neuvième mois de conflit, ont par ailleurs reçu l’appui de la porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, venue les rencontrer en matinée. Les travailleurs de Béton Provincial de Saint-Hubert, qui ont déclenché une grève générale illimitée le 4 août dernier, étaient aussi présents.
« Béton Provincial veut faire de nous un exemple pour niveler vers le bas les conditions de travail de tout le secteur du béton! », a dénoncé le président du syndicat représentant les chauffeurs, mécaniciens et hommes de cour, Gilles Marleau. « La compagnie voudrait geler nos salaires pendant quatre ans, mettre fin à notre régime de retraite et charcuter nos assurances, avant de s’attaquer aux travailleurs des autres usines, comme nos collègues de Saint-Hubert, qui ont dû débrayer au début du mois pour préserver leurs acquis. »
« Quand une entreprise multiplie les conflits de travail avec ses employés, c’est le signe qu’il y a un manque de respect flagrant envers ceux qui lui permettent d’engranger des profits », a pour sa part souligné le trésorier de la CSN, Yvan Duceppe. « Si André Bélanger est capable de multiplier les acquisitions et de s’autoproclamer chef de file de l’industrie du béton au Québec, il a certainement les moyens de respecter les conditions de travail de ses employés – et, minimalement, de s’assoir à la table de négociation. »
Après avoir acheté l’entreprise Demix en avril 2024, Béton Provincial a déposé une offre financière au syndicat qui représente les employés de LaSalle et Longueuil : un gel salarial de quatre ans, suivi d’augmentations annuelles de 2 % en 2028 et 2029. L’employeur exige aussi la fin de sa contribution au régime de retraite, correspondant à 5,5 % du salaire gagné, pour la remplacer par une « prime » de 0,50 $ l’heure travaillée. Béton Provincial souhaite également réduire sa contribution au régime d’assurance collective pour le remplacer par un nouveau régime modulable.
Après avoir unanimement rejeté ces offres en assemblée générale, les employés de LaSalle et Longueuil ont été mis en lock-out par l’employeur, le 5 décembre dernier.
Le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle-Longueuil)–CSN représente les 50 chauffeurs, mécaniciens et hommes de cour de ces deux sites. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.