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COVID-19

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Cri du cœur des RSG : « On ne peut pas en faire plus »

Responsable d’un service de garde (RSG) en milieu familial depuis près de 25 ans, Carole Dion est inquiète, très inquiète pour l’avenir de sa profession. La présidente du Syndicat des éducatrices et éducateurs en milieu familial de Sainte-Marie — CSN est témoin d’une montée sans précédent de l’angoisse et du stress chez les RSG.

« Juste dans notre syndicat, il y a une quinzaine de travailleuses qui n’ont pas rouvert ou qui ont carrément fermé pour toujours leur service de garde lors du déconfinement, c’est énorme », expose Carole Dion, « d’ici l’automne, ça va être l’hécatombe si on ne fait rien, le milieu va s’effondrer en raison des dépressions et des burnouts. Les filles sont tout simplement découragées. »

Un déconfinement épuisant
Les services de garde en milieu familial ont rouvert le 11 mai avec des ratios réduits à 50 %, soit de 3 à 4 enfants maximum selon la taille du service. « On a reçu un ensemble de règles sanitaires à respecter pour se protéger et protéger les enfants », explique Carole Dion, « c’est extrêmement lourd ».

Dès l’ouverture, les éducatrices doivent porter masques et gants. Lorsqu’il est impossible de garder une distance d’au moins 1 m avec un enfant, par exemple pour l’habillement, la visière est requise. Il est interdit de faire un câlin ou de serrer un enfant dans ses bras. Puisqu’il faut tout désinfecter en permanence, Carole Dion explique qu’elle a guenille, torchon et désinfectant à la main en tout temps.

« J’ai dû réaménager les locaux et vider la salle de jeu du trois quarts de son contenu –adieu peinture, pâte à modeler et casse-tête – et il y a un bac pour mettre les jouets en quarantaine dès qu’un enfant a fini de jouer avec », explique Mme Dion. Les enfants se doivent de respecter en tout temps la distance de 2 m entre eux. « La gestion de la distance ça va bien si c’est une même fratrie, mais dès qu’il y a plus d’une famille c’est l’enfer. »

Carole Dion précise que la journée de travail est loin de se terminer avec le départ des enfants. « Il faut tout, tout, tout désinfecter pour le lendemain », explique-t-elle. Un sondage auprès des membres du syndicat a révélé que les RSG mettaient en moyenne 1 h 30 à cette tâche. « Le surcroit de travail n’est bien sûr pas dédommagé, pas plus que les frais supplémentaires engagés pour acheter désinfectant et Purell », poursuit-elle.

Les RSG ne peuvent en faire plus
Pour l’heure, les ratios sont à 50 % de ce qu’ils étaient, mais le ministère a annoncé son intention de les faire passer à 75 % le 1er juin et à 100 % le 22 juin. « Les RSG sont découragées, juste l’organisation physique des milieux de garde a été un tour de force », explique Carole Dion, « mais c’est irréaliste de penser que l’on va pouvoir respecter les règles sanitaires si on augmente les ratios. » La présidente du syndicat donne en exemple les dîners. « En ce moment, je dois faire respecter les distances le midi alors il y a un siège vide entre chaque enfant, là ce sera impossible si le nombre d’enfants double ! »

Les responsables en service de garde sont stressées et angoissées par la situation. « On reçoit beaucoup d’appels de nos membres en ce moment, elles trouvent ça complètement irréaliste qu’on songe à leur en demander plus », explique Carole Dion, « je suis très inquiète pour l’avenir de la profession si on continue de presser le citron des éducatrices comme ça ». Pour la présidente du Syndicat des éducatrices et éducateurs en milieu familial de Sainte-Marie — CSN, c’est de plus en plus clair : dans l’immédiat il est impensable d’envisager des ratios plus élevés que 50 %.

« On fait le maximum pour protéger les enfants, mais c’est épuisant », conclut-elle, « on est inquiètes. Sans oublier qu’on ouvre nos maisons et on expose donc nos familles qui ont le droit, elles aussi, de se sentir en sécurité chez elles. Il y a des limites à ce qu’on nous exige. »

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